Il y a un fossé entre explication et excuse.
Jouer à chat… La première fois que Jo avait eut droit à ce genre de chose, elle avait récupéré sa fille chez la nounou. C'était les deux filles de cette dernière qui avait jouer à ce jeu avec Juliane. Bon au début, Jo était prête à avouer qu'elle n'était pas super chaude à l'idée de devoir grimper sur le mobilier, et pourtant elle avait finit par dire oui. Depuis c'était devenu assez commun pour la mère et la fille de faire une partie. Jo prenait son temps, courait doucement, laissant souvent gagner Juliane bien sur. Et ça finissait par un gros câlin sur le canapé. Avec ce genre d'activité, c'était fou rire garantit, chatouille à gogo avant que mademoiselle Jill ne soit bien fatiguée.
Alors proposer cela à Iz, même s'il n'en avait pas conscience là sur le moment, c'était un peu lui permettre de mettre un pas de plus dans leur intimité. Même marraine Holly n'avait jamais joué à chat perché dans le salon ! L'infirmière ne savait pas comment il allait réagir. Mais elle fut agréablement surprise de voir qu'il disait oui, et surtout qu'il s'adressait à sa fille. Jo savait qu'Isaac était sensible aux enfants, elle l'avait vu à l’œuvre à l’orphelinat. Le voir agir ainsi avec Juliane, c'était une sorte de cadeau pour elle. Oh bien sur elle ne l'identifiait pas du tout à un rôle de père, ça aurait été absurde. Mais s'il revenait dans sa vie, elle souhaitait que sa fille se sente bien en sa présence. Ce qui semblait être le cas.
Une fois les crêpes avalées, Jo posa sa fille sur le sol et celle-ci alla se mettre en place dans le salon. Le temps de faire la vaisselle, que Jo ne touchait pas puisque Iz se chargeait de tout. Lorsqu'ils furent tous les trois positionnés dans le salon, Jo avait un sourire jusqu'aux oreilles. Juliane de même, surtout quand elle répondit à Isaac qu'elle était d'accord pour qu'il commence. C'était dingue comme Joséphine trouvait déjà que sa fille avait grandit… Trop vite sans doute…
Jo commença à courir, tout comme sa fille qui riait déjà aux éclats. C'était tellement bon de l'entendre rire ainsi. Même si leur vie était bancale parce qu'il n'y avait pas de papa là au milieu et que Jo passait énormément de temps à son boulot, elle avait l'impression que sa fille épanouissait bien, qu'elle grandissait dans ce monde de coton dans lequel vive les enfants. La jeune maman tentait de faire en sorte que l'enfance de sa fille soit belle et aussi parfaite que possible.
Ce fut en bloquant ainsi quelques secondes pour regarda la joie de sa fille et graver ce moment dans son esprit que Jo se fit attraper par Isaac. Son rire jaillit de gorge alors que ses mains se posaient sur celles d'Isaac qui la tenait par la taille.
« -c'est toi le chat maman ! » claironna Juliane avant de grimper au plus vite sur le canapé, connaissant les techniques de sa mère par coeur.
« -attention j'arrive ! » menaça Jo en riant ce qui n'était pas crédible du tout ! Bien entendu elle laissa le temps à Juliane de sauter du canapé à la table basse, pour ensuite suivre les deux fuyards. Elle fit mine de les manquer avant de répondre :
« -la plus forte ! » Elle les laissa prendre la direction de la chambre, s'attardant quelques secondes pour les regarder main dans la main…
En les voyant ainsi assis sur le lit de Juliane, parce que la petite savait qu'on ne mettait pas les pieds sur la couette, Jo s'attendit un peu plus, avant de sauter à son tour dans le lit.
« -tu triches maman ! » s'exclama la petite en riant. Jo entoura sa fille de ses bras, l'embrassant sur la joue ce qui eut pour effet de lui écraser.
« -vous êtes trop fort pour moi tous les deux ! » souffla l'infirmière en jetant un regard à Isaac, souriant toujours.
« -on peut regarder un dessin animé maintenant maman ? » demanda Juliane en la suppliant presque des yeux. Un genre de Agnès dans Moi moche et méchant… Le truc trop chou auquel Jo était incapable de résister.
« -d'accord chérie, tu choisi ? » bien sur que c'était elle qui allait choisir ! Comme si les adultes avaient leur mot à dire ! Le choix fut porté sur
Monstres & Cie. Jo adorait ce film tout comme sa fille qui trouvait un certain réconfort à savoir que les monstres dans le placard ou sous le lit étaient en réalité gentils.
« -tu va t'asseoir dans le canapé sans courir. d'accord Chérie» Un hochement de tête de la part de Juliane, et Jo se releva pour regarder Isaac et dire :
« -voilà un peu à quoi ressemble mon monde actuel lorsque j'ne suis pas à l’hôpital… » ❧ Tends moi les bras, encore une fois... Même si on sait que c'est pas comme ça qu'on s'oublira