Il n’a entendu que les craquements du bois derrière lui, que l’énorme bruit qu’à fait le sapin en tombant, là, à quelques mètres, là où il n’aurait pas dû se tenir. Et il lui faut quelques instants pour reprendre pleinement ses esprits, pour tenter de se remettre de toute l’horreur qui se joue autour d’eux ; si tant est que ce soit possible. Parce qu’il commence à se dire que les choses ne s’arrangeront pas, parce que bêtement, il en vient à songer à sa Belle, peut-être dans un recoin des lieux, qui sait ? Il panique aussitôt, son cœur manquant un battement, peut-être même deux à la manière dont sa tête tourne, à la façon dont son équilibre s’estompe. Il ferme les yeux, s’affalant contre un mur non loin, en venant à prier ; lui qui ne l’avait pas fait depuis bien assez longtemps désormais. Depuis la mort de ses parents, en vérité. Et il expire, s’essayant à retrouver un rythme cardiaque normal, une respiration plus régulière ; durement mais surement. De quoi lui permettre de pleinement se reprendre, ou presque, son regard allant ici et là, cherchant vainement un visage qu’il ne souhaite pourtant pas voir ; pas ici en tout cas. C’est vers de tous autres traits que le jade de ses prunelles se pose, un faciès familier et qui, aussitôt, lui rappelle le sourire qu’elle portait pourtant si souvent lorsqu’ils s’étaient vus. Un haut le cœur s’invite au creux de sa gorge tandis qu’il en vient à agir instinctivement, se redressant, prenant le risque de traverser la foule qui s’intensifie et se fait de plus en plus hystérique. Il n’a pas l’intention de la laisser là, il ne le peut pas. Aussi, sa course le mène enfin à elle, elle qui essaie de se faire entendre, elle qu’il sait plus en danger que quiconque d’autre, désormais. Ça suffit à canaliser toute son attention, à lui faire oublier tous les cris alentours, toutes les sirènes qui semblent prendre d’assaut la ville qui ne dort jamais, celle qui ne le pourra pas ce soir. Alors, il se défait de sa veste, tentant au mieux de lui faire enfiler, ne se souciant pas de son accord d’ailleurs, faisant simplement son travail ; au moins le peu qu’il peut faire avant d’en venir à balayer les débris du regard, avant d’essayer de trouver une solution. Il faut qu’on vienne l’aider, il aimerait qu’on vienne l’aider ; parce qu’il ne prendra pas le risque d’inscrire le nom de la jeune femme à la longue liste des victimes de ce soir. « Ecoutes, je ne peux faire qu’une seule chose mais ça pourrait être pire. Tu me fais confiance ? » Demande-t-il finalement, se redressant pour finalement déblayer les petits débris, bien décidé à la sortir de sa lourde prison.

Si elle était entrain de mourir, alors Lois se dirigeait surement vers les enfers, et passerait l'éternité à se faire piétiner et à bouffer le sol. Néanmoins, au bout d'un certain temps, Lois se rendit à l'évidence : Ce n'était pas le châtiment divin qu'elle était entrain de subir, mais la dure et cruelle réalité.

L'enfer, c'est bel et bien les autres.

Lorsqu'une énième personne passa à côté d'elle, en trébuchant sur son bras déjà endolori, la blonde se leva. Elle ne tarda pas à constater ses mains couvertes et petits cailloux, de sang et de terre, sa veste déchirée et ses genoux écorchés. Elle ne s'en affola pas pour autant, son cerveau certainement trop occupé à essayer de rester en vie, au milieu de la foule qui, quoi qu'ayant diminuée, semblait d'autant plus agitée et hors de contrôle.

Heureusement, la prière de la jeune femme fut entendue, et quelqu'un vint à son secours. La personne soutint Lois et lui demanda de se diriger 'par là bas, s'il vous plait'. Quoi qu'encore sonnée, Lois ne put s'empêcher de hausser un sourcil, et de grommeler un 'C'est où, là bas ?' inaudible dans le brouhaha. La secouriste laissa passer un moment, avant de se décider à emprunter une direction. Lois n'opposa aucune résistance, même si elle doutait que la meuf la ramenait chez elle. Elle aurait de loin préféré que sa mère désinfecte ses bobos, plutôt qu'un inconnu certainement débordé et pas très attentif. Misère, misère.

La nana criait le prénom d'un de ses collèges sauveur, visiblement, ce qui fit tiquer Lois, vut qu'elle était la seule à entendre, et que sa voix transperçait ses tympans de manière insuportable. Cependant, ça ne l'empêchait pas de s'accrocher à la dame du mieux qu'elle pouvait, de peur de chuter de nouveau et de servir de paillasson à une foule en délire.

"Euh... Vous êtes sûre que c'est une bonne idée de s'approcher du sapin ?" demanda Lois, pas certaine que l'autre puisse l'entendre. Néanmoins, la question devait sortir, histoire de.

Mais qu'est ce qu'ils font ? Pourquoi ne restent-ils pas à mes côtés ? Un pompier ne fuit pas devant ces responsabilités, jamais, il ne peut pas, pourtant, on vient de me lâcher. Est ce que je fais de l'excès de zèle ? Je n'en sais trop rien, j'ai dégainer la lance à incendie un peu trop tôt, j'ai croisé Benjamin, du moins, je l'ai vu, je ne sais pas s'il m'a vu mais je me suis dit que je devais tout faire pour qu'il ne lui arrive rien. Je sais que je me voile peut être la face, mais il est sans doute la chose la plus chère que j'ai dans ce monde. C'est mon meilleur ami, mon confident, mais n'est-il pas quelques choses de plus que ça dans le fond ? Ce n'est pas le moment de réfléchir à ce genre de choses Pénélope, pas maintenant. Il faut faire en sorte d'éteindre ce feu coûte que coûte même si je suis la dernière à le faire, que les autres ont pris leurs jambes à leurs coups. Et le sapin finit par tomber, entrainant avec lui un pylône qui s'écroule sur un chalet qui se renverse alors que je suis là. Je n'ai pas le temps de suffisamment me dégager que des débris me tombent dessus, me coinçant la jambe. Et merde ... Je crie alors, il ne me reste que ça à faire, mais dans le brouhaha ambiant, je ne sais pas si on va m'entendre. Pourtant, je vois une silhouette vernir vers moi. Je le connais, vaguement, on s'est déjà rencontré alors que j'étais au sol, ayant glissée sans gravité sur une plaque de verglas. Cela remonte à un an ou presque. Décidément, il ne fait pas bon le croiser. Je tente de bouger ma jambe mais impossible. Je n'ai pourtant pas si mal que ça, je sens encore mes doigts de pieds, ça devrait aller, enfin, si j'arrive à enlever ma jambe de la dessous. Il me met sa veste sur mes épaules. C'est une tendre attention mais ça ne sert à rien. Il me dit qu'il va tenter quelques choses mais que ça pourrait être pire.

" Dis moi ce que tu veux faire. Peut être que je peux t'aider, ou te déconseiller d'agir de la sorte. Normalement, c'est moi qui aide les gens dans ce genre de situation alors je sais comment ça fonctionne. "

Je ne sais pas ce qu'il veut faire, je sais que je peux forcer sur mes bras et tout s'il le faut mais avant je dois comprendre, savoir ce qu'il veut faire. Je ne savais pas si quelqu'un oserait venir dans notre direction, mais plus tôt je sortirais ma jambe de là, mieux ce sera pour moi et tout le monde.

Il a soufflé un instant, Andrew a essayé de se remettre les esprits en place avant de risquer le pire, ou peut-être le mieux ; tout dépend de la manière dont on voit les choses. Et lui, là maintenant, ce qu’il craint c’est le pire. Parce qu’il ne veut pas être responsable de davantage de dégâts en ayant simplement voulu aider, parce qu’il ne veut pas risquer tout ça sur la belle qu’il connait et qu’il apprécie ; même malgré le peu de temps qu’ils avaient pu se consacrer. Aussi, c’était la raison pour laquelle il avait hésité, la raison pour laquelle – en l’espace de quelques secondes – Andrew s’était passé les pour et les contre de ce qu’il tient à faire. Et le temps presse, toujours plus, trop pour qu’il ne se résigne à attendre Katharina qu’il aperçoit enfin. « Putain. » Mais, tandis qu’il va pour entreprendre tout ça, la jeune femme s’adresse à lui, guettant ses traits, probablement. Parce que les mots énoncés ne sont pas les plus rassurants qu’il est pu énoncer jusqu’alors, il le sait, et ça suffit à lui faire prendre encore une petite minute, cherchant quoi dire, bien que contourner le tout ne lui soit pas vraiment permis. Tant pis. « Soit j’arrive à soulever ne serait-ce qu’un peu tout ça et tu récupères ta jambe, soit ça l’écrase davantage. » On tente le coup ? C’est la question qu’il n’ose pas poser, sachant pertinemment que la situation n’est pas simple et que ses commentaires pourraient ne pas être les bienvenues. Aussi, il les tait, il se fait silencieux tandis qu’enfin, son amie parvient jusqu’à lui, soutenant une autre jeune femme dont il ignore encore tout de ses potentielles blessures. Mais il ne doit pas s’en soucier, pas maintenant, le sort de Pénélope lui important plus que le reste. « Kath, il faut que tu m’aides un peu. Tu penses pouvoir le faire ? » Lui demande-t-il, essayant de se faire audible tandis qu’il se prépare à nouveau, passant déjà ses mains sur ce qui retient le pied de sa connaissance, sur ce qui semble finalement plus lourd que ça en a l’air aux premiers abords. Il se redresse, soupirant une énième fois, s’en retournant légèrement vers Katharina, s’assurant qu’elle soit pourtant la seule à entendre ces mots-là : « Je n’suis pas sûr qu’on arrive à faire quoi que ce soit. J’peux essayer quand même mais si je lâche et qu’elle n’a pas le temps de… » Une nouvelle fois, ses mains trouvent refuge sur son visage. Il faut qu’il tente, pourtant, il le faut.

Un excès de zèle avait fait en sorte que je me retrouve dans cette situation. Heureusement pour moi, je n'avais rien de casser, du moins, je le pensais parce que sinon la douleur serait bien plus importante. Je ne dis pas que demain je pourrais courir comme un lapin, il me faudra faire attention, mais voilà, la situation était mal embarquée quand même. Andrew était en train de paniquer, parce qu'il ne savait pas s'il allait arriver à quelques choses, je le voyais bien. S'il paniquait, ce serait fini, mais j'avais du mal à me dire que je devais le rassurer sachant que je risquais d'avoir encore plus mal, pire que ma jambe cède, que je me la casse, et que j'en ai pour des mois de rééducation. Pour le moment, les dégâts n'étaient pas trop important, je pouvais le voir, et le sentir. Comment faire pour gagner ma jambe ? Il allait falloir forcer de toutes nos forces. J'avais beau tenter de tirer ma jambe, elle ne bougeait pas, parce qu'il y avait trop de choses dessus. A vue de nez, ce n'est pas si lourd que ça, mais quand même pour un seul homme ça l'était assurément. Une jeune femme arriva alors dans notre direction, il semblait la connaître mais ce n'était pas mon cas. Elle trouva une tige en métal pour tenter de faire levier. Je la lui prenais des mains sans rien dire de plus pour vérifier la solidité de la chose. Cela devrait faire l'affaire.

" Mettez cette barre juste à côté de ma jambe ici. Si on force tous dessus, ça devrait le faire, vous êtes prêts ? Andrew ? Kath, c'est votre nom, n'est ce pas ? "

Oui, j'avais cru comprendre qu'il parlait à elle de cette façon, mais je me trompais peut être, je ne saurais dire. Enfin, ça n'avait pas d'importance. Je les regardais avec un regard remplis de détermination. Si nous agissions rapidement et avec force, je pourrais sortir ma jambe de là dessous, surtout qu'il n'y avait qu'une trentaine de centimètres à sortir.

Il craint le pire, il voudrait que ça n’arrive pas et c’est ce pourquoi il se retourne, ce pourquoi il laisse son visage se caler entre ses mains comme dans l’espoir de trouver une solution plus adéquate ; et si possible rapidement. Parce qu’il sait que le pire pourrait encore être à venir, parce qu’il se doute que tout ce qui se passe là, autour d’eux, n’est qu’un malheureux début en ce qui concerne les potentielles conséquences de l’explosion. Andrew panique, Andrew essaie pourtant de se calme, de prendre sur lui comme il l’a toujours fait ; sans que, jamais, ça n’est impliqué des âmes qu’il connaisse. Et, finalement, son attention se détour de ses songes pour se poser sur Katharina, sur la belle qui lui présente un tube de métal, prétendant pouvoir faire levier en fonction de ça. Il en doute, il fronce les sourcils bien qu’une infirme partie de lui soit en train d’essayer de convaincre sa raison. Après tout, il avait été le premier à tout vouloir essayer, à tout vouloir tenter pour parvenir à extirper la rouquine des décombres et on vient lui servir une nouvelle opportunité de le faire. Celle qu’il se doit désormais de saisir puis Pénélope vient faire entendre que ça suffira par ses mots, par l’initiative qu’elle vient prendre à leurs places. Il ferme un instant les yeux, allant pour défaire tous ses songes négatifs de son esprit, allant pour ne penser qu’au meilleur des cas, qu’à la réussite qu’ils pourraient faire valoir s’ils s’y prennent bien, s’ils parviennent à ne rien faire de travers. C’est pour ce qu’il craint le plus, ce qu’il essaie d’effacer de son esprit comme pour se motiver à prendre sa place, à placer ses mains contre le métal froid que son amie est parvenue à trouver plus tôt. « Il va falloir que tu fasses vite, ma belle. Prête ? » Demande-t-il alors, attendant son feu vert pour donner le sien à Katharina, pour se risquer à perdre toutes leurs forces sur ce qu’ils tiennent, sur ce qu’ils appuient autant que possible jusqu’à soulever ne serait-ce qu’un peu ce qui retenait prisonnière la jeune femme, désormais libre. Et il lâche, aussitôt, ne prêtant aucune attention à ce qui se passe autour de lui, venant s’agenouiller aux côtés de la rouquine, lui adressant un faible sourire. « Tu me laisses regarder ? » Parce qu’il voit déjà que ça s’est enflé, parce qu’il se doute déjà qu’il lui faudra user – surement – de ses bras pour la mener vers des alentours plus sûrs.

Je ne connais pas encore l'étendu des dégâts mais ma jambe est restée trop longtemps sous ce poids trop important. Je le sais bien. Si cela avait duré quelques secondes, je n'aurais presque rien eu mais là, j'en avais plus plusieurs semaines d'arrêt, un mois peut être, je ne saurais dire. En tout cas, il fallait dégager ma cheville de la dessous et ceci le plus rapidement possible bien entendu. La barre de fer de Katharina semblait être suffisamment solide pour le faire. Andrew et cette dernière forcèrent donc pour que je puisse libérer ma jambe ce qui fonctionna, je la tirais le plus rapidement possible et ils lâchèrent aussitôt, pas la peine de forcer pour rien du tout. C'est là que la douleur fut la plus importante. Le sang pulsait dans ma jambe. Je le sentais, la peau était à vif, heureusement, il n'y avait pas de blessures ouvertes, mais ma jambe avait été bien compressée. Andrew voulait y jeter un oeil mais ce n'était pas la peine, je savais que cela était plus grave que je ne l'aurais bien voulu. J'avais pris trop de risques aujourd'hui et j'en payais le prix. Je ne pouvais plus poser mon pied par terre, alors je sautais à cloche pied avec ma jambe valide, tout en ayant pour béquille provisoire le neurologue. Katharina dégageait le passage jusqu'à une ambulance toute proche. J'allais pouvoir être soignée correctement mais c'était sans compter sur un mari fou. En effet, il portait sa femme, mais elle semblait être sans vie, à moins que son pouls ne soit simplement très faible, je ne saurais dire, je n'étais pas en état de tenter quelques choses pour l'aider. Pourtant, je dois tenter de lui dire quelques mots.

" Monsieur, cela ne sert à rien de nous menacer. La situation est difficile pour tout le monde. Je vous propose que nous montions tous à bord de l'ambulance pour sauver votre épouse. Rien ne sert de crever un oeil à cette pauvre jeune femme. Regardez moi. Un pylône m'est tombé sur la jambe, j'ai aussi besoin de soin, ce n'est pas pour autant que je vais menacer ces secouristes pour être soigner plus vite. Au contraire, nous perdons un temps précieux. "

J'osais espérer qu'il range cette paire de ciseaux sans éborgner la petite blonde mais je n'en savais rien. J'avais le visage grimaçant. J'avais poser un peu de glace sur ma cheville et le bas de ma jambe mais ça n'était pas suffisant. Il allait falloir se faire évacuer pour que nous puissions recevoir les soins adéquats. Je ne savais pas ce qu'il était pour sa femme, elle semblait inerte, peut être morte, je ne saurais dire, mais peut être y avait-il un espoir.

Il la porte au mieux parce qu’il n’a plus que cet effort-là à faire pour espérer que le pire ne se produise pas. Les situations s’enveniment ici et là, le chaos règne avec plus d’ampleur qu’il n’aurait pu atteindre dans un premier temps et c’est la raison pour laquelle il se concentre plus sur ceux qui se trouvent autour de lui, ceux qu’il connait plus que sur l’idée de se faire altruiste. Parce que le temps presse, parce que tout n’est pas encore joué. Mais c’était sans compter le pire, sans ajouter à l’équation la détresse – mêlée à de la folie – qui semble prendre d’assaut le regard de celui qui se présente à eux, près de l’ambulance, armé de ce qu’il a trouvé sur les lieux. Andrew s’arrête net, Andrew cesse tout mouvement dès lors que la menace se présente, dès lors qu’elle se fait plus évidente, plus dangereuse. Davantage lorsqu’il pose le regard sur sa femme, celle qu’il veut pouvoir soigner, celle pour qui il vient réclamer de l’aide ; bien que ce soit de la pire des manières. Il devrait lui dire que rien que de là où il se tient, aucune étincelle de vie ne vient trahir un quelconque espoir. Mais il se tait, il laisse Pénélope parler, il laisse la jeune femme faire parce qu’elle s’en sortira mieux que lui et son honnêteté. Mieux que lui et les révélations qu’il aimerait faire entendre pour qu’on lui foute la paix dans sa démarche envers la rouquine. Aussi, il cherche un petit instant aux alentours, il veut croire qu’une sécurité pourrait se trouver dans les parages, prêt à les sortir de ce nouveau cauchemar mais rien, rien hormis un potentiel élan de sa part pour tenter de calmer les choses ; si tant est que ce soit possible. Il lève finalement les mains après s’être assuré qu’elle puisse tenir debout par elle-même sans trop forcer,  s’avançant doucement même malgré la main qu’il sent le retenir dans son dos. Bien-sûr qu’il fait l’idiot, bien évidemment qu’il joue encore au plus risqué mais il n’a pas d’autres choix que celui-ci, pour l’instant, pour éviter que Katharina n’est à user de son rang ; ce qui pourrait, d’ailleurs, provoquer un nouvel acte de panique chez cet homme déjà brisé. « Je suis médecin, je peux peut-être aider, ça vous évitera de vous en prendre à d’autres. Si vous ne me croyez pas, j’ai ma carte de l’hôpital dans la poche, prenez-la. » Il tente le tout pour le tout, il se sacrifie, pour la première fois de son existence, à la place de bien d’autres.

La situation est clairement difficile, mais dans mon état, je ne peux pas faire grand chose de plus, j'en ai bien peur, je ne peux pas poser le pied. Je ne sais pas pour combien de temps je serais immobilisé, mais ça risque de prendre quelques semaines maintenant. Cela ne m'empêchera pas de faire ce que j'ai à faire, mais il est clair que je ne pourrais pas être efficace en tant que soldat du feu. Je resterais à la caserne, je prendrais des appels, je ne sais pas, je ne peux pas rester chez moi de toute façon, enfin, pas pendant des semaines et des semaines en tout cas. Mais j'essaye de ne pas y penser, de toute façon, cela sera reconnu en tant qu'accident du travail, mon métier est déjà dangereux en général, et j'ai peut être pris un peu trop de risques aujourd'hui. Les choses sont ce qu'elles sont. Je regarde donc la scène plutôt impuissance pour le coup. Le type est énervé, menaçant, je n'aime pas ça, mais que puis-je faire ? Andrew s'avance les mains en l'air, et il tente de montrer sa carte. Si avancer les mains en l'air est un bon choix, la deuxième option de la carte l'est beaucoup moins. Mais je n'ai pas le temps d'en voir plus que le pauvre type semble se calmer, du moins, il ne pointe plus les ciseaux en direction d'un être humain. Je me rends compte alors que notre amie Katharina a sorti son arme. Je crois savoir que c'est une arme de service, mais peut être que c'est la sienne personnelle. En tout cas, elle semble être assez dissuasive. Est ce que l'on va pouvoir s'en aller si facilement, si simplement ? Je n'en sais rien mais ma jambe me lance de plus en plus. Il serait bon que je me fasse soigner pour de bon.