Je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que tout allait mal se passer ce soir, je le sentais, parce qu'il y avait eu les prémices de tout cela avec le meurtre du Père Noël, enfin d'un de ceux que l'on croise dans la ville, celui qui jouais ce rôle depuis plus de vingts ans parait-il. Si mon côté journalistique voulait en savoir plus, on n'avait dépêché d'autres collègues que moi sur l'affaire mais je me tenais quand même informée de l'avancement de l'histoire. Les théories étaient nombreuses, mais l'enquête n'était pas assez avancée pour savoir ce qu'il en retournait précisément. Je trouvais en tout cas dommage de s'attaquer à ce genre de personnes même si malheureusement, plus rien ne m'étonnait. Cette année, j'avais décidé de rester sur New York, alors je me disais que je pourrais assister au discours du maire devant le sapin géant. Je me demandais d'ailleurs comment cela se faisait-il qu'il soit encore là avec toutes ces lumières, il risquait d'y avoir un cours circuit sans doute, non ? Je ne savais pas encore prophétesse mais à peine avais-je pensé cela que je voyais le sapin prendre feu, ce dernier se propageant déjà bien rapidement. Heureusement, les pompiers étaient déjà sur place près à intervenir. La foule était un peu en panique, mais je sentais que la situation était sous contrôle, du moins en théorie.

Je savais que je devais travailler cette nuit, mais avec les récents événements, toute la caserne était sur le pied de guerre, les autres comme moi-même. On avait tué le Père Noël, un crime absolument horrible mais qui ravivait les peurs que nous avions pu connaître il y a plus de 14 ans maintenant. Il y avait de nombreux attentats dans le monde, encore récemment en France et encore, nous n'étions peut être pas informé de ce qui se passait dans les autres pays. Bref, nous étions sur le pied de guerre pour encadrer cette soirée, avec les secouristes et la police, tout le monde avait été réquisitionné. Pour moi, cela ne changeait pas grand chose à première vue. Le maire était en train de faire son discours, tranquillement, il faisait languir la foule mais sans doute pas sur ce qui allait véritablement se passer. Une détonation se fait alors entendre, c'est une bombe qui a explosée vraisemblablement mais pour le moment, je ne peux pas en dire plus. Je me précipite vers le camion dans mon dos pour éteindre le feu qui commence déjà à se propager. La foule est en panique, presque toute la foule en tout cas. Je ne sais pas s'il y a des blessés mais si c'est le cas, les secouristes sont là. Nous, nous allons éteindre ce feu. Le Sapin est en feu, avec toutes les ampoules qu'il y a dessus, il est rapidement entièrement en flamme et le pire c'est que cela risque d'atteindre le réseau électrique. Bref, je suis une des premières à mettre ma lance à eau en action, il faut tenter de faire un barrage pour que le feu se cantonne juste ici. Quelques choses me dit que le combat ne fait que commencer mais je suis plus que prête à l'affronter.

Je détestais être de service les soirs comme ça, ces soirs où il y avait une trop grande concentration de débiles au mètre carré et où la débilité des uns déteignait sur celle des autres. C'était un coup à devenir timbré ! La détonation m'avait rendue sourde et je m'étais naturellement jeté à terre, vieux réflexe toujours fort utile. En me relevant, je n'entendais rien mais je voyais les héros du dimanche de sortie, les consignes de sécurité étaient oubliées, tout le monde était en panique et je me dis que personne ne penserait à éteindre le générateur d'électricité. Après avoir cherché de longues minutes, je mis la main dessus et l'éteignis. Lorsque j'aperçus Pénélope et sa lance à incendie, je me dis que j'aurais pu y rester. Ca me fit monter la moutarde au nez, je fonçai vers elle, furibonde « Est-ce que t'es pas un peu tarée?! On ne commence pas à éteindre un incendie électrique quand tout est encore allumé ! T'aurais pu aggraver les choses et buter tout le monde ici ! Mais bordel c'est quoi ton boulot, Escobar ?! » J'évitai de poser les yeux sur elle, ça me donnait des envies de meurtre, promenant mon regard sur la foule, je manquai de péter une durite en voyant que dans la panique générale, une malade était en train d'analyser on ne savait trop quoi au lieu de ramasser ses affaires et de se tirer, comme quelqu'un de sain. « Je l'avais dit, la journée des débiles et des tarés ! » Je la rejoignis, la remettant sur ses jambes un peu trop brutalement. « Y a rien à voir ici, va falloir circuler parce que des blessés, y en a assez ! »

Il lui faut un petit temps pour admettre ce qui vient de se passer. Aiden n’a pas vraiment vu les choses venir. Sa cigarette à peine tombée par terre, il met quelques secondes à se souvenir qu’il a abandonné Jade et son ours dans un coin, s’échappant en ayant cru voir celui qu’il aimait, celui qu’il pensait pouvoir oublier, avec du temps. En vain, visiblement. Et, maintenant que l’illusion se dissipe, maintenant que son esprit s’en retourne vers la réalité des choses. Il ne sait pas quoi faire, pas plus lorsque la détonation retentie, pas plus lorsque tout le monde se mets à courir, à le pousser, à le faire tomber. Aiden n’a pas les idées en place, Aiden n’a plus l’habitude des foules et la panique le prend, et l’angoisse monte. Plus rapidement qu’il ne l’aurait voulu, plus violemment que ce à quoi il se serait probablement attendu. Les hurlements, les exclamations, certains prénoms qu’il entend hurler ici et là, autre que le sien. Il n’a aucune idée de ce qu’il doit faire, maintenant, Aiden n’en sait rien. Aussi, il reste au sol, encore un peu, luttant contre les coups qu’il reçoit, bien qu’involontaire. Aiden ne peut rien y faire. Sa tête tourne, son estomac se noue. Il doit bouger, il le sait, il n’a de cesse de se le dire tandis que les cris continuent, s’amplifient. Il s’y risque, Aiden prend son courage à deux mains pour tourner son regard vers la tragédie qui se joue non très loin de lui. L’incendie, les éclats de bois, ici et là. Tout lui parvient, tout s’abat sur sa conscience comme pour tenter de le faire bouger. Ce qu’il tente finalement de faire avant de hurler en sentant cette douleur à sa jambe. Non, personne n’a fait attention à lui et non, personne ne s’est arrêté pour l’aider. Alors il rampe, au mieux, priant de toutes ces forces en un dieu qu’il méprisait pourtant de parvenir assez loin de cet enfer. Parce qu’il sent la catastrophe arrivée, parce qu’il se doute que le pire peut encore arriver.

Si cette journée se passe sans encombre, demain j'te jure que je viens déguisé en Père-Noël à la caserne. ronchonna le secouriste à son coéquipier du jour. L'autre type n'avait pas eu le temps de répondre qu'il y avait un bruit sonore. Puis le feu et la panique. Merde. Il ne pouvait même pas savourer en paix d'avoir gagné son "pari". La situation n'était pas encore catastrophique mais d'ici quelques minutes, il était certain que tout dégénérerait, comme à chaque fois. Des gens allaient finir piétiner, des gamins seraient perdus, et certainement que des gens voulant jouer au héros finiraient blessés... mais pour l'instant le plus important était d'éviter que l'incendie se propage. Il allait se mettre à la recherche  du générateur d'électricité mais Canjura l'avait fait en premier avant d'apostropher un pompier. Il fit quelques pas  faisant rapidement le tour mentalement de qui pouvait se trouver ici parmi ses proches: Keaton et sa famille n'étaient pas là... mais CINZIIAAA ?! Il devait la trouver, vérifier qu'elle allait bien. Il en mourrait d'envie mais ses collègues avaient besoin de lui, il ne pouvait pas s'amuser à ce petit jeu-là. Quelques instants plus tard, il tomba nez à nez avec une policière qui tentait d'aider un jeune homme qu'il connaissait de vu. Il s'approcha d'eux Je vais vous aider. Autant être utile. Il s'est passé quoi exactement ? Est-ce qu'il avait été piétiné ou avait juste fait une mauvaise chute ? Est-ce qu'il a été inconscient ?! Il tenta de les faire avancer du mieux qu'il le pouvait tout en continuant de chercher du regard s'il ne voyait pas sa meilleure amie, ou s'il n'y avait pas un cas plus grave, quelqu'un qui aurait plus besoin de son intervention...

Elle monte, lui porte au cœur. Aiden met un petit temps à replacer ses esprits, secouant la tête comme pour se débarrasser des battements de son cœur qui semble résonner, toujours plus violemment, toujours plus fort dans sa tête. C’est infernal et ça le torture, plus qu’il n’aurait pu le penser dans un premier temps. Ca suffit à Aiden pour abandonner, pour se laisser retomber une énième fois dans sa lutte vers un endroit plus calme. Mais quelqu’un, là-haut, semble entendre sa détresse parce qu’il sent une pression dans son dos, parce qu’il se rend compte de l’aide qu’il reçoit, presque aussi rapidement qu’il n’avait atteint le sol en baissant les bras. Phoenix, rien qu’elle. Ça lui arrache un sourire ironique alors qu’il la laisse faire, tentant tout de même de lui faire faire le moins d’effort possible malgré sa jambe blessée. Et, une nouvelle fois, on l’entend, on lui offre d’autres épaules, plus sûres, plus stables. C’est sur l’homme tout juste arrivé qu’il s’appuie le plus jusqu’au point des premiers secours, submergés, évidemment. Il soupire, regardant les dégâts à sa jambe comme pour se convaincre que ce n’est rien de grave ; ce qu’il ne sait même pas, loin d’imaginer ce que ça représente. En tout cas, il saigne, et c’est déjà bien assez grave comme ça à ses yeux. Mais la foule continue de l’angoisser et il craque, légèrement mais tout de même, allant pour se remettre debout malgré ceux qui l’incitent à rester assis. « Je n’peux pas rester là. Ils ne pourront rien faire, de toute manière. » Souffle-t-il, bêtement, sachant pourquoi ces mots-là sont dits. Et on essaie de lui faire entendre raison, on essaie de le rasseoir. Aiden se débat, du mieux qu’il peut. « J’n’suis pas clean, putain. J’ai fait le con avant de venir, ils vont perdre du temps avec moi en sachant que j’ai pris tout un tas de saloperie avant de venir. Autant que ça serve à quelqu’un d’autre. » Laisse-t-il entendre, allant pour se défaire de leur étreinte, probablement se remettre en danger inconsciemment.

Le feu s'est déclenché, alors je fais en sorte d'agir au plus vite. J'envoie un petit lutin débranché tout le bazar, pour que ça ne fasse pas plus de dégâts, mais déjà une secouriste me tombe dessus, à savoir Lyla Canjura. En temps normal, nos relations se font de loin, on ne travaille pas souvent ensemble mais on se connait mais là, elle m'agresse véritablement, comme si je ne savais pas ce que je faisais. Si j'étais une débutante, je pourrais comprendre mais là, je n'apprécie pas. Pourtant, je ne lui dis rien, j'ai été un peu rapide à dégainer, c'est vrai, mais le sapin va être d'un instant à l'autre éteint ou presque, enfin, je veux dire en terme électrique bien entendu parce qu'il brûle, bien comme il faut pour le moment. A peine ai-je dis cela mentalement qu'il est complètement éteint. Heureusement, il est quand même assez isolé du restant mais bon, on ne sait jamais. Lyla est déjà partie engueuler quelqu'un d'autres. Elle nous dit de faire notre travail, mais est ce qu'elle le fait elle aussi ? Ne serait-il pas mieux d'agir plutôt que de parler ? Le sapin est éteint, ça devrait le faire.

" J'ai envoyé un de mes collègues couper le courant, c'est pour ça que je commence à arroser le sapin. Désolé, si j'ai été un peu trop prompte, mais c'est bon, ça va aller. "

Enfin, peut être qu'elle va encore m'en dire des vertes et des pas mûres, mais c'est son caractère qui veut ça. Bref, une mère semble perdue dans la foule. Elle ne parle pas notre langue, ça va être dure de se faire comprendre. Je laisse Lyla gérer le cas, elle est secouriste, moi je dois éteindre ce feu le plus rapidement possible à présent.

Je n’aimais pas ce genre de manifestation, mais je m’y rendis avec une idée précise en tête : obtenir une interview du maire. Pour ce faire, je n’hésiterais pas à brandir mon nouveau de famille en étendard. C’était souvent porteur chez les hommes politiques. En attendant, je demeurai au premier rang. Je vis le chef de la ville pressé le bouton et le sapin s’enflammer en une fois, dégageant une telle chaleur que je sentis mes joues et mes cheveux brûlés. La détonation m'assourdit également et désorientée, j’imitai la majeure partie des gens à proximité : m’enfuir. Mais, par où ? Reconnue pour mon petit gabarit, j’étais bousculée, bringuebalée dans tous les sens. Il s’en fallut de peu pour que je ne chute pas lourdement et sois écrasée par l’attroupement qui se déplaçait sans respecter les plus fragiles ou les plus faibles. J’aperçus un enfant au loin, un garçonnet recroquevillé sur lui-même. Je me précipitai vers lui avant qu’il ne soit blessé, je le tirai vers moi, mais c’était trop tard. Des cloques apparaissaient déjà sur ses mains et si je restais là, je subirais sans doute le même sort. Nous avions besoin d’aides, mais dans l’agitation, j’étais incapable de réfléchir, juste de jeter autour de moi des regards frénétiques pour retrouver un visage familier. Je crus reconnaitre Florence et, de ma démarche chancelante et le gamin dans mes bras et je lui refilai le paquet, toussant à cracher mes poumons. « Il faut trouver de l’aide… et sa mère aussi. Vite. Très vite. »

Parce qu’il n’est pas d’instant trop beau sans catastrophe à suivre. C’est ce qu’il n’avait eu de cesse de se répéter, tout le long du chemin jusqu’à Times Square, sa Belle sautillant ici et là comme dans l’espoir de tout voir. Il n’avait pas pu briser ça, il n’avait pas osé faire perdre tout cet éclat à la jeune femme alors il s’était tu, il l’avait laissé faire, à sa manière… jusqu’à la réalisation de ses craintes. Jusqu’à ce que la panique ne le prenne, lui-aussi, devant une telle panique. Mais pas pour lui, davantage pour elle. Parce qu’il craint le pire, parce qu’il craint le mouvement, tout ce qui vient à grouiller devant eux comme une fourmilière en feu. Sa place n’est plus ici, pas plus que celle de Jade qui, pourtant, s’avance déjà sans se soucier de ce qu’il aurait à dire, à penser. Parce qu’il avait fallu qu’elle le reconnaisse, parce qu’il avait fallu que ce drogué n’en fasse encore qu’à sa tête. Il soupire, essayant de garder son calme ; chose qui s’avère plus difficile encore que ce à quoi il s’était attendu. Mais ça suffit à le faire s’avancer en même temps qu’elle, assez pour qu’il ne les voit, ses grimaces accrochées à ses traits. Son cœur rate un battement, sa respiration se brise. Il agit instinctivement, sans prendre en compte tous les risques qui s’amassent autour de lui quant à sa tête désormais un peu trop connue. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Il bataille pour lui arracher la réponse, manquant de tomber quand il comprend, quand il croit comprendre. « Retourne à la voiture. » Mais elle résiste, son regard braqué sur Aiden, ce à quoi il ne cèdera pas. Pas cette fois. « Putain, Jade, retourne à la voiture ! » Il ne lui laisse pas vraiment le choix, commençant déjà à fouiller les alentours en quête d’un peu d’aide, harponnant la première personne passant par là pour lui claquer la responsabilité du drogué entre les mains tandis que l’azur de ses prunelles parvient à se poser sur ce dont il a besoin. Il soupire un instant, essayant de se convaincre qu’une autre issue peut être possible mais rien ne lui vient. Alors, il s’y risque, rapidement, s’emparant du bras de Jasper au passage. « Toi, tu viens avec moi. Et ne m’oblige pas à te tirer dessus encore une fois. »

Le problème dans ce genre de situation, c’est que tout le monde est sur les rotules et qu’un accident est vite arrivé et malheureusement, en dépit de ma volonté farouche d’être partout à la fois, je ne pouvais l’être. Il fallait me rendre à l’évidence. Enguirlander les gens ne rendrait pas les choses plus faciles mais ça me faisait un bien fou et j’arrivais à y voir plus clair. Je n’eus pas le temps de lui dire que ce n’était pas grave qu’une mère avec son enfant tentait de demander de l’aide dans une langue qui n’était pas l’une des miennes. La fliquette se la joua, je la laissai faire, m’empêchant de lui coller un coup de boule, ce serait contreproductif mais c’était tentant et quand elle admit enfin son inutilité, je pris le relai et en me servant de mes notions approximatives en russe, allemand et autres langues européennes, je parvins à comprendre qu’elle était inquiète pour son bébé qu’elle pensait avoir écrasé lors de l’explosion. Je fis de la place pour l’examiner, son cœur avait arrêté de battre mais je crus bon de faire semblant. « ODAIR ! Ramène-toi par ici ! Le gamin a besoin d’une étiquette noire, il n’y a plus rien à faire mais pour sa mère, fais semblant, s’il-te-plaît ! » lui dis-je avant de me tourner vers Penelope : « On va avoir besoin de renfort, vous avez appelé d’autres casernes ? Où est Gethin, il va pouvoir m’aider à trier les blessés… » Les gens hurlaient, appelaient leurs proches perdus dans la foule et moi, je me sentais presque dépassée par les événements et sourde, très sourde ! Le mieux c’était de me mettre à la distribution d’étiquettes.

Il venait de venir de s'occuper d'une petite vieille quand la voix stridente et désagréable de dame Canjura lui vint aux oreilles. D'accord, c'était de la totale mauvaise foi, mais il ne supportait pas de voir sa tronche ou d'entendre sa voix, c'était devenu presque viscérale, néanmoins vu les circonstances, il obtempéra sans faire de trop de vagues se contentant de maronner dans sa barbe "niahnia fais ci, niahniah fais-ça".  Il était rapidement revenu avec la fameuse étiquette noire qu'il glissa doucement dans la main de l'autre secouriste. Turner est aux abonnés absents, il a du filer en douce en voyant le bordel. S'il avait prononcé cette phrase assez forte pour que Peneloppe puisse également l'entendre, il souffla doucement à Lyla On a autre chose à foutre que de "soigner" des morts. D'autres personnes ont besoin de nous, alors allume ton cerveau bordel. C'est la merde. On a pas le temps pour le sentimentalisme, pour faire semblant. Pendant ce temps peut-être que quelqu'un qui a  vraiment besoin de soin est en train de mourir. Il la regarda dans les yeux, s'il avait fait preuve de mauvaise volonté depuis le début de leur "conversation", là il était totalement sérieux. C'était moche, horrible de dire les choses comme ça mais il n'avait pas le choix, le temps pressait. S'adressant de nouveau aux deux jeunes femmes il continua Mais il faut qu'on se répartisse les tâches, voir qui on doit transporter en premier... et.. à vu de nez pour limiter les dégâts. Pas le temps de faire de gros check-up. Juger comme ça n'était pas bien, mais y avait trop de monde à évacuer, trop de blessés. A moins qu'une de vous ait une meilleure solution ?

Que faire de cette triste journée ? Je n’en savais rien mais il était hors de question que je reste chez moi. Cela n’était jamais bon ! C’était sans grande motivation que je m’étais rendu à Times Square pour l’illumination du sapin géant plus que pour le discours. Je devais aussi avouer qu’au fond de moi j’espérais y croiser Pénélope qui devait sûrement être affectée là-bas. Il faut dire qu’avec le meurtre abject de ce pauvre Père-Noël le système de sécurité était à son maximum… J’allais donc me tenir à carreaux même si mon côté pickpocket était sur le qui-vive. Cependant je n’eus pas le temps de me faire un sermon mental car une déflagration me sortit de ma rêverie ! Je ne m’étais même pas rendu compte que le maire avait fait son discours mais je ne loupais pas le sapin en flammes. Une chance pour moi ma carrure m’aidait à tenir debout mais ce ne serait pas longtemps le cas avec la panique des gens qui voulaient fuir. J’allais faire de même car ma proximité avec le sapin était dangereuse.

Cependant, alors que je m’apprêtais à me tirer mon attention se porta sur un groupe de trois personnes dont je connaissais l’une d’entre elles. Florence ! Je livrais souvent des pizzas à la jeune femme et elle était l’une des rares personnes à qui j’avais rendu son argent alors que j’aurais pu lui voler. Cette dernière avait l’air perplexe et l’autre fille semblait carrément affolée. Le type essayait de la calmer ou du moins il lui parlait ; j’étais trop loin pour entendre. Je rectifiais le tire en me rapprochant du trio et en empêchant à la journaliste de se faire embarquer de nouveau.
Je m’adressais alors au type qui semblait être celui qui restait le plus réfléchit.


- Faut qu’on s’éloigne de l’arbre ! Il risque de se casser la gueule à tout moment vu à l’allure où il brûle.


Je n’étais pas pompier mais Jeff m’avait raconté un nombre si important de ces interventions que j’avais quelques connaissances. C'est à ce moment qu'une jeune femme arriva avec un gamin dans les bras. Je prenais les devants en prenant le gosse dans mes bras. Trouver sa mère ? Ok ! Mais ce n'était pas lui qui allait nous aider terrifié comme il était ! Il me fallut du temps pour reconnaître Cinzia.

- Cinzia ! ça va aller ? demandais-je en voyant des brûlures sur ses mains.