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Mais je ne suis pas fou, vous savez!
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Manuel Herrera
Manuel Herrera
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MessageMais je ne suis pas fou, vous savez! EmptyJeu 1 Sep - 21:50





bwahahahahah
ft Samou




Il avait dans l’idée de rouvrir une nouvelle boîte de nuit et visitait quelques entrepôts pour savoir lequel il choisirait. Parce que Sam était de bon conseil et qu’il était surtout chargé de la sécurité de ses business, il l’avait embarqué avec lui, histoire qu’il lui donne son avis de professionnel sur la question. Les sorties de secours, les normes – un de ses collègues de la caserne était là aussi, exprès pour ça. Puis qu’ils étaient dans Manhattan, ils en profitèrent pour déjeuner ensemble, comme des amis de toujours. Le secouriste faisait partie de ces bonnes rencontres, celles qui lui avaient permis de changer de point de vue sur les gringos. Sam était le genre de type réglo sur lequel on pouvait toujours compter une fois que l’on gagnait son amitié. Il était fiable, sérieux et d’une loyauté sans faille. Si tous ses hommes avaient pu se targuer des mêmes qualités, il n’aurait pas eu à orchestrer autant de purges pour éliminer les brebis galeuses. Ils étaient différents et c’était sans doute la raison pour laquelle ils s’entendaient si bien. Il avait parfois eu recours au secouriste pour lui créer quelques alibis et il n’avait jamais hésité à mettre la main à la poche pour quelques primes histoire que les mois de Haynes soient plus confortables. Il ignorait si le secouriste savait quoi que ce soit de ses activités illicites ou s’il le soupçonnait, tout ce qu’il lui donnait à voir, c’était ces œuvres de charité qu’il organisait, ces choses qu’il créait et auxquelles il mêlait sa communauté et toutes les personnes pleines de bonne volonté qui avaient besoin d’une main tendue. C’était un philanthrope qui tentait peut-être de racheter la monstruosité dont il pouvait parfois faire preuve. Il avait besoin d’être certain de ne pas être complètement un monstre. Autrefois, il se serait abandonné à ses pires travers sans se soucier du reste, parce qu’il embrassait le pire de lui avec un plaisir proche de la folie mais plus maintenant que Cinzia était dans l’équation et qu’elle changeait toute la donne. Pour elle, il ressentait le besoin d’être quelqu’un de bien de temps à autres et de ne pas laisser la bête remporter la bataille. S’il l’y autorisait, Dieu seul savait ce qu’elle serait capable de faire à sa future épouse et il ne pouvait tolérer qu’on lui fasse du mal, encore moins si c’était lui dans un de ses moments de blackout.

Ils riaient comme deux abrutis sur la terrasse de ce restaurant huppé de Manhattan quand deux types en blancs surgirent de nulle part et l’agrippèrent, avant même qu’il n’ait pu réagir, on lui injectait un tranquillisant dans la nuque et on le chargeait comme un bœuf dans une sorte d’ambulance. Il n’y avait plus de restaurant prétentieux quand il rouvrit les yeux, plus de visage rassurant non plus ou un de ses hommes, seulement des capitons aux murs et une camisole de force. Il hurla pendant des heures sans que personne ne daigne lui répondre ou même venir voir ce qu’il avait et quand enfin on ouvrit la porte de son cachot, ce fut pour lui faire avaler de force des médicaments qui l’assommèrent pour les heures suivantes. C’était la pire chose qui pouvait lui arriver, l’obliger à rester enfermé dans sa tête. Il pensait à Cinzia, seule, chez lui, à s’inquiéter, à ce mariage qui approchait et à ce bébé qui aurait le malheur d’être l’enfant d’un salopard monstrueux. Il luttait de toutes ses forces contre les effets des merdes qu’on lui fit avaler, craignant qu’on l’ait enlevé pour le faire parler, craignant qu’on se serve de lui pour faire tomber son père et tous les autres. Il se reconditionna, comme on le lui avait appris, ce pour quoi son père l’avait formé. Il n’y avait pas eu que la rue, si seulement. Il y eut tout le reste aussi, ce qui vous fait violemment basculer dans l’âge adulte et vous donne l’air d’avoir des milliers d’années mais c’était nécessaire, pour l’organisation, pour le bien de tous et la prospérité de la famille. Il répétait en boucle les paroles de cette chanson d’enfance, celle que sa abuela lui chantait quand elle voulait le rassurer alors que l’orage grondait dehors. Encore et encore, la même sempiternelle chanson qui lui permettait de se focaliser sur quelque chose et d’oublier qu’il avait envie de s’assoupir. Il fallait qu’il se souvienne que cette sensation de vide n’avait rien de rassurant et douillet, c’était l’assurance de devenir fou, l’assurance de trahir les siens et de tous les condamner. Il avait leur destin entre ses mains et il devait à tout prix faire attention. Tous les préserver. S’il devait se sacrifier pour ça, il le ferait. Il chercha avec application quelque chose dans cette pièce qui lui permettrait d’en finir et sa conclusion fut que sa seule alternative était de se mordre la langue au point de la sectionner pour ne trahir aucun secret. Enfermé dans un monde fait d’obligations, de loyauté, de silence et de secrets, il ne comprit pas tout de suite qu’on lui retirait ses chaînes et il eut un mal fou à reconnaître son sauveur. « Sam ? » Depuis combien de temps était-il enfermé ici ? Des semaines ? Des mois ? Des années ? « Ils sont tous fous ici, ils ne m’écoutent pas ! Il faut que tu me sortes de là ! » articula-t-il difficilement




 




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MessageMais je ne suis pas fou, vous savez! EmptyDim 4 Sep - 17:36


Sam se considérait comme un homme intègre, simple et libre. Il se fichait des préjugés, des on-dits et de ce que l’on pouvait dire sur lui. Il pouvait se montrer exubérant. Il pouvait être bruyant. Il pouvait être choquant, dans ses paroles ou dans ses actes – notamment lorsqu’il s’était retrouvé à poil à deux heures du matin après une soirée plus qu’arrosée. Il acceptait toujours de relever un défi – tant que ça ne devenait pas trop illégal ni trop dangereux pour autrui. Sa spontanéité et sa liberté de vivre pouvaient en choquer plus d’uns, mais Sam ne perdait jamais de temps avec ceux et celles qui jalousaient sa façon de vivre. Il se considérait comme un homme à part entière, aimant rire, manger, s’envoyer en l’air et profitant de ce que la vie avait à lui offrir : des voyages, des soirées entre potes, des rencontres inoubliables, d’autres moins sympathiques et des expériences qui ne cessaient de le faire évoluer. Si cela gênait, ce n’était pas son problème. Quand il avait rencontré Manuel Herrera, il ne savait pas trop à quoi s’attendre. Il avait besoin d’un boulot supplémentaire pour arrondir les fins de mois difficiles, et on lui avait conseillé de rencontrer le jeune patron du Gato Negro. Il n’en avait pas spécialement entendu parlé – du patron – mais connaissait la boite et y était déjà allé plusieurs fois avec des amis. Il aimait bien l’ambiance, le personnel et la décoration – ce qui n’était pas rien – et avait accepté de passer l’entretien. Après tout, qui ne tentait rien n’avait rien. La rencontre s’était déroulée le plus simplement possible et ce qui avait sans doute retenu l’attention du jeune propriétaire, c’était que Sam avait des atouts supplémentaires à sa musculature de boxeur sorti des bas-quartiers : il était secouriste. La notion des premiers soins n’était pas à prendre à la légère, car dans ce genre de milieu il arrivait très souvent que des accrochages aient lieu.  De plus, les deux hommes semblaient avoir la même vision du boulot et quelques principes en communs – pour cela, Sam avait immédiatement apprécié Mani. Au fil du temps, il avait bien évidemment entendu un certain nombre d’histoires concernant le jeune salvadorien, et bien qu’il ne soit pas enclin à nager dans les eaux troubles d’une possible vie criminelle, jamais il n’avait tourné le dos à celui qui lui avait offert ce second job qui lui sauvait la vie. Et l’amitié qui s’était tissée entre eux n’avait fait que s’accroitre, poussant Sam à toujours prendre la défense de son ami quoiqu’il arrive – et jusque-là, il n’en avait jamais eu réellement l’occasion. Mani avait été présent au mariage de Sam – bien que ce fut un mariage express et non programmé – et avait soutenu Sam lors de son divorce. Mani savait pour sa part qu’il pouvait compter sur Sam dans n’importe quelles circonstances.

Ils étaient confortablement installés dans un de ces restaurants huppés dans lesquels Mani emmenait Sam dans de rares occasions – comme visiter des entrepôts permettant à Mani d’investir et ouvrir d’autres boîtes. Ils parlaient. Ils riaient. Ils blaguaient. Deux simples amis profitant d’un bon repas avec une bonne bouteille de vin. Quand ils surgirent, Sam enfourchait une bonne part de mousse au chocolat – son dessert favori – et n’eut pas le temps d’avaler que les hommes en blanc agrippèrent Mani pour l’embarquer dans un fourgon, semblable aux ambulances que Sam connaissait fort bien. Le tout se déroula en quelques secondes, et le temps que Sam ne se relève pour réagir et engueuler les gens se trouvant dans les parages pour ne pas avoir levé le petit doigt, Mani avait disparu. Se sentir coupable, il ne connaissait pas. Mais à cet instant, ne pas avoir été capable d’arrêter ce qui venait d’arriver le rendait malade. Il s’écoula trois jours entiers avant que Sam ne retrouve leurs traces et ne comprenne ce qui s’était passé : Mani avait été interné. Dans l’aile des fous. Sam avait déjà fait un stage dans ces lieux au tout début de sa formation – autant dire une décennie. Il n’avait pas réfléchi plus longtemps : il devait faire sortir son ami de cet endroit avant qu’il ne soit trop tard. Il y avait eu erreur et malentendu de toute évidence, Mani n’était pas à sa place parmi ces illuminés.

« Votre CV est plutôt excellent, Mr Haynes. Pour quelles raisons ce travail vous intéresse-t-il ? » Il se trouvait dans le bureau du responsable de cette unité si particulière – et fort heureusement pour lui, ce n’était pas le même qu’à l’époque où il y faisait son stage. La psychiatrie n’avait été son fort, et il devait bien reconnaitre qu’à cet instant il ne rayonnait pas de bonheur. Pourtant, rien ne l’empêcherait de parvenir à ses fins. « Je recherche une certaine stabilité, » répond-il, ironique compte-tenu de la stabilité inexistante dans ce genre d’endroit. « L’adrénaline du terrain peut s’avérer bénéfique un temps, mais j’aimerais retourner aux sources. Apporter un peu de soutien et de bonne humeur aux âmes perdues, » se vend-il sans aucune honte ni aucune gêne. Les paroles plaisent au responsable, bien qu’il ne soit pas dupe. A ses yeux, Sam ne cherche qu’un salaire et un job plus conséquent – et il le lui offre. Il n’a personne d’autre à qui proposer le job de toute façon. Les fous, ça fait peur à tout le monde. « Nick vous fera faire le tour des environs, une petite visite ne serait pas du luxe pour vous présenter un peu tout le monde. Je vous souhaite la bienvenue officiellement, Mr Haynes, » et il ne le dit pas, mais également beaucoup de courage. Un poignée de mains et Sam sort le sourire aux lèvres, fier de sa démarche et pressé de récupérer Mani pour dégager de là au plus vite. Cet endroit pouvait vous rendre totalement dingue.

« Sam ? » Mani semblait totalement perdu, et Sam eut peur pendant un instant qu’il était déjà perdu et atteint par la folie. « Tu crois ? » dit-il lorsque son ami lui signale que tout le monde ici est fou. Il n’a qu’à tourner la tête pour apercevoir de drôles d’énergumènes faire des choses qu’il n’aurait jamais cru possible de voir un jour. Il senti une main tapoter sur son épaule et se retourna doucement pour se retrouver face à un grand rouquin, tout en longueur, et les yeux bleus légèrement voilés. Son sourire était plus effrayant que tout le reste, mais Sam ne bougea pas d’un pouce. « Bonjour, je m’appelle Quentin et je suis du New Jersey, » se présente-t-il. Sam lui adresse un signe de tête mais n’ose pas répondre, sans compter qu’il n’a pas de temps à perdre – il est seul à gérer la salle pendant encore quelques minutes, le temps de libérer Mani et de le faire sortir de cet asile de fou. Nouveau tapotement d’épaule. « Bonjour, je m’appelle Quentin et je suis du New Jersey, » lui répète le rouquin. « Bordel, Mani, mais t’as fait quoi pour atterrir dans ce trou ? » demande-t-il sans réellement demander au jeune salvadorien légèrement groggy d’avoir pris trop de médicaments. « C’est pire qu’Harlem ici, et ce n’est pas peu dire. Je viens de voir un type se foutre le doigt dans le cul et le renifler comme s’il cherchait une nouvelle recette de cuisine, » raconte-t-il écoeuré tout en aidant Mani à se lever. « Dépoile-toi, » lui dit-il comme si cela était tout à fait normal. « Me regarde pas comme ça, moi non plus ça ne m’intéresse pas de voir ce qu’il y a sous ta ceinture, mais j’ai besoin que tu enfiles ça pour sortir, histoire de passer le plus inaperçu possible, » argumente-t-il en lui indiquant les habits d’aide-soignants qu’il lui avait apporté. « Bonjour, je m’appelle Quentin et je viens du New Jersey », qu’il continue d’entendre. « On n’a que quelques minutes, Mani. Sans te mettre la pression, bien sûr. Et s’il continue à me tapoter l’épaule pour me répéter la même phrase encore une fois, je ne suis pas sûr de me retenir, » ajoute-t-il pour accélérer les choses. Il espérait ne pas avoir à aider son ami à se dépoiler et à se rhabiller, sous peine de finir tous deux enfermés ici pour le reste de leurs jours.





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MessageMais je ne suis pas fou, vous savez! EmptyMer 7 Sep - 19:04





bwahahahahah
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Affirmer que Mani était sain d’esprit aurait été déplacé et loin de la vérité. Il n’était pas le type le plus net de la création, il avait ses moments de lucidité et puis il y avait tous les autres, où on finissait par se demander s’il n’était pas possédé par quelqu’un ou quelque chose, il était difficile de se décider, surtout quand on faisait face à ce regard empreint de folie qui ne laissait aucun doute sur ce qu’il adviendrait de nous si on osait s’opposer à sa volonté. Mais entre lui et le connard qui se prenait pour Abraham Lincoln, il y avait un monde. Il était davantage un sociopathe qu’un malade mental, il aimait tuer et avait été formé pour ça, ça ne faisait pas de lui un malade pour autant, du moins pas selon son échelle de la maladie mentale. Il n’avait pas fait la moindre étude sur le sujet mais il était persuadé d’en savoir bien plus que tous ces abrutis qui travaillaient ici et qui n’avaient pas pris la peine de l’interroger depuis son arrivée. On s’était contenté de le gaver de médicaments et de l’assommer chimiquement pour qu’il ne bronche pas. Une simple conversation avec lui leur aurait prouvé qu’il était cohérent et presque normal si on omettait son amour du contrôle, son penchant pour le sang et un amour inconditionnel pour le sexe et tout ce qui s’y rapportait. Mais sans doute que l’autre con qui observait le mur en souriant et en se balançant d’avant en arrière, étalant son filet de bave tout autour de lui pendant le processus, comme un cercle de protection dégueulasse était hyper cohérent quand on prenait la peine de converser avec lui. Pouvait-on faire pire punition pour un homme comme lui que de l’abandonner, seul avec ses pensées ? Seul dans sa tête ? Non, clairement pas ! Il ne se reprochait rien, non, il se laissait tout bonnement gagner par une paranoïa dévorante et difficile à gérer parce qu’il était impuissant et qu’il ne pouvait prendre la moindre décision. Était-ce bien utile d’avoir autant d’hommes sous ses ordres pour qu’aucun d’entre eux ne vienne le sortir d’ici ? Était-ce justifié d’avoir autant d’amis et même une femme pour que personne ne prenne la peine de venir le délivrer ? Leur loyauté à tous était sincèrement remise en question et Dieu seul savait comment cela tournerait quand il sortirait d’ici. Pour l’heure, l’effet des médicaments, de la paranoïa et de la fatigue ne l’aidait pas à décider de quoi que ce soit correctement, il ne voyait que l’abandon, la folie sous la force d’un précipice au bord duquel il jouait l’équilibriste et puis ces gens, tous plus bizarres et détraqués les uns que les autres et qui ne lui inspiraient rien d’autre que du dégoût et du mépris.

Il lui fallait un temps infini pour assimiler les informations et surtout, trouver les mots pour les prononcer. Les premières choses qui lui venaient étaient en espagnol, son cerveau était ralenti et ses capacités cognitives avaient l’air en laisse mais il finit par comprendre que Sam était bel et bien là et qu’il allait le sortir de la merde. « Je ne sais pas. » se contenta-t-il de répondre, ils chercheraient des explications quand il serait en lieu sûr et qu’il n’y aurait aucun gardien susceptible de lui refiler une dose de cette merde qui lui paralysait l’esprit. On lui avait collé une étiquette sur camisole. Paco. Est-ce qu’il avait une gueule à s’appeler Paco ? Ils s’étaient trompés de personne et allaient chèrement le payer. Dès qu’il en aurait l’occasion, il mettrait l’endroit à feu et à sang. Son ami parlait beaucoup trop vite pour que son esprit embrumé puisse suivre et il lui fallut une bonne minute avant de comprendre qu’il devait se lever pour se foutre à poil et mettre d’autres vêtements. « Ouvre la camisole ! » lui dit-il en se tournant. Il attendit d’avoir pu récupérer l’usage de ses bras pour se défaire aussi vite que possible de son uniforme de malade et passer celui du personnel d’ici. C’était bien pensé et il se demandait qui d’autre il y avait dans le coup. Se pouvait-il que son sort inquiète finalement ? Il se fichait de se retrouver à poil devant un autre mec, il était fier de ce qu’il avait et c’était même un putain d’euphémisme, mais il n’était pas en état mental de comprendre ce qu’on lui voulait sans une intense réflexion. Il ne pouvait pas s’habiller et comprendre le trouble qui agitait Sam, c’était trop lui demander, déjà en temps normal. Il enfila tout ce qu’il put aussi vite que possible et il finir par émerger de la chambre capitonnée après avoir collé la camisole à cet enfoiré de Quentin qui avait eu le malheur de poser ses mains là où il ne le fallait pas. Sam n’avait pas l’air d’aimer qu’on lui pelote les miches. Il laissa le barbu passer devant lui, faisant profil bas et ayant l’air le plus naturel et normal que possible pour qu’on le prenne pour un employé mais ce n’était pas évident, il avait l’impression d’être aussi défoncé qu’après un rail de coke, sauf que son esprit était dans une sorte de coton molletonneux qui paralysait ses capacités intellectuelles. « Comment tu as fait pour entrer ici ? » demanda-t-il enfin alors qu’ils longeaient un couloir. « Tu as prévenu qui que j’étais là ? J’ai cru que ça arrangeait tout le monde de me laisser ici ! » Une alarme retentit au moment où ils passèrent devant la buanderie et il se retrouva sous un tas de draps sales qui sentaient la pisse et la merde, balloté par un secouriste qui avait de la ressource, il saurait s’en souvenir. Il entendit des voix autour de lui, se demandant si ça signifiait qu’ils étaient repérés ou pas.





 




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MessageMais je ne suis pas fou, vous savez! EmptyDim 11 Sep - 14:10


Il ne connaissait rien des affaires louches de Mani. Il ne faisait pas partie de son personnel douteux. Il ne connaissait rien du monde criminel de son patron et ami. Il préférait d'ailleurs ne rien savoir. A ses yeux, il était le jeune patron du Gato Negro et il gérait d'une main de maître son petit business. Le club était toujours plein et avait gagné en réputation. Sam bossait jusqu'à quatre soirs par semaine depuis des années à présent - et jamais jusque-là il n'avait connu Mani dans une situation aussi désespérante et désespérée. Il l'avait vu rire. Il l'avait vu énervé. Il l'avait vu intimidant. Mais il ne pouvait pas prétendre l'avoir réellement vu hors de lui. Il en avait entendu parler par contre. Et si cela faisait froid dans le dos, pouvait provoquer des cauchemars et la peur de l'homme qu'il était, Sam n'y accordait que très peu d'importance. Ils étaient amis depuis longtemps et l'amitié avait une place importante dans sa vie - elle rimait avec loyauté et soutien quoiqu'il en coûte. Il risquait sa carrière avec cette folie pure, mais il n'avait pourtant pas hésité une seconde avant d'enfiler la blouse de l'asile. Peut-être que s'il avait connu toutes les horreurs que Mani avait faites, il ne serait pas là à essayer de le sortir de cette merde. Peut-être qu'il ne se plierait pas en quatre pour l'aider. Peut-être qu'il ne bosserait même déjà plus pour lui. Mais il l'ignorait, concrètement, et ne connaissait que le Mani juste, loyal et droit. Et ce Mani était son patron et son pote - et on ne laissait pas un pote dans la merde. Surtout quand cette merde était une erreur pure et dure. Il suffisait de voir quel prénom était inscrire sur sa blouse - Paco. " Si j'avais envie de rire, je plaisanterai sans doute sur ton nouveau prénom qui te va plutôt mal, " dit-il tout en s'affairant à lui ôter la camisole. Sam avait beau avoir son expérience dans le médical, il n'avait pas approché une camisole depuis plus d'un siècle et ce fut une véritable galère que de défaire cette chose. " Habille-toi pendant que je l'habille, lui, " ajoute-t-il en posant les habits de Mani sur son ancien lit de cinglé avant de se tourner vers le Quentin et de lui enfiler la camisole. Il en avait beaucoup plus besoin que son ami Salvadorien. " Bonjour, je m'appelle Quentin et je suis du New Jersey, " que répétait le malade, tout en lui tapotant les miches. " Ouais, ouais je t'ai entendu l'ami. Moi c'est Sam, et j'ai pas le temps pour tes conneries, désolé amigo, " lui répond-il avec une petite tape sur l'épaule et l'air sincèrement navré. Au fond, tous ces fous étaient malades et il éprouvait une certaine pitié pour tous. N'importe qui pouvait finir dans un endroit pareil, et c'était d'autant plus vrai que Mani avait atterri ici par erreur. S'il n'avait pas réagi, s'il n'avait pas été présent avec lui quelques jours plus tôt quand ils étaient venus le chercher, comment aurait-on su où le trouver ? " Je ne sais pas ce qu'ils ont tous avec mon cul, mais ça commence à me taper sur les nerfs. T'es prêt ? " demande-t-il en se tournant vers son ami mal en point. Clairement, il avait été drogué. Clairement, ils allaient galérer. " Non. Mais on va faire avec. Fais moi confiance, ok ? " dit-il plus qu'il ne le demande tout en prenant le bras de son ami et en l'aidant à avancer vers la sortie. La sortie de cette pièce plus que glauque et dérangeante.

Sam n'a fait le tour des lieux qu'une seule et unique fois, quelques heures plus tôt. Peut-être aurait-il dû attendre plus longtemps avant de récupérer Mani. Peut-être aurait-il dû attendre de mieux connaître l'endroit, les divers allers et venus de ses collègues. Mais il avait un job, un vrai job, qui lui demandait pas mal de temps et qu'il n'avait pas réellement envie de quitter pour " retrouver l'adrénaline perdue ". Ils marchaient à travers les couloirs blancs et étouffants, pressés autant l'un que l'autre de sortir et respirer le grand air. La liberté. Peut-être que plus tard, bien plus tard, ils en rigoleraient. " Comment tu as fait pour entrer ici ? Tu as prévenu qui que j'étais là ? J'ai cru que ça arrangeait tout le monde de me laisser ici ! " Sam ne s'arrêta pas d'avancer, d'un pas sûr et déterminé, sans précipitation. Il ne souhaitait pas qu'on ne les soupçonne d'un coup monté s'ils venaient à croiser quelqu'un. Le naturel était leur meilleure arme. Pourtant, le constat de Mani lui fit froncer les sourcils. " Apparemment, pas tous. Je n'ai prévenu que Cinzia. Et pas parce que je le voulais mais parce qu'elle est venue me trouver et qu'elle m'a surpris dans ma recherche. Je pensais ne prévenir personne, " lui explique-t-il tout en maintenant son ami fermement jusqu'à la porte "sortie de secours". " J'ai préféré faire confiance en personne sur ce coup. Juste à moi-même. J'espère que tu ne m'en voudras pas, mais comme je ne sais pas comment ni pourquoi c'est arrivé, j'ai envisage tous les scénarios possibles - notamment qu'un des tiens aient pu être dans le coup. Après tout, c'était peut-être une mauvaise blague foireuse. .." Même s'il n'y croyait pas une seconde. Ils étaient presque arrivés devant le Graal quand ils entendirent l'alarme - assourdissante. Ils se figèrent et Sam ouvrit la première porte à sa disposition - la buanderie - et camoufla tant bien que mal Mani sous les draps dégueulasses. Il n'avait pas le temps d'en rire ni de s'excuser. S'il voulait sortir d'ici il fallait faire des sacrifices. " Bouge pas, je m'en occupe. " Il ignorait comment il s'en occuperait mais il le fallait bien. " Ah, Alexis c'est toi. Je te cherchais justement, y a eu du sacré grabuge là-bas. .. Ils sont tous en train de calmer le jeu, mais ils ont besoin de toi pour doser les seringues, " improvise-t-il le souffle accéléré comme s'il avait couru - ce qui n'était pas faux. Alexis fronça les sourcils, perplexe et irrité. " Je t'ai laissé que 10 minutes avec eux et ça dégénère déjà ? T'es sûr que t'as de l'expérience ? Pourquoi n'as-tu pas doser toi-même les doses ? " " Tu connais tous les patients par coeur, ce n'est que mon premier jour. .. je ne sais pas quel patient a besoin de quelle dose, " feint-il la bêtise. " Je récupère des draps propres - parce que je te raconte pas l'odeur là-bas dedans. .. on se croirait dans une fosse septique. " Alexis le regarde de nouveau de travers et très irrité, avant de souffler et de courir vers la salle des horreurs. Sam attendit qu'il disparaisse totalement avant de rejoindre Mani.

" Désolé, frérot, je sais que ça schlingue à mort, mais on a eu chaud. Allez on se tire d'ici avant qu'on nous enferme tous les deux et qu'on devienne réellement cinglés... " Si ce n'était pas déjà le cas. En sortant, ils avancèrent difficilement et croisèrent des infirmiers en blouse blanche - l'alarme les avait alertés. Sam resta inerte un moment, d'une manière comique avant de pouvoir inventer un mensonge. " Bah vous attendez quoi ? C'est la folie là-dedans, ils ont réussi à assommer l'un des nôtres, " dit-il alors comme s'il les secouait et leur ordonnait de se bouger le cul. Que cela passe ou pas, ils ne pouvaient qu'attendre avant d'atteindre la sortie.



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MessageMais je ne suis pas fou, vous savez! EmptyJeu 15 Sep - 21:45





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Toute cette histoire n’avait pas eu pour seul effet de le rendre à moitié fou, pour ne pas dire de terminer de le rendre cinglé, mais surtout de lui avoir fait perdre tout son sens de l’humour. Il n’avait pas envie de rire ou de blaguer sur la situation, aucun mot d’esprit n’avait l’air de vouloir remonter à la surface, ce qui était étrange quand on connaissait l’animal. Ca en disait long sur la manière dont cet enfermement l’avait marqué. On ne percevait plus sa nonchalance habituelle que ce soit dans ses gestes, ses mots ou ses regards, seulement de la dureté et de la détermination et un petit quelque chose d’inquiétant pour ne pas dire d’effrayant. Les hommes se croyaient civilisés mais leur instinct savait les prévenir quand il fallait se méfier d’un de leurs congénères et c’était sans doute ce que devait ressentir le secouriste chaque fois qu’il croisait le regard ombrageux de son ami. Le souci avec ce genre d’escapade c’est qu’on ne pouvait déterminer tout de suite quels seraient les dommages sur la psyché de l’homme et pour l’heure, il ne se posait pas encore de questions mais ça finirait par remonter à la surface, quand il se trouverait face à sa femme et qu’il aurait des attitudes inappropriées ou des réactions excessives. Il peinait à faire le lien entre ce qu’il était, son prénom, ses souvenirs, la réalité et ce qui avait eu l’air d’être un univers parallèle tout le long de son séjour. Il n’y aurait pas seulement des conséquences sur sa santé mentale mais également des répercussions sur les affaires et dans ses rapports avec son père, parce qu’il saurait et Dieu savait quel genre de punition il pourrait inventer pour lui rappeler d’être plus prudent que ça et de ne laisser personne être en mesure de l’atteindre si facilement. Il avait manqué de jugeote, il serait le premier à se punir de ce manque de précautions. Ca faisait de mois qu’il baissait sa garde, pensant que l’amour serait un bouclier suffisant et qu’il était trop bien installé pour qu’on vienne lui chercher des poux. Il avait tort et en payait chèrement le prix. Il faudrait renforcer la sécurité, ne plus se balader seul et veiller à ce que ce petit épisode ne s’ébruite pas trop, de peur que ça envoie un mauvais message à ses ennemis et qu’il soit contraint de partir en croisade. Bien que pour être tout à faire sincère, une petite croisade lui aurait sans doute fait un bien fou. Oui, du sang à faire couler, une cause à défendre et des cadavres par centaines… Oui, on pouvait y voir une belle peinture du paradis.

« Ton cul ? » répéta Mani qui venait de sortir de ses pensées orageuses, sans vraiment comprendre toute l’ironie ou l’humour de la situation. Quand il aurait renoué avec sa raison, peut-être qu’il serait en état de rire de tout ça et de se foutre de sa propre gueule mais pour le moment, il lui fallait déjà une bonne partie de son énergie pour marcher et respirer à la fois. « Elle est en sécurité ? » s’enquit-il d’une voix enrouée et vraiment concerné, si on avait tenté un coup pareil contre lui, il ne fallait pas imaginer ce que l’on pourrait faire à sa femme et à sa famille. Cette pensée l’aidait à lutter contre le brouillard de ses pensées et à faire le ménage pour reprendre le dessus, même si les médicaments étaient terriblement forts. « Tu as bien fait, Sam ! Tu as très bien fait, tu es un ami super, je saurai m’en souvenir ! » Il n’était pas très loquace et avait sa tête des mauvais jours mais il inscrivait ce moment dans sa mémoire, il ne manquerait pas de récompenser le secouriste comme il se devait. Ca ne s’était pas bousculé au portillon pour venir le sortir d’ici et s’il n’avait pas eu un ami fiable et sa femme, combien de temps serait-il resté enfermé ici, parmi la crème de la crème de New York City ? Combien de temps avant qu’on s’inquiète réellement ? Combien de temps avant qu’on arrive à lui mettre la main dessus ici ? Une éternité, trop longtemps ! La route vers l’extérieur dans l’odeur de merde et de pisse fut insoutenable mais il tint bon et émergea enfin quand il se trouva à proximité de la voiture de son ami. Il lui fallut de l’aide pour sortir du bac, comme un enfant et il se fustigea intérieurement de ne pas être foutu de se monter plus fort que ça. Une fois confortablement installé dans la voiture et à des kilomètres de l’institut, il commença seulement à se détendre mais il refusa qu’ils s’arrêtent pour pisser ou acheter à manger, même s’il crevait la dalle. « Il faut que je trouve qui a fait ça et pourquoi, tu as trouvé quelque chose à ce sujet ? » lança-t-il, se demandant si un rail de coke ou une petite pilule ne l’aiderait pas à lutter contre les effets de ces putains de médocs pour chevaux. « J’ai beaucoup d’ennemis mais je n’en connais pas suffisamment qui seraient assez patients et vicieux pour me livrer à un institut comme ça. Une erreur, c’est peut-être ça ! Mais un peu grosse comme erreur quand même ! Quand on sera en ville, faudra qu’on s’arrête pour que je mange et puis, on ira chez mon avocat, histoire de me protéger le plus vite possible, après, on va devoir se mettre en quête du responsable. Je ne dormirais pas tant que je ne lui aurais pas mis la main dessus, va savoir ce qu’il pourrait faire à Cinzia ou même à toi parce qu’on est amis ! »




 




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MessageMais je ne suis pas fou, vous savez! EmptySam 17 Sep - 18:35


Pour être totalement honnête, il ne pensait pas qu'ils par viendraient à quitter les lieux. Il ne pensait pas qu'ils arriveraient à berner ces hommes - après tout ils étaient sacrément équipés pour kidnapper des gens dans la rue et les enfermer contre leur gré. Sam avait même pense qu'ils faisaient peut-être partis d'un groupe spécial du gouvernement. Mais il s'était dit qu'il regardait beaucoup trop Stranger Things avec Holly, et que ça lui montait un peu trop au cerveau. Mani avait peut-être une sacrée réputation - et pas que bonne - et sans doute avait-il des ennemis hauts placés, mais il ne fallait pas exagérer. Sam avait du mal à imaginer le gouvernement même - la CIA ou même le FBI - venir s'occuper de Manuel Herrera. Il avait beau être riche, populaire, connu, réputé et tout ce qu'il fallait pour attiser jalousie et envie, Sam n'imaginait pas que cela puisse prendre une telle ampleur. Cependant, c'était vrai qu'il n'était pas habituel à ce genre de monde. Il n'y connaissait rien et ignorait jusqu'où l'homme pouvait aller pour anéantir un homme par jalousie ou par pure haine. Il aurait aimé donner des réponses à son ami, des réponses concrètes, mais il ne les avait pas. Il ignorait qui avait pu manigancer tout ça - ni même si cela n'était pas tout simplement une erreur monumentale. Si c'en était une... C'était plutôt grave. " Oui, mon cul, " confirme-t il a son ami, principalement pour lui changer les idées et se donner du courage. Parler de choses basiques et simples - voire drôles - lui permettait de garder son calme et de ne pas laisser la panique prendre le dessus. " Je me suis retrouvé les fesses à l'air à l'enterrement d'un pote le week-end dernier - j'ai pas eu le temps de te raconter l'autre fois. Et le Quentin derrière moi - qui vient du New Jersey - au cas où on ne l'aurait pas compris - vient de me pincer le cul. Et pour tout dire, j'en ai plus que ras le cul qu'on touche mon cul sans ma permission. " Normal, quoi. La faiblesse de Mani - en-dehors du fait qu'il avait dû être shooté à bloc et qu'il avait des difficultés pour se déplacer et être vif - s'appelait Cinzia. " Elle va bien. Elle est inquiète - évidemment - et j'ai dû insister lourdement pour qu'elle reste loin de tout ça. Mais pour dire la vérité je ne serai pas si surpris de la voir à la sortie les mains sur les hanches à nous attendre... " C'est qu'elle avait un sacré caractère. " Compte sur moi pour te le rappeler souvent, parce que me faire engager ici au bout de 2j seulement, prendre des jours en congés exprès et me faire peloter le cul par un fou ... ça mérite une médaille, je dis ça, je dis rien, " blague-t il en aidant Mani à avancer. " Sérieusement, c'est à ça que servent les amis. "

Oui, il n'aurait pas pensé une seconde pouvoir quitter les lieux aussi aisément. Il se doutait qu'ils rencontreraient des obstacles de taille - son responsable et d'autres employés en tout genre. Il se doutait qu'il devrait user de mensonges bien ficelés et bien menés pour ne pas réveiller les soupçons. Il n'avait réfléchi à aucun d'entre eux et avait bien failli perdre la face avec son responsable. Heureusement, sa formation de secouriste lui avait offert une qualité de taille - garder son sang froid en toute circonstance. Il n'avait pas perdu pied et n'avait pas hésité lorsqu'il avait menti. Il n'avait pas transpiré à foison, n'avait pas bégayé et n'avait pas rougi. Il y était allé franco, et c'était sans doute la raison pour laquelle personne ne l'avait percé à jour. Pour le coup, il était fier de lui. Même s'il ne relâchait pas sa vigilance tant qu'ils ne seraient pas loin de cet endroit de malheur, il aida de son mieux Mani à s'installer dans la voiture, se cognant la tête au passage. Il ferme les yeux un instant pour se flageller intérieurement et maudire le monde aussi profondément. " On dégage de là et vite avant que je pète un vrai boulon, " dit-il à Mani avant de refermer la portière, et faire le tour et de prendre le volant. Holly plaisantait souvent sur sa conduite, sportive et brutale, telle un Torreto disait-elle. Ce jour et à cet instant, ça l'aidait bien.

" Il faut que je trouve qui a fait ça et pourquoi, tu as trouvé quelque chose à ce sujet ? " Non, il n'avait rien trouvé. Car il n'avait pas cherché. Il s'était surtout concentré sur le "comment le sortir de cette merde" plutôt que de "qui l'a foutu là-dedans". " Je t'avouerai que j'étais plus obsédé par le comment te faire sortir que par pourquoi tu as atterri ici. Maintenant, j'imagine qu'on va pouvoir se concentrer là-dessus. Mais franchement, frérot, là tout de suite, faut que tu bouffes et boive quelque chose, que tu reprennes des forces. Et que tu prennes une douche aussi, " ajoute-t-il en se tournant vers lui, les narines retroussées - légèrement dégoûté. " Je suis rassuré de voir que l'effet de la dope qu'ils t'ont donné s'estompe. T'as l'air mieux que quand je t'ai trouvé et ça fait plaisir. La rage, y a pas à dire, ça réveille. On ne va pas manger en ville - j'ai pas envie de recommencer la scène de l'autre jour et les voir débarquer comme des dingues pour t'emmener. Je suis pas sûr de pouvoir recommencer le même cinéma. Je te ramène au Gato où on te préparera un repas digne de ce nom et où tu pourras te changer à ta guise. Ensuite on fera comme tu le sens. " La rage pouvait être une force mais elle pouvait vous aveugler et vous faire faire n'importe quoi. Aussi Sam tenait à jouer la conscience et la bonne parole pour Mani. " Tu sais, je n'ai absolument aucune idée des ennemis que tu peux avoir, ni de la complexité de ton travail - " dit-il avec un ton léger et plutôt drôle dans son genre - " Mais quand tu me parles comme ça, tu me fais un peu flipper. Tu penses vraiment que des gens iraient faire du mal à des gens que t'aiment ou apprécient pour t'atteindre ? Je suis peut-être naïf ou con hein, mais y a que dans les films que je vois ça. "

Cette histoire prenait une tournure compliquée et l'amitié qui le liait à Mani pouvait fort bien prendre un autre tournant. Il ne lui tournerait pas le dos, ni ne le trahirait jamais, mais il allait devoir choisir entre rester loin des problèmes que ça pouvait engendrer ou aider son ami et se mêler peut-être dans des affaires louches.


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MessageMais je ne suis pas fou, vous savez! EmptyJeu 22 Sep - 22:14





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Ils n’eurent pas vraiment l’occasion de mener à bien une véritable conversation, que ce soit à cause de l’état léthargique de Manuel ou de l’urgence de la situation mais il prit soin de se répéter inlassablement les mots de Sam pour être capable de répondre quelque chose de cohérent quand il aurait trouvé l’énergie de le faire. Quand l’air frais fouetta son visage, il se sentit un peu revigoré et davantage en phase avec ses pensées mais il avait hâte de s’éloigner le plus possible de cet endroit de dingues rempli de pauvres gens qu’on enfermait là parce qu’on ne savait pas quoi faire d’eux. Il ne suffisait pas de les enfermer mais il fallait les soigner. Mais comme dans toutes les sociétés modernes, on pensait qu’en dissimulant, on réglait le problème. On ne se souciait de ces personnes que si elles réussissaient à s’échapper et à montrer à la face du monde combien l’Etat peinait à prendre soin de tout le monde sans distinction. Ce serait sans doute un autre cheval de bataille quand il aurait le recul nécessaire pour prendre les choses avec philosophie, pour le moment, il flirtait avec les limites de sa raison et on ne pouvait pas vraiment affirmer qu’il s’agissait là d’une bonne nouvelle. Se focaliser sur la conversation pour ne surtout pas sombrer dans la folie pure était une nécessité. « C’était l’enterrement de qui ? » finit-il par demander, se souvenant avec précision de chaque mot prononcé par son sauveur et se demandant qui avait calanché pour qu’il ne soit pas mis au courant et encore moins de l’épisode où tout le monde avait pu jeter un œil à la Lune de Haynes. « C’est sûrement ce qu’on peut appeler la rançon de la gloire. » Le sourire ne parvint pas jusqu’à ses lèvres, il faisait de l’humour pince sans rire, incapable de ricaner comme à l’accoutumée. Il avait visiblement abandonné son humour dans sa camisole et entre ces murs capitonnés. « Je penserai à ta promotion une fois que je serai en zone sécurisée, pour le moment, des tas de questions m’obsèdent et je peux te dire que ce passage là-bas ne m’a pas fait que du bien. Il y a des moments, des événements qui font ressortir le pire de toi et ça, c’est précisément ce qui vient d’arriver. J’espère seulement que Cinzia ne m’en voudra pas… Tu as un téléphone ? » Il ne posa pas de questions et le lui tendit, il composa le numéro de son cousin pour lui demander de réunir les quelques personnes de confiance qu’ils avaient et organiser un meeting d’urgence pour se mettre en quête de réponses. On n’embarquait pas le chef de la MS par hasard et il faudrait que ces fils de pute parlent. Il y aurait des dommages collatéraux, du sang et de la torture, raison pour laquelle il ne s’exprima qu’en espagnol, pour ne pas alarmer son ami.


« Merci ! » dit-il en lui tendant son téléphone et en espérant que sa sœur ferait vite et effacerait tout ce que contenait son portable. S’il n’envoyait pas un des gamins de South Bronx pour qu’il s’infiltre et récupère ce qui lui appartenait. Il aurait bien envoyé Jezabel en personne mais c’était désormais une femme mariée et s’il portait son époux dans son cœur, il n’avait pas envie de lancer des procédures quelconques pour un putain de service, il n’était pas d’humeur. « Ouais, la douche ! Tu sais quoi, on verra par où on arrive, j’ai quelques endroits où je peux m’arrêter pour me doucher et me changer, désolé pour ça ! » s’excusa-t-il, le regard rivé sur le paysage qui défilait et sur ce qui le travaillait au point de se transformer petit à petit en obsession. « Ou chez moi, chez moi c’est le mieux… Cinzia doit être malade d’inquiétude, et le bébé ! J’avais oublié, j’étais tellement concentré sur le fait de ne pas devenir cinglé que j’ai presque oublié ma femme et mon bébé ! Je ne sais pas si e suis prêt à la voir et à me manger tout ça en pleine gueule, ça a été des jours difficiles, je suis épuisé… » Les gens face auxquels il reconnaissait ses faiblesses étaient rares, Sam pouvait se considérer comme un privilégié mais on peut se livrer sans ambages à un homme qui risque sa peau et son gagne-pain pour venir vous sortir de la merde. Il était passé du stade d’ami à celui de membre de la famille et il ne manquerait pas de le remercier généreusement et à la hauteur du service rendu, dès qu’il serait sorti du brouillard et que ses affaires seraient en ordre. « Sam, tu ne sais pas tout et crois-moi, il ne faut pas que tu saches, ce serait te mettre inutilement en danger ou dans la merde. Parfois, on doit faire des choses dont on n’est pas fier pour le bien du plus grand nombre, c’est comme ça. » Il ne vit pas vraiment la route passer et en un rien de temps, ils se retrouvèrent au Gato Negro, il avait une énième fois changé d’avis, se disant que ce serait plus facile d’affronter la sicilienne après une bonne douche et avec les idées claires. Son cousin était déjà là, mal à l’aise, dans le même état que Muñez, ils n’étaient pas parvenus à le retrouver et n’avaient même pas eu l’idée de contacter Sam, il dut se débrouiller seul et avec le soutien moral de la nouvelle madame Herrera, il y aurait des représailles et ils le savaient. Il ne leur accorda qu’un bref regard sévère et les dégagea pour qu’ils laissent passer Sam qui monta la garde le temps qu’il prenne une douche, se change et brûle les vêtements. « Tout le monde t’attend dans la salle de réunion, Mani. » annonça timidement son cousin à qui il n’offrit pas l’ombre d’un regard. « Ils attendront que je revienne, j’ai bien attendu des jours sans que personne ici ne s’inquiète ! Ma femme m’attend ! Sam, tu me déposes ?! » Côte à côte, ils émergèrent de la boîte, Mani finissant par demander : « T’as réussi à avoir Cinzia au téléphone ? »




 




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MessageMais je ne suis pas fou, vous savez! EmptySam 24 Sep - 19:21


Il n'avait jamais vu Mani dans un état de léthargie complète. Mani était le genre homme d'affaires que Sam pouvait respecter et - dans d'autres circonstances même craindre. Il avait su taire les mauvaises langues qui ne croyaient pas en lui à cause de son jeune âge, ou même par simple jalousie. Il avait su de montrer digne d'une place haute placée sans flancher ni se laisser abattre par ceux qui auraient pu vouloir lui nuire. En cela, Mani était un homme qui méritait d'être connu et surtout qui méritait sa place et son succès. Et si on lui avait dit que, de par leur amitié, il ne pouvait être objectif, Sam savait parfaitement faire la différence entre cette l'ami et l'homme d'affaires. Il était toujours impeccable sur lui - et Sam lui devait même quelques leçons de mode car il avait toujours privilégié les tenues décontractées - et ne se montrait que rarement vulnérable - voire jamais. Oui, Sam n'avait jamais connu le Mani dont il avait souvent entendu parlé - colérique et impulsif, parfois lunatique. A ses yeux, cela avait été des rumeurs éhontées et douteuses, des rumeurs qui étaient rentrées par une oreille et ressorties par l'autre sans qu'il n'y prête attention. A cet instant, il avait l'impression de re-découvrir Mani sous un autre jour. Anesthésié. Perdu. Paniqué. Quelque part, cela le rassurait. Quelque part, cela le perturbait. Il avait sans doute trop souvent admiré le jeune homme ambitieux, et en avait peut-être presque oublié qu'il était aussi un homme. Un homme ordinaire. Un homme avec ses défauts, ses craintes, ses doutes et ses rêves. Il l'avait sans doute cru invincible et hermétique à tout - même à la drogue. Mais fort était de constater que la drogue avait un véritable effet sur Mani. " Un ami d'enfance, tu ne dois pas le connaître, ça faisait des années que je ne l'avais pas revu. Et pour tout dire, je me suis dit que le coup de mes fesses à l'air c'était un signe de sa part. En souvenir du bon vieux temps. Mais bon, on parle, on rigole, en attendant je me doute bien que mes fesses sont le dernier de tes soucis. Lucky devrait nous rejoindre - je lui ai envoyé un message pour le prévenir qu'on était enfin sortis. Si j'avais échoué - et que j'avais atterri à tes côtés dans cet asile de dingues - il aurait sorti la grosse artillerie en dernier recours, " lui confia-t-il tout en conduisant. Plus ils s'éloignaient de cet endroit, mieux il se sentait. Il ne l'avait pas remarqué avant cela mais ses muscles relâchaient petit à petit une tension qu'il avait trop longtemps retenue. C'est que jamais jusque-là il n'avait mis sa vie et sa carrière en danger. Ça avait de quoi faire flipper mine de rien. " Ne pense pas à moi, pense à toi et conserve ton énergie - t'en auras besoin pour élucider ce mystère de fou. Elle était inquiète, " admit-il en parlant de Cinzia, " Mais je suis sûr qu'elle sera surtout soulagée de te voir indemne, " tente-t-il de rassurer son ami en lui jetant un long regard, analysant ses propos. " Enfin, indemne... tu m'as compris. " Il n'aurait pas de blessures physiques - pas qu'il sache - et était vivant, mais il lui faudrait sans doute du temps pour encaisser les deux derniers jours. " Tiens, y a pas de mot de passe tu peux t'en servir comme tu veux, " lui dit-il en lui tendant son téléphone portable. Ce dernier ne lui servait que pour appeler et surtout pour les urgences. Il n'était pas friand des réseaux sociaux et tout ce qui allait avec, aussi n'était-il pas très expérimenté dans le monde de la technologie.

Si Sam avait appris l'espagnol en classe il y a des années, il avait absolument tout perdu excepté les bases simples. Aussi ne comprit-il pas ce que Mani exprima pendant plusieurs minutes au téléphone - et quelque part il préférait que cela reste ainsi. Ils étaient amis, mais Sam ne souhaitait pas spécialement franchir la ligne entre l'amitié et les affaires louches dans lesquelles Mani pouvait être impliqué. " Ou chez moi, oui chez moi c'est le mieux, " semblait-il se parler à lui-même, incapable de savoir quelle décision prendre, quel lieu serait plus adapté et surtout plus sécurisé le temps qu'il reprenne ses forces. Sam se contenta de conduire et de se concentrer sur la route tout en écoutant calmement son ami. Il comprenait sa panique et ses craintes. Privé de ses proches, de ses sens et de ses facultés pendant plusieurs jours, il avait dû avoir le sentiment de n'être sujet cobaye de laboratoire et avait dû se sentir impuissant. Un comble pour un homme de sa trempe. " Sam, tu ne sais pas tout et crois moi, il ne faut pas que tu saches. Ce serait te mettre inutilement en danger ou dans la merde. Parfois, on doit faire des choses dont on n'est pas fier pour le bien du plus grand nombre, c'est comme ça, " se justifie-t-il d'un air las et résigné. " Je pense que tu me connais mieux que je ne te connais, Mani. Je ne te poserai jamais de questions et ne chercherai jamais à savoir quoique ce soit - sauf cas exceptionnels. Par exemple quand tu sembles connaître des clientes susceptibles de me plaire et que j'ai besoin que tu me les présentes, ou encore quand tu te fais kidnapper par des blouses blanches - forcément ça éveillé ma curiosité je te le cache pas. Mais si je l'ai jamais dit, peu m'importe ce que tu fais, t'es mon pote avant d'être mon boss, " pour ne pas dire je suis là quoiqu'il arrive. Parce que Sam était comme ça. Parce qu'il se pliait en quatre pour ceux qu'il aimait. Sans rien attendre en retour.

Après plusieurs hésitations répétitives, Mani choisit de s'arrêter au Gato Negro - il avait de quoi se prendre une douche et se changer et surtout ses hommes l'attendaient fébrilement et docilement. Sam n'était pas habitué à les voir tous ainsi, craintifs et honteux. Mal à l'aise. Il les connaissait avec le sourire pour la plupart et blagueurs. Aujourd'hui, rien ne prêtait à rire. Il ne rechigna pas à attendre devant la porte de son bureau, attentif à tout ce qui se passait aux alentours. Il eut l'impression d'avoir jouer au garde du corps toute sa vie, ce qui lui fit sourire. Il ne s'était jamais imaginé protéger la vie de qui que ce soit un jour, il était surtout excellent pour les sauver, pourtant il était bâti et entraîné pour. " Cinzia, c'est Sam, " appela-t-il la jeune femme pour la rassurer. Jusqu'ici il ne l'avait tenu que brièvement au courant par SMS afin d'éviter tout soupçon et tout risque inutile. A présent, il préférait la rassurer. " Ne t'inquiète pas, il va bien. Il se refait une petite beauté avant de te retrouver, je te le ramène juste après. Lucky devrait être bientôt là aussi, " ajoute-t-il car on ne pouvait pas faire abstraction du meilleur ami de Mani - Sam n'aurait jamais pu faire quoique ce soit sans lui et vice versa. Cet épisode leur avait permis sans doute de créer un lien encore trop fragile et inexistant. Ils avaient un point commun de taille et qui rapprochait forcément : Mani. Il raccrocha au même instant que ce dernier sortit tout propre, retrouvent sa véritable apparence, sa dignité et son charisme. " Là, je te retrouve enfin. Tu te sens mieux ? " lui demande-t-il plus sérieusement. La prochaine étape serait de manger quelque chose avant qu'il ne leur fasse un malaise. Mais c'était mal connaître le jeune homme qui, en priorité, voulait rassurer sa femme. " J'ai raccroché à l'instant où t'es sorti pour la rassurer. Elle t'attend aussi impatiemment que toi, mais je serai bien incapable de te dire dans quel était d'esprit exactement, " ajoute-t-il en ouvrant de nouveau la portière de la voiture. C'est que Cinzia avait un sacré caractère, digne de Manuel Herrera. " Merde, " jure-t-il en apercevant le correspondant qui tentait de l'appeler. Le patron de l'asile qu'ils avaient quitté un peu plus tôt. Il n'avait pas réfléchi aux conséquences le concernant, aux conséquences de donner son vrai numéro et son vrai prénom - encore moins son vrai job. Heureusement, il avait donné une fausse adresse ainsi qu'un faux nom, mais il ne doutait pas que, lorsqu'on le voulait vraiment, on pouvait facilement retrouver ce qu'on cherchait ardemment. " Tu crois que je vais me faire taper sur les doigts pour les avoir lâchement abandonnés ? " demande-t-il ironiquement avec humour en ignorant l'appel. Il n'avait pas envie d'affronter les conséquences de ses actes pour l'instant, préférant se concentrer sur sa mission : ramener Mani chez lui. " Je rappellerai ou je le laisserai peut-être espérer j'ai pas encore choisi... comment tu te sens maintenant ? Encore groggy ou tu as l'impression d'être un peu plus toi-même ? Si tu veux que Lucky et moi on s'y mettent le temps que tu te reposes, tu sais que tu peux compter sur nous. "


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ft Samou




Des amis d’enfance, hormis son cousin, il n’en avait pas beaucoup, probablement parce qu’il n’avait pas réellement eu d’enfance, quand il prenait la peine d’y réfléchir. Il avait passé son temps dans les rues de San Salvador à tenter de tromper la mort pour concrétiser les plans mégalomanes de son père. Au fond, il n’était même pas certain d’être parfaitement au point sur la notion d’amusement au sens le plus simple du terme, celui que ce mot signifiait pour les enfants. Il avait toujours été si sérieux et mature, on lui avait volé une part de son innocence si vite et ce n’était que maintenant qu’il en prenait toute la mesure. Grâce à Dieu, il eut la chance de rencontrer son meilleur ami par la force des choses, la vie avait ça de drôle qu’elle finissait toujours par reprendre ses droits, tôt ou tard. Ainsi, il ne fut pas étonné d’apprendre que Luciano avait été mis au courant et qu’il préparait le plan de secours au cas où le projet initial n’aurait pu être mené à bien. Ils étaient désormais de la même famille et pourtant, il l’avait toujours considéré comme un frère, qui mieux que lui pour venir lui sauver la peau dans un moment de détresse pareille ? Oui, il avait de la chance d’avoir pu se faire quelques amis quand on pensait à l’endroit d’où il venait et à la manière dont il avait été formé et élevé. Les amis, les amitiés de manière générale, étaient proscrites parce qu’on supposait qu’elles n’étaient pas toutes sincères, à juste titre. Une amitié à sens unique et on pouvait voir son empire imploser avant que les siens soient massacrés et qu’on plante notre tête sur une pique pour que le royaume change de monarque. Aussi tué, aussi oublié. C’était la règle de base que son père fit rentrer à coups de latte chaque fois qu’il le jugea nécessaire. Et une fois encore, en se retrouvant enfermé dans cette maison de fous, il ne s’était pas montré digne de la confiance que son père avait mise en lui et il y aurait de graves conséquences. La simple idée d’imaginer ce qu’on pourrait le contraindre à faire le rendait malade. Il pouvait au moins se consolant en sachant qu’on ne lui demanderait pas de blesser sa femme de peur de déclencher une guerre sans précédent avec Cosa Nostra et il n’avait pas bossé aussi dur pour pisser sur une alliance dont beaucoup rêvaient depuis des années et des années. Maintenant qu’il avait marié deux de ses enfants à la famille Gambino, il n’y aurait plus aucun moyen de revenir sur cet accord, c’était couillu et malin.


« Tu es un homme sage, Sam, je l’ai toujours su, un jour, j’aurais probablement besoin d’autres services, tu seras libre d’accepter ou de refuser mais si tu acceptes, ça impliquera peut-être des choses que tu ne seras pas apte à gérer mais il sera trop tard. Mais nous n’en sommes pas là pour le moment… » Il voyait loin, si loin qu’il en avait la tête qui tournait. Il fallait avoir un coup d’avance au cas où on l’obligerait à quitter son foyer pendant des mois pour satisfaire les caprices de son père. Le reste se déroula plus vite qu’il ne l’aurait cru et une fois qu’il fut débarrassé de cette odeur pestilentielle, il s’alluma une cigarette et émergea, prêt à retrouver sa bien-aimée, ne sachant pas vraiment s’il serait en état de la rassurer correctement. Il ne voulait pas s’enfermer dans son bureau ici, il avait besoin de ses habitudes et de son lit pour calmer la bête qui s’agitait en lui mais il aurait mieux valu la remettre dans sa cage le plus loin possible de Cinzia ; il ne supportait pas l’idée de pouvoir la blesser. « Ca va ! » Il n’avait pas la force de mentir et de jouer la comédie, la colère était trop proche pour qu’il use son énergie à autre chose que de calmer le jeu, surtout alors que sa jalousie s’agitait parce qu’il avait eu le malheur d’appeler Cinzia. Sa possessivité battait tous les records et mieux valait ne pas la laisser parler sous peine que ça se termine mal pour des clopinettes. « Je vais m’occuper de ça pour toi, ne t’en fais pas ! On va voir comment régler le truc dès que je serais chez moi ! » Il reprit sa place sur le siège passager de la voiture et ils prirent la route pour la villa dont il était désormais propriétaire, cadeau de mariage de son père et de celui de Cinzia, un petit bijou rénové et aménagé à la perfection. « T’en fais pas pour moi, je ne suis pas en sucre, Sam, je vais m’occuper de ça, ça ira ! » C’était faux et s’il avait été capable de mettre sa fierté de côté, il lui aurait dit qu’il avait besoin de dormir quelques heures et que lui offrir la possibilité de souffler en commençant les recherches était une super option mais c’était trop lui demander alors qu’il redevenait ce qu’on faisait de plus primaire chez un homme. « Ne le prends pas mal, je suis encore sous pression, ça va bien finir par se calmer. Enfin j’espère… » Il soupira, termina sa clope et fut heureux d’apercevoir son chez lui. Il prit une grande inspiration, émergea de l’habitacle de la voiture alors qu’on lui bondissait dessus pour le serrer et le tripatouiller comme s’il était un objet d’exposition. « Bébé… » tenta-t-il alors qu’elle semblait accrochée à lui pour ne pas dire collée à la glue. « On va rentrer, rester dehors, exposés comme ça, c’est pas une bonne idée. » Il lui fit doucement lâcher prise et l’obligea à faire demi-tour et à rerentrer dans la maison pour finalement la laisser faire ce qui la rassurerait, embrassant le sommet de son crâne d’un air absent. « Tout va bien, je suis rentré maintenant ! »




 




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bwahahahahah
ft Samou & mon époux




Je termine avec Sam et je passe te chercher au studio de danse. C’était précisément ce qu’il avait dit, profitant de l’occasion pour me rappeler qu’il pensait toujours que j’en faisais trop et que je ferais mieux de ralentir. Je n’avais rien inventé. Je me souvenais même de son rieur qui sous-entendait qu’il s'amusait beaucoup avec son ami. Pourtant, il n’arriva jamais. Je l’attendis près de quarante minutes sans parvenir à le joindre avant de contacter Jandro pour lui demander de me récupérer et le harceler de questions à propos des activités de mon mari. Sérieusement, qu’avait-il de si urgent à régler pour qu’il ne prenne pas la peine de m’avertir de son absence. M’aurait-il oublié ? Impossible. J’étais l’une de ses priorités. Mani ne promettait par ailleurs absolument rien qu’il ne puisse tenir. Quant à cousin, il n’avait rien de neuf à m’offrir pour balayer le sale pressentiment qui me collait à la peau. Tous mes sens étaient en alerte, parce que rien de ce qui se déroulait selon nos habitudes. Ça sentait mauvais. Quelque chose de grave s’était produit. Quoi ? je l’ignorais encore, mais déterminée à le découvrir, j’ameutai tous nos proches qui me répondaient tous avec un flegme agaçant. « Ne t’inquiète pas. il va bien finir par appeler. Je vais essayer de le joindre de mon côté » ça me faisait une belle jambe. Il ne prenait pas au sérieux. Il lui inventait des tas d’excuses qui, je le maintenais, ne ressemblaient pas à mon époux. Alors, en désespoir de cause, et n’écoutant que mon instinct, je téléphonai à Sam en nourrissant l’espoir fou qu’il était saoul et toujours avec un Manuel dénué de toute notion de temps. Certes, ça ne me ravirait pas, mais ça me soulagerait. Ce serait déjà ça de gagné. Au lieu de ça, il me rapporta les faits dont il avait été témoin et me jura qu’il trouverait une solution. « La solution, je vais te la donner. C’est se pointer là-bas, leur casser la gueule et sortir mon mari de là. Ça, c’est la seule solution qui tienne la route. Tu as déjà essayé d’instruire les cons ? Parce que moi oui et discuter ne sert strictement à rien. » En théorie, c’était la moins conventionnelle des idées, mais j’avais l'intime conviction que la bienséance ne donnerait rien. Sam usa de toute sa patience pour me persuader de ne rien faire de stupide et il finit par me dissuader d’agir provisoirement. « Trente minutes. Si tu ne me l’as pas ramené dans trente minutes, Haynes, je te coupe la tête après avoir débarqué avec des missiles dans ce putain d’institut. C’est clair ? Rappelle-moi. » Il le fit à l’heure dite, mais il ne détenait aucune nouvelle optimiste. J’avais déjà la veste sur le dos quand Gabriele frappa à ma porte. Contrairement à ce qu’il prétendait, il était là pour me surveiller. Je n’étais pas complètement idiote. Nous nous disputâmes une bonne dizaine de fois tandis qu’il me retenait prisonnière de ma propre maison. Chaque conflit s’achevait par des sanglots. J’étais tout bonnement à bout et ça dura deux jours. Deux jours à me ronger les sangs, à détester tout le monde et à veiller jour et nuit le retour de mon conjoint.

C’est le secouriste qui mit un terme à cette longue agonie. Mani était sauf, pas tout à fait sain, mais bien vivant. Mon soulagement fut-elle qu’une fois raccroché, je pleurai à gros bouillon. J’essuyai toutes les traces juste avant d'apercevoir l'auto de Sam se stationner dans l'allée, afin que Mani ne s’inquiète pas pour moi. Il aurait mille choses à penser. Je m’étais d’ailleurs juré que je ne lui sauterais pas au cou dès qu’il sortirait de la voiture. Manqué. Je l’embrassais, le palpai décemment de mes menottes tremblantes pour être certaine qu’il n’était pas un mirage et, surtout, qu’il était entier. « Oui. Je sais. Je sais. Mais, je me suis fait un sang d’encre. » confessais-je en les paupières bordées de larmes que je n’autorisais pas à couler. Nous pouvions rentrer. Il avait raison. L’intention y était. Mon corps ne répondit pas sans une impulsion. Au salon, en revanche, je ressemblais à une véritable tornade. Je l’assis, non pas pour le materner, mais pour trouver une façon de l’aider efficacement. Certes, je déposai sur son visage que je scrutais en quête d’un quelconque stigmate quelques baisers tendres, mais ce n’était pas tant ce qui m’importait le plus. « Tu as les pupilles tellement dilatées que tu as presque les yeux noirs. » lui chuchotais-je tandis que la colère, mêlée à l’angoisse, s’emparait peu à peu de moi. D’instinct, songeant camisole de force, je cherchai les traces d’une piqûre dans son cou. Bingo ! Ces enfoirés lui avaient administré des tranquillisants, mais lesquels ? « Toi ! Oui, toi, Haynes, je t’avais donné une demi-heure et ça fait deux jours que j’attends. Probablement deux jours qu’ils le droguent en plus. » Je le pointais de mon petit index sans vraiment le menacer. J’étais furieuse, mais pas contre lui. Je redescendis donc dans les tours. « Mais, je te remercie pour les nouvelles et pour me l’avoir ramené aussi. Merci beaucoup. Tu sais ce qu’ils ont bien pu lui donner ? La quantité ? » m’enquis-je avec un pragmatisme qui convenait mieux que mon emportement. L’un me rendrait utile, l’autre me fatiguerait. Je veillai à le maintenir en cage au profit du premier. Je ne posai qu’une question à Manuel, une seule, prononcée distinctement après une flopée d’informations. « Je vais vous préparer quelque chose à manger. » Vous, car j’incluais Sam évidemment. « Je vais aussi te faire un café bien serré parce que tu as l’air épuisé. Lucky va arriver dans quarante minutes, mais je crois qu’il serait bon que tu ne vois un médecin. On ne sait pas ce qu’ils t’ont donné et je veux être sûr que c’est sans conséquence. » Une ombre passa dans ses yeux. « Mani, j’ai passé quarante-huit heures à me demander si je te reverrais. Je te laisserai occuper ta soirée à savoir comment tout ça a pu arriver. Je ne t’obligerai pas à te reposer non plus. Mais, s’il te plaît, vois un médecin. Imagine qu’ils t’ont filé un truc qui engendre une forte addiction. C’est important qu’on le sache, tu ne crois pas ? » Ignorant si mes arguments seraient suffisants, je me tournai vers Sam afin qu’il abonde dans mon sens. Il était secouriste. Il avait eu une formation médicamenteuse, autant dire un soutien de taille pour obtenir au moins ça de mon mari, à défaut de pouvoir espérer qu’il se tiendrait tranquille le temps de se retaper.  




 




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Si quelques semaines auparavant il ne connaissait pas très bien Cinzia Herrera, il avait fini par apprendre à la connaitre. Il s'était douté que pour plaire à Mani, elle devait avoir un sacré caractère, mais il l'avait compris à ses dépens lorsqu'il lui avait évité un problème de taille. S'il n'avait pas été là, il ignore ce que les jeunes femmes auraient pu faire subir à la jolie brune, et il préférait l'ignorer à vrai dire. En apprenant à connaitre Cinzia, il avait fini par se dire qu'elle aurait peut-être bien pu les mater toutes à la fois - mais le fait qu'elle était enceinte l'aurait fortement ralenti. Elle l'avait elle-même reconnu. Depuis, il la respectait d'autant plus et pas simplement parce qu'elle était la femme de son pote et patron. Elle ne se laissait pas faire et ne mâchait pas ses mots quand elle avait quelque chose à dire - et c'était quelque chose qu'il appréciait. Et ce même si la vérité lui était adressée, et ce même si les menaces lui étaient adressées. Une femme de caractère, c'était déjà quelque chose, mais une femme de caractère enceinte, c'était autre chose. Et quand son mari et futur père de son enfant avait disparu - kidnappé par des blouses blanches - elle avait exprimé haut et fort ce qu'il en était. Il ne pouvait pas lui jeter la pierre, il pouvait parfaitement le comprendre - lui-même aurait été dans tous ses états si cela avait été Holly, et ils n'étaient même pas mariés ni en couple ! Il était habitué aux crises, de panique ou de tétanie, car il en voyait chaque jour au boulot, aussi n'avait-il pas tremblé devant la colère et la frustration de la brunette et s'était donné corps et âme avec Lucky pour retrouver Mani. " Trente minutes. Si tu ne me l’as pas ramené dans trente minutes, Haynes, je te coupe la tête après avoir débarqué avec des missiles dans ce putain d’institut. C’est clair ? Rappelle-moi. " En temps normal, il aurait sourit voire même rit à l'idée qu'elle lui couperait la tête, mais la situation ne prêtait pas à rire et il avait raccroché plus déterminé que jamais de sortir Mani de cet endroit de dingues. Pas une seconde il ne s'était posé pour se demander le pourquoi du comment. Pas une seconde il ne s'était demandé s'il ne s'était pas agi d'une erreur - et pas une seconde il n'avait pensé prendre rendez-vous avec le patron de cet institut pour discuter de cette "possible erreur". La manière dont les choses s'étaient déroulées n'avaient pas laissé de doute dans l'esprit de Sam : Mani avait été kidnappé contre son gré et enfermé dans un institut où il n'avait pas sa place. Il fallait le sortir de là, coûte que coûte - et en cela il s'était bien trouvé avec Lucky. En compagnie du meilleur pote de Mani, il ne pouvait pas avoir le temps de se poser et de penser : mais pourquoi l'ont-ils emmené ? Qui auraient pu faire ça ? Pourquoi lui ?

Il leur laissa l'intimité qu'ils méritaient et dont ils avaient besoin, regardant ailleurs et patientant près de la voiture avant que Mani ne les fasse entrer - sait-on jamais. Il était déjà venu chez eux un certain nombre de fois, mais jamais dans ces circonstances et il avait l'impression d'y être invité pour la première fois, comme si un changement s'opérait. Il ignorait cependant lequel. Il avait également l'impression qu'il était temps pour lui de reprendre ses activités, de rappeler Mia pour la rassurer et lui dire qu'il allait bien, et de rappeler Holly qui n'avait cessé de le harceler. Mais avant qu'il n'ait pu s'excuser et leur proposer de les laisser tranquilles dans leurs retrouvailles et de les revoir plus tard, Cinzia s'adressa à lui. Mi-furieuse, mi-reconnaissante. " Je sais, je suis désolé. J'avoue que mon manque d'expérience m'a fait défaut et que trente minutes, c'était bien trop court, " répond-il avec une légère grimace, mi-gêné, mi-amusé - il pouvait se le permettre maintenant que Mani était libre et sain et sauf. " Je pense que ce sont des produits neuro-actifs, j'en ai aperçu pendant que je te détachais, mais j'ai pas pris le temps de vérifier, le plus important était de te sortir au plus vite. A ma connaissance - je suis pas médecin, je tiens à le préciser - seul le temps est ton allié. Si jamais d'ici une semaine, tu ressens encore des symptômes, tu me préviendras. " Il ne le pensait pas, mais avec ces derniers évènements, tout était possible à présent. " J'ai jamais bossé en milieu psychiatrique - quoi ? c'était là qu'ils l'avaient enfermé - donc je ne sais pas en quelle quantité ils administrent leurs maudits produits à la con. Je dirais au moins trois fois par jour, le temps que le produit fasse effet et perde son effet. Sur du moyen long terme, ça peut faire plus de dégâts qu'on ne le croit, " ajoute-t-il en repensant au Quentin du New Jersey. Sauf que l'inquiétude de Cinzia ne passerait pas dans la patience et dans l'attente de savoir si les produits s'estomperaient ou pas. Il ne connaissait pas les problèmes que Mani avaient pu rencontrer dans son passé, et il n'avait pas spécialement envie de les connaitre - seul comptait le Mani du présent. Mais si cela nécessitait qu'ils soient rassurés au plus vite, il était parfaitement d'accord avec sa femme. " Je suis d'accord avec Cinzia, j'ai beau être un excellent infirmier - quoi ? c'est un fait - je ne suis pas médecin et je ne suis pas calé sur les troubles neurologiques que ces produits peuvent avoir. Un autre avis ne serait pas du luxe... Si tu veux, j'ai des connaissances à l'Hôpital, je peux très bien demander un service à un ami. Neurologue. Si tu préfères jouer la carte de la discrétion, je veux dire. " Il avait bien compris que cette histoire puait un peu et que la discrétion serait le mot clé - il apprenait vite pour un simple infirmier sans histoire.


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ft Samou




Il essayait de mettre de l’ordre dans ses pensées et de réfléchir à la meilleure chose à faire, maintenant. Il était en sécurité, ce qui lui permettait de réfléchir un peu plus posément même si c’était un foutoir sans nom dans sa tête, il lui fallait plus de temps que d’habitude pour organiser ses idées mais ça faisait son petit bonhomme de chemin, doucement mais sûrement. Était-ce une bonne idée de faire venir tout le monde aussi vite alors qu’il n’était pas sûr de pouvoir tenir la distance ? Pas vraiment ! Mais il fallait trouver des réponses rapidement et il ne pouvait prendre la peine de se soucier de son état, il devait reprendre le dessus et faire les choses correctement. Parce que quand Rafael Herrera exigerait des explications, il faudrait qu’il soit en état de lui en offrir et il ne pourrait fournir aucune excuse pour justifier qu’il ne savait rien à propos de cet enlèvement en pleine rue et de son hospitalisation. Il n’aurait même pas dû se laisser faire aussi facilement, d’ailleurs, ça n’aurait même pas dû être possible de l’embarquer de la sorte s’il n’avait pas baissé sa garde et rendu si facile la possibilité de le descendre. Il se ramollissait et il devenait imprudent, toute cette histoire était une leçon envoyée directement par le Tout Puissant visant à lui rappeler qu’il n’était pas immortel et que tôt ou tard, on réussirait à l’avoir, aussi facilement que ça. Il pensait être chez lui partout, en terrain conquis, c’était la force des gens trop sûrs d’eux mais aussi leur faiblesse. Il pouvait se défendre tout seul jusqu’à une certaine limite et il venait de l’atteindre. Ca le rendait malade de repenser à tout ça, il était tellement en colère, contre ces fils de pute mais surtout contre lui-même. C’était moins la faute de Jandro et des autres que de la sienne, il pensait que parce qu’il n’y avait pas de risque de crever à chaque coin de rue, c’était sans risques, parce que c’était l’Amérique et pas le Salvador, il pourrait se permettre de plus surveiller ses arrières et il payait le prix fort. Que serait-il arrivé s’il n’était pas sorti ? On s’en serait pris à Cinzia ? Cette simple idée ne faisait qu’accroître le ressentiment qu’il nourrissait contre lui-même. Il s’était mis en danger, il avait mis sa femme en danger mais également le business que son père lui avait confié. Pour ça, il méritait d’être châtié et ça ne tarderait pas.

« Si vous pouviez éviter de parler de moi comme si je n’étais pas là, ça m’arrangerait ! » protesta-t-il en sortant de ses réflexions pour s’installer dans le canapé du salon et reprendre le rôle et la place qu’il occupait de tous temps. « Ravi que vous vous soyez mis d’accord tous les deux mais il est hors de question de mêler qui que ce soit à ça. Je n’ai pas besoin de médecin, seulement que les effets se dissipent. Le plus urgent est de savoir qui a fait ça, pourquoi et surtout d’avoir un éventail complet de suspects, de réponses et de détails parce que je vais devoir rendre des comptes et ça me préoccupe bien plus que les séquelles que je pourrais garder de cet épisode. Je suis solide et en bonne santé, ça ira ! » Il sentait l’inquiétude de la sicilienne transpirer par chacun de ses pores mais il voulait limiter les risques et surtout ne pas répandre la rumeur, il n’avait confiance en personne hormis un nombre restreint de privilégiés, il faudrait se lever de bonne heure pour le traîner où que ce soit pour le moment. Il finit par se redresser au prix de nombreux efforts pour suivre Cinzia jusqu’à la cuisine et s’asseoir à table, se disant qu’avec l’estomac rempli, il se sentirait sans doute un peu moins à l’ouest. Sam suivit, inquiet de le voir se traîner de la sorte, probablement. Il lui fit signe de s’asseoir avant de se tourner vers le dos de sa femme qui s’agitait. « Mon père doit déjà être au courant, Cin, il faut se préparer au pire niveau conséquences. Ca n’aurait jamais dû arriver. Sam, je vais avoir besoin que tu te rappelles du plus de détails possibles, le moment où ils sont venus, ce qu’il y avait autour, à quoi ils ressemblaient, tout ce qui pourrait m’aider. Parce qu’après un coup pareil, je ne serai pas étonné qu’il y en ait d’autres qui tentent de me mettre hors d’état de nuire et je ne peux pas me le permettre. Ma femme est enceinte, ma famille va s’agrandir et je ne peux mettre en danger personne. Je suis déjà désolé que tu te sois retrouvé embarqué là-dedans, Sam ! » Il avala d’une traite le café que venait de déposer Cinzia face à lui alors qu’elle l’observait avec inquiétude. Il se saisit de sa main et la fit asseoir sur ses genoux. « Ca va aller, princesita, je te le promets. Ne t’inquiète de rien ! » Elle était enceinte, il y avait des choses qu’il devait garder pour lui pour ne pas l’inquiéter et qu’elle se rende malade au moins de terminer couchée pour ses derniers mois de grossesse. « On devrait peut-être juste commander à manger, tu as besoin de repos ! » Il déposa quelques tendres baisers sur ses lèvres, la serrant dans ses bras, essayant de la rassurer alors qu’il était dans l’inconnu le plus total.





 




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Les excuses de Sam par rapport au délai serré que j’imposai et qu’il s’engagea à tenir, elles étaient superflues. Dans le fond, je savais pertinemment que mon mari ne rentrerait pas dans la demi-heure et c’était bien ce qui m’était à ce point. Chaque passée dans cet hôpital psychiatrique nourrissait la paranoïa e l’un et offrait aux autres une occasion de le gaver de médicaments jusqu’à le mettre à genoux. J’avais moi-même été kidnappée. Je n’imaginais que trop bien les remises en question et le sentiment d’impuisse ou de culpabilité qui en découlaient. On se jugeait bête et, face à notre impuissance, bien lus que vulnérable. Quand on s’en sortait, on redoutait les pires scénarii en guise de punition de tous ceux qui s’inquiétèrent pour nous et envers lesquels nous avions des responsabilités. Moi, je n’en avais par ailleurs que très peu. Mais, Mani, qui porte sur ses épaules la responsabilité d’un empire et d’une famille, mes angoisses de l’époque devait être décuplée. Pourtant, sur le moment, je ne songeai qu’à sa santé, insistant lourdement pour qu’il voit un médecin de toute urgence. C’était maladroit cependant. Le moment était considérablement mal choisi. « Oh, désolée, bébé, ce n’était pas ce que je voulais faire. J’essaie juste de me rassurer et de savoir où on met les pieds. Sam, je te remercie pour les informations. On avisera d’ici une semaine. » M’adressais-je à l’infirmier à qui je devais une fière chandelle. « Mais, si tu penses que tout est sou contrôle, mon cœur, alors, tout va bien. » conclus-je en l’embrassant tendrement. Balivernes ! Mon inquiétude s’exprimait au travers de ma nervosité. Elle s’accentua lorsque je jeter un regard par-dessus mon épaule tandis que Manuel me suivait à la cuisine. Il ne se déplaçait pas avec son aisance et sa désinvolture habituelle, il se traînait. Son corps paraissait l’encombrer et j’avais l’intuition que mon café ne suffirait pas à le remonter. Pour ma part, je m’abstins d’en boire une goutte. Mon cœur battait déjà bien assez vite et je devais admettre que j’étais quelque peu contrariée que mon conjoint se borne à ne pas rencontrer de médecin. « Je vais vite vous préparer quelque chose à manger. Je m’éclipserai quand Lucky et Gaby arriveront. Jandro et Munez vont sans doute venir aussi. » pensais-je à voix haute, déposant une autre tasse devant le fidèle ami qui se mouilla jusqu’au cou pour me le ramener entier. C’était une façon somme toute un peu lâche de refouler les avertissements de Manuel par rapport à la colère de son père.

Le pire, disait-il, et je savais exactement ce que ça sous-entendait. L’éventail de possibilités comptait des tas de branches. Un retour au Salvador pour une durée indéterminée n’était pas exclu. Mon mari mettrait alors sa vie en danger chaque jour. Je n’en dormirais plus. J’arrêterais de vivre et de respirer. Et si ce n’était ce châtiment, je ne doutais plus depuis longtemps de la créativité de Rafael. Une tempête menaçait de souffler sur notre sérénité et sur notre couple. Rien ne dure toujours. J’étais terrorisée, mais je me contentai de hocher de la tête vigoureusement, refusant d’ouvrir la bouche afin d’éviter la crise de larmes qui s’annonçait par anticipation. J’étais néanmoins raide comme un piquet à le dévisager et à lutter pour ne pas me suspendre à son cou, le supplier de chasser tout le monde et de rester avec moi, en sécurité, là où je pourrais veiller sur lui de mes faibles moyens. Ce serait tellement égoïste que je gardai pour moi ce qui m’aurait apaisé. Manuel avait raison. Le plus urgent, pour que nous continuions à vivre dans la quiétude, c’était de mettre la main sur les fomenteurs de cette attaque sournoise. « Mais, c’est normal que je m’inquiète pour toi. J’aurais aimé que tu puisses avoir l’occasion de te reposer avant de te lancer dans de telles investigations. » remarquais-je dépitée, assise sur ses genoux, mes bras autour de son cou. J’accueillais ses baisers avec plaisir, fermant les yeux et respirant profondément son parfum. Il était là. Personne ne me l’arracherait – du moins pour le moment – je pouvais me détendre. Il se montrerait prudent désormais, si pas pour lui, il le ferait pour moi et pour son enfant. Je craignais simplement qu’il en fasse trop et qu’il me cache tout ce qu’il imaginait susceptible de me tracasser outre mesure. Ce qu’il ignorait, visiblement, c’était qu’il n’y avait rien de pire que ses silences. Aurions-nous été seuls que j’aurais exigé des précisions sur la réaction qu’il prêterait à son père et sur ses ennemis potentiels. J’étais convaincue qu’il avait une idée sur l’endroit où il conviendrait de débuter les recherches. Là, devant Sam, je m’abstins de protester. « Ouais. Je n’ai pas bien dormi ces derniers jours. Tu te doutes. » Et j’aurais juré qu’il cherchait à m’éloigner pour mon bien et ainsi discuter librement avec son ami le secouriste. « Je vais vous commander un truc et vous laisser. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je serai à l’étage. » Je l’embrassai une dernière fois et me défit à contre cœur de la chaleur de ses bras. « Sam. Merci encore. Pour tout ce que tu as fait. Si je peux t’être utile d’une quelconque manière, n’hésite pas. Je t’aiderai du mieux que je peux. » Et je m'éclipsai sans demander mon reste.





 




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