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Entre días de guerra hay paz
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Manuel Herrera
Manuel Herrera
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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyMer 2 Déc - 16:55





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New York était une belle et grande ville où il y avait beaucoup à faire, notamment d’un point de vue business mais il la trouvait bien plus calme que les rues délabrées de San Salvador. Sans doute trop. Courir à en perdre haleine tout en tentant d’éviter les balles, ça lui manquait. Attendre durant des heures tapi dans l’obscurité pour égorger un membre de la 18th street sans qu’il ne le voit venir, ça lui manquait. Tout comme l’ambiance des nuits chaudes et humides durant lesquelles il était bercé par les relents de marijuana et de musique latine lui manquaient terriblement. Il y avait du challenge dans la grosse pomme, il y avait des choses à bâtir et du ménage à faire mais ce ne serait jamais aussi exaltant que sa vie de jeune criminel au Salvador, où chaque jour donnait l’impression d’être le dernier. Il arrivait à se consoler en montant de nombreux projets avec Cosa Nostra pour partenaire et en passant bon nombre de ses nuits dans ses boîtes de nuits ou à fomenter de nouveaux projets de grandeur. Plus les années passaient et plus il devenait un criminel en col blanc et si l’idée ne lui déplaisait pas sur le papier, dans les faits, il devait bien admettre que ça en perdait en intensité et en intérêt parfois. Tout était une question d’habitude et le dépaysement qu’il ressentait ici ne l’aidait pas à mieux apprécier sa position, ce nouveau rôle et les responsabilités qui lui incombaient désormais. Il s’était épanché une fois sur son ressenti auprès de son cousin qui lui avait assuré qu’il ressentait exactement la même chose mais qu’une fois qu’ils se seraient complètement acclimatés, pris leurs marques et commencé à eux-mêmes construire quelque chose dans cette ville en tant qu’être humain et non plus en tant que chefs de file, ils y verraient sans doute plus clair. La patience n’étant pas le fort de Manuel Herrera, il finit par prendre le problème à bras le corps et par s’organiser une petite virée au Mexique, c’était le meilleur compromis entre ici et sa terre natale et il n’enverrait pas de mauvais signaux en présentant ce voyage comme une bonne initiative afin de voir comment les choses se mettaient en place dans leurs rangs. En réalité, il espérait que leur proximité avec l’organisation initiale de la MS13 lui offrirait la possibilité de lâcher un peu le monstre en lui, ce qu’il n’avait pas vraiment eu l’occasion de faire depuis quelques semaines. Tous étaient trop calmes et prudents pour oser le contrarier et si ça signifiait qu’il avait réussi quelque chose de considérable, ça le frustrait de ne pouvoir exprimer ce trop plein d’émotions. Bientôt, cela déborderait et il sentait que ce serait le début de la fin. Mieux valait prendre les devants. « Lucky, c’est moi, est-ce que tu as quelque chose de prévu dans les quatre jours à venir ? Non ?! Parfait ! Un petit voyage au Mexique ça te plairait ? » Il n’était pas difficile de trouver un prétexte pour justifier leur départ là-bas mais le programme officiel était bien différent du programme officieux.

Il avait prévenu Lucky de laisser ses costumes chez lui car ils seraient amenés à passer plus de temps à crapahuter à droite et à gauche qu’à discuter business. Le tout était de se fondre dans la masse et de ne surtout pas attirer l’attention d’une quelconque façon mais surtout de profiter. Le jefe qui gérait toutes les factions de cette petite ville du Mexique où ils débarquèrent les attendait avec une voiture et des hommes, il les salua chaudement et leur fit faire le tour du propriétaire, une inspection des stocks et du trafic local et une fête gigantesque avait été organisée pour leur souhaiter la bienvenue mais ce n’était pas le clou du spectacle, bien au contraire. « On a récupéré la 2ème et la 6ème rues avant-hier soir mais ils se sont réinstallés en guise de provocation et comme je savais que tu venais, jefe, je me disais que tu pourrais vouloir mener l’expédition. » Il hocha la tête en guise de remerciement et de réponse et se leva, faisant signe à Luciano de le suivre pour qu’ils puissent discuter. « On te fournira les armes et ce dont tu as besoin, je sais que tu n’es pas le genre à avoir peur mais je n’aimerais pas avoir de problèmes avec ton père s’il t’arrivait quelque chose. Une balle perdue, ça arrive vite… » A l’expression qu’il affichait, il se doutait qu’il n’était pas question pour le fils d’Ettore Gambino de rester sur le côté et de ne pas prendre part au grand cérémonial qui se préparait alors que pour seul rempart contre les balles, ces hommes passaient leur chemise sur leur corps transpirant et la laissait ouverte, leur crucifix au milieu du torse comme une ultime provocation. « Mais j’ai cru entendre que j’avais beaucoup à apprendre de toi et que tu étais aussi efficace que rapide et silencieux. La fête ne commence vraiment qu’après deux ou trois morts du camp adverse. » Il s’alluma un joint, faisant signe à Lito de lui apporter sa machette, son flingue, lui, ne le quittait jamais. « Choisis ce que tu veux ici, amigo, tu es chez toi et ce soir, je te propose ton baptême du feu au sein de la MS13, on ne pourra faire vraiment affaires ensemble que lorsqu’on aura fait couler le sang sous la même bannière. C’est comme ça qu’on connait le mieux les gens et qu’on peut être sûr de ce qu’ils valent ! »








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Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyDim 6 Déc - 23:59





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Je ne porte envers l’imprévu aucun amour particulier. Je préfère de loin anticiper, me préparer, évaluer et calculer pour ne jamais prendre décisions hâtives, pas même pour des peccadilles comme choisir un nouveau costume. Pourtant, il existe des opportunités à saisir sans l’ombre d’une hésitation, principalement quand on se surprend à soupirer devant des tâches de bureaucrate. Tout était si calme pour Cosa Nostra. Les remparts étaient si hauts que nous nous sentions toujours à l’abri, ne menant jamais que des luttes pour prévenir d’une guerre quelconque. J’avais parfois le sentiment d’être devenu un gratte-papier, ce qui était un véritable gâchis compte tenu de ma formation. Ce statut ne m’allait pas du tout. Ce fut probablement une des nombreuses causes qui m’obligea à refuser cette proposition paternelle qui valut à Gabriele de s’exiler à Chicago. Ce casino, il était pour moi normalement, mais j’étais plus un soldat stratège qu'un chef d'entreprise. Dans ce rôle, je m’ennuierais à mourir puisque je ne suis jamais plus heureux que les mains tachées de sang. De temps à autre, rattraper par la réalité, il m’arrivait de me demander s’il y avait quelque chose de bon à aimer en moi. Puis, à la frontière entre folie et raison, je me souviens de l’amour inconsidéré que je porte aux miens, et je me persuade qu’il demeure en moi un soupçon d’humanité appréciable et à préserver à tout prix. Dès lors, comment refuser cette invitation qui, selon les indications de Manuel, supposait autant de fêtes que de crimes ? Comment ? Mon père n’avait pas besoin de moi. En cas d’urgence, il n’était pas sans ressource non plus. J’étais libre comme l’air. Alors, je rentrai chez moi pour remplir un sac à la hâte et rejoindre Manuel sur le tarmac de l’aéroport. J’étais plus feu que glace en foulant le sol mexicain et mon excitation augmenta au fur et à mesure que la mission se précisait. Je savais reconnaître un cadeau quand on m’en offrait un et prendre part à cette lutte territoriale me ravissait. Des années à mener des batailles trop faciles pour moi, c’était une chance inespérée pour moi. Après des mois de calme – calme dont je me méfiais toujours – j’allais renouer avec la pire partie de moi.  

Une fois retrouvée l’intimité amicale d’un tête-à-tête avec Manuel, j’appréhendais la suite avec le sourire d’un gosse découvrant ses cadeaux de noël. « Je ne suis pas venu jusqu’ici pour vous regarder vous amuser sans moi. Je pense même que je le vivrais comme une insulte. Là, c’est un honneur que tu me fais.» répliquais-je en examinant l’arsenal devant moi. Il y avait de tout : du petit calibre à la machette en passant par le couteau de chasse, choisissant de hausser simplement les épaules face à de tels compliments. Que dire ? J’avais été élevé pour faire preuve de discrétion tout en ignorant la peur. J’aimerais la ressentir parfois, peut-être pourrait-elle m’apprendre la prudence. Sur l’heure, j’en manquais un peu. L’entreprise était risquée par définition, car ce terrain m’était totalement étranger. « En réalité, je ne peux être efficace que si je connais bien les lieux et mes adversaires. Là, je ne connais aucun des hommes pour lesquels je vais prendre part à cette petite fête et géographiquement parlant, je suis presque en terrain miné. Tu veux savoir ce que je vaux ? » commençais-je en testant, soupesant et évaluant les armes comme on fait son marché. « Donne-moi des infos. Leur signe distinctif. Une stratégie peut-être. C’est là que j’excelle, Manuel. J’ai besoin de connaître les eaux dans lesquelles je m’apprête à nager pour être un vrai requin. » Je me tournai vers lui, un sourire qui en disait long sur ce que je pensais de cette petite entreprise. Lui, il étalait déjà sur la table un plan d’une précision étonnante et ma grimace s’élargit. « Ohhh… je sens qu’on est en train de se préparer une nuit d’anthologie. » m’exclamais-je en me penchant sur la carte, posant l’une ou l’autre question pour qu’il ne persiste aucune zone d’ombres aux explications d’un Manuel aussi excité que je pouvais l’être moi-même. « Et concrètement, tu veux t’y prendre comment ? Parce que les attaques de front, c’est bien, mais ce n’est pas à toi que je vais apprendre comment ça finit. Les ennemis tombent, mais les alliés aussi. Des alliés de valeur parfois. Pourquoi n’envisagerions-nous pas une toute méthode qui ne demande rien d’autre que de la discrétion, ta bite et ton couteau ?  Si tu sais savoir où ils vivent, avec qui le plus précisément possible et quelques-unes de leurs habitudes, on peut tous les surprendre quand ils s’y attendent le moins. Ce n’est pas sans risque. Si l’un d’entre nous se plante, tout le monde se plante, mais quoi de mieux pour connaître la vraie valeur des gens qu’on croit connaître que de lui confier la vie de son frère ? »

Chacun se bat sous la même bannière et pour une cause unique, mais c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. Je proposais une façon de procéder différente qui comportait son lot d’adrénaline. Ne pas être entendu, ne pas être aperçu, se planquer durant des heures et se faire confiance pour sentir le bon moment pour frapper, c’était tellement grisant. « Deux hommes pour un type. Un meurtre sournois et sans bavure. Tu peux éliminer les familles si c’est nécessaire. Même en éliminant les familles, c’est discret et rapide. Pas de risque qu’il soit renforcé, ils meurent dans l’indifférence de leurs frères. En fonction des effectifs, deux, trois, peut-être même quatre. Combien sommes-nous ? Et eux, combien sont-ils surtout ? » conclus-je alors que le regard de Manuel semblait s’intéresser de près à ma stratégie. Il fit même venir le chef local qui nous quitta précédemment qui attendit d'y etre invité avant de s'asseoir. Moi, concentré, à mesure qu’il délivrait des informations capitales, je fomentais déjà l’ébauche d’un plan à peaufiner.







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Manuel Herrera
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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyMar 8 Déc - 16:34





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Rien de mieux que le Mexique pour renouer avec ses plus bas instincts sans risquer de se retrouver en prison ou devant un tribunal. Ici, il suffisait d’arroser de pognon les autorités locales et même les plus hautes instances du pays pour avoir la paix. Et ça, Rafael Herrera s’en était très rapidement assuré en poussant la populace à élire l’homme politique qu’il tenait par les fils, l’agitant comme une marionnette insignifiante. New York représentait un défi parce qu’il avait déjà toute l’Amérique latine à sa botte et qu’il fallait voir plus grand pour ses projets de domination presque mondiale. Son but n’était pas d’être à la tête de la plus grosse, la plus puissante et effrayante organisation criminelle mais d’écouler sa marchandise dans le monde entier avec la bénédiction des autres groupes criminels et des accords juteux pour tout le monde. C’était un homme d’affaires avisé et intelligent qui ne s’estimait pas mieux que les autres, capable de reconnaître qu’il ne pouvait exister indépendamment des autres. Les contacts étaient essentiels dans le milieu, au même titre que les alliés et les amis. Bien que des amis, nous n’en avions jamais réellement, tout était une question de perspective et de dosage niveau confiance. Quoi qu’il en soit, il aurait très bien pu envoyer son fils au Venezuela, au Mexique pour remettre un peu d’ordre mais tout ce chaos facilitait grandement le business. A New York, par contre, il fallait faire profil bas, renforcer les rangs, éduquer les petites frappes et les amener à plus de discrétion. Il y aurait toujours des guerriers de rue, des débiles que l’on mettrait là pour faire diversion mais ils ne seraient que la partie émergée de l’iceberg, derrière, il y aurait des légions de soldats, des hommes prêts à tout pour servir ceux qui leur permirent une ascension sociale phénoménale. Manuel n’arrosait pas tout le Bronx de pognon uniquement pas philanthropie mais parce qu’il savait pertinemment quelles seraient les retombées de pareils investissements, il n’avait pas été élevé par un âne. Cependant, il ressentait le besoin de s’éloigner de toute cette politique et de ces stratégies élaborées de temps en temps pour renouer avec son côté le plus animal, celui qu’il avait parfois du mal à repousser quand il tenait les rênes et refusait de laisser sa place et de se laisser remettre en cage aussi facilement qu’il en était sorti. C’était un point commun qu’il avait avec le fils Gambino, cela expliquait sans doute cette facilité avec laquelle ils sympathisèrent, naturellement. « Ça m’aurait étonné de toi, je me disais bien que j’avais bien fait de te proposer ce voyage. » lâcha-t-il avec un large sourire, lui donnant une bonne tape dans le dos.

Quand le fils Gambino lui demanda des précisions, il lui fit signe de le suivre et étala une carte précise de l’endroit, elle datait de mathusalem mais rien n’avait changé depuis le temps. Personne ne se servait de cartes ici, tout le monde connaissait le quartier comme sa poche mais Mani avait demandé cette aide parce qu’il n’était pas du coin et qu’il préférait, comme son homologue sicilien, être certain de pouvoir trouver une porte de sortie quand il aurait l’impression d’être fait comme un rat. A San Salvador, il pouvait se balader les yeux fermés mais il ne fallait pas tenter le diable. « Leurs signes distinctifs ? Des 18 partout mais concrètement, ils nous ressemblent beaucoup mais les gars d’ici connaissent leurs visages, entre gangs de rue rivaux, on sait toujours qui est qui sans même apercevoir les tatouages, ça se sent. » Il y avait toujours une lueur qui brillait dans le fond de leurs yeux qui allumait la bestialité du jefe. Il se resservit un verre de téquila et en offrit un à son comparse. « On appelle ça des attaques éclairs, on arrive, on tire dans le tas et on repart, généralement, ils n’ont pas le temps de réagir. Ce soir, j’avais seulement prévu de passer un peu plus de temps en espérant que d’autres se pointeraient, histoire de corser le tout. Perdre des hommes n’est pas un problème, il arrive un moment où chacun d’entre nous ressent le besoin de défier la mort et de se sentir vivant. Ce genre d’instant est fait pour ça. » Un large sourire illuminait ses traits déjà inondés par la douce folie qui prenait possession de toute sa personne. « Je t’en prie, tu es mon invité, choisis ce qui te plaît le plus et on s’y prendra comme ça, vois ça comme un cadeau ! » Pour n’importe qui d’autre, ça aurait eu des airs de cadeau empoisonné mais pour des types de leur trempe, on ne faisait pas meilleur présent, hormis peut-être une salle remplie de salopes en tous genres, de toutes les tailles, de tous les styles et pour tous les goûts. « Il va falloir solliciter mes frères ici, pour leurs habitudes et leurs adresses, je ne te promets rien et il faudra quand même envoyer un détachement dans la rue, si on ne les dégage pas directement, ils vont se réinstaller pour de bon. C’est mauvais pour le business. Mais on peut mettre la main sur les divers chefs de cliquas de la ville, ils se pavanent toujours, rien de plus évident. » Il se saisit de son verre qu’il termina cul-sec, envisageant de se rouler un nouveau joint avant de préférer une clope. Choco donna les informations essentielles dès qu’il y fut invité. Mani se réserva le plus coriace de tous, se disant que Lucky et lui avait de quoi faire avec la masse de muscles et de monstruosité qui arrivait à faire trembler même ls plus téméraires de la MS. Dans la voiture, détendu comme s’il se rendait dans une boîte à la mode, il plaisantait avec Luciano. « Quand ce sera terminé, on ira manger chez Lisa, elle est ouverte toute la nuit, on mange super bien pour rien du tout. J’ai mon ami Armando qui bosse à trente minutes d’ici, il a des filles pour tous les goûts, toi et moi, on y fera un saut aussi, la nuit ne fait que commencer ! » Ils se garèrent à l’écart du territoire de la 18th street, marchant l’air de rien, l’obscurité pour alliée alors qu’ils évoluaient dans le dédale de rue pour gagner la maison du gros Sal. « Ce fils de pute a massacré une centaine de mes hommes l’année passée, il fonce tête baissée et il paraît que les balles ne lui font rien. Les coups de couteau non plus. Je me suis dit que tu aimerais vérifier avec moi. Il a toujours une garde rapprochée de cinq types. Je sens que ça va être drôle. Je ne veux pas perdre mon temps avec eux et les expédier rapidement, je veux Sal et ses 6 fils. »








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Luciano Gambino
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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyVen 11 Déc - 22:05





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Je comprenais leur besoin de provoquer la mort en la regardant droit dans les yeux et s’enorgueillir d’une victoire sur la faucheuse. N’étais-je pas là pour ça ? J’étais venu exclusivement pour chatouiller les pieds du destin et me débarrasser de cette sensation de crever à petit feu derrière mon bureau. Les affaires fructifiaient, mais sans grande animation. Cosa Nostra, au fil des ans, se compare avec les hautes instances politiques. Nos attaques sont dirigées, tout aussi belliqueuses, franches, généralement signées, mais nous mettions un point d’honneur à limite les dégâts sur la communauté. Elles étaient pensées dans cet unique but et pouvaient s’avérer bien plus dangereuses encore que leur façon de faire, celle décrite par Manuel. Elle réclamait confiance et loyauté. Elle ne laissait aucune place à l’erreur, car avec elle, on ne risquait pas seulement la vie d’un homme, mais de tous, tous à la fois. Si l’une de nos cibles parvenait à s’enfuir, le plan capotait et le piège se refermait sur nous. Autant dire qu’il fallait une sacrée paire de couilles pour envisager mon subterfuge comme une option. Sans l’opportunité de gagner une éternité et le plaisir de se sentir maître du monde sans être inquiété, j’aurais compris qu’il refuse, riant de bon cœur face à cette audace sournoise. À défaut, il entendit, me livra toutes les informations dont j’avais besoin et m’accorder le temps nécessaire à réfléchir utilement à la façon dont les groupes pourraient se répartir. Les petits ne m’intéressant pas tout de suite, je fis rapidement mes comptes pour proposer une stratégie simple, mais porteuse, qui m’aida à me décider sur le choix des armes. Une de poing pour refroidir un tenace ou un récalcitrant. Pour le reste, une corde de piano, mon couteau sicilien et mon inhalateur feraient largement l’affaire.

Nous n’étions pas toujours partis, nous n’en parlions pas encore, dans l'expectative d'une confirmation pour nous mettre en route, mais j’étais en ébullition. Refusant systématiquement chaque verre tendu pour garder les idées claires, j’en étais tout de même à ma cinquième cigarette sur laps de temps très court. Le téléphone sonna, enfin. Je jetai un coup d’œil à Mani qui d’un signe me certifia que c’était bon. Chacun savait exactement qu’on attendait de lui, le lieu où il devait se rendre. Ils étaient libres de choisir l’exécution qu’il préférait. Je ne doutais pas qu’en fin de nuit, chacun raconterait avec fierté ô combien il avait pu faire preuve d’ingéniosité et de créativité. J’avais moi-même assez lucide sur ce qui me satisferait pleinement ce soir, outre quelques plaisirs coupables à partager entre potes en délicieuse compagnie. « Après l’effort le réconfort, mon ami. » lâchais-je un sourire malin au coin des lèvres. Je n’aurais pu dire ce qui m'impatientait le plus, les fesses ou le sang, jusqu’à ce que nous arrivions à destination. « Si les balles et un opinel ne peuvent pas le tuer, ne le tuons pas dans ce cas. Emmenons-le. On aura tout le loisir de vérifier la légende. » C’était proposer avec la même désinvolture que notre démarche fût décontractée. La lueur de folie de Manuel se connecta à la mienne. C’était entendu.

Un pas sur le palier, nous comprîmes ce qu’il se jouait dans la chambre parentale. Six enfants, ce n’était pas assez. Nous, ça nous laissait le temps de souhaiter aux innocents profondément endormis une nuit plus longue que toutes les autres. J’agissais avec la froideur d’un robot, comme si mon cœur cessa de battre et qu’on avait appuyé sur l’interrupteur de ma conscience. Mani semblait aussi méthodique que moi. Une fois les gosses arrachés à la vie, je pris la peine de fermer leurs paupières, qu’ils reposent en paix. « Prêt ? » Il acquiesça et nous entrâmes sur le lieu dit, les surprenant durant un coït qui empêcha les protagonistes de remarquer notre présence. Ç’en était presque trop facile. Alors, sans doute parce que nous savions nous resterions sur notre faim si cet enfoiré ne se débattait pas un minimum, on trancha la gorge de sa femme sous ses yeux. Son corps lourd l’entrava un moment, mais il se releva, nu comme un ver, chargeant vers nous comme un taureau. Mani, malin comme un singe, se décala, je l’imitai et il fonça tête la première dans le mur juste en face de lui. Il chuta, assommé. Nous n'avions plus qu’à le ramasser et à le traîner jusqu’à la voiture. Mani, au volant, nous conduisit dans le garage contigu à la maison du dénommé Choco. L’autre s’était réveillée, mais ses membres paralysés par une corde l’incommodaient assez que pour le rendre inoffensif. Nous ne fûmes pas trop de deux pour le déplacer et l’attacher à une chaise. Cette fois, comme en prime les nouvelles des escadrons agissant en parallèle étaient particulièrement bonnes, j’acceptai le verre de Tequila tendu par notre hôte. Je le levai à la santé de cette parfaite réussite et de notre nouvelle association. C’était certes plus expéditif que le programme prévu initialement, mais la suite rassasiera notre faim de cruauté et notre soif de violence. Nous étions sauf particulièrement discrets. Nous étions tellement bruyants à nous deux que nous aurions sortir un malade du coma sans effort. Pour passer le temps, on s’assit donc à la table pour découvrir et aiguiser les instruments de torture mis à notre disposition. « Maintenant que nous avons servi des intérêts communs, Mani, peut-être que tu pourrais m’accorder une faveur toute simple, comme inviter ma sœur à te foutre la paix, par exemple. » lui lançais-je désinvolte, mais jaugeant tout de même de sa réaction. Son sourire énigmatique égaya mes traits. « Elle me prend pour un con, elle croit que je ne suis pas au courant de ses petites combines. Je la laisse croire, parce que ça me permet de garder un œil sur elle et de veiller à ce qu’il ne lui arrive rien. Tu as aimé les Cannoli ? » Cette question laissait peu de place aux doutes sur leur dernière rencontre… tout du moins, celle dont j’avais eu vent.  






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Manuel Herrera
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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyLun 14 Déc - 16:51





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Tuer, cela faisait partie des attributions de tous les membres de la MS13. Ils ne faisaient pas de distinction de sexe, de couleur de peau ou de religion. Si vous étiez lié de près ou de loin à un ennemi, vous méritiez de mourir. Le monde était soit blanc, soit noir et la vie était beaucoup plus facile quand on ne s’encombrait pas de demies mesures et de problèmes de conscience purement accessoire. Ils n’avaient pas lieu d’être en temps de guerre. Il n’était pas question de se laisser aveugler par des préoccupations qui ne relevaient pas de ses compétences de pauvres êtres humains. On pouvait toujours aller se repentir à l’église et demander pardon à Dieu pour les atrocités commises en prétextant la nécessité et les temps difficiles, en assurant qu’on le faisait en son nom plus qu’en son nom propre. Mais il ne fallait se laisser barrer la route par rien. Ce n’était pas une première pour Herrera, le massacre de familles entières était son lot quotidien depuis ses quinze ans et il ne connaissait rien de plus discret et efficace qu’une lame bien aiguisée. Ça laissait des traces, bien entendu, mais allez trouver un silencieux dans les bas-fonds de San Salvador ! Il fallait parfois opter pour la méthode la plus silencieuse pour être le plus efficace. Les six enfants de Sal le malade furent un détail vite réglé, tout comme sa femme. Il fut plus coriace à appréhender et à stopper mais sa stupidité leur fut profitable. Il n’eut besoin de personne pour s’assommer. Une fois qu’il fut ligoté et chargé dans la voiture, Mani se sentit pousser des ailes. En effet, improviser une séance de torture n’avait pas été au programme mais l’idée était trop alléchante pour qu’il la refuse. Choco avait de quoi faire, bricoleur comme il était et ce serait toujours plus drôle que de l’éliminer proprement et rapidement, il ne le méritait pas après les dégâts qu’il causa dans les rangs de la Mara. Ils trinquèrent une fois, puis une autre avant d’étaler les outils qu’ils avaient à disposition sur la table d’opération improvisée. Ils étaient tous rouillés et devaient sans doute être porteurs de tout un tas de germes encore méconnus mais Sal n’avait pas vraiment à s’en soucier, le voyage pour lequel il était sur le point d’embarquer était sans retour. L’attention du salvadorien se porta sur une pince coupante de toute beauté, elle avait vécu mais lui rappelait un de ses instruments de prédilection à sa grande époque. Il attrapa de quoi la rendre plus présentable et efficace et s’y attela avec satisfaction, jetant des regards appuyés à Sal, le monstre était déjà là, dansant dans ses yeux mais pour s’en apercevoir, il aurait fallu pouvoir distinguer quoi que ce soit dans la fumée opaque qui s’échappait de son joint bien tassé.


« On verra ça quand tu auras admis que la Canjura te plaît bien et pas seulement parce qu’elle se trimballe à moitié à poil sous ton nez. »
répliqua-t-il avec un petit sourire en coin. Il était clair, depuis le début, qu’elle cherchait quelque chose, pour quelle autre raison prenait-elle un malin plaisir à tenter Luciano ? Il ne voyait pas. Elle n’était pas de la catégorie des traînées, il en aurait entendu parler autrement et l’aurait sans doute déjà essayée et par conséquent, une femme normale ne sortait l’artillerie lourde que lorsqu’elle cherchait à séduire. L’idée de l’amitié mixte ne l’avait même pas effleurée. Il vit que Sal s’agitait, comprenant qu’il cherchait à se défaire de ses liens, il agita la pince et lui en mit un coup en pleine face, puis un autre pour être certain qu’il ne recommence pas. « J’adore la nourriture italienne, je pensais que tu le savais déjà. » ajouta-t-il avec un sourire immense aux lèvres en se tournant vers son acolyte, de la sueur perlant à son front. Il jeta un œil à sa pince avec un air conquis, il fallait qu’il s’en trouve une à New York, c’était vraiment utile et multifonctions. « Ta sœur est une femme bien, on n’a jamais rien fait qui ait pu menacer sa vertu, je tenais à ce que tu le saches. Je me suis toujours dit que si une femme comme ça passait sous mon nez, je l’épouserais. Maintenant que c’est le cas, je compte bien le faire. Du bien si j’ai ta bénédiction ?! » « Je sens qu’il y a quelque chose entre elle et moi. Elle est intelligente et bien élevée, elle sait où est sa place et elle est magnifique, ce qui n’enlève rien au reste. Je me dis que j’aurais de la chance si on me permettait de la courtiser. J’irai voir ton père en rentrant, si tu n’y vois pas d’inconvénient. Les hommes comme nous ont besoin de se marier et de se construire une famille, c’est le moment pour moi, je peux le sentir. » « Pas toi ? »






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Certains angles étaient crantés et ma cruelle imagination envisageait déjà comment je détournerais cet outil de bricoleur pour le transformer en objet impitoyable. J’en souris, amusé par ma propre folie, pour finalement m’affairer à préparer mon arme. J’en aiguisais les bords avec application, cigarette à la bouche et verre de tequila à proximité. La soirée promettait d’être plus qu’agréable.  Quoi de mieux qu’une séance de torture pour se mettre en appétit ? Sur l’heure, je n’avais soif que de sang et de hurlements. Plus tard, j’aurais faim de bouffes et de femmes faciles, faciles à lever, faciles à baiser. Tout l'inverse de ce qu’étaient la Cinzia et sa meilleure amie. Cette dernière était tellement convaincue que Dieu chercha à la punir pour ses sensibleries et ses erreurs adolescentes, qu’elle s’était fermée à toutes possibilités de construire sa vie. Elle pensait le contraire, persuadée d’être en quête du type idéal, mais la réalité était tout autre. Pour rencontrer quelqu’un sérieusement, il faut lui donner sa chance, lui témoigner un soupçon de confiance. Elle n’en était pas capable. Elle se méfiait autant des hommes que je ne méprisais la gent féminine. Que nous nous entendions  aussi bien était presque un miracle, un miracle auquel Mani ne saisissait pas grand-chose, à l’image de mes frères, de ma sœur, de ma mère ou de Rita. « Pourquoi devrais-je admettre ce que tu sais déjà, ce que tout le monde sait, sauf elle. » répliquais-je passablement ouvert à la discussion. « Lyla a quelque chose d’indescriptible qui m’attire comme un aimant. Et tu sais quoi ? » Je laissai planer un peu de mystère qui contraint le Salvadorien à quitter des yeux sa pince coupante. « Il semblerait que le contraire soit une vérité absolue. Après l’épisode Ruben, elle a enlevé sa petite culotte toute seule, et pas au sens figuré. Et entend bien la suite, je n’ai eu besoin de rien faire. Pas un baiser. Pas une caresse. Même pas un petit regard appuyé pour l’allumer. Que dalle. Et c’est bien le problème, je n’ai pas eu le temps  de faire quoi que ce soit, Ettore Gabmino a frappé au mauvais moment. Au pire des moments. Mais, crois-moi bien, ce n’est que partie remise. Si j’y pense, elle aussi, à la différence que je ne souffre d’aucune frustration sexuelle moi. » Mon sourire malin en disait long sur mes intentions, mais ce qui m’intéressait surtout, c’était les siennes par rapport à ma sœur.

Qu’importe ce que nous apprêtions à faire à ce pauvre type qui s’agitait un peu trop fort sur sa chaise, assez fort pour écoper de plusieurs coups de pince coupante pour qu’il se tienne tranquille. Cinzia était la gardienne des secrets de Cosa Nostra. Elle était le temple de nos émotions, la détentrice de nos valeurs et pas seulement parce qu’elle était la digne héritière d’une famille mafieuse qui s’étend sur des générations, mais parce qu’elles étaient les siennes, différemment, à une autre échelle sans doute, mais elle était fille de l’honorable société autant par obligation que par choix. Jamais elle ne jugeait. Jamais elle n’avait tenté de nous dissuader de commettre des crimes en utilisant son innocence et sa candeur. Elle s’en servait davantage comme tremplin pour nous ramener à elle lorsque nous doutions, comme ma mère l’avait fait avant elle avec ses frères ou avec mon père. Dès lors, comment ne pas saisir toute la sincérité dans le discours de Mani ? Il ne cherchait pas ma bénédiction pour l’épouser, la sauter et la délaisser par la suite. Il peignait de ma sœur un tableau approchant de la réalité, comme s’il la connaissait intimement, comme si elle lui avait déjà offert le meilleur d’elle-même : sa dévotion pleine et entière aux gangsters contraints par le divin à se rendre coupable d'actes horribles, mais qui se battent malgré tout pour préserver leur humanité au mieux. Comment ignorer qu’il puisse, tout comme nous, se sentir assez en confiance pour souhaiter se l’approprier pour l’éternité ? « Je te remercie de la précision, mais si j’avais douté un seul instant qu’elle puisse te céder sa vertu, j’aurais mis un halte-là bien plus tôt. Là, j’aurais juste envie de te souhaiter bon courage si c’est tout ce que tu cherchais, mais je t’avoue que tu changes sérieusement la donne. Est-ce qu’elle est au courant ? Vous en avez discuté déjà ? » lui rétorquais-je en écrasant mon mégot

« En ce qui me concerne, tu as ma bénédiction si c’est elle que tu veux, mais réfléchis bien, Mani. Tu ne sais d’elle que ses bons côtés et bien sûr, j’aurais envie de te dire qu’elle est aussi parfaite que tu as l’air de t’imaginer, mais c’est une têtue doublée d’une emmerdeuse. Elle a des idées bien arrêtées sur ce qui fait les valeurs de notre famille et le mariage en fait partie. Elle ne se jettera dans ce genre d’aventures que si elle est persuadée que vous les partagez.» « Et si, bien entendu, tu lui plais assez pour qu’elle envisage de t’offrir ce qu’elle a de plus précieux. Elle en a fait une fierté avec le temps. Quant à mon père, dis-toi bien que si tu te présentes dans son bureau pour lui demander la main de sa fille unique, les chances de faire machine arrière s’amenuiseront au moment où les mots sortiront de ta bouche. » À moins d’utiliser la Cinzia comme prétexte pour déclarer la guerre à l’organisation, ce qui me semblait impossible, compte tenu des bénéfices engendrés par l’amitié entre Rafael Herrera et le Don de Don. « Tu es sur que c’est ce que tu veux ? Te lier à la même femme jusqu’à la fin de tes jours ? T’engager à prendre soin d’elle ? À la respecter comme Dieu l’exige ? » Visiblement. « Ben putain, je ne sais pas ce qu’elle t’a fait, mais elle l’a bien fait. Les hommes comme nous n’ont pas besoin de se marier. Les hommes comme nous ne peuvent pas prendre le risque de construire une famille. Ce serait offrir ses faiblesses sur un plateau d’argent. Ça veut dire consacrer un paquet d’énergie à les protéger au détriment de nous-mêmes. Je suis trop égoïste pour un truc pareil. » assumais-je pleinement. J’étais prêt à surenchérir, mais ce qui ressemblait à des insultes émanant tout droit de la bouche de notre victime m’interrompit.  







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Manuel Herrera
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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyLun 21 Déc - 14:45





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« Tu te fous de ma gueule ? Elle a fait ça ? » s’étonna-t-il en ouvrant grands les yeux, comme s’il entendait le truc le plus hallucinant de la soirée, blasé par ce genre d’instants de torture parce que cela avait fini par faire partie intégrante de son quotidien. Par contre, entendre qu’une jeune femme qu’il connaissait et fréquentait de loin mais qui avait la réputation de se préserver, était capable de se montrer aussi démonstrative et empressée était plus qu’étonnant. Peut-être qu’elle faisait du cinéma depuis des années pour tenter de se faire bien voir mais qu’elle était, ce dont beaucoup la soupçonnaient, une véritable furie au lit qui ne demandait que ça et qui était assez maligne pour choisir ses partenaires avec soin, en-dehors de la communauté. Peut-être qu’elle se la jouait mante religieuse et qu’elle les massacrait par la suite. Tout était possible maintenant qu’il entendait ça. « Peut-être que tu ne souffres d’aucune frustration mais j’ai l’impression que cette soirée t’a laissé un sacré souvenir, tu vas finir par craquer, Lucky. Les femmes ont une capacité incroyable à mettre de côté l’appel du corps pour une raison ou pour une autre. C’est avec le sexe qu’elles nous tiennent, parce qu’on est incapable de se mesurer en la matière. Je suis presque sûr que tu vas finir par te lasser d’attendre qu’elle bouge et tu vas provoquer les choses. » dit-il avec un large sourire. Depuis que Luciano et lui se connaissaient et se fréquentaient, il ne l’avait jamais entendu parler d’aucune femme de la sorte, en la désignant par son prénom et autrement que par ses prouesses quelconques, il était capable de citer une dizaine de choses la concernant et il voyait ses prunelles s’allumer d’intérêt dès que son prénom était prononcé. Elle l’avait pris dans sa toile et il croyait encore pouvoir mener la danse, cela le serait tant qu’il n’aurait conscience de rien et que la Canjura continuerait à se voiler la face. Lui, de son côté, avait ses propres démons à dompter. Ressentir des choses positives quand on est habitué à répandre le mal et la désolation, ce n’était pas une partie de plaisir, il fallait s’y faire et être capable de les comprendre. Il avait d’abord tout centré sur son désir pour elle, parce que ça fonctionnait toujours de la même façon, une femme lui plaisait, il déployait des trésors d’ingéniosité pour l’obtenir et une fois qu’il avait eu ce qu’il avait tant cherché, il se lassait et passait à la suivante. Mais Cinzia avait agi différemment, parce qu’elle l’était, différente. Il lui fallut un moment pour le comprendre et encore plus de temps pour le digérer. Il avait dû se demander si ce genre de choses l’intéressait, était-il prêt à attendre autre chose d’une femme que ce qu’il voulait habituellement ? Lui pour qui tout était toujours si limpide s’était retrouvé à devoir bataillé dans les méandres de son esprit et ça n’avait pas été une partie de plaisir.
« Pas encore, je ferai ma demande bientôt, je voulais t’en parler avant. » « C’était ta bénédiction que je voulais, ne te soucie pas du reste. » reprit-il avec un large sourire « J’irai voir ton père à notre retour et je lui demanderai la main de ta sœur et puis je m’occuperai de demander ce qu’elle en pense. Je ne compte pas faire machine arrière, j’ai longuement réfléchi à tout ça, je pense toujours à tout avant de me fixer sur une décision et je me suis dit qu’il était temps et que je ne trouverais pas mieux. Comment veux-tu que ça ne fonctionne pas ? Hein ? Et une femme qui n’est chiante n’a aucun intérêt. Faut me supporter aussi et faut être un peu pénible soi-même pour endurer le côté pénible des autres. » Il ricana et avala une rasa de téquila directement à la bouteille, de la sueur perlant à son front. Les valeurs, la volonté de Dieu et sa conception du mariage, il se dit que ce n’était pas utile de revenir dessus, au fond de lui, Luciano savait bien que son comparse partageait les mêmes que lui, que sa famille et donc que sa sœur. Ils étaient de deux communautés similaires et complémentaires. Ils voyaient la vie à travers le même genre de prisme. « Il arrive un moment où tu ne te suffis plus à toi-même et où tout ce qui tourne autour de toi devient fade et insipide. Effectivement, c’est un risque d’avoir une famille mais nous ne sommes pas incapables de les protéger et les risques sont faibles à côté de ce que ça peut t’apporter. La famille t’aide à grandir et à aimer ta vie. Je ne compte pas passer à côté de ça pour des raisons de sécurité dont je peux m’occuper ! » Des heures plus tard, après une douche et de nouveaux vêtements, ils se retrouvèrent dans ce petit restaurant de quartier, à refaire le monde. Ce soir, l’ordre des priorités semblait avoir été complètement revu.

***

Dans le jet privé spécialement affrété pour les amener à Chicago, les filles avaient choisi de s’isoler dans le fond et il se retrouvait seul avec Luciano, une assiette de bouffe devant lui, il fallait au moins ça pour étouffer sa frustration d’avoir été éconduit de cette façon. « Ta sœur a refusé. » lâcha-t-il alors que Luciano s’inquiétait de son drôle de silence. « Je ne sais pas si c’est parce que Lyla t’a cédé hier soir et qu’on vous a entendu une partie de la nuit et que ça l’a un peu trop remuée ou si c’est parce qu’elle ne veut vraiment pas. Mais elle n’a pas l’air emballée. Je pensais être un bon parti et j’étais sûr de lui plaire. Je devais être à côté de la plaque. » Il engloutit une bonne partie de son sandwich en mâchant avec application, évitant de jeter des regards frénétiques derrière eux. S’ils avaient été au Salvador, il aurait trouvé une façon ou une autre de la ramener à lui et de la contraindre à ouvrir les yeux. « Et toi ? Maintenant que tu as eu ce que tu voulais, t’as l’impression que c’est terminé, que la frustration a disparue ou bien ce n’est que le début de tes emmerdes ? »







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La réaction de Mani concernant Lyla n’avait rien de surprenant. Elle m’avait moi-même laissée sur le cul, mais répété les faits n’étant pas utile, je répliquai simplement par un large sourire qui en disait plus long que tous les mots. Il s'agrandit encore davantage devant l’analyse pertinente de mon ami. À croire qu’il était parfois dans ma tête. Physiquement parlant, je noyais mon envie d’elle dans les cris éperdus de putains toutes plus ouvertes les unes que les autres. Psychologiquement, par contre, je ne mesurais pas le rythme aussi bien que je voulais bien l'admettre. J’avais déjà fomenté des tas de plans retors pour qu’elle succombe à nouveau et l’explication tenait exactement dans le discours de Mani. « Je suis déjà lassé » lui avouais-je sans aucune gêne. « Je pouvais entendre qu’elle ait des valeurs et je pouvais même essayer de les respecter, mais elle a allumé une mèche qu’il faudra qu’elle éteigne elle-même tôt ou tard. Attention, je ne dis pas que je la méprise pour autant. Je suis persuadée que c’est une fille correcte qui s’accroche vraiment à ses principes, mais elle a le désavantage de connaître, ce qui signifie qu’elle lâchera forcément prise. » À condition, bien sûr, que ma cadette ne s’en mêle pas. Elle eut bien du mal à cacher sa contrariété quand je m’invitai à Chicago. Elle avait des projets visiblement. Je les ignorais encore, mais je l’apprendrais d’une façon ou d’une autre et petite sœur ou non, je n’hésiterais pas à lui barrer le chemin. « Pour tout t’avouer, j’ai une idée assez claire de quand et comment je vais m’y prendre. D’ailleurs, à ce propos, on part à Chicago. Si tu sais te libérer, joins-toi à nous. Je suis certain que ça fera plaisir à la Maruzella. » lui lançais-je sans cesser de martyriser le pauvre homme qui gisait sur sa chaise. Il n’y aura eu que de moi, j’aurais pu le torturer des heures durant, jusqu’à ce qu’il supplie, mais il perdit connaissance une fois marqué au fer rouge comme du bétail. « Et puis, qui sait, si tu as pu voir mon père avant de partir, tu pourras peut-être en profiter pour lui parler de cette idée de mariage. » Idée qui semblait lui tenir tout particulièrement à cœur, ce que je ne saisissais pas tout à fait. Une machette à la main, assis en tailleur devant notre victime à lui trancher un pied puisqu’il était question de le démembrer, j’entendais chaque mot prononcé par Mani. Je comprenais leur sens, mais la phrase, en elle-même, me laissait perplexe. Je le dévisageai les yeux ronds, éberlué par son enthousiasme, ses certitudes et sa manière d’appréhender la vie. « La question, ce n’est pas de pouvoir gérer leur sécurité, mais d’en avoir envie. Pour ma part, c’est vite réglé, mais si c’est ce que tu veux, je ne peux que te souhaiter bonne chance, même si, de toi à moi, je ne crois pas que tu en aies vraiment besoin. » Je lui tendis une main maculée du sang d’un autre et il la serra. Cette conversation se scella ici, bien que plus tard, une fois seul, je me surpris à repenser plus sérieusement à toutes ces considérations sur l’avenir, la famille et le besoin de tout homme d'en construire une. Je songeai également à son éventuelle union avec ma sœur, forcé d’admettre malgré moi qu’elle était une femme à présent, et plus la petite fille qu’elle était jadis.

Ça se confirma dès que Manuel apparut sur le tarmac de l’aéroport. Elle s’enthousiasma tant et si bien que je précisai à cet ami – presque un frère désormais – qu’il n’avait pas grand souci à se faire pour sa demande en mariage. À mes yeux, il ne faisait aucun doute qu’elle accepterait sans trop se poser de question, parce qu’il lui plaisait et qu’elle saurait saisir sa chance et prendre le risque de se précipiter s’il s’y menait ça bien. Un sourire, quelques mots doux et l’une ou l’autre promesse aurait raison de sa méfiance. J’en mettrai ma main au feu. Dès lors, quelle surprise d’apprendre, au terme de ce week-end, qu’elle lui ait opposé un non ferme. J’avais peine à y croire, mais pourquoi tirait-il cette tête de six pieds de long dans le cas. « Personnellement, je ne crois pas que tu étais à côté de la plaque. Tu lui plais bien. C’est écrit sur son front en rouge et en lettres capitales. Ça clignote dès que tu es dans le coin. Il a dû se passer un truc. Tu ne vas quand même pas essayer de me faire croire que tu ne l’as pas remarqué.» remarquais-je en avalant un énorme verre d’eau. L’alcool ingurgité la veille m’avait déshydraté, j’étais assoiffé et, je devais bien l’admettre, encore un peu vaseux. « Tu veux que je te dise, ça doit être un mélange de tout ça, mais le plus déterminant, c’est Lyla. Elle a une mauvaise influence sur elle. Pas qu’elle soit une mauvaise fréquentation, mais je t’avoue que j’ai parfois un peu de mal à comprendre leur amitié. Elles sont concentrées l’une sur l’autre. Tu fais quelque chose à l’une, c’est l’autre qui réagit. Elles rient à deux, elles souffrent à deux, elles sont malades à deux. Elles sont fatigantes, tu peux me croire. Tu veux ma sœur ? Ce n’est pas bien compliqué. Éloigne-la de la Canjura. » J’aurais pu l’inviter à faire de la Mexicaine un atout, mais ça ne pourrait pas fonctionner comme ça, tout simplement car la force de l’amitié rendrait toutes nos tentatives incertaines et les hommes comme Mani et moi ne bâtissent pas leur empire sur des châteaux de cartes. « On ferait d’une pierre deux coups en plus. Tu as vu un peu sa réaction ? On dirait que je l’ai obligée à travailler au bagne toute la nuit. Tout ça parce qu’il a fallu qu’elle comprenne. Elle me casse les couilles. Qu’est-ce que ça va changer pour elle ? Les faits sont là de toute façon. Elle devrait me remercier de ne pas lui avoir fait croire que c’était l’amour fou.» Au lieu de ça, elle est en train de monter ma sœur contre moi, sauf que je ne lui ai pas mis le couteau sous la gorge que je sache. « Elle avait le droit de dire non au lieu de me défroquer dans l’ascenseur. » lui expliquais-je avant de répondre franchement à sa question. « Rien que pour ça, j’ai envie de te dire que c’est bel et bien le début de mes emmerdes. Je vois le tableau d’ici. Elle va jouer les victimes et me présenter comme le grand méchant loup. Putain, parfois, je me demande pourquoi il a fallu que je sorte ma bite de mon slibard. Je n’aurais pas à assumer pour deux. »


***


Deux choix s’offraient à nous : poursuivre les deux enfoirés qui osèrent embrasser ma sœur et malmener Lyla ou obtenir des précitées ce que nous attendions d’elles et nous optâmes pour la seconde sans avoir à le regretter. Mani était désormais fiancé tandis que Lyla et moi nous chargions d’édifier une relation qui ne nous sauterait pas au visage tôt ou tard. Cela signifiait-il que les malappris s’en sortiraient ? Pas exactement. Après avoir recoupé les images vidéos et les différentes cartes de fidélité délivrées par le club ce soir-là, retrouver leur identité fut pour nous aussi facile que de compter jusqu’à trois. Andrea, et ses talents d’informaticiens nous avaient d’ailleurs grandement aidés. Pourtant, nous n’avions toujours pas agi, sans doute parce que nous avions d’autres chats à fouetter, d’autres bien plus plaisants. Ce n’était qu’une question de temps cependant. Dès que la frustration m’assaillira – et peu importe sa nature – j’engrainerai Manuel pour mener avec lui une expédition punitive purement gratuite. Cela pourrait nous prendre des semaines, comme des années, mais nous ne les oublierons pas, contrairement à eux, qui ne se doutaient pas que leur tête était mise à prix. Au contraire, Rudy et Sidi C, de leur petit nom, auraient évité de croiser à nouveau le regard de ces deux femmes sur lesquelles nous avions jeté notre dévolu. En les apercevant assises à une table dans un bar où elles sirotaient tranquillement un thé ou un café, ils auraient tracé leur route sans se retourner. Mais, non ! Il avait fallu qu’ils les suivent pour les surprendre et les coincer dans une ruelle étroite, sombre et complètement déserte.

Pour ma part, je ne cherchai pas à savoir comment elles étaient parvenues à s’en tirer sans encombre. Tony n’était jamais bien loin derrière la Cinzia. En cas de pépin, il n’aurait pas hésité à abattre ces pervers d’une balle dans la tête puis dans le cœur, mais ça ne m’apaisa pas pour autant. À mesure que les secondes s'écoulaient, une colère sourde enflait dans ma poitrine, amplifiée par celle de Manuel, jusqu’alors paisiblement installé sur le siège passager de mon Italienne, qui venait tout juste de raccrocher. Ce n’était pas important. Il était au courant.  « Tu sais que je me fous qu’on soit en plein jour ? Tu sais qu’il faut qu’on les cueille maintenant, parce que ça sera encore pire plus tard, n’est-ce pas ? Je connais un endroit très très calme où pourra les pendre par les couilles sans être inquiéter. Tu sais que Cosa Nostra est pleine de ressources. Ça te dirait de faire un tour dans une de ses antichambres ? Tu feras bientôt partie de la famille plus officiellement maintenant, ça pourrait t’être utile, qui sait ? »








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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyDim 3 Jan - 17:55





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Lucky n’était qu’au début du chemin, il n’avait pas envie d’entendre la vérité, il n’avait pas non plus envie que ce soit Mani qui la lui délivre de but en blanc, mais il serait là, quand il se retrouverait emmêlé dans ses pensées, ses sentiments et la réalité. Il tenterait de lui apporter l’aide qu’il n’avait pas trouvé quand il s’était rendu compte que le partie qu’il jouait avec Cinzia avait fini par le dépasser complètement. Il n’envisageait pas le pire et encore moins l’éventualité de se lasser, tout simplement parce que c’était la première fois qu’il ressentait des choses pareilles pour une femme, à sentiments exceptionnels, situation exceptionnelle. Ça ne se fanerait pas demain, ça ne ferait que se développer, jusqu’à l’étouffer complètement et quand ce serait fait, il faudrait vivre avec ça, jour après jour. Il n’était pas sûr de ce qui arriverait, pas sûr de la manière dont il parviendrait à gérer les choses. Il nageait dans un océan d’incertitude et de curiosité. Son seul recours était de faire ce pour quoi il était doué, d’amener de la logique dans tout et de contrôler presque totalement la situation. Il s’était dit qu’en jalonnant son parcours de repères, ce serait beaucoup plus simple et qu’il éliminerait naturellement les obstacles, il n’avait pas imaginé que Cinzia en serait un. Il s’était dit qu’après cette matinée riche en émotion, le simple fait d’y penser lui demandait beaucoup de self-control, parce qu’il ne pouvait pas se lever et la foutre sur son épaule pour aller terminer ce qu’ils avaient bien entamé. Il avait eu tort et il essayait de comprendre d’où venait le problème et le seul qu’il voyait, concret et tangible, c’était Lyla. « Justement, c’est pour ça que je ne comprends pas ce qui ne va pas ! J’ai vraiment fait ça au mieux mais elle a mis de la distance entre nous depuis qu’on est arrivés à Chicago, je suis sûre que c’est sa chère meilleure amie qui l’a dispensé de ses supers conseils. » cracha-t-il, il ne manquerait pas de régler ses comptes avec elle, elle ne perdait rien pour attendre. « Bien sûr que c’est elle qui fout la merde ! Elle ne peut pas m’encadrer ! Mais l’éloigner, ça veut dire que ta sœur va m’en vouloir, je vais avoir besoin de toi pour ça, parce que tu ne vas pas me faire croire que c’était l’histoire d’une nuit ! Hm ? Une fille qui crie comme ça, Lucky, faut pas se contenter d’une fois, y a des tas de choses à faire et je suis sûr que ton imagination fertile travaille déjà sur le sujet ! » Son ego à lui aurait vécu ce genre de nuit comme le plus beau des compliments et s’il aurait sans doute joué la même partition que son ami, au petit matin, il n’aurait pas manqué de revenir à la charge, encore et encore. On ne se lassait jamais de ce genre de compliments hurlés si forts.

L’exaspération de Luciano le fit sourire jusqu’aux oreilles. Il essayait de se convaincre lui-même avant même d’essayer de faire gober ça à Mani, il était sur la bonne voie pour se retrouver pris au piège. « Dans l’ascenseur ? » répéta-t-il en ricanant. « Putain, t’en as trop dit, raconte ! Tout, en détails, ça m’aidera à me remettre de ce non à ma demande en mariage ! » Il s’enfonça dans son siège, tête tournée vers son ami, l’écoutant émettre des plaintes qui n’en étaient pas vraiment. Il aurait eu tort de se priver du plaisir que lui avait offert la vie. « Peut-être qu’elle fera ça mais ce n’est pas vraiment le genre, moi, je pense surtout que tu viens de l’accrocher à toi pour de bon. Offre un bijou à une femme et elle te baisera les pieds pendant dix minutes, offre lui un orgasme ou plusieurs et elle deviendra ton esclave pour l’éternité. Cette histoire n’est pas finie, Lucky, crois-moi ! Elle va te courir après et probablement pour te faire un remake de l’ascenseur. Elle était ivre à chaque fois que vous avez couché ensemble ? » Mani l’analyste était dans la place, il voyait aussi une occasion de glaner des informations qui lui seraient sûrement utiles plus tard. Quand il serait question de faire chanter la mexicaine pour la garder loin de sa future femme.

***

Ces deux crétins de la boîte avaient nourri son imagination durant des semaines et il aurait sans doute pu envisager de se charger de leur cas plus tard que prévu s’ils n’avaient pas récidivé et s’ils n’étaient pas allés si loin. Le respect était visiblement en option pour eux, il faudrait dont leur inculquer de la façon la plus brutale qui soit. Ils n’avaient probablement pas la moindre idée de l’ennemi qu’ils allaient devoir affronter, pas la moindre idée des personnes dont ils allaient devoir subir la colère. Ni Lucky, ni Mani n’étaient des enfants de chœur et ça ne s’arrangeait pas quand on marchait allègrement sur leurs plates-bandes. Leur erreur avait été de les laisser filer la première fois et de ne pas réagir sur le coup. Ce genre de petite merde a besoin de se faire rappeler sa place avant qu’il ne prenne ses aises. « Tu sais bien que n’importe quel plan me va, d’autant plus si je peux avoir la joie de les entendre me supplier pendant des heures. Ça me rend malade qu’ils aient pu poser les mains sur elle. Je vais les lui couper et lui en faire un putain de collier ! » Il pianotait sur le rebord de la portière et quand les deux hommes sortirent enfin du bar où ils étaient depuis des heures, Mani fit signe à Lucky de les suivre. Emprunter une ruelle sans trop d’agitation, c’était périlleux, ils en profitèrent pour leur tomber dessus et les balancer dans le coffre. Il aurait volontiers appelé ses hommes pour une opération van mais cela demandait du temps qu’ils ne possédaient pas et s’ils les laissaient filer, cette fois, il allait remuer ciel et terre pour les trouver avant de les hacher menu. Ils se réveillèrent une salle de torture qui n’avait rien à envier à l’image qu’on avait de celles du Moyen Age. On leur balança un seau d’eau brûlante pour les ramener à la vie et leurs cris de gonzesse fit éclater de rire le salvadorien. « S’en prendre à deux femmes, deux fois de suite, c’est pas très courageux et surtout pas très malin, d’autant plus qu’elles sont prises, elles ont sûrement dû vous le dire. Vous comptiez faire quoi en les coinçant dans cette ruelle, hm ? Expliquez-moi, faites-moi rêver ! » La première salve d’insultes le mit dans une rage telle qu’il assomma le grand squelettique pour qu’il ferme sa gueule. Il se recula de quelques pas et se dit que laisser Luciano gérer serait plus intelligent. « Y a que toi et ton père qui êtes au courant qu’elle a dit oui, elle ne veut toujours pas qu’on l’annonce à tout le monde, je finis par me demander si c’est pas parce qu’elle a honte. » finit-il par dire alors qu’ils alignaient les instruments.






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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyMar 5 Jan - 18:30





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On ne me l’ôterait pas de la tête facilement cette idée-là. Si Lyla avait de l’influence sur la Cinzia, l’inverse était une réalité désagréable. J’en étais convaincue. Elles nourrissaient l’une l’autre leurs principes certes respectables, mais qui nous compliquaient sérieusement la vie. Moi, ça m’obligeait à traiter d’une nuit magique avec une mauvaise foi infinie. Pourquoi ? Parce qu’elle était passée outre ce qu’elle pensait au profit de ce qu’elle ressentait et qu’elle n’avait pas été fichue d’accepter la vérité nue. C’était stupide, car dans le fond, ce n’était pas bien grave. Avec un peu de patience, elle aurait pu en obtenir, des explications cohérentes et pertinentes, à défaut d’être pleinement explicite. Elle devait avoir mieux à faire cependant, comme, à titre d’exemple, faire profiter ma sœur de ses douloureuses expériences. Je les entendais d’ici. Mani n’est pas un type fréquentable, il fait partie de l'organisation envers laquelle sont ex était loyal et qui, en plus d’avoir osé m’abandonner à la veille de notre mariage, n’a aucune considération pour la gent féminine et leurs émotions. Je ne les comprenais pas. Elle se démenait pour attirer notre attention, chacune à leur manière et en fonction de leur moyen, et quand on répondait présent, elle s’enfuyait à toutes jambes. Elles me fatiguaient, toutes les deux. Mon acolyte semblait nager dans le même océan d’incompréhension que moi, mais nous étions au moins certain d’une chose : il fallait absolument desserrer le lien qui les unissait où nous irions au-devant d’une kyrielle de déconvenues. « Oh, elle t’en voudra un moment, puis elle se laissera charmer petit à petit et elle finira pas oublier si tu donnes l’illusion que tu ne cherches pas à l’éloigner de Lyla, mais que tu voudrais juste que, parfois, elle te consacre un peu du temps qu’elle lui réserve habituellement et ça va passer crème. De mon côté, je vais lui laisser le temps de repenser à cette nuit avant d’attaquer à nouveau. Si je fais ça maintenant, elle serait capable d’exiger le mariage et tu sais aussi bien que moi ce que j’en pense. » Je n’en voulais pas. Pas maintenant. Peut-être même jamais. « Ce n’était pas l’histoire d’une nuit et pas seulement parce qu’elle est foutrement expressive et que c’est grave jouissif, mais parce que… » J’hésitai un moment, cherchant les mots pour exprimer au mieux mon analyse de cette situation étrange. « Parce qu’elle a du cran. Elle est casse-couilles, ça, on ne peut pas lui enlever. C’est une vraie gonzesse, ce qui veut dire qu’elle se pose tellement de questions que ça la parasite, mais elle a les reins solides. Comme toi, je peux dit que je ne trouverai pas mieux, mais mon but, ce n’est pas de l’épouser. Mon but, c’est de cultiver ce qu’elle ressent pour moi le plus longtemps possible, histoire de retarder le moment où je vais bien finir par lui donner ce qu’elle veut. Ça me laissera le temps d’y voir un peu plus clair. » conclus-je en laissant tomber le masque endossé précédent et juste avant d’éteindre les dernières traces de curiosité qui l’agitaient. Je lui livrai les détails insignifiants comme les plus croustillants. « Là, elle était ivre. Ce matin, elle ne l’était pas et elle n’était pas moins bruyante. Je suis presque surpris que tu me poses la question d’ailleurs. Je pensais que vous en aviez profité jusqu’au bout. D’ailleurs, ça va, tes nerfs ont tenu le coup ? Parce que ça, c’est un truc que je n’aurais pas pu supporter. J’aurais dû me barrer ou me trouver une putain à baiser vite fait dans un couloir pour être capable de garder les mains bien enfoncées dans mes poches une fois de retour. Remarque, s’il s’était passé un truc d’irréparable… » Je n’étais pas assez naïf pour imaginer qu’ils disputaient une partie d’échecs lorsqu’ils étaient tous les deux. « Ça t’aurait au moins ouvert les portes en grand sur le mariage, mais que vaut un « oui » dans ces conditions.» Ce n’était pas une question, mais une constatation… ou une façon de me rassurer sur leur relation que j’espérais platonique jusqu’à l’heure où elle accepterait de devenir sa femme devant un témoin de l’Église.

Nous les cueillîmes dans une ruelle sordide, en plein jour, mais personne n’aurait pu en rendre compte. En chemin jusqu’à l’antichambre de mon père – mon terrain de jeu favori – je trépignais d’impatience de venger tant ma sœur que…. Lyla ? Comment la qualifier ? Je n’avais toujours pas trouvé de terme adéquat, mais elle ressemblait davantage à une petite amie qu’à une copine de beuveries. Soit, à l’intérieur, je présentai mes machines préférées à Manuel tandis que deux de mes sbires ligotaient les futurs condamnés sur une chaise juste au-dessus d’une trappe à égout. En dessous ? Un bain d’acide, mais nous y viendrons, plus tard, quand nous en aurons fini avec eux. Nous les réveillions seulement, on avait le temps de voir venir, le temps de nous moquer d’eux, de rire à pleins poumons et de nous livrer à quelques confidences. Du moins, aurions-nous aimé, mais ces petits connards – et je n’aurais su dire lequel des deux étaient le plus stupide et le plus suicidaire – ne comprirent pas que la question de Manuel était rhétorique. Elle ne méritait aucune réponse. Et pourtant… « Faites bien attention à vos petites gueules de merde. Je suis un fou, moi… Et je suis un gars intelligent. J’ai tué un homme à mains nues quand j’étais en prison, après avoir été condamné pour avoir déserté l’armée, quand j’étais militaire de carrière J’ai amassé tellement de thunes quand j’étais mannequin à Paris » et visiblement, si je me fiais à ma notion du temps, ce devait être la raison de sa désertion…à moins que ça soit le contraire. « J’ai un compte en Suisse à six zéros, j’ai tous les malfrats de New York à ma botte, ce n’est pas vous qui allez me faire peur. » Médusé, mon regard croisa celui de Mani et nous partîmes en fou rire. « Putain ! Il est tellement drôle. » crachais-je entre deux éclats de voix. Nous dûmes les vexer, car celui au teint plus mat surenchérit en jouant la carte gagnante du raciste. S’il était là, ce n’était pas à cause de sa propre connerie, mais à cause de sa religion. C’était bien connu. Il m’acheva, mais ils allèrent trop loin. Beaucoup trop loin en prétendant que, dans cette ruelle, ils les baiseraient, toutes les deux, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus marcher. Ils ajoutèrent que c’était déjà fait, que ça devait être la raison pour laquelle la Cinzia avait honte du Salvadorien. Aurais-je souhaité le retenir pour faire durer le plaisir que j’aurais lamentablement échoué. Il bondit sur l’audacieux et je le lui offris, ma salle à disposition de sa cruauté et de son besoin de le forcer à fermer sa gueule. « Nous disions donc… » repris-je auprès de Mani tandis que l’autre me suppliait de mettre un terme à cette folie. « Et tu veux qu’elle ait honte de quoi ? De toi ? Parce que ça, ce n’est pas cohérent. Non !  Tu lui as demandé pourquoi elle voulait attendre ? Elle a peut-être une bonne raison, ça peut valoir le coup de l’entendre. »


***


Prétendre que j’étais soulagé d’apprendre de la bouche de mon père que la Cinzia était saine et sauve était un véritable euphémisme. En revanche, j’étais beaucoup moins enchanté à l’idée qu’il s’éloigne avec elle de New York. Pas que je me méfie de ce qui pourrait arriver, mais parce que ça n’arrangeait pas mes affaires avec Lyla. Maintenant que j’allais m’enfuir à Vegas pour me marier, elle ne serait sans doute plus là quand je rentrerais si ma cadette ne vivait plus sur le domaine. Alors, après avoir renvoyé mon épouse chez elle – le temps qu’elle organise sa dispute avec son père, à moins que j’aie lancé le plan de secours – je profitai d’un détour par l’hôtel où résidait ma sœur, mon meilleur ami, la femme d'Andy  et Antonella ! ANTONELLA ? Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Sérieusement ? Je la pensais chez sa mère, pas ici, à jouer les chaperons. Je l’embrassai sans poser de questions,  imitant le geste envers chaque personne assise autour d’une table de terrasse. J’étais heureux de les retrouver, tous autant qu’ils étaient. J’avais cependant à m’entretenir avec Mani, si bien qu’après avoir vérifié que les blessures de ma cadette se portaient bien, j’invitai son fiancé à s’éloigner avec moi. « Mon père m’a dit que tu souhaitais participer à l’exécution de ma femme. » Je ris, mesquin et sournois. « Il m’a chargé de te préciser que toi et tes hommes seriez tous les bienvenus. Les Irlandais ont fait sauter quelques boutiques qui nous appartenaient. Je crains qu’il ne se montre de plus en plus virulent, mais mon père considère que tant que l’Irlandais ne sera pas sur le terrain, ça ne l’arrange pas trop mal qu’on s’imagine qu’il est fini. Et toi ? Comment ça va ? Pas d’attaque à ton niveau ? Tes blessures ? Et, Cinzia ? C’est une idée où elle me semble un peu… Étrange depuis la dernière fois que je l’aie vue. C'est à dire, depuis son kidnapping. D'ailleurs, comment va-t-elle ? Elle n'est pas trop secouée ? Je demande même si je t'avoue que je ne sois pas convaincu que c’est ça... Allez, dis-moi juste ce que mes oreilles de frère sont capables d'entendre, même si entre nous, vous seriez vachement fortiches avec ma vieille peau de belle-sœur dans les pattes. Qu’est-ce qu’elle fout là d’ailleurs ? »







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Manuel Herrera
Manuel Herrera
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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyVen 8 Jan - 21:24





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Il était certain de pouvoir trouver de bons conseils auprès de Luciano, lui qui connaissait si bien sa sœur et qui était si complice avec elle. Il saurait lui dire ce qui n’allait pas et ce qu’il devait faire pour arranger les choses. Il ne fut pas déçu du voyage, Lucky était d’accord avec lui, le problème c’était Lyla et tout venait d’elle et de cette amitié trop forte qu’elles partageaient et qui les rendaient aveugles à tout ce qui sortait de leur conception des choses. Elles s’influençaient trop et devaient se consulter pour tout et surtout pour n’importe quoi. Autant dire que ça n’arrangeait les affaires de personne, ni les siennes, ni celles de Luciano. Il allait falloir remédier à cela et les éloigner l’une de l’autre, pour leur bien à tous les deux, celui de leur vie sexuelle et sentimentale aussi. Parce qu’il ne fallait pas se leurrer, quand la frustration serait à son paroxysme, Mani risquait de se montrer beaucoup moins discret et bienveillant. « Je vais devoir faire ça proprement, ça me va. De toute façon, ce sera beaucoup plus simple dès qu’on sera mariés, parce qu’elle va dire oui, quand j’aurais trouvé comment sortir Lyla de l’équation. Quand elle vivra avec moi, je limiterai un maximum ses interactions avec la mexicaine, sinon ma vie va être impossible. » Et ça, il en mettait sa main au feu, c’était une certitude. Elle se mêlerait de tout et principalement de ce qui ne la regardait pas. Elle se permettrait d’avoir un avis sur le moindre détail de leur vie à deux et entendre son opinion dans la bouche de sa femme le rendrait fou de rage. Oui, il fallait couper le cordon dès à présent, ce serait moins douloureux. « Calcule bien ton coup, alors. Parce qu’elles détestent attendre quand elles sont décidées et c’est souvent dans ces moments-là qu’elles prennent des décisions de merde, du genre en voir un autre pour nous rendre jaloux. Après, il termine dans le caniveau en petits morceaux et elle ne comprend pas pourquoi t’as fait un truc pareil. Mais toi, aie le culot de sortir avec une autre pour la rendre jalouse, ce sera la fin du monde ! LA FIN DU MONDE ! Elles n’ont pas de logique les femmes, elles sont toutes folles, à des degrés différents, mais toutes ! Heureusement qu’elles se rattrapent avec le reste ! » Sa théorie, il avait eu le temps de l’élaborer et de la peaufiner, comme son art, au fil des années et au contact des femmes de sa propre famille. L’une de ses sœurs était d’ailleurs la spécialiste en la matière. « Putain, en fait, heureusement que je ne savais pas ce qui se passait entre vous, je serais devenu fou là-dedans. On a dû sortir, même la télé à fond,  je n’arrivais pas à me calmer. Je te jure ! Espèce d’enfoiré ! » Il lui donna un coup léger sur l’épaule avec un sourire amusé. « Non, il s’est rien passé avec ta sœur, on n’est pas fiancés et surtout pas mariés, elle veut se préserver jusqu’au mariage, ce sera comme elle l’a décidée dès qu’elle arrêtera de faire sa tête de mule et qu’elle acceptera ma demande ! »


***


Les deux zéros étaient aussi pitoyables que drôles. Des types qui avaient besoin de se vanter et de proférer autant de menaces à la minute ne pouvaient être que de gros faibles. Il n’y avait que des types de ce goût-là pour s’en prendre à deux femmes qui avaient refusé leurs avances parce qu’elles avaient mieux chez elle et parce qu’elles étaient respectables, même si ça lui faisait mal au cul de penser un truc pareil concernant la Canjura. Quand le berbère se permit de donner son avis sur sa situation de couple, le salvadorien devint fou et fit pleuvoir les coups sur sa gueule de macaque.« J’en sais rien, elle me dit que c’est parce qu’elle ne veut pas poser de date et s’emmerder avec les détails. Mais moi j’ai envie d’aller avec elle choisir les plats, le gâteau, les tables et le reste. J’aimerais bien pouvoir lui passer le bras autour des épaules sans me coltiner le regard soupçonneux de ton frère, Achille. Comme si j’allais coucher avec elle devant lui. C’est important pour ta famille, pour qu’on m’autorise à venir la chercher pour sortir sans qu’on se pose de questions, tu comprends ? » Il avait besoin de la voir plus souvent maintenant qu’elle avait accepté d’être à lui, il fallait qu’il passe le temps libre qu’il avait à disposition en sa compagnie, pour mieux la connaître et pour lui prouver qu’elle n’avait pas pris de mauvaise décision.


***


Avoir Antonella avec eux, c’était un tue l’amour efficace. Elle était capable de gâcher n’importe quelle situation, même s’il ne se passait rien de sensuel ou de sexuel. Il avait dû se retenir de passer un coup de fil à Ettore pour lui demander pourquoi il avait si peu confiance en lui mais qu’il lui confiait malgré tout sa fille et qu’il acceptait également de la lier à lui pour l’éternité ? Ça n’avait pas le moindre sens ! Il ne le fit pas, il aurait trouvé ça bizarre que le futur mari de sa fille cherche à se débarrasser de son chaperon, ça ne pouvait signifier qu’une chose, il voulait la déshonorer avant les noces. Et si, il fallait bien le reconnaître, cela n’était pas son but premier, il peinait à se montrer raisonnable quand ils se retrouvaient seul à seule dans une même pièce et qu’ils avaient la possibilité de se toucher plus de trois secondes et de faire autre chose que de s’embrasser. Elle avait peut-être peur de craquer, ce qui expliquait la présence de sa belle-sœur, il n’en savait rien mais il était prêt à la subir si ça pouvait aider sa fiancée à se sentir plus à l’aise. Il lui avait promis, il ne la forcerait à rien, il ne voulait pas qu’elle ait le moindre regret avant leurs noces, qu’elle ait honte ou qu’elle ait l’impression d’avoir trahi son père. Malgré tout, avant de se lever pour rejoindre Luciano et parler affaires dans l’autre pièce, il embrassa langoureusement sa fiancée pendant de longues minutes tandis que leur chaperon ne manquait pas de moyens de leur faire comprendre qu’elle ne le cautionnait pas et qu’elle trouvait ça indécent. Il avait pourtant gardé ses mains sur ses bras et s’était contenté de lui exprimer sa frustration avec ses lèvres et sa langue et si Gloria éclata de rire, Antonella ne trouva que de nouvelles raisons d’être exaspérée.  Il était vraiment temps qu’elle retourne à New York ou il allait faire un carnage. Il ne demandait pas grand-chose, juste de pouvoir la serrer dans ses bras chaque nuit et avoir la possibilité de l’emmener faire du shopping, de lui acheter tout ce qui lui ferait envie et de la voir les porter et se dire que ça venait de lui. Mais chaque fois qu’ils tentèrent le shopping, cela tourna court. « Désolé, la femme de ton frère est oppressante, faut que je lui fasse comprendre qu’ici, elle ne commande rien ! » Il eut un mal fou à trouver une bonne façon de s’asseoir avant de se positionner en grimaçant pour ne plus bouger. « Alors je vais organiser ça ! » annonça-t-il avec un large sourire, il savait déjà qui allait figurer sur cette liste. « Pas trop dur, le mariage, avec une tarée pareille ? J’espère au moins qu’elle vaut le coup quand elle est à quatre pattes ! » lança-t-il avec un air goguenard, il ne se serait jamais permis de faire des remarques pareilles sur la femme d’un de ses amis si ce n’était pas un mariage destiné à ne plus exister incessamment sous peu. « Tout va bien, je me remets doucement mais je n’ai pas à me plaindre. Je m’occupe de mes affaires ici, faudra que je te parle de ça quand je reviendrais à New York, ça pourrait te plaire mais y a encore rien de fait ! » On leur apporta deux verres de whisky, il remercia Cinzia, son regard s’attardant sur ses fesses alors qu’elle quittait la pièce. Oui, ça devenait vraiment compliqué. « On ne parle pas beaucoup, on n’en a pas l’occasion, on est jamais seuls. Je ne sais pas comment elle va, par message, elle ne se livre pas trop. Je pense qu’elle prend sur elle mais je pourrais plus facilement veiller à ce qu’elle aille mieux si je pouvais rester seul avec elle plus d’une seconde. Ça commence à me rendre taré ! » Il but une bonne rasade de son verre et lança un regard en biais à son acolyte. « Comment ça, ce qu’elle fait là ? C’est ton père qui l’a envoyé, non ? Pour veiller à ce qu’on ne dépasse pas les limites de la décence ou je ne sais pas quoi. Achille m’a pondu ça juste avant qu’on parte. » Il haussa les épaules avec un brin de fatalisme et soupira, se sortant une cigarette pour en proposer une à Lucky. « Et toi, mano, des nouvelles de ta folle de mexicaine ? C’était tendu avant Vegas, non ? Cela dit, je ne comprends pas, elle disait vouloir être là et attendre, pas vrai ? Alors c’est quoi son problème ? »






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Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyMer 13 Jan - 2:43





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Confierait-il ses certitudes concernant son futur mariage avec ma sœur, s’il en est, au premier quidam venu qu’il l jugerait fou. Pas moi. Surprise et secouée par ma nuit passée par sa meilleure amie - nuit qu’en l’occurrence elle passa avec moi - elle recula d’une dizaine de pas, mais ne déclina qu’en partie. Pour moi, qu’elle se raviserait relevait de l’évidence, une du même genre que les sentiments que Lyla nourrissait pour moi. Il ne faisait aucun doute qu’il lui faudrait tôt ou tard des réponses. De la même manière, ma sœur aurait besoin d’être rassurée sur les intentions de son prétendant. Nous nous employâmes à leur donner ce qu’elle souhaitait, veillant à desserrer le nœud qui les unit en douceur. Ce serait l’idée, autant pour elle que pour nous. Ce fut sans doute l’une des raisons pour lesquelles, à Brooklyn, l’une finit sur le parking et l’autre dans le bureau du patron. Ma sœur dégagée, Lyla se montrait plus prompte à discuter et à accepter de patienter. Quant à la Cinzia, dépossédée du soutien de son amie, elle succomberait sans inquiétude aux charmes de Manuel. C’était prévisible finalement, bien plus que l’entêtement des deux connards liés aux chaises inconfortables de la chambre des supplices de Cosa Nostra. Sérieusement, quels types écopant d’un coup de plateau et d’un coup de boule après une lourde tentative de drague n’aurait pas saisi le message précis et évident de cette violence ? Et quels gars sains d’esprit n’imploreraient pas notre pardon en sentant la mort approcher ? Leur instinct de survie frôlait le zéro pointé. ça m’échappait autant que ça me divertissait puisque nous avions à faire avec deux spécimens uniques en leur genre. Il ne suppliait pas, il menaçait. Pire, il provoquait sans vergogne, signant ainsi la fin de mon fou-rire. J’offris une mort lente et douloureuse au plus malingre des deux tandis que Manuel punissait l’autre impudent par où il pêcha. Le spectacle fut jouissif, mais nous restâmes quelque peu sur notre fin, car nous les contemplâmes se vider de leur sang en fumant un joint avec décontraction. « Pour Achille, tu lui fais l’amour rien qu’en la regardant. » m’esclaffais-je sans méchanceté, juste légèrement amusé. J’étais mal placé pour le juger. Si Lyla dénudait une épaule, rien que ça, j’étais tout feu tout flamme. « Quand elle te parle de détails, je ne pense pas qu’elle fasse allusion à ceux-là. Moi, je crois qu’elle parle de la famille justement. Toi, ça te permettrait de venir la chercher et de passer du temps avec elle. Pour Cinzia, ça veut dire qu’on va lui poser des tas de questions auxquelles elle sera forcée de répondre et sans hésitation de préférence. Achille est le pire de tous. Si tu prétends l’emmener au cinéma, il serait capable de lui demander un résumé du film dès qu’elle rentrera.» Je comptais parmi les premiers à veiller sur elle, mais elle grandissait, nous ne devions l’accepter au plus vite au risque d’avoir à subir un deuil douloureux dès qu’elle quittera le domaine pour le Bronx. « Laisse-lui le temps de s’y préparer et discutez-en. Je sais que dans ma bouche, ça fait bizarre, je te l’accorde, mais ce n’est pas parce que je n’applique pas mes propres conseils qu’ils ne sont pas bons. » conclus-je tandis que nos proies succombaient et que des hommes se pressaient derrière nous pour nettoyer les corps et les preuves.

Si tant est que j’ai foi aux talents divinatoires des charlatans prétendument medium qui extorquent l’argent de la brave ménagère en manque de sexe et d’amour, l’un d’entre eux m’aurait certifié sur sa vie que je me marierais avant mon meilleur ami qu’il aurait fini mort ou la langue coupée pour avoir osé jouer les oiseaux de mauvais augures. Et pourtant, en approchant de l’hôtel de luxe où ma sœur, son fiancé et leurs chaperons logeaient pour un temps indéfini, il traînait quelque part dans mes valises une alliance en or plaqué, sans grande valeur, comme cette union avec l’Irlandaise. Etais-je ravi ? Pas le moins du monde, mais j’affichai tout de même un sourire enthousiasme en retrouvant les membres de ma famille. D’apparence, tout le monde se portait bien. Or, en m’attardant davantage sur l’attitude réservée de Mani et Cinzia, j’envisageai qu’il régnait parmi cette troupe une certaine forme de tension, hormis peut-être pour Gloria que rien n’atteignait vraiment. Mon pressentiment se confirma dès que j’eus l’occasion de creuser la question auprès de Manuel. Visiblement, Antonella prenait son rôle de gardienne très au sérieux et si sa présence relevait du mystère, j’avais une vague idée de qui elle tenait cet ordre saugrenu. « J’ai beaucoup d’admiration pour elle. Elle n’a pas eu la vie facile, mais elle tient debout quoi qu’il arrive. Et pourtant, à chaque fois que je la regarde, je me demande ce que mon frère a bien pu lui trouver. » Si les Siciliennes sont réputées tant pour le sale caractère que pour leur beauté incomparable, celle-ci était la triste exception qui ratifiait cette règle. « J’imagine qu’il l’a trouvée assez pénible pour que ça leur fasse un point commun acceptable. Elle a don inné pour emmerder son monde et elle est têtue en plus. J’aimerais bien pouvoir te filer un bon conseil pour t’aider à la faire dégager, mais Antonella est une énigme pour moi. Elle est tellement cul serré que j’en arrive parfois à me demander comment mon frère s’y est pris pour lui faire des gosses. » témoignais-je de mon soutien indéfectible, mais néanmoins déçu de n’avoir aucune solution probante à lui soumettre. Je n’avais sous le bras que la proposition de mon père de se joindre aux Siciliens lorsque l’heure viendrait de se venger de la menace irlandaise. Je grimaçai à la simple évocation de mon mariage avec notre moyen de pression. « S’il ne dure pas trop longtemps, je devrais y survivre, mais va pas falloir que ça s’éternise. Tout en elle m’exaspère, à commencer par le son de sa voix en terminant par sa façon de se mettre à quatre pattes justement. A une époque, quand elle faisait tout pour me plaire, il y avait encore un peu de défi, ce qui rendait le tout amusant. Elle apprenait vite en plus, ce qui ne gâchait rien. Là, elle est plus un problème pour moi qu’une distraction. » admis-je sans avoir réellement besoin de lui préciser que Lyla y était pour beaucoup.

A l’instant même où j’envisageai de construire quelque chose avec elle, la rousse flamboyante perdit en saveur bien plus vite que je ne l’avais prévu au départ alors que j’abritais en mon for intérieur la certitude que jamais je ne me fatiguerais de la Mexicaine. Sans doute tenait-elle cet avantage de son tempérament explosif et de la profondeur de mes sentiments fraîchement révélés. Un jour, peut-être remercierais-je la Cinzia de l’avoir déposée sur ma route. « Attends, c’est à ce point-là ? » m’étonnais-je d’apprendre que les tourtereaux étaient à peine autorisés à échanger deux mots en tête à tête. « Tu n’es pas sérieux, rassure-moi. » Il l’était plus que jamais. Il dévora ma cadette du regard tandis qu’elle s’éloignait après nous avoir apporté deux verres de Whisky. Manuel l’entama d’emblée dans une probable tentative de laver son gosier du gout amer de la frustration. « De quel droit se permet-elle d’être plus dur qu’Ettore lui-même ? Il me semble qu’il n’a jamais émis la moindre objection à ce que tu sois seul avec Cinzia. » Combien de fois ne l’avait-il pas ramené sur le domaine alors que chacun se relayait à l’hôpital ? Ne l’avait-il jamais invitée au restaurant sans que ça ne pose le moindre problème au patriarche ? Il était souvent invité à dîner depuis l’annonce de leurs fiançailles et, dans mon souvenir, aucune marque de tendresse n’avait suscité l’agacement du patriarche des Gambino. Toute cette histoire m’échappait et apprendre qu’elle se prétendait l’envoyée de mon père me stupéfia. « Mon père ne t’a envoyé personne d’autre que Gloria sous les bons conseils d’Andy et ce n’était pas un hasard. Il l’a choisie parce qu’elle est assez nonchalante et qu’elle s’entend assez avec la Cinzia pour l’empêcher de ressasser ce qui est arrivé si elle réagissait mal, il n’a jamais été question de faire en sorte que vous cohabitiez comme des étrangers. Tout le monde croit qu’elle est chez sa mère à la Nouvelle Orléans. C’est un coup d’Achille… » l’avisais-je déçu que ce dernier ne manque pas seulement de confiance envers Manuel, mais dans le jugement de son père. « A moins que ma sœur ne l’ait invitée elle-même, mais… » Dubitatif, je profitai qu’elle reparaissait, les joues rouges et les poings serrés par la colère pour lui poser directement la question et, au terme de cette conversation, elle s’empara de mon téléphone, l’air conquérant et profitant de l’absence de sa tortionnaire pour dérober un baiser à mon frère.

Ils étaient touchants d’affection et je me promis que si les choses s’arrangeaient pour Lyla et moi, je saisirai la première occasion pour emmener la Mexicaine au soleil. Elle me manquait, vraiment. Je l’ignorais simplement parce que, comme le disait justement Mani, nous nous étions quittés en mauvais terme. « Elle m’appelle, mais qu’est-ce que tu veux que je lui dise ? Et qu’est-ce que tu crois qu’elle a à me dire ? Qu’elle est désolée de sa réaction ? » J’allumai la cigarette qu’il me tendit un peu plus tôt. Un serveur tenta bien de nous prévenir que fumer dans un lieu public était interdit, mais le regard que je lui lançai semblant le dissuader d’intervenir. Fort bien. Le sujet abordé étant délicat, il n’était pas « Elle m’a félicité, comme si elle n’était au courant de rien, comme si elle avait oublié, ou pire, rien n’écouté du tout. J’ai pris des risques en lui donnant des informations comme celles-là et qu’est-ce qu’elle en a fait, sérieux ? Je crois que je me suis trompé sur elle, Mani. Je pensais qu’elle saurait comprendre et qu’elle me soutiendrait, pas qu’elle m’abandonnerait après m’avoir serré la main comme si j’avais l’air heureux d’être obligé de me marier avec cette gonzesse que je vomis de tout mon être. » m’épanchais-je en avalant une gorgée de whisky. Je conservai le verre entre mes doigts, le secouant légèrement, hypnotisé par la vague dessinée par le liquide ambré. Nous discutâmes encore un long moment, très long, car la faim commença doucement à me tirailler l’estomac. « Que dirais-tu d’embarquer ta future femme qu’on aille en ville manger un morceau ? Si tu me paies bien ou si je croise une vraie bombe atomique, je pourrais même m’éclipser pour vous laisser un moment à deux. » lui proposais-je en quittant mon siège tandis que la dite fiancée traversait la pièce un air vainqueur fichée au coin des lèvres.


***


Si les deux amies s’entretenaient souvent via Skype, il nous fallut du temps, à Mani et moi, pour nous entretenir enfin. Je manquais de temps, beaucoup de temps. Alors, quand l’heure vint, je le tins enfin au courant des nouvelles de l’affaire irlandaise, je lui racontais les derniers potins et je me fis même un plaisir, dès que nous eûmes l’occasion de nous entretenir plus longtemps, de lui raconter en détail la rage de mon père en apprenant la manigance d’Achille. « Il était furax. Vraiment. Je ne me souviens pas de la dernière fois où je l’ai vu dans un état pareil » ajoutais-je avant de prendre de leurs nouvelles. « D’autant que rien ne se passe comme il le voudrait avec les Irlandais. La Coonan est sur le territoire, je pensais que ça irait vite après ça, mais ça n’a pas l’air de les stresser comme il l’aurait imaginé. Ils veulent absolument récupérer nos accords, et mon père, ce qu’il veut, c’est récupérer tout leur business. Conclusion, vous n’êtes pas prêts de rentrer à mon avis. Enfin, pas maintenant… on sait de source sure qu’ils essaient de mettre la main sur ma sœur. Ettore a dit qu’il comprendrait si tu devais rentrer pour tes affaires. Il demande juste que tu le préviennes assez tôt pour qu’il puisse s’arranger pour envoyer quelqu’un pour veiller sur elle. » lui expliquais-je posément en me demandant s’il était bon d’assouvir ma curiosité. Il avait parlé d’affaires à notre dernière rencontre et depuis, principalement parce que j’avais le sentiment de me ramollir à demeurer dans l’expectative d’une véritable avancée avec nos récents ennemis. « Ceci étant dit, Carolia est en train de bosser sur un projet pour moi. Je te raconte, où on commence par le tien ? » considérais-je que j’avais besoin de ça, besoin de parler de frics et envisager d’en gagner encore plus, pour me sentir utile et oublier cette merde de mariage. « Et, avant que j’oublie, il faut que je te montre un truc, que tu me promettes que tu ne dises rien à ma sœur, et que tu me donnes ton avis. » Récupérant l’écrin dans ma poche, je l’ouvris, anxieux d’entendre ses commentaires.







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Manuel Herrera
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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyVen 15 Jan - 21:21





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Lui faire l’amour rien qu’en la regardant ? Pourtant, il faisait attention à avoir l’air le plus neutre possible, principalement lorsqu’ils se trouvaient dans sa famille ou à proximité. Il ne voulait mettre personne mal à l’aise, à commencer par elle. Et il ne voulait pas que son père décide qu’ils ne pouvaient plus se voir seul à seule parce qu’il avait l’air un peu trop entreprenant ou bien peu digne de confiance. Mais il soupçonnait Achille d’aller bien au-delà des apparences pour forger la réalité selon sa volonté. Pour lui, un simple regard prenait un sens sexuel et sensuel, il ne fallait pas se demander ce qu’il pouvait en être d’une caresse ou d’un baiser. Il n’était pas question de froisser qui que ce soit et il ne souhaitait pas se mettre à dos le parrain des Gambino et ainsi risquer d’attiser le courroux du don des dons. « Toi, tu trouves que je la regarde comme si je l’envisageais ? » demanda-t-il franchement à son ami, se disant que s’il devait obtenir une réponse sincère, elle viendrait de lui. Une fois qu’il y verrait plus clair, il pourrait prendre les dispositions qui s’imposaient et éviter de poser les yeux sur sa future femme, s’il le fallait. Ce n’était pas bien grave, tant qu’il avait toujours le droit d’avoir un accès privilégié à l’intimité de sa chambre. Ses intentions étaient louables et respectables, même s’il devait bien admettre que ce n’était pas toujours évident de résister à l’envie de la déshabiller et de prendre ce qui lui appartiendrait bientôt. S’il ne craignait pas qu’elle le vive mal, il aurait sans doute été plus insistant et entreprenant. Mais à quoi bon gâcher le plaisir qu’il aurait à déballer son cadeau pendant la nuit de noces ? « Si ça l’aide à se détendre, je m’en tape. Je lui écrirais moi-même les résumés. Je veux seulement pouvoir passer du temps avec ta sœur, l’emmener faire les magasins, la courtiser, autrement qu’en m’incrustant dans les endroits qu’elle fréquente parce qu’on ne me laisse pas d’autres choix. Tu sais que si j’avais la certitude que ça pourrait marcher, j’inviterais ton frère dans une des boîtes que je ne vais pas tarder à racheter, il aurait l’occasion de se vider les couilles un bon coup pour se détendre. Il est encore jeune et pourtant il se comporte comme un vieux frustré. Sa femme ne sait pas y faire ou quoi ? » Il n’appréciait pas que l’aîné de Cinzia se permette de se mêler des rapports qu’il entretenait avec elle. Il aurait pu entendre que celui-ci cherche à la protéger et à sauver l’honneur de la famille, mais il avait l’impression que ça allait au-delà de ça et qu’il n’avait aucune confiance en lui parce qu’il possédait les atours du bon sauvage tel que les Occidentaux se le figuraient. Il souffrait de la sale réputation de pas mal de gens du sud. S’il arrivait quelque chose au patriarche Gambino, les accords entre MS et Cosa Nostra risquaient fort de sauter.

Le problème Achille s’avéra lorsque Mani et sa dulcinée furent contraints à l’exil sur les terres californiennes. Il leur colla sa femme aux basques et on ne pouvait pas dire que c’était un cadeau, pas plus que l’homme qu’elle avait épousé. Ce n’était que frustration et lassitude, il se demandait même si renter plus tôt ne serait pas mieux que de rester ici et de continuer à se voir refuser ce dont il disposait pourtant depuis un moment. Il avait pris pour acquis ses baisers et ses caresses et maintenant qu’il s’en trouvait privé, il se sentait victime d’une réelle injustice. Être si proche et pourtant, ne pas pouvoir la prendre dans ses bras, c’était de la torture pure et dure. « Je me demande même s’ils ont déjà consommé leur mariage. Tu crois qu’ils baisent pour faire des enfants ou par plaisir ? » Il fit un clin d’œil à Luciano avant d’éclater de rire, la compagnie de son ami était un baume sur ses insatisfactions. « Je crois que rien n’a changé chez elle, ‘mano. C’est toi qui es différent. Tu ne jures plus que par ta Mexicaine, forcément que maintenant, ton pantin te semble fade. Tu n’as jamais rien fait d’autre que de te servir d’elle, une fois que tu goûtes au plaisir de faire des trucs dégueulasses avec quelqu’un à qui tu tiens et qui est pleinement conscient de tout, y a rien qui puisse dépasser ce plaisir-là. » Il lui tapota l’épaule, ce qui signifiait dans le langage du Salvadorien qu’il était bel et bien foutu, mais qu’ils se trouvaient dans le même panier. Il n’irait pas jusqu’à affirmer qu’il faisait des trucs peu catholiques avec Cinzia, mais ils étaient sur la même longueur d’onde. « Non, jamais, parce qu’il a confiance en ta sœur et peut-être en moi, du moins je l’espère. Mais là, ça devient difficilement supportable, Lucky, je vais devenir fou et quand je perds le contrôle, je ne raisonne plus. » Luciano était bien placé pour le comprendre, il en était persuadé, il saurait où il voulait en venir sans qu’il n’ait besoin de lui faire un dessin. « Attends, t’es en train de me dire que je me farcis la mégère de service alors que ton père n’a jamais donné l’ordre qu’elle nous accompagne ? Ce n’est certainement pas ta sœur qui l’a invitée, elle ne peut pas l’encadrer. Il va falloir l’évincer et rapidement ou Cinzia va la scalper ! Tu crois que tu peux faire ça pour moi ? » l’interrogea-t-il en trempant ses lèvres dans son whisky, essayant de s’empêcher de le finir d’une traite pour avoir le plaisir d’en demander un autre à Cinzia et la voir déambuler sous ses yeux. Achille ne perdait rien pour attendre, il ferait en sorte de le remettre à sa place dès qu’il en aurait l’occasion. C’était une insulte contre lui et contre sa parole que de lui avoir collé sa femme dans les pattes, comme s’il n’était qu’un clampin parmi les autres.

« Peut-être que la rappeler et écouter ce qu’elle a à te dire pourrait être pas mal, ça t’éviterait de te monter la tête avec ce que tu imagines qu’elle pense. Lucky, s’il y a un truc que je sais, c’est qu’on n’est pas doués pour savoir ce qu’il se passe dans la tête d’une femme. On ne comprend rien à leur logique et ce sera toujours comme ça. » Il se tourna vers son acolyte pour lui parler franchement, c’était ce qu’il était en droit de faire, en tant qu’ami et presque beau-frère. « Ça fait combien de temps qu’elle te parle de mariage et qu’elle attend que tu te bouges pour lui faire une demande ? » Le sicilien sembla embêté et ne répondit pas, se contentant de hausser les épaules. « Exactement, un moment. Et toi, tu te pointes et tu lui dis « Bébé, je vais me marier avec une autre, ce n’est pas pour de vrai, c’est juste pour le business. Attends-moi là le temps que je la saute et que je revienne et je m’occuperai de toi ! », franchement, fallait pas t’attendre à un accueil de malade. T’es en train d’offrir à une autre tout ce qu’elle attend de toi depuis que vous avez compris que ça allait au-delà du coït multiple. Je me mets à sa place et Dieu sait que ce n’est pas évident, mais e le fais quand même, pour toi. T’as vu quel ami je suis ? Ça doit te convaincre de me débarrasser d’Antonella ça. Bref, je reviens à ce que je disais. Je me mets à sa place et je me dis qu’on se fout de ma gueule. Je sais que tu t’attendais à un soutien inébranlable, mais vous n’êtes pas mariés, elle ne te doit rien et pourtant, elle a l’air d’être plutôt volontaire depuis le début. Tu ne devrais peut-être pas la juger aussi durement et te magner de lui passer la bague au doigt avant de te faire prendre la place. Les vraies femmes, c’est de moins en moins courant, vaut mieux s’arranger pour être le premier sur le coup. Après, ce que je te dis, tu en fais ce que tu veux. Sache seulement que j’ai besoin de toi pour garder l’amitié entre ma femme et Lyla sous contrôle et que ça me ferait chier d’avoir un nouveau problème en plus de ton frère qui veut me gâcher tout le plaisir que je peux avoir à passer du temps avec Cinzia ! » Il termina son verre et offrit un sourire digne d’une pub pour le dentifrice avant de se lever de son siège. « Tu vas nous laisser à deux parce que tu m’aimes comme un frère et tu vas garder ta braguette fermée parce que tu tiens très fort à ce que ta sœur ne me fasse pas la vie impossible ! Ne fais pas le con, si Lyla l’appelle en chialant, je vais en bouffer jusqu’à mon retour à NY. »

***

Cinzia était en grande conversation avec Gloria dans l’autre pièce pour savoir quelle couleur d’escarpins elle préférait entre le vert menthe et le jaune paille. Mani avait fait venir un des vendeurs d’une des boutiques de Beverly Hills jusqu’à leur suite, parce qu’il ne se sentait pas d’aller à l’autre bout de la ville en sachant qu’il lui restait de la comptabilité à faire. Quand il s’en allait en escapade avec Cinzia, il ne savait jamais quand il rentrait. Mais surtout, il ne voulait pas avoir à faire face à la frustration de ne pas pouvoir la posséder tout entière, ça avait failli plusieurs fois et chaque fois, il avait été capable de stopper à temps, mais pour combien de temps encore ? « Mon cousin gère mes affaires et pour le moment, il n’y a rien qui nécessite ma présence. Ne t’en fais pas, je vais veiller sur ta sœur jusqu’à ce que tout ça soit réglé, dis à ton père que s’il a besoin de quoi que ce soit, il peut appeler ou contacter Jandro ! » lui dit-il après être allé fermer la porte de sa chambre parce qu’il n’entendait pas grand-chose avec les piaillements des filles de l’autre côté. « Toi, vas-y, je t’écoute. Carolia, ce n’est pas la femme de ton frère ça ? » Manuel était intrigué et excité comme un gosse le matin de Noël, quand de nouvelles affaires se mettaient en route, c’était toujours angoissant et séduisant, il voyait ses perspectives s’élargir et dans ce cas-ci, ses relations avec les Gambino se solidifier. Il leva deux doigts comme un scout et promit qu’il ne dirait rien à personne quand Luciano sortit un écrin qu’il ouvrit, faisant sourire le jefe. « C’est pour ta Mexicaine ? » s’enquit-il en haussant un sourcil. « Et bah, pour un type qui ne voulait pas se marier, ça devient sérieux tout à coup. Écoute, je la tr-… » « T’appelles ça une bague de fiançailles ? T’as cru que t’allais demander la femme de ménage en mariage ou quoi ? C’est quoi cette horreur ? » « Cin, c’est une conversation privée, sors d’ici ! » « Oh, ça va, si on ne peut plus rire ! » « Tu trouves ça drôle de dire des saloperies comme ça ? Une bague, c’est difficile à choisir, vous croyez que c’est facile pour nous ! Si tu savais le nombre de boutiques que j’ai dû faire pour la tienne ! Elle est très bien, Lucky ! Elle va l’adorer ! » tenta-t-il pour rassurer on ami, mais il avait l’impression que c’était vain et que les commentaires de sa fiancée avaient été dévastateurs. « Dis-lui que tu plaisantais, il croit vraiment que tu la trouves laide ! » « Mais non, Lucky, je te jure qu’elle est très bien ! » Il n’avait toujours pas l’air convaincu en raccrochant et Mani exigea une discussion avec Cinzia qui tourna à la dispute. On ne se moquait pas des bagues ou des efforts colossaux qu’un homme pouvait faire pour conquérir sa dulcinée, c’était tout sauf fairplay.








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Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyMer 20 Jan - 23:23





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« Si tu l’envisages ? » répétais-je d’abord interloqué qu’il s’en soucie, puis visiblement amusé par son expression grave. « Disons que quand tu mates ses fesses avec une telle insistance, on se doute que tu ne te contentes pas vraiment de les trouver jolies à regarder. Bien sûr que tu l’envisages, mais je ne suis pas convaincu que ça soit le véritable problème de mon frère. » Existait-il quelque chose de plus sain que désirer sa fiancée quand on nourrit pour cette dernière une véritable affection amoureuse ? Si ce mariage avait été une manœuvre de mon père pour renforcer nos rapports avec la Mara, peut-être y aurais-je trouvé à ce regard de prédateur quelque chose de dérangeant, bien que ma sœur soit des plus ravissantes, mais cette union naissait de leur seule volonté après de mûres réflexions. Qu’elle lui plaise était normal. J’estimais par ailleurs que cette lueur d’admiration dissimulée derrière les pupilles caramel de la Maruzella l’était tout autant, mais pour Achille, la chanson musée à ses oreilles étaient bien mélodieuses. « Je crois que ce qui dérange surtout Chill, c’est la façon dont elle, elle te regarde. Les premiers jours, c’était discret, mais ça l’est de moins en moins. Il doit s’imaginer qu’elle est en train de remettre en question tous ces principes et, personnellement, je ne serais pas vraiment surpris qu’elle le fasse. C’est ce qui arrive quand on est amoureuse, qu’on vit une expérience traumatisante et qu’on a besoin de se sentir vivante. » Le mécanisme était identique aux nôtres. Lorsque notre humanité nous fuyait, nous nous jetions à corps perdu dans la luxure. Achille ne faisait pas l’exception. Il choisissait simplement d’autres partenaires que la mère de ses enfants. « Oh… ne t’inquiète pas pour lui. C’est un homme d’honneur on ne peut plus proche des règles, mais pas quand il est question de se vider les couilles. Il n’est pas irréprochable. Loin de loin. Les cornes d’Antonella l’empêchent de passer les portes. C’est de notoriété publique pour qui compte parmi ses amis privilégiés. Il a cessé de voir sa femme comme une vraie partenaire de jeu le jour où elle lui a donné son premier enfant… C’est son sacrifice et d’après moi, ça doit expliquer qu’il ait l’air d’un vieux frustré un peu pervers et qu’elle refuse que quiconque sur cette Terre ne ressente plus le moindre plaisir. » remarquais-je en ôtant ma veste, assommé par la chaleur écrasante de la côte Est.

« Il te reste plus qu’à associer toutes les pièces du puzzle pour comprendre ce qui se passe dans sa tête. Il croit préserver sa femme du déshonneur en l’empêchant de se mettre à quatre pattes… et là, on parle de sa petite sœur, une petite chose asexuée et qui doit impérativement le rester. Qu’est-ce que tu veux qu’il n’ait pas envie de vous contrôler d’une façon ou d’une autre. » affirmais-je un brin fataliste. « Je ne pourrais pas vivre comme ça. » Tout comme, à une échelle différente, je n’accepterais pas bien longtemps ce mariage avec cette fille qui m’intéressait peu, pour les raisons évoquées par Mani, je n’en doutais pas, bien que j’optai pour une plaisanterie et ainsi m’éviter d’admettre une réalité difficile pour ma fierté. «Tu as l’air de savoir de quoi tu parles. Tu as fait des trucs dégueulasses avec ma sœur ? » tentais-je pour ne pas amener la conversation sur la Mexicaine, ce qui eût l’air de marcher dès que je révélais le mensonge qui se répandait chez les Gambino. « Je peux la ramener si j’en reçois l’ordre. C’est tout ce que je peux faire et je crois que je n’aurai pas besoin d’en faire davantage. » ricanais-je en désignant la Maruzella en entretien téléphonique avec Dieu sait qui du menton. Elle s’agitait parfois, ce qui donnait des allures d’Anna Magnani. J’en eus un pincement au cœur. Où étais-je quand elle s’est mise à grandir ? Fini le temps où je me réfugiais dans sa chambre. Exit l’époque où nous nous battions comme des garçons. Elle se marierait Bientôt. Elle ne logerait plus en dessous de chez moi avec sa meilleure amie, du moins, pour le moment.  

Je savais par avance que je serais incapable de continuer à vivre sur le domaine si Lyla et ma sœur partageaient toujours le même appartement. Etant donné brutalité de notre rupture et ma déception, je ne supporterais pas de la croiser. Moins je la rencontrerais, mieux je me porterais. C’était exactement ce que je tentai d’expliquer à mon futur beau-frère sans qu’il ne l’entende de cette oreille. D’après lui, le problème venait de moi et de la façon dont je lui exposai cette douloureuse réalité. Cette conversation, elle me laissait un arrière-goût de déjà entendu dans la bouche d’Andrea. Je m’étais offusqué devant ces mises en garde, estimant que j’étais dans le bon et qu’il n’existait aucune autre méthode pour garder dans ses filets la seule femme qui suscite en nous un peu d’intérêt. Il était cependant grand temps que je revoie ma copie. Après tout, ils semblaient d’accord. Se pourrait-il que je sois dans le fond ? « Je ne sais pas si j’ai vraiment envie de savoir ce qui s’y passe ou ce qu’elle a à me dire, Mani. Tout ce qu’elle est déjà prête à faire pour moi, ça me flatte, c’est vrai, mais c’est tout. Je pourrai jamais lui rendre le dixième de tout ça et pourtant, elle le mériterait. Je ne veux pas faire dans le sentimentalisme à deux balles, mais il faut se rendre à l’évidence. C’est une fille bien. Une fille qui se croit prête pour ce genre de vie, mais qui ne le sera jamais. Si elle était aussi… nonchalante... » Pour ne pas dire un peu imbécile heureuse. « …Que Gloria, je pourrais l’envisager. Je saurais qu’elle ne se rendrait pas malade parfois, le soir ou la nuit, quand je ne suis pas là. Mais Lyla est tellement sensible. Elle a l’air tellement fragile parfois. » Il y avait autant de vrais que de faux dans mon discours et, cette partie-là, Manuel se chargera de la souligner en inversant nos rôles. Certes, je me défendis d’un peu de mauvaise foi, mais ça ne dura pas longtemps. Qu’importe ses raisons, ses arguments me percutèrent de plein fouet. Je cogitai, en fumant la cigarette qu’il me tendit plus avant alors que j'admettais d'un hochement de tête qu’il n'avait peut-être pas totalement tort. « Ouais, mais… une petite pipe tranquille avant d’aller me coucher, c’est pas bien méchant. Je ne trompe personne. Elle ne me doit rien, mais moi non plus, je lui ai pas forcé la main. » surenchéris-je en le bousculant un peu pour obtenir une adresse intéressante. « Allez, tu vas le faire, parce que toi aussi tu m’aimes comme un frère et que tu sais très bien que TA femme…. » J’insistai davantage par amusement que par embarras. «… n’est pas obligée de le savoir. Elle ne le saurait même pas si tu m’accompagnes. » Il fallait bien qu’il se détende s’il ne voulait pas perdre la raison, comme il le signifia plus tôt. De mon point de vue, j’oeuvrais pour ma sœur finalement, pas contre elle. Pas du tout. Un homme dénué de frustration supporte mieux la tension sexuelle qu’un gars qui a les couilles pleines. C’était bien connu.


***

Compte tenu de cette espèce de ménage à trois, la nuit devint rapidement ma meilleure amie. Je retrouvais mon bureau au cabaret, dernier endroit où je me sentais pleinement chez moi et où je pouvais discuter de tout et de rien avec Manuel sans être déranger et en empruntant un air détaché. Il était inutile. Je le savais, si bien qu’à mesure que je soufflais le vent du changement sur ma vie extrêmement complexe. Les projets de mon père se précisaient et Carolia y tiendrait un rôle important. C’était tout l’objet de cet appel. « Oui ! C’est bien ça.  Mais, pas seulement. Angelo Genovese, ça te parle ? » Le contraire m’aurait étonné. Il avait probablement dû potasser son sujet avant de nous approcher, mais ça ne coûtait rien de vérifier. « Tu sais donc qu’il a la maison mise sur le business de la prostitution. C’est leur spécialité. Elle a toujours été utile à son père pour mener à bien ces projets-là et, au moment du mariage, les conditions étaient claires. Son père souhaitait qu’elle continue à bosser pour lui. Angelo, c’est le parrain de Cinzia et de Gaby. Nos rapports ont toujours été au top et comme mon père a estimé qu’elle était assez discrète pour que personne ne comprenne qu’elle portait les couilles de Fedele en collier autour du cou, il a accepté de bonne grâce. » Nul besoin d’être médecin pour comprendre qu’Eddy n’était pas le plus malin d’entre nous, bien qu’il soit probablement le plus généreux et le plus humain, je n’approfondis pas cette partie de l’histoire pour en venir au fait. « Sauf qu’aujourd’hui, les cartes vont bientôt être redistribuées. Mesure de précaution et d’autres détails que je te raconterai quand on se verra. Conclusion, ce pan du business est un chantier. Il y a du blé à se faire. Si tu veux en être, ce serait un honneur pour nous tous. Dès que ça sera plus officiel, c’est-à-dire, à la mort de la pétasse qui me sert de femmes, que dirais-tu de plancher sur la question ? Toi et moi. C’est un truc indépendant de l’organisation. C’est un cadeau, si tu préfères. Un cadeau pour service rendu, etc. » Sous-entendu  pour essuyer les affronts à répétition du parrain de la famille Gambino et de remercier Manuel pour toute cette énergie qu’il dépensait à veiller sur ma sœur. Dieu seul savait comme elle pouvait être difficile à vivre et à gérer parfois, une vraie emmerdeuse qui ne mesure pas toujours le poids de ses mots. Ses commentaires – que je n’attendais d’ailleurs pas – sur la bague de fiançailles me blessèrent autant qu’ils ne m’inquiétèrent. Je jubilai que Mani la rabroue et l’oblige à prétendre que tout ça n’était qu’une vaine plaisanterie. En raccrochant, je me mis en quête d’un autre bijou qui remporterait tous les suffrages.

A mon prochain appel, je la soumis à l’assentiment des deux compères de plus en plus complices, sans doute trop. Lyla, plus alerte concernant les comportements traitants de l’amour, me dit : « Il y a hippopotame sous gravillon » avec un sourire jusqu’aux oreilles. Moi, essayant de définir si ça me poserait un problème ou non, je finis par le croire lorsqu’ils demeurèrent injoignables pendant près de trois jours. Ça sentait le tête-à-tête sexuel à plein nez. Après avoir offert à Manuel une étreinte amicale, je profitai que les filles, heureuses de se retrouver, s’éloignaient un peu pour le sonder, prêchant le faux pour vérifier le vrai. « C’était une mauvaise idée, pas à cause du mariage ou de la tradition, mais parce que je me demande comment tu vas réussir à tenir en la voyant si peu maintenant que vous êtes rentrés. » lui chuchotais-je sur le ton de la confidence. « Ne te formalise pas. Tout roule. Je me dis juste qu’on pourrait mener notre petite association pour ne pas que leur amitié devienne étouffante pour rendre nos relations respectives un peu plus faciles à vivre. Je t’explique. En trois mots : Javier. Boxer. Salon. Tu situes ? Elle veut qu’elle rentre. Elle crèche chez mes parents et moi, dans son lit. Je suppose que j’ai pas besoin de t’expliquer à quel point je suis tendu comme un string et au bord de l’implosion. » Les ambulances, c’était drôle, une fois ou deux, mais sur le long terme, je ne perdrais rapidement tout sens commun.





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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptySam 23 Jan - 22:10





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« Putain ! » exhala-t-il avec un brin de désespoir. « Je fais attention pourtant. Là, c’est parce que c’est toi et que tu sais très bien que je respecte ta sœur. » Crut-il bon s’ajouter, comme pour se dédouaner de la moindre responsabilité. Quand il se trouvait chez ses parents, il faisait attention à ne jamais poser les yeux sur elle trop souvent quand il ne s’adressait pas directement à elle, de peur qu’on n’ait pas l’impression qu’il la couvait du regard mais qu’il était en train d’imaginer tout ce qu’il pourrait lui faire dès qu’il aurait l’autorisation de lui retirer ses vêtements un à un. Il avait déjà remarqué que le fait qu’il passe le bras autour des épaules de sa dulcinée hérissait le poil de son frère, mais il n’avait qu’à lui prendre la main pour qu’il tique, alors il se faisait toujours un malin plaisir de jouer à ce petit jeu-là. Posant sa main dans le bas de son dos dès qu’il en avait l’occasion, lui murmurer des choses à l’oreille et rire avec elle, comme s’ils partageaient des secrets inavouables bien qu’il se contentait de lui glisser une remarque pleine d’humour. Ettore ne parut jamais s’offusquer de cette complicité, tout ce qu’il voyait c’était ce futur gendre qui tirait la chaise de sa fille pour qu’elle puisse s’asseoir, qu’il lui prenait son manteau quand ils arrivaient quelque part et qui lui ouvrait et lui tenait les portes. C’était déjà ça de gagné. « Quand bien même, je t’avoue que j’ai du mal à comprendre en quoi ça le regarde. C’est moi qui vais l’épouser et je n’ai pas l’impression d’enfreindre la moindre règle ! Il me manque de respect depuis que ton père a accepté que je demande la main de ta sœur, y a un moment où l’abcès devra être percé, Luciano, j’espère simplement qu’il choisira correctement son moment. » Parce que s’il osait faire esclandre le jour du mariage et gâcher leur plaisir, il ne le louperait pas. Jusqu’à présent, la seule raison pour laquelle il se montrait si mesuré, c’était parce qu’ils n’étaient pas mariés et qu’il ne voulait pas insulter son beau-père mais Achille allait déjà trop loin. Beaucoup trop loin. Luciano lui offrit un angle d’attaque magnifique et rendit le sourire de son acolyte en un temps record. Il faudrait donc fouiller de ce côté-là pour avoir de quoi lui faire fermer sa gueule quand il oserait se permettre de faire des commentaires sur la vie qu’il menait avec la sicilienne. Ça ne le concernait plus depuis qu’ils étaient fiancés. Ça explique des tas de choses ! Même si j’ai du mal à comprendre la démarche, si tu te maries, c’est justement pour arrêter d’aller chercher à droite et à gauche quelqu’un avec qui tu peux tout faire sexuellement parlant ! Il n’a pas le sens pratique, ton frangin ou alors sa femme est vraiment chiante et la frustration n’arrange rien. On aurait dû leur offrir des séances chez le sexologue pour Noël ! » Conclut-il avec un large sourire, fier de sa petite vanne.

Le salvadorien fut sur le point de jurer que jamais il ne mettrait Cinzia à quatre pattes avant de tourner sa langue dans sa bouche et de la boucler. A quoi bon promettre qu’il ne ferait pas ce qui figurait pourtant sur son programme bien chargé de toutes les choses à tester avec elle. Bien sûr, il ne l’obligerait jamais à rien mais si elle était curieuse à ce sujet, il n’hésiterait pas à couvrir l’éventail des possibilités en sa compagnie. Il ne mentait pas quand il affirmait à Luciano qu’il s’était mis à la recherche d’une femme – certes, forcé par le destin mais tout de même – dans le but d’arrêter de papillonner à droite et à gauche. Il trouvait ça tellement plus drôle de vivre des nouveautés à deux. Il avait déjà fait le tour de ce qui s’offrait à nous quand on était seul. La lassitude avait fini par s’installer et une évidence s’imposa : il ne pourrait pas continuer ainsi pendant des années. Il avait besoin de quelqu’un pour combler tous ses besoins et si les salopes d’un soir parvenaient à éteindre momentanément sa soif de sang, aucune n’avait été capable de le faire avec des mots, comme Cinzia. « Va falloir qu’il commence à se faire à l’idée, pourtant ! On va demander à ton père si on peut avancer la date du mariage ! Je devrais lui garder un morceau de drap avec le sang de ta sœur, il pourrait le faire encadrer. » Il éclata de rire, heureux que sa fiancée ne puisse pas l’entendre, elle l’aurait sûrement houspillé ou bien lui aurait donné un coup dans l’épaule pour tourner en dérision cette histoire de virginité. Pourtant, c’était le premier à la prendre au sérieux mais il se sentait, lui aussi, étouffé par toute cette pression débile. « Moi non plus ! SI tu ne peux même pas baiser ta femme comme tu veux, tu peux m’expliquer pourquoi on les supporte le reste du temps, hein ? » lâcha-t-il avec un sourire en coin, se faisant la réflexion que la liste des raisons était longue comme le bras mais sa fierté ne l’autoriserait jamais à l’énoncer à voix haute. « Des trucs dégueulasses… Pas vraiment, elle me laisse une minuscule marge de manœuvre, enfin me laissait quand on pouvait être seuls. Là, si je peux l’embrasser une fois par jour, j’ai de la chance. Tu penses bien que ça rend mon imagination très fertile, voire même trop ! » Si Luciano parvenait à les débarrasser d’Antonella, il lui faudrait remettre les choses en perspective et trouver tout un tas de bonnes raisons de ne surtout pas lui sauter dessus ou ce serait inévitable. Il aurait tout le temps d’y penser quand il aurait la foi de se concentrer sur la question, pour l’heure, heureux de retrouver son comparse, il se fichait bien de tout ce qui s’apparentait de près ou de loin à de la raison. Il ne put s’empêcher de ricaner à l’écoute des considérations du sicilien. Il ne se moquait pas, il trouvait ça touchant qu’il s’inquiète d’elle comme ça, il revenait de loin. « Ahhh, ‘mano, si tu savais comme ça me fait drôle de t’entendre parler comme ça, j’te jure ! Ecoute, c’est une fille du barrio, la dureté fait partie de sa vie. Tu veux savoir ce je crois ? Que ta sœur et elles sont amies parce qu’elles se ressemblent beaucoup ! Ta sœur est une dure à cuire, crois-moi et c’est le cas de Lyla, elles ont seulement deux façons différentes d’affronter les choses. Elles ont toutes les deux des tas de frères qui font partie d’organisations. Ça les a obligés à faire face à des trucs inimaginables, à aller mentir chez les flics, à subir des descentes, à se retrouver embarquées en pyjama à pas d’heures… J’invente mais tu as compris l’idée. Tu la sous-estimes si tu penses qu’elle est trop sensible ! Et qu’est-ce que tu ferais d’une bienheureuse comme Gloria, hein ? Ces femmes-là, elles sont bien à laisser chez toi, elles te font à manger, élèvent tes gosses et te font des trucs de malade au plumard mais à côté de ça, il n’est pas question de les mêler à quoi que ce soit parce que tu n’es pas sûr de ce qui pourrait sortir de leur bouche. Alors tu portes tout, tout seul et tu te vois obligé de redéfinir la notion de mariage. Une femme intelligente, comme ta sœur ou Lyla, tu peux parler avec elles, tu peux te confier et te décharger de ton fardeau sans crainte. Elle devient ta partenaire privilégiée, elle peut gérer une partie de tes affaires et faire ça bien. Tu ouvres de nouvelles perspectives et tu as tout le reste en plus. Je ne vois pas ça comme un défaut mais plutôt comme une chance. » expliqua-t-il calmement et en parlant lentement, regardant Luciano dans les yeux, partageant avec lui sa vision du couple et surtout du mariage.


Cinzia jouerait un grand rôle dans la MS dès qu’elle porterait son nom, il la préparait doucement à assumer ce genre de responsabilités. « Et pour moi, une gonzesse avec qui tu vas couper la main d’un type, ex ou pas, c’est pas ce que j’appellerais une sensible ou une fragile ! » Il savait pour Ruben et ça l’avait d’ailleurs pas mal fait marrer avec Muñez, il avait tenté de faire passer ça pour une vengeance légitime auprès de ses hommes et tous avaient fini par se laisser convaincre, les autres avaient mystérieusement disparus. « Ta sœur a des yeux et des oreilles partout, elle le saura, si tu crois que je vais niquer toutes mes chances d’obtenir plus qu’un baiser le temps qu’on sera ici, tu rêves ! Des putains, j’en ai déjà eu un paquet, ma femme j’en aurais qu’une ! Ne me regarde pas comme ça, je suis romantique, parfois ! Ne commence pas ou on va reparler de combien tu as pris le temps de penser que Lyla était fragile et sensible ! » le taquina-t-il en lui donnant un coup dans l’épaule pour le faire chier, comme à son habitude. Il sortit une carte de son portefeuille et la lui tendit. « Si tu veux t’amuser, c’est là-bas qu’il faut aller mais y aller que pour une pipe, c’est du gâchis ! Tu crois que tu ne peux pas attendre demain, j’en connais une qui sera ravie de te faire ça pour rien et qui attend que tu la rappelles depuis un moment, avec un peu de chance elle pourrait même se laisser tenter par un nouveau truc ! Ça va, j’essayais, c’est tout ! Sois discret et ne laisse pas traîner cette carte, moi aussi j’aimerais bien baiser avant de finir avec les couilles bleues ! » Il ne précisa pas avec qui et dans sa tête, il ne pensait pas qu’il serait contraint de passer, lui aussi, entre les mains des filles de Catalina. Avec une naïveté qui ne lui ressemblait pas, il pensa qu’il pourrait profiter d’un élan de désir de Cinzia et dire adieu à sa frustration… Pauvre fou !

***

Mani avait eu le droit à tout un cours sur ce qu’on savait des siciliens et des familles qui dirigeaient New York, ça avait été nécessaire pour savoir qui il serait bon d’approcher et pour quelles raisons. Rafael ne voulant pas avoir à négocier avec un sous-fifre s’était dit que viser le plus haut dignitaire sicilien serait l’assurance que les accords passés seraient gravés dans le marbre. Il avait fait apprendre sa leçon à son fils et cette femme gérant les affaires de son père ne lui avait pas échappée. Elles étaient rares, dans le milieu, pour des tas de raisons mais surtout le machisme de base qui animait ce genre d’organisations. On pensait qu’une femme ne pouvait pas faire le travail d’un homme et pourtant, il y avait des choses pour lesquelles elles étaient bien plus douées. On ne faisait pas plus compliqué que la négociation avec une femme, on arrivait toujours par oublier les affaires au profit de son décolleté, de ses beaux yeux ou de sa bouche de suceuse. C’était malin de se servir d’elles, elles étaient les armes douces dont toutes les organisations avaient besoin et elles étaient malignes. Carla n’avait pas obtenu cette place par hasard, bien au contraire. Carolia était une femme fascinante, autant par sa beauté que par la chape de mystère qu’elle faisait planer autour d’elle. Si on en croyait ce qui se disait, Eddy était un homme chanceux. « Oui, je vois de qui il s’agit. » répondit-il de façon laconique, l’heure était à l’écoute et pas au baratin. Il hocha la tête de façon régulière, analysant ce qui sortait de la bouche de son ami, se disant que les putes étaient un business comme un autre, lucratif, de surcroît et loin d’être déplaisant, il fallait l’admettre. « Comment refuser un cadeau pareil, hein ? » lança-t-il avec un sourire jusqu’aux oreilles. « Tu peux compter sur moi, on parlera détails quand le moment s’y prêtera, c’est plus facile de vive voix de toute façon. » Ils ne purent pas vraiment approfondir, des préoccupations beaucoup plus frivoles prirent le pas sur les affaires et Cinzia gâcha tout d’un commentaire malheureux. Lucky l’avait entendu et avait remué ciel et terre pour trouver une autre bague mais s’était contenté de la montrer à Mani qui avait approuvé, il suivit cette histoire avec Javier Canjura, loin d’être étonné par son comportement. C’était un fin négociateur qui avait la dent dure, on ne faisait pas plus compliqué que d’obtenir quelque chose de lui sans en payer le prix, alors la main d’une de ses filles. Il espérait cependant que pour son propre bien, celui de son couple et de son meilleur ami, le père Canjura retrouverait la raison et accepterait une proposition qui ne se représenterait pas de sitôt, du moins pas d’un si bon parti. Les voir se sauter au cou de la sorte abîma un peu de cette bonne humeur que Los Angeles lui permit d’avoir au quotidien, c’était reparti pour un tour. Il passa son bras autour des épaules de son frère d’une autre mère et tenta de trouver du réconfort là où il le pouvait. « Il n’y a pas de mauvaises idées quand on pense à toutes les solutions ! J’ai déjà pensé à toutes les possibilités, son travail me semble le mieux, sinon, on trouvera bien une âme charitable pour nous couvrir quand on ira ailleurs. » Son sourire s’épanouit sur son visage, le premier depuis qu’il avait posé les yeux sur Lyla. « Ne t’en fais pas, je vais te faire un double des clés de mon appartement, tu y seras comme chez toi. Emmène-la quand tu veux, envoie-moi juste un message que je ne débarque pas au milieu d’un truc. Je vais nous préparer une soirée aux petits oignons, tu pourras te détendre gentiment dans mon bureau si ça te dit, et me permettre de profiter ma fiancée encore un petit moment, avant que je ne la ramène chez tes parents. Et alors, Javier vous a donné sa bénédiction ? »

***

L’air mauvais, installé sur sa banquette dans le carré VIP, il regardait sa future femme se déchaîner sur la piste avec la mexicaine. Lui, personne ne l’avait convié, à aucun moment elle n’envisagea qu’il puisse vouloir partager encore quelques moments rien qu’avec elle et elle entraîna la brunette sur la piste, sans se soucier de lui. Il était vexé comme un pou. Il se serait bien invité entre elle mais il savait déjà que ça se terminerait en dispute avec Cinzia et il préférait éviter de conclure toute cette période bénie par une note négative. « Tu peux me rappeler pourquoi on est là comme deux cons pendant que nos femmes s’amusent, dans des robes qui ne laissent aucune place à l’imagination, et distraient tous les types de la boîte ? Non parce qu’on avait dit qu’on s’associerait pour les séparer, tout ce que je vois c’est qu’elles ont encore eu le dernier mot ! Pourquoi tu ne danses pas ? Tu ne sais pas danser ? Sérieusement Lucky, va falloir faire quelque chose parce que bientôt, c’est toi que je vais devoir ramener chez vos parents ! Tu ne vois pas ce qu’elles sont en train de faire ? Si on ne redresse pas la barre rapidos, ni toi, ni moi, n’allons baiser ce soir et ça, c’est inenvisageable, ‘mano ! »

***

« Bon, y a encore rien, faut imaginer hein ! » Ça faisait seulement quinze pauvres jours qu’ils avaient assassiné Eddy et pourtant, il avait tenu à reprendre les affaires, à se changer les idées parce qu’il peinait à dormir en sachant que le fils de pute qui avait tenté de tuer sa femme courait toujours. Il avait eu le temps de mettre sur pieds le projet qu’il mûrissait pour le compte de Luciano et le sien. « Ils viennent juste de finir les locaux. Le matos de vidéo, ici, c’est pour les films, ils vont commencer à caster les actrices et les acteurs en fin de semaine, et je me disais que ça te dirait sûrement de participer, non ? Comme t’es mon associé number one. J’aurais dû commencer par là, pas vrai ? Je suis tellement excité par l’idée que j’en oublie l’essentiel. Ça te dirait de te lancer avec moi dans la production de films pornos, on aura aussi une partie livecam et tout un tas de trucs délirants. Putain, si tu refuses, je te jure que je ne sais plus qui j‘ai en face de moi ! Je travaillais sur l’idée depuis un moment, j’attendais de la concrétiser un minimum pour te la proposer avec un minimum de gueule déjà. »






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Luciano Gambino
Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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Je ne me sentais pas coupable un instant de révéler les sales petits secrets de mon frère. Je le levais le voile par amitié et, je devais bien l’admettre, par vengeance également. Certes, mon papa nous voue à tous la même affection, mais la position d’Achille ans la fraternité conférait plus de crédits à son avis. Ça ne m’offusquerait pas s’il était irréprochable, mais il mentait à mon père comme beaucoup d’entre nous, pour des raisons bien plus graves cependant. Moi, je couvrais ma sœur de temps à autre et une époque révolue. Pour le reste, je répondais aux ordres sans discuter et au mépris de mon propre bonheur. La vie est si drôlement faite. Des couples s’aimant profondément n’avaient pas le loisir de vivre pleinement leur passion tandis que d’autres, liés par le mariage, n’en faisaient plus aucun cas et accrochaient tous les jours le contrat. À chaque fois que j’y songeais et que ça s’ajoutait mes obligations, celles qui m’empêchaient de filer le parfait amour avec Lyla et donc à remettre perpétuellement en cause mes sentiments, j’étais pris d’une folle envie de jeter l’opprobre sur mon aîné, qu’il redescende de ses échasses. Toutes ces vérités ne serviraient pas seulement à Mani. J’avais l’intime conviction – un peu instinctive – qu’il en tirerait profit autant pour lui que pour moi. Loin de moi l’idée de le manipuler, mais Achille n’avait jamais eu à se battre pour arriver où j’étais. Sa place dans la fratrie lui conféra nombre d’avantages par naissance et qu’en faisaient-ils ? Il était tant que quelqu’un le recadre une bonne fois pour toutes, qu’il se souvienne que s’il est craint, la roue tourne quand on se repose indéfiniment sur ses lauriers. Il faisait bien son boulot de parrain, mais il n’en demeurait pas moins un mari exécrable et un frère intrusif. S’il fallait que tout cela cesse, je préférais que ça provienne de Mani. J’aurais au moins l’impression de participer à cette victoire. En attendant, je ne dessinais pas de plan sur la comète. Je laissais les choses arriver et le destin dirigé pour moi. Que faire d’autre ? Ma vie partait à vau-l’eau. Je ne la contrôlais plus, si tant est que j’en aie réellement eu l’opportunité, une seule fois, depuis ma décision de rejoindre les rangs de mon père. J’en doutais à mesure que le temps me filait entre les doigts. Pendant que je subis comme un pion, même ma sœur était parvenue à s’offrir l’avantage du choix en acceptant la demande de mariage en Mani. Une chance que je l’avais d’ailleurs. Son humour apaisait mes humeurs maussades. Il désamorçait avec un soupçon étonnant de romantisme mes états d’âme. Il égayait également ma nuit en me glissant une carte de visite dans la main. Je le remerciai d’un coup de coude sans relever le sous-entendu. Je me contentai de lui préciser simplement, en guise de conclusion, à quel point moi aussi je trouvais bizarre qu’il profère tant de paroles sages dans un si court discours.  

Si ma persévérance avait un prix, je dénombrais les billets qui tombait un à un sur le compte en banque de patience. Certes, obtenir la totalité du gain en réclamait encore. C’était long et fastidieux. Mais, me rabibocher avec MA Mexicaine m’aidait à garder la tête hors de l'eau. Elle foisonnait de projets pour nous deux et pour mes affaires. Je confiais les uns à Mani et les suivants à Andy. Ils étaient toujours là quand j’avais besoin d’eux. Mes idées les plus folles n’étaient jamais déniées et les siennes non plus, même les plus personnelles, même celles qui ne me regardaient pas, même celles que j’envisageais comme mauvaise avec ou sans la casquette de frère. « Putain, je le savais. Je m’en doutais. » m’exclamais-je le plus silencieusement possible, bien qu’en réalité, les filles étaient déjà absorbées l’une par l’autre. « Je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augure, mais faites attention. Achille n’est pas calmé du tout. Et tu crois pas si bien dire, tu vas bel et bien la ramener chez mes parents. Lyla va devoir rentrer chez elle maintenant que vous êtes rentrés et mon père ne la laisserait jamais dans l’appartement toute seule. » l’avertis-je en récupérant une clé sur mon trousseau. « Un donné pour un rendu, Fra. Je n’y ai plus mis les pieds depuis un moment, ça doit être crade, mais qui sait ? Ça pourrait vous dépanner si vous arrivez à trouver un moyen de tromper la vigilance de sa garde, mais je te fais confiance pour ça. » Je lui souris, heureux que nous puissions passer une soirée tous les quatre, mais il ne dura pas vraiment. « Pas de bénédiction. Je crois qu’elle ne tombera jamais. En même temps, je comprends. Il m’a surpris à moitié à poil dans le salon de sa fille. C’est un affront ultime. Je cherche encore comment le laver… et je ne désespère pas. » conclus-je en emboîtant le pas aux filles qui avançait déjà vers la sortie. Nous n’existions plus. Si je ne lui avais pas rappelé la politesse, Cinzia en aurait oublié de me saluer. Quant à moi, je me demandais si je m’en réjouissais ou non. J’avais beau me convaincre que leur amitié était saine et qu’elle n’ombrageait pas nos couples, mais du restaurant jusqu’au Gato Negro, l’irritation gagna du terrain sur mes bonnes résolutions. Mon pied battait la musique bien à côté du rythme. Je n’entendais rien d’autre que la voix de ma jalousie et de ma paranoïa. Chaque homme autour d’elles devenait une victime potentielle.

« Non mais, le pire, c’est que je n’ai même pas compris comment ça s’est passé. » m’étonnais-je sans les quitter des yeux. « Sérieusement, il y a un truc bizarre chez elles. Je ne sais pas. Moi, si j’étais une gonzesse, fiancée en plus, je passerais ma vie à tourner autour de mon mec, pas autour de mes potes. Qu’est-ce qu’elles peuvent bien s’apporter qu’on ne leur apporte pas ? Bientôt, elles vous nous pondre qu'elles veulent se marier ensemble, fêtes communes, tout ça...» Je cherchais. Je ne voyais décidément rien ou rien d’avouable et que je m’autorisais à imaginer. « Et d’un autre côté, tu vois, je me dis qu’elles ne font rien de mal… Et que je préfère ça à ce putain de boulot à la con auquel elle s’accroche. Ça non plus je comprends pas, et je ne vais pas te mentir, c’est ça mon urgence. Je vais finir par mettre le feu à cette putain de caserne. Elle se met en danger et elle y va les yeux fermés. Je suppose que c’est pas à toi que je dois rappeler l’épisode des illuminations… » J’en soupirai, gardant pour moi que, dans le fond, ça n’avait rien de surprenant : ma sœur n’était pas loin et elle était aussi douée que sa meilleure amie pour s’attirer des ennuis. « Je cherche toujours une solution pour la raisonner, je ne désespère pas.. mais, je t’envie, tu sais. Le métier de journaliste, ça va, c’est tranquille... en général. » Sauf qu’il ne semblait pas vraiment l’entendre sur le même ton. « Allez, viens. » finis-je par proposer avec une pointe d'agacement. « On va aller les récupérer avant que ça ne finisse pas par un coup de plateau et par un coup de boule. Et, pour info, Mani. » Je quittait mon siège d’un coup d’un seul.« Je sais danser, mais dans l’intimité seulement. Et si tu as l’intention de faire pareil, ne traîne pas, qu’elle ait le temps de gommer ses expressions d’après baise avant de rentrer…» Un sourire goguenard plus tard, on se dirigeait vers nos dulcinées. J’effleurai à peine Lyla qu’elle m’aurait suivi au bout du monde et j’adressai un regard à Mani qui en disait long. J’étais fier de moi et je le lui signifiai d’un pouce levé avant de m’éclipser.


***

Quinze jours que mon frère est mort dans des circonstances effroyables. Quinze nuits à ressasser ma rage, à traquer le fumier responsable de son explosion et à nourrir mon besoin de vengeance de mes insomnies. J’en arrivais à espérer qu’un autre que moi mette la main sur l’Irlandais tant je me sentais incapable de le ramener vivant à mon père. Le moindre de mes faits et gestes puait la colère à plein nez et le plus triste, finalement, c’était l’impact de cette dernière sur ma relation avec Lyla. Elle s’inquiétait pour moi. Je le savais parfaitement. Je m’obstinais cependant à lui cacher ma peine et à l'écarter de mes émotions. Nous passions beaucoup de temps ensemble – du moins, lorsque j’en avais l’occasion – mais nous ne parlions plus. J’étais éteint, comme les miens. Je fuyais le domaine à la première occasion pour me réfugier dans la famille de ma fiancée ou chez Mani en fonction des buts qui m’animent au commencement d’une nouvelle journée sans Eddy. La seule qui semblait tenir le coup, c’était ma petite sœur et je soupçonnais son futur mari de la maintenir à flot au détriment de ses propres forces. Il n’était pas en meilleure forme que moi. Son quotidien était aussi effréné que le mien, mais il savait prendre du recul. La mort d’Eddy l’affectait moins que nous, bien moins que la tentative d’assassinat sur la Cinzia. Alors, moins hébété, il mit à profit son temps comme j’aurais aimé le faire à mon tour. Moi, je n’engageais que des batailles sans enjeu pour me donner l’impression que je n'avais pas crever avec lui. Était-ce nécessaire cependant ? Je serais incapable de vivre à nouveau pleinement tant que Coonan ne serait pas six pieds sous terre. Du moins, m’en étais-je persuadé jusqu’à ce que je franchisse les portes de ce qui devrait nous servir de studio porno. Quel doux mot à mes oreilles.

« Oh, mais j’imagine…. J’imagine plutôt bien. » ricanais-je ébahi comme un gosse. Première émotion positive depuis une éternité et ça faisait sacrément du bien. « Si ça me dit de participer ? Tu plaisantes ? Je ne  comprends même pas pourquoi on commence pas tout de suite. » J’ôtai mes lunettes de soleil plus utiles à cacher mes cernes qu’à me protéger de la lumière du jour. La météo était aussi grise que mes humeurs. « Dis-moi quand et à quelle heure. Je me tiendrai disponible. Mais, tu as l’intention de subsidier ta première production comment ? Parce que tu sais que je devrais pouvoir trouver des investisseurs assez facilement. Les contacts dans le milieu artistique ne manquent pas vraiment à CN. Il faut au moins ça pour ne pas attirer l’attention sur nous. » On ne pouvait pas s’en servir pour blanchir un quelconque denier pour l’instant ou investir nos propres fonds. C’était le meilleur moyen d’attirer l’attention sur nous. « Oui ! J’aime cette idée. » ajoutais-je finalement en me laissant tomber dans un des fauteuils. « Tu sais à qui tu as envie de confier la direction des lieux ? Et pour diriger le casting ? Tu as pensé à quelqu’un en particulier ? » Ni lui ni moi n’avions le temps pour nous y consacrer pleinement. Il faudrait déléguer et je ne voyais personne d’aussi bien placé qu’une femme pour tenir les filles de mains de maître. « Ou même gérer les filles ? Parce que j’ai déjà ma petite idée. Je vois quelqu’un qui n’hésiterait pas et qui aurait bien besoin de nouveaux défis pour s’aider un peu. » Carolia. Le sous-entendu était plutôt clair. Le seul hic, c’est qu’on devra dégoter quelqu'un pour la remplacer dans l’un de ses bars à champagne et une autre pour prendre la tête du nouveau que nous envisagions d'ouvrir à l’heure où crèverait enfin Coonan.








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Manuel Herrera
Manuel Herrera
ADMIN A LA MACHETTE MAIS EN DETENTE

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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptySam 6 Fév - 13:42





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Il fallait bien admettre que lorsqu’ils se trouvaient tous les deux, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre en matière de jalousie. Ils étaient faits du même bois et ne pas être le centre d’attention de la personne qu’ils avaient choisi, ça les rendait malades. Il était capable de faire preuve de sagesse pour certaines choses, mais ça ne concernait pas Cinzia. C’était bien la première fois qu’il s’éprenait d’une femme de la sorte et pour tout autre chose que l’attirance physique, alors avoir conscience qu’il n’était pas son unique raison de respirer, ça le remplissait d’une frustration et d’une déception presque insurmontables. Il avait beau se répéter que c’était ridicule, qu’elle avait tout un tas d’autres raisons valables de se lever avant de le rencontrer, maintenant qu’il était entré dans sa vie, il se devait d’être son rayon de soleil, si ce n’était sa seule et unique priorité. Son individualité et tout ce qui s’y apparentait devaient s’effacer au profit de lui, parce que c’était ça, l’amour et parce qu’il avait l’impression de passer son temps à le faire. Elle était devenue sa priorité, par la force des choses, parfois même avant l’organisation, du moins jusqu’à ce qu’il parvienne à se défaire de son obsession doublée d’une terrible frustration. Si ça ne méritait pas un dévouement total ça ! Visiblement pas selon les critères de la petite Gambino qui préférait accorder tous les égards à la Mexicaine. Elle était rentrée depuis à peine quelques heures qu’elle avait déjà oublié son fiancé et tous les bons moments passés à deux, elle préférait en passer de nouveaux avec une amie qu’elle voyait tous les jours, en temps normal, et à qui elle ne devait plus rien avoir à dire. « C’est un truc de bonnes femmes ça, de croire que seules les femmes peuvent les comprendre. C’est ça qui est en train de se passer, elles se racontent sûrement tout ce qui leur est arrivé et disent du mal de nous. Mais si y a une chose que je sais, c’est que pour ce qui est du cul et de la tendresse, elles ont besoin de nous ! Je crois qu’aucune femme n’est faite pour être avec une autre, elles le croient mais c’est un mensonge. On leur est nécessaire, je me demande même si elles n’en font pas exprès pour attirer notre attention et nous rendre jaloux et ça me fait mal au cul de l’admettre mais ça marche bien ! » Tant qu’elles n’annonçaient pas qu’elles voulaient se marier ensemble, il n’y aurait pas de bain de sang, même si ça risquait forcément de se terminer par une dispute si Luciano ne se bougeait pas pour aller récupérer sa petite-amie.

« Non. » cracha-t-il, la mâchoire tellement contractée qu’il commençait à se faire mal, il se souvenait parfaitement de cet épisode et de ce que ça avait engendré. « Si tu veux qu’elle arrête de bosser, ne le lui dis pas ou elle va faire tout le contraire de ce que toi, tu veux. Tu sais très bien comment elles sont ! Tu veux qu’elle arrête de travailler ? Epouse la et fais lui des gosses, coup sur coup, au point où elle va oublier qu’elle a voulu travailler un jour. Pour l’heure, tu peux déjà la retenir au lit quand elle doit aller bosser, enfin non, si elle retourne chez ses parents, ça semble compliqué. Les gosses restent la meilleure option mais tu risques de plus pouvoir baiser souvent, elle sera trop crevée pour ça. Mais au moins elle ne s’occupera que de toi et des gamins, faut voir le positif de la chose. Parce que si tu lui dis que tu veux qu’elle arrête, alors qu’elle, comme ta sœur, se prend pour une femme moderne, tu vas avoir le droit à une prise de tête monumentale. Et ça reviendra au même, tu ne baiseras plus ! Conclusion : ces putains de féministes de merde sont toutes bonnes à crever ! » Il était visiblement d’une humeur massacrante, il aurait aimé passer sa soirée autrement et de façon beaucoup plus drôle et détendue. Loupé ! « Tranquille ? TRANQUILLE ? Ouais, c’est pas comme si elle s’était fait kidnapper en allant chercher un scoop pour un article ! Entre ça et son fils de pute de boss qui la reluque comme s’il attendait de pouvoir la coincer dans un coin pour voir ce que cache sa robe… Crois-moi bien qu’elle ne va plus bosser longtemps. Dès qu’elle portera mon nom, il ne sera plus question qu’elle foute les pieds là-bas et son patron m’a offert le point de pression idéal. Si elle continue à aller bosser là-bas, j’insiste sur le fait que ça signifie que le fait qu’il la mate comme un porc lui plaît et comme elle ne veut pas que je le pense, elle travaille de chez elle et n’y va qu’en de rares occasions et jamais seule. » Heureusement, Luciano coupa court en proposant de les rejoindre. ENFIN ! Il n’y croyait plus. Il le libéra de Lyla en un temps record et s’éclipsa avec elle pour prendre la route du bureau alors qu’il se collait à Cinzia pour quelques danses endiablées qui se terminèrent d’une manière beaucoup plus drôle sur son bureau, déjà débarrassé de façon expéditive par les précédents occupants. La ramener chez elle fut un crève-cœur. Il ne parla pas beaucoup, la serrant une dernière fois dans ses bras devant son appartement, ayant monté ses valises et vérifié qu’elle ne manquerait de rien. Les semaines à venir allaient être compliquées.

***

Tout le monde avait besoin d’une échappatoire et le porno semblait être assez léger et guilleret pour remettre Lucky et Mani d’aplomb. Ça aurait pu être jugé comme étant de mauvais goût mais il avait la certitude que son frangin d’adoption saisirait le sens de la démarche. « T’en fais pas, si tu y tiens, on pourra même en faire auditionner certaines. » lui promit-il avec un large sourire qui en disait long. Sucer, ce n’était pas tromper, pas vrai ? Il ne comptait pas creuser la question avec Cinzia, se disant que ce qu’elle ignorait ne pouvait pas la blesser. Les circonstances étaient telles, de toute façon, qu’il préférait ne pas la solliciter à ce niveau, préférant passer ses nerfs sur des salopes pour qui il n’avait pas le moindre respect et à qui il faisait subir les pires de ses fantaisies. « On a quelques investisseurs de notre côté mais comme c’est un projet commun, si tu connais des gens susceptibles d’être intéressés, alors propose leur, ça nous permettra de toucher plus de monde et de bénéficier de plus de contacts. » S’installer dans un fauteuil n’avait pas été l’idée du siècle, il sentait toute la fatigue lui tomber sur le coin de la gueule et le rappeler à l’ordre, il était temps qu’il prenne la peine de dormir plus de quelques heures par nuit avant que ça ne joue sur son humeur et qu’il ne devienne dangereux. « J’ai un de mes gars qui est dans le circuit depuis un moment, la production surtout. Mais il ne pourra pas tout gérer seul, il faut quelqu’un pour les filles ou elles vont se crêper le chignon.  Alors si tu penses que Carolia pourrait être tentée, on peut toujours lui proposer le projet, amener Gaspard avec nous et il lui dressera le tableau. Le problème, ‘mano, c’est qui va reprendre les affaires de Carolia ? Tu as quelqu’un de confiance à mettre dessus ? » La mine dubitative de son acolyte en disait long. Il se tut un moment, réfléchissant, prenant le problème dans tous les sens, pesant le pour et le contre. « Je sais qu’on n’est pas encore mariés, toi comme moi, mais Cinzia et Lyla pourraient gérer les deux agences. On veut tous les deux qu’elles dégagent de leur job respectif mais elles ne le feront pas si on leur donne l’impression de les priver de leur liberté, si on leur propose autre chose, elles se diront qu’on voulait simplement bosser en famille. Bien sûr, elles seront tout le temps ensemble mais ça vaut mieux que risquer sa vie en sauvant des enfoirés ou en courant après un scoop. Je vais devoir me faire à l’idée qu’elle se trimballe en tailleur sexy ou en robe et en talons sans que je sois dans les parages mais après tout, je vais bien gérer un studio porno dans son dos. » Son large sourire en disait long sur qui étaient les véritables gagnants de ce deal. « Elles sont intelligentes, on va se faire un max de pognon si elles gèrent aussi bien que Carolia et si on voit que ça marche, rien ne nous empêche de les mêler à d’autres choses. Elles sont une vitrine parfaite. Je pense déjà à tous ces moments où je passerais et où on pourra s’isoler. Je te jure, ça me vend tellement de rêve comme projet. T’en penses quoi ? Je te sens hésitant, dis-toi qu’elle quitte la caserne pleine de types pour bosser qu’avec des femmes, le choix est vite fait, non ?!»







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Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyJeu 11 Fév - 18:47





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Je ne me figurais pas possible que Lyla puisse me tromper, qu’elle prenne un plaisir malin à aguicher les gars sur la piste ou qu’elle déverse des saloperies sur mon compte. J’étais ce qui se faisait de mieux, elle s’était montrée rude à détendre et j’étais délicieux avec elle. Nul doute qu’elle serait fidèle, mais on n’arrache pas à un possessif sa seule façon d’exprimer ses sentiments. La jalousie, c'était parlant, exception faite de mes déclarations physiques sous la couette. Celui-là, je le préférais à tous les autres, et de loin. Alors, évidemment, qu’il s’agisse du regard des hommes sur ses courbes en passant par l’attention exclusive qu’elle vouait à ma sœur, tout me dérangeait dans cette soirée. En rue, c’était la même chanson. Si elle croisait une amie, un collègue ou une connaissance, si elle avait le malheur de détourner les yeux de moi plus d’une seconde, j’en rageais. Était-ce excessif ? Sans doute. C’était néanmoins à hauteur de ce que je ressentais et qui se devait d’être réciproque. Mieux. Plus fort. Bien plus fort et plus intense. Je me moquais bien de ne pas être en mesure de lui offrir un tel dévouement, mais ce n’était pas vraiment mon rôle. Bientôt, elle serait ma famille. J’avais à pourvoir à ses besoins. Son travail était par ailleurs subsidiaire. Je cherchais encore comment lui intimer l’envie d’arrêter, mais je ne désespérais pas que mes tentatives finissent par payer. L’emmener au cabaret était tout sauf un hasard. Selon mes critères, elle s’était montrée plutôt réceptive. Aussi, souhaitais-je de tout cœur ne pas avoir en arriver à me coller des mômes sur le dos après notre union pour m’assurer qu’elle ne prendrait plus un malin plaisir à courir après le danger. « Le cul et la tendresse, c’est bien, mais quand on n’est pas obligé de prendre rendez-vous. Putain, le jour où je me suis pointé dans sa cuisine, j’aurais mieux fait de me casser la jambe dans l’escalier… ça aurait été moins compliqué. Enfin, je te remercie de me rappeler que je suis passé de tout à rien. » Presque rien, en réalité, mais la rupture fut trop brusque et trop drastique pour réveiller en moi la moindre objectivité. « Crois-moi, je saurai m’en souvenir.» lui glissais-je avec humour en me redressant pour une tape amicale sur l'épaule.

Je nous servis deux verres de Tequila, considérant qu’il me faudrait au moins ça pour éteindre un minimum la jalousie qui s’agitait dans sa cage. « Alors, c’est ça la méthode que tu as l’intention d’employer pour qu’elle lâche son boulot et la garder enfermée chez vous ? Si tu veux mon avis, c’est une fausse bonne idée. Des gosses… sérieux ! ça braille tout le temps, ça demande une attention constante, ça empêche de baiser justement parce que ça braille au moment crucial. Et ça, c’est quand il y en a un. Tu imagines ? Une armada ? Non ! Très peu pour moi et, si j’étais toi, je chercherais une autre technique pour coincer ma sœur. » Je jetai un œil dans sa direction et je la trouvai radieuse. Elle riait à gorge déployée, sans doute à cause d’une blague à la con de sa meilleure amie, une de celle dont elle avait le secret et au résultat garanti. « Quand elles deviennent mères, les femmes ne s’intéressent plus qu’à leurs gamins et tu sais qui en pâtit ? Le père. Il sert plus à que dalle, tu vois ? Tu l’as dit toi-même. Elles sont trop crevées. Plus de cul, plus de tendresse. Juste les biberons, les couches, les repas... » M’engager avec Lyla n’avait pas été facile, car une famille, c’était une faiblesse. Avoir mes propres enfants ne m’avait jamais traversé l’esprit sérieusement et m’entendre m’y dissuadait d’y penser. Était-ce ce genre de sujet dont il convenait de discuter avant de se marier ? Aurais-je dû le faire ? Peut-être en désirait-elle, mais n’avais-je pas le temps de voir venir finalement ? « Non ! Je crois que le mieux, c’est de leur donner de bonnes raisons de prendre seules la décision de démissionner. C’est ça que je veux. Et je trouverai. Si je dois organiser une putain de prise d'otages à la caserne, je n’hésiterai pas. » Et Manuel n’en doutait pas. «Ou alors, lui mettre en tête que son chef a envie de la baiser. Si ça marche pour toi et ma sœur, il n’y a pas de raisons pour que ça ne fonctionne pas pour moi. » conclus-je par un clin d’œil avant de récupérer ma dulcinée et de m’enfermer dans le bureau de mon associé et ami.


***

J’avais gagné pas mal de terrain sur Lyla par rapport à son job, mais ce n’était pas uniquement de mon fait. Je le devais à un dramatique concours de circonstances dont je ne tirais aucune satisfaction. À choisir, j’aurais préféré que ma douce plie inconsciemment le genou devant mes manigances pour démissionner d’elle-même plutôt que perdre mon frère pour l’assigner à domicile. Je culpabilisais à chaque fois que je me demandais de quelle manière elle occupait ses journées loin de la caserne parce que j’étais rassuré de la savoir en sécurité dans son cocon familial. Ce sentiment, il s’accentua après chacune de nos traques infructueuses et il s’aggrava à l’instant même où un camé enfonça une seringue usagée dans son épaule. Quel genre de fiancé étais-je si je ne parvenais pas à la protéger ? J’étais là, à deux pièces d’elle, et je fus incapable d’éviter le pire. Un pauvre type. Voilà ce que j’étais en train de devenir. J’échouais jour après jour. Je me tarissais de mes ambitions et de mon esprit d’initiative, moi qui n’en manquais pourtant jamais. Mon obsession pour la vengeance et mes craintes pour l’avenir paralysaient mon cerveau. Je ne marchais plus, j’avançais à reculons, jusqu’à ce que Mani réveille en moi une lueur d’espoir. Le porno, c’était brillant. C’était un projet d'envergure, mais parfaitement légal et qui m’aiderait à renouer avec le monde des affaires. Rien que d’en parler et je me sentais beaucoup mieux. Épuisé, certes, mais ma tête foisonnait d’une panoplie d’idées.  « Oh !! Je t’avoue que je ne dirais pas non. C’est le boulot après tout. Je ne laisserais personne prétendre que donner de sa personne à ce point un véritable plaisir et puis ce qu’elle ignore ne peut pas les blesser.» affirmais-je plus enjoué qu’à l’habitude de ces derniers jours.

Je listais déjà le nom des investisseurs potentiels prêt à injecter des billes dans notre première production. « Je vais nous organiser quelques rendez-vous. Je pense à un gars en particulier. Un ami… » Je dessinai des guillemets du majeur et de l’index. « …à mon père qui pourrait être intéressé. Un gars fiable par rapport aux critères de Cosa Nostra. Il vit sur LA. Si tu as des affaires à régler là-bas, on peut faire le déplacement… Je me suis beaucoup plu la dernière fois. » Les filles de la Catalina sont de véritable Geisha. « Mais, je peux aussi l’inviter pour quelques jours à New York. C’est un hédoniste. Une bonne bouffe et quelques gonzesses devraient suffire à le convaincre de ne pas trop se montrer trop gourmand sur le pourcentage. Je ne devrais pas avoir trop de mal à ce que notre second long-métrage soit primé. » Le premier, ça attirerait bien trop l’attention sur nous, mais bien équipée, rien ne nous empêchait d’en tourner deux en moins d’un an. Après tout, nul besoin d’un scénario en béton et de dialogues intelligents. « Oui ! Je pense qu’on ne devrait pas rencontrer trop de difficulté à faire de ce business quelque chose de rentable très rapidement. » Bien plus que le marché de la prostitution et plus légiféré. « Je pensais bien à Carolia, en effet. C’est une femme de poigne. Elle saura empêcher les pétasses de se taper dessus pour être au-devant de la fiche. Elle est capable de gérer n’importe quel conflit. Pour moi, c’est la personne idéale, mais je n’ai pas encore réfléchi à une solution pour la remplacer. Surtout que, maintenant que les Genovese se retirent de ce business-là, il n’y a pas de raisons que nous ne nous étendions pas. » repris-je songeur. S’il ne m’avait pas pris au dépourvu, je lui aurais moi-même amené une digne remplaçante. Peut-être même quelqu’un de recommandé par ma belle-sœur, ce qui sous-entendait que jamais elle ne nous ferait faux bon. Là, tout de suite, aucun nom ne me venait spontanément. Lui non plus visiblement, mais le temps d’une cigarette lui suffit pour me faire part d’une proposition : les filles.

Comme il parlait de coller des mômes dans les bras de la Cinzia sans traîner, je crus d’abord à une plaisanterie. Puis, à l’écoute de ses différents arguments auxquels j’accédais sans grande difficulté, je saisis qu’en plus d’être sérieux, ça tenait plus la route. Le problème, c’était qu’en ce qui concernait Lyla, le moment était plutôt mal choisi. Nous attendions toujours les résultats, je me montrais de moins en moins et son père était formel : nous n’avions pas à passer de temps seul à seule à moins de lui tenir des comptes détaillés de nos moindres faits et gestes. Cette règle, nous la détournions souvent, mais pour quelques heures seulement. Or, nous ne pouvions pas leur filer le bébé sans les accompagner un minimum, au début, histoire qu’elle se fasse la main. « Ok Mani. Commençons par la Maruzella. Admettons qu’elle accepte de nous prêter main forte et qu’elle démissionne, tu vas expliquer comment à Ettore que ses projets pour sa fille sont avortés ? Tu vas lui dire que ça te pose un problème et qu’étant donné que vous allez vous marier, c’est toi qui vas décider pour elle désormais ? » m’enquis-je sans souligner qu’il fallait convaincre la cadette de la famille. J’étais certain qu’il y travaillait depuis un moment et qu’il était en bonne voie. Elle était de plus en plus souvent chez mes parents. Elle raconta également qu’elle prétexta la maladie de notre mère pour ne plus se coltiner les gardes au cas où une catastrophe surviendrait au cours d’une nuit. « Ça risque d’être un peu léger si tu veux mon avis. Il a beau se douter que c’est en sursis à ton niveau, je ne serais pas surpris qu’il ait l’intention de te convaincre que son job serait un avantage autant pour nous que pour toi. Et, de toi à moi, on sait très bien qu’il n’a pas tout à fait tort. Si elle avait l’opportunité et l’envie de s’y remettre pleinement, je ne doute pas qu’elle pourrait se forger une réputation et gravir les échelons assez rapidement pour que les effets d’un article soient immédiats.»

Ceci étant dit, l’idée me bottait plutôt bien. Depuis que j’avais constaté que Lyla n’avait pas besoin de ma sœur pour s’attirer des emmerdes et que l’inverse était tout aussi avéré, je les préférais ensemble finalement. Quitte à se créer des ennuis, autant qu’on n’ait pas à courir les chemins pour les sortir de la misère. « Achevons par Lyla maintenant. Je crois qu’elle ne fera plus long feu à la caserne. Il s’est passé un truc récemment. Le genre de saloperies où tu aimerais bien te dire qu’elle n’a eu que ce qu’elle méritait, parce que tu l’avais prévenue d’arrêter de jouer les bonshommes et que ça lui en pendait au nez, mais dans le fond, tu sais que c’est de ta faute, parce que tu étais là et que tu as rien pu faire. » Je soupirai, dégoûté par ces pieds de nez du sort. « Je ne peux pas te dire comment on s’est retrouvé dans une putain de fête avec une bande de camés. Ce ne sont pas mes secrets. Mais, ce que je peux te dire par contre, c’est que quand on est ressorti de là, elle avait  une seringue usagée dans le bras. Je te passe les détails de la soirée, ce qu’il faut retenir, c’est qu’elle est peut-être malade et que si je ne l’abandonnerai pas, je ne suis pas convaincu qu’elle sera en mesure de gérer quoi que ce soit à part la maladie, quelle qu’elle soit. Quant aux tête-à-tête surprise, et sans en faire un critère, pour qu’ils aient lieu, il faudrait que j’arrive à poser les mains sur elle et ce n’est pas gagné… j’étais avec elle, Mani. Pas dans la même pièce, mais avec elle. Je lui avais dit de ne pas faire de zèle, mais elle n’en a fait qu’à sa tête. J’ai sous-estimé son entêtement. Elle est bornée. Il faut d’abord que je la gère une bonne fois pour toutes… ce qui pourrait bien mettre à mal nos fiançailles. » Ça non plus, ce n’était pas à moi de lui apprendre tout ce dont j’étais capable pour que la Mexicaine courbe l’échine devant ma volonté et tout ce qu’elle pourrait inventer pour me casser les couilles, soufflées par le vent de la rébellion.





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Manuel Herrera
Manuel Herrera
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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyMer 17 Fév - 22:59





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Il n’échapperait pas non plus à l’obligation de prendre rendez-vous pour des 5 à 7 torrides avec Cinzia maintenant qu’ils étaient rentrés de Los Angeles. Il comptait bien soutenir son partenaire d’affaires autant que possible, ils allaient se trouver dans la même situation et ça ne les enchantait ni l’un ni l’autre. Quand on avait goûté à la liberté totale, s’encombrer de nouveaux de règles un peu ridicules et archaïques était compliqué à accepter et à gérer. Notamment pour des hommes comme eux, qui n’étaient pas habitués à ce qu’on les oblige à quoi que ce soit en-dehors des balises de leurs organisations respectives. Mani recevait suffisamment d’ordres de son père, même concernant sa vie privée, pour ne pas vouloir être bridé dans tout ce qu’on le laissait gérer seul. « Ouais des gosses, ça a de bons côtés aussi. Ça laisse un peu de toi, ça te permet d’avoir l’impression de transmettre quelque chose et de construire une famille. Ça t’apporte de belles choses, beaucoup de bonheur et un sentiment d’accomplissement. Et ça te permet de garder ta femme chez toi en prime. » dit-il en haussant les épaules, convaincu par ce qu’il avançait. Il n’imaginait pas son existence sans enfants et il espérait qu’une fois qu’ils seraient mariés devant Dieu, ils pourraient se mettre à procréer à foison, histoire de ne pas perdre de temps et de faire honneur à la raison de leur présence sur Terre. Il se fichait bien de savoir que ce serait compliqué à gérer ou bien que ce serait plus compliqué pour se retrouver seul avec Cinzia et pouvoir en profiter, il était déjà pressé d’être le héros de toute une petite équipe de foot lui ressemblant trait pour trait. D’un autre côté, il devait bien admettre qu’il avait également envie de profiter des débuts de leur installation ensemble, de baptiser chaque pièce de la maison et de pouvoir l’emmener où il désirait sans avoir besoin demander d’autorisations. Il devrait probablement retarder un peu ses projets de paternité. « Je planche encore sur les détails, cela dit. » avoua-t-il, essayant de visualiser ce que ça pourrait donner sur le moyen terme, n’étant pas bien sûr que prendre une décision maintenant était une bonne idée, surtout pas compte tenu de sa jalousie et de son agacement. « Lucky, le but c’est qu’elle démissionne, pas qu’elle tombe en dépression et qu’elle devienne un légume défoncé aux médicaments que tu vas devoir traîner comme un boulet. Vas-y doucement quand même. » Il entendait complètement l’excessivité de son ami qui était également la sienne mais il ne voulait pas en arriver à faire du mal à sa douce et ce genre de projets pouvait très mal finir. « Je ne lui ai pas mis en tête, ce fils de pute la reluque comme s’il s’agissait de son prochain repas. Je n’ai rien inventé mais je ne vais pas tarder à trouver une façon de m’occuper de son cas, avant qu’il ne pose les mains sur elle et ne m’oblige à les lui couper en public. »


***


Le porno, c’était sa dernière bonne idée, une façon de lier l’utile à l’agréable. Il n’y avait rien qu’il aimait plus au monde que les femmes et le sexe, si on omettait de parler de devoir et d’organisation. Alors forcément, se dire qu’il pourrait parfois se pointer ici pour s’installer dans un coin et regarder un tournage, histoire de se détendre un peu, ça le séduisait autant que l’idée d’une semaine entière loin de NY avec sa fiancée. Il n’était pas obligé de toucher. Est-ce que ça comptait si c’était elles qui le touchaient ? Néanmoins, il se voyait déjà avec un petit bureau quelque part pour superviser certaines choses et il y emmènerait les hommes importants à ses yeux, il regrettait seulement que Catalina ait refusé de faire le voyage pour s’occuper de ça en personne. Il avait tout un tas d’affaires à gérer dans la cité des anges mais quelque chose lui disait que s’il se rendait là-bas avec Lucky, il ne serait pas capable de se tenir. « Ecoute, on peut aller à LA mais pas sans les filles, ou je vais terminer avec toi chez Catalina et j’aurais beau me remplir la tête de toutes les bonnes résolutions du monde, y en a une avec un cul parfait qui va passer et je vais arrêter de penser. Si ta sœur m’attend à l’hôtel, ce sera différent. Faut juste convaincre ton père pour ce voyage, mais je te fais confiance. Si tu veux, je m’occuperais de Javier. » Echange de bons procédés, même si le plus simple aurait été de faire venir ce type en ville mais on ne faisait pas déplacer quelqu’un à qui on proposait un marché, on se déplaçait jusqu’à chez lui, question de respect. « On va aller le voir, suffit de bien s’organiser. On fera ça dès que les irlandais seront hors d’état de nuire. » conclut-il avec un sérieux retrouvé. Il n’était pas question de quitter la ville tant que cette affaire ne serait pas définitivement réglée. « Faudra déjà voir si ça la tente, les femmes n’aiment pas forcément ce genre d’univers. » crut-il bon de lui répondre, se demandant si Cinzia et Lyla comprendraient la chance qu’on leur offrait de quitter leur job chiant pour un poste des plus excitants à la tête d’un business qui l’était tout autant. « Je suis plus important pour elle que son boulot, je m’occupe de ça, ne t’en fais pas, quant à ton père, je planche encore sur la manière de lui amener les choses. Avec tout le respect que je lui dois, s’il désirait continuer à l’utiliser à sa guise, il ne fallait pas accepter qu’elle m’épouse. MA femme doit se trouver là où je suis et là où je l’ai décidé et je refuse qu’elle soit au New York Times alors que j’ai besoin d’elle pour mes affaires. Elle ne sait pas encore que son boulot ne la branche plus autant mais ça va venir. » Il s’enfonça dans son siège avec un petit sourire qui signifiait qu’il jouerait son jeu favori, celui de la manipulation. Ça marchait toujours si bien, pourquoi changer une équipe qui gagne ?

Il changea de mine quand Luciano lui expliqua les dernières conneries de Lyla et il ne put retenir un soupir en se frottant les yeux d’une main. « Je suis désolé pour toi, Mano, elle n’en loupe pas une ! Mais je n’ai jamais cru que c’était son genre de prendre de la came, sa sœur, oui mais elle… C’était pour ça ou c’était un accident ? » s’enquit-il avec un réel intérêt, réalisant qu’il était aussi inquiet pour elle que pour les conséquences que ça pourrait avoir sur Luciano et Cinzia. Il allait devoir ramasser les morceaux si ça tournait mal. « Par malade, tu entends quoi ? » Il ne s’était jamais penché sur la question et tout ça lui paraissait terriblement abstrait. « Elle a beaucoup de caractère et son indépendance est un gros problème mais elle n’a pas eu de mec depuis son adolescence, elle fonctionne toute seule depuis longtemps. Faut créer une dépendance, Lucky. Pas de façon frontale mais subtilement. Arrange-toi pour qu’il lui arrive des choses qui l’amènent à voir que sans toi, elle ne peut rien faire. Fais en sorte d’être son référent, pour tout, qu’elle ne puisse plus rien faire sans passer par toi et tu pourras limiter ses accès d’héroïsme assez facilement en lui faisant comprendre que tout ça est excessif. Faut qu’elle entende que l’excessivité n’a lieu d’être que quand ça te concerne et de préférence pour le sexe. Laisse-lui croire qu’elle peut tout te dire, te parler de tout et avoir un avis sur tout ce qu’elle veut mais qu’elle doit le faire quand vous êtes ensemble. Que tu l’écouteras toujours et que tu feras en sorte que son avis compte. Ça, c’est important, crois-moi, ça va t’éviter un nombre incroyable d’emmerdes ! Elle est maligne mais la manipulation par les sentiments, c’est la chose qui marchera.» Il marqua une pause, essayant de déchiffrer l’expression du Sicilien, sans y parvenir. « Ne la laisse pas te filer entre les doigts parce qu’elle croit qu’elle a une paire de couilles énorme ou tu vas le regretter. Tout ça, son cinéma, c’est pour cacher le fait qu’elle est comme toutes les autres, elle a peur qu’on la blesse, convainc la que tu ne permettras jamais que ça arrive, que tu la protégeras toujours et que tu seras toujours là. »


***


Le séjour au Salvador ne s’était pas clôturé de la meilleure des façons et il avait décidé d’embarquer tout ce petit monde et de rentrer plus tôt. Une fois qu’il eut déposé les Gambino et Jezabel sur le domaine, il passa un coup de fil à son ami pour qu’ils se rejoignent directement au studio. Le premier film était déjà en tournage alors que le coin livecam tournait jour et nuit, à plein régime, sous la houlette d’une Carolia qui avait visiblement repris du poil de la bête. Luciano arriva presque en même temps que lui et ils entrèrent tous les deux, bloquant une bonne quinzaine de minutes sur l’espace livecam qui inaugurait la journée lesbienne et il fallut beaucoup de bonne volonté à Mani pour ne pas les rejoindre. A bien y regarder, ça commençait à faire depuis la dernière fois qu’il avait eu la chance de cueillir le fruit défendu. Il finit par détourner les yeux, soupirant et invitant Luciano à aller s’installer à leur table attitrée où attendait déjà de la nourriture mexicaine, de l’alcool et un petit sachet d’herbe. « Alors, comment va ? Et Lyla, vous avez eu les résultats ? » demanda-t-il en retirant sa veste pour la poser sur son dossier, attrapant de quoi manger pour enfourner le tout dans sa bouche. « Tu sais quand ton père a prévu la grande messe irlandaise ? Je viens de rentrer mais j’ai besoin de savoir quand ça va être réglé pour de bon, qu’on s’organise pour Los Angeles. » Il leur servit de la tequila, se disant que se pointer ici parmi les gémissements et les râles de plaisir n’était peut-être pas le meilleur des calculs, il était sur les rotules et savait parfaitement que la seule chose qui le calmerait serait un petit rodéo, il aurait simplement préféré que ce soit avec sa fiancée, ce qui expliquait qu’il n’avait pas embarqué la première pétasse venue en pénétrant ici. De plus, maintenant que Carolia gérait les choses, il craignait qu’elle rapporte ça à sa petite protégée. Il ne voulait pas avoir le droit à une scène. Il avait eu sa dose au Salvador. « Tu savais que ton père et le mien avaient organisé un mariage arrangé avec ma petite sœur et ton frère, Gaby ? Ettore et Gabriele ont déboulés là-bas et la nouvelle est tombée, comme un couperet. Tu aurais vu leur gueule, à tous les deux. Et bien entendu, une de mes sœurs n’a rien trouvé de mieux que de cracher son venin, nous annonçant qu’avant ça, nos padres avaient décidé que Cinzia et moi, on se marierait. J’ai seulement court-circuiter leurs plans. Ça fait presque quinze jours que je n’ai pas baisé, ta sœur a pété un câble là-bas et s’est disputé avec ton père. C’était un séjour de merde et crois-moi, le premier exutoire venu sera le bon ! »








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Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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C’était un cadeau de la providence. Une chance inespérée de renouer avec ce que j’étais et que j’avais oublié à cause de la disparition de mon frère. J’étais trop concentré sur ma vengeance pour songer à mettre en route nos bars à champagnes. C’était en cours, mais il restait bon nombre de détails à régler comme remplacer la divine et parfaite Carolia à la tête de son organisation. Mani et moi étions d’accord. Elle avait la cervelle, les reins, la poigne et la classe qui manqueraient aux actrices pour les tenir en laisse et éviter les crêpages de chignons en règle. Moi, j’y trouvais également un avantage plus personnel compte tenu des innombrables services rendus par ma belle-sœur au Gambino. Elle avait besoin d’un coup de pouce et de renouveau. Elle méritait aussi qu’on la reconnaisse malgré son veuvage. Bien sûr, il n’était pas question de l’informer tant qu’on nous n'aurons pas ouvert notre horizon vers quelques investisseurs. J’en connaissais bon nombre qui auraient pu être tentés. Ça nécessitait néanmoins un petit déplacement que j’avais bien l’intention de mettre à profit pour allier l’utile à l’agréable. En général, Manuel n’était d’ailleurs pas le dernier en la matière et qu’il puisse puiser du plaisir autrement qu’avec la Cinzia ne me choquait pas vraiment. Je faisais la distinction entre la femme qu’on épouse et celle qu’on baise. Je n’y voyais aucune forme précise d’adultère, mais pas Mani.

Pour lui, LA, c’était une bonne idée, mais seulement si nous étions accompagnés de nos dulcinées. Je l’observai le regard écarquillé de surprise. « Putain !! Tu prends ça super au sérieux. Ma sœur, ton mariage, tout ça…» Je me serais presque senti obligé de me justifier tant il m’effarait. « Si tu continues comme ça, tu vas me pousser à me poser tout un tas de questions très philosophiques sur l’adultère. Du genre, est-ce que se faire tirer une pipe, c’est vraiment trompé ? Non, mais, parce qu’entre nous, on ne touche pas vraiment. Ça mérite d’être discuté. » m’enquis-je sans vraiment attendre de réponse. Je ne préférais pas entendre les discours pleins de sagesse d’un Manuel fou d’amour pour une emmerdeuse drôlement attachante – je devais le reconnaître à ma sœur en toute bonne foi – parce qu’il m’effrayait. « Allez, je suppose que tu as raison. Et puis, ça ne pourra pas nous faire de mal de nous retrouver avec elles. On en a bien besoin… Si tu t’occupes de Javier, j’en toucherai un mot à mon père. Je n’aurai pas besoin de le bousculer pour qu’il accepte si je suis là. » Il me suffirait d'arguer qu’il n’existait pas plus bel atout qu’être accompagné de deux jolies plantes pour convaincre un homme de jeter toutes ses billes dans le même panier, le nôtre en l’occurrence. J’éviterai cependant de préciser, malgré les lois de Cosa Nostra, qu’elle ne serait pas conviée à tous nos rendez-vous d’affaires. Affaires qui nécessitaient que nos fiancées prennent part à d’autres. « Dis-moi, tu n’es pas sérieux ? Évidemment que ça intéressera la Maruzella. Il n’y a rien qu’elle ne ferait pas pour toi. Tu l’as dit toi-même. Elle préfère bosser de chez elle pour ne pas t’inquiéter ou te décevoir. Elle n’est pas toujours facile, je peux te l’accorder, mais elle t’est complètement dévouée. Non ! Pour moi, le vrai problème, c’est mon père. Tu sais, je crois qu’il est bien conscient qu’il perd tout doucement autorité sur sa fille. Il essaie juste de s’y habituer. C’est son bébé. À ton avis, pourquoi il a eu tant de mal à avancer la date de votre mariage ? Ce n’est pas contre lui, c’est juste douloureux de voir sa fille qui quitte le nid et qui s’émancipe. Ça l’est pour elle aussi. Personnellement, je ne voudrais pas être dans ses baskets. Elle a choisi de faire de toi sa priorité, mais elle a peur de blesser son papa. Elle a peur de le décevoir. Il faut lui laisser un peu de temps encore. Leur en parler tout de suite, c’est peut-être un peu trop cavalier. »

C’était vrai pour moi aussi cependant. Les raisons étaient différentes. Lyla ne craignait plus de décevoir sa famille. Pour elle, c’était déjà fait. Elle devait surtout se racheter et, quelquefois, j’avais le sentiment qu’elle avait baissé les bras avant d’avoir entamé le processus, sauf lorsqu’il s’agissait de la veuve et de l’orphelin, ce qui n’était pas moins handicapant pour moi. Je n’avais parlé de ce que je ressentais à personne jusqu’ici. Pas même à Andrea ou à Gaby alors que nous étions si proches. Manuel, en revanche, c'était moins risqué pour ma relation ou pour ma fierté. Il n’appréciait pas Lyla. Il la tolérait, pour moi. Il ne pouvait la juger plus mal à cause de mes révélations. Il n’envisagerait pas non plus que j’étais lâche ou incapable. Il avait lui aussi fait les frais de l’entêtement de ma sœur et de son aptitude inouïe à s’attirer des ennuis. Les illuminations, le rapt, c’était tant d’événements qui l’avaient peut-être plongé dans des tergiversations identiques aux miennes. Je me confiai donc, sans trop en dire, mais à cœur ouvert à propos de l’essentiel. Les circonstances m’importaient moins que les conséquences sur mon couple et sur mes humeurs. J’aurais cependant dû me montrer un rien plus précis. « Oh non ! Non ! Elle ne prend rien. C’était un accident provoqué par sa sœur. Elle a téléphoné en pleine nuit. Elle avait visiblement décidé de s’offrir comme quatre heures pour se choper une dose, mais les gars qui l’ont conviée à cette petite fête ont préféré s’en foutre plein les veines sans partager. On l’a retrouvée dans un état de manque critique. On aurait dû un animal. Elle hurlait à m’en arracher les tympans. Je te jure que si ça n’avait pas été une Canjura. » Avec tout ce que ça pouvait impliquer. « J’aurais pu lui arracher la langue pour qu’elle la ferme, mais ça, ce n’est pas grave. Non, ce qui est grave, c’est qu’un de ces types a fait une overdose et ma superwoman de fiancé a jugé bon de lui venir en aide, comme s’il le méritait. L’un d’entre eux a dû s’imaginer qu’elle allait lui faire du mal, car il lui a planté une seringue usagée dans l’épaule. J’ai vu rouge évidemment, mais ce n’est pas moins leur faute que de la sienne. Je ne comprends pas pourquoi elle se sent obligée de se jeter au feu pour des causes perdues. Ils sont quand même tous morts. Voilà tout ce qu’elle a gagné. Quant à sa sœur, il n’est plus question qu’elle l’approche de près ou de loin. Je me fous de savoir ce qu’elles en pensent. Lyla a déjà bien assez avec elle-même pour s’en rajouter sur les épaules. Avec Miranda dans les parages, elles vont me faire devenir complètement fous. » déclarais-je mes mains serrant les poignées de mon siège si fort que mes phalanges s’engourdirent.

« Je sais tout ça, mais je n’ai pas envie d’attende qu’elle l’intègre. Je n’ai pas ce loisir-là. Mon mariage n’est pas prévu dans six mois, mais là, très prochainement, qu’elle soit malade ou non. Je n’ai pas de temps à perdre. » Ma décision était prise par ailleurs. J’allais mettre en scène une agression dont elle se souviendrait et qui l’affaiblirait assez pour la rendre plus malléable. « J’ai engagé quelques petites frappes sans famille et qui ne manqueront à personne pour la secouer un peu. Rien de très grave. Juste de quoi l’effrayer un peu, histoire qu’elle n’ait plus vraiment la force de discuter. » Je jetai un coup d’œil vers Mani et il ne m’en fallut pas davantage pour comprendre qu’il maintiendrait sa position précédente. « Ouais, je sais ce que tu vas me dire. Que je n’aurai pas d’intérêt à faire d’elle un légume défoncé aux médocs, mais je te l’ai dit, je n’ai pas le temps. Et puis, elle n’est pas fragile. Elle se relèvera. Ma sœur s’est bien relevée d’un kidnapping, il y a pas de raisons pour que Lyla ne s’en sorte pas… » D’autant que, dans son boulot, elle avait dû en voir des choses atroces. Elle s’était engagée dans l’armée. Elle avait témoin de la mort de tout un escadron. « Les sentiments, ça marche un temps, tant que tu restes bien droit dans tes bottes. Le jour où tu commets un impair, leurs couilles repoussent. Moi, ce que je veux, c’est qu’elle disparaisse, à jamais. C’est aussi simple que ça. Mais, je reste disposé à t’entendre si tu as une meilleure idée. » Ne dit-on pas qu’il y a toujours plus d’idées dans deux têtes que dans une ?      

Cette connexion entre Manuel et moi, elle se vérifiait chaque jour un peu plus. Quand il me téléphona pour m’inviter à le rejoindre, j’étais justement en train de composer son numéro. J’avais de grandes annonces à lui transmettre. La date de l’exécution irlandaise approchait. Il nous fallait préparer le terrain, mais j’avais aussi à lui expliquer deux ou trois petites choses sur la façon très théâtrale dont ça s’organiserait. Les Siciliens sont des gens discrets une fois en dehors de leur communauté, mais ils avaient un coup prononcer pour les mises en scène un peu tordue. Soit, je me pointai sur place frais comme un gardon, heureux de toutes ces bonnes nouvelles qui s’enchaînaient – elles me mettaient d’ailleurs un peu mal à l’aise – et d'humeur particulièrement joyeuse. Elle s’amplifia devant le spectacle de ses deux femmes sensuelles dont le seul but était d’exciter les hommes en pénurie sexuelle. C’était mon cas, l’approche du mariage n’aidant en rien ma situation avec Lyla. « Et, si on décidait de leur rendre service en leur démontrant qu’on peut être bien plus efficace qu’une gonzesse, tu es d’accord que c’est pour la bonne cause, non ? Et bien, est-ce que ça aussi, c’est de l’adultère ? » m’enquis-je l’air grave, prêt à pousser cette putain de porte. « Elles sont grave, grave, grave bandantes. Faut que je me casse de là. » Je me jetai dans un divan et, pour accompagner les assiettes d’Amérique Latine qu’on déposa sur la table, je réclamai une poire et de la mozzarella. « Mieux ! Beaucoup mieux ! On a reçu les résultats de l’analyse de la seringue. Ils sont négatifs. Du coup, on a prévu de se marier d’ici quoi ? Trois semaines ? Dès notre retour de Los Angeles où juste après. Donc, Andrea me fait te dire que tu es le bienvenu pour l’organisation de mon enterrement vie de garçon. C’est NO LIMIT bien entendu, mais je vous fais confiance. » Je le gratifiai d’un clin d’œil en avalant un bout de pain garni de tomates séchées. « Pour ce qui est des Irlandais, c’est bien que tu en parles.  Cette fois, c’est Ettore qui m’envoie avec un message. SI ça te convient au niveau timing, ce serait pour ce samedi. Tu es libre de prévoir ce que tu veux, mais il souhaite qu’on les achève nous-mêmes pour l’honneur de Fedele. » Son prénom était toujours plus facile à prononcer que ce sobriquet trop chargé d’affection. « Il faut aussi que tu saches que, quand plusieurs membres d’une même famille ont été humiliés par quelqu’un, la vengeance est notre seule réponse. Je sais que tu peux comprendre et que tu te doutes que ça fait partie du processus de deuil. Je te dis tout ça parce que les femmes sont conviées, en ce compris la Cinzia, à moins que tu y voies une objection. Qu’elle soit là ou non, ça ne me regarde pas. Cette décision t’appartient, mais elle a été élevée comme ça, dans le culte de la vendetta, je crois qu’elle en a besoin, comme nous tous, mais comme je te le disais, c’est à toi de voir. En attendant, j’ai les clés de la salle de torture que mon père a choisie pour l’occasion. Si tu veux y aller faire un tour, on peut peut-être s’y rendre ce soir. »

Au départ, ce n’était qu’une invitation qu’il était libre de refuser, mais dès que je lui offris l’opportunité de me raconter ce qui lui valait tant de nervosité, j’estimai que ça devenait une nécessité. Le Salvador n’avait pas marqué les esprits d’un souvenir impérissable et je mentirais si je prétendais être surpris. « Non ! Je l’ai appris parce quand je me suis rendu compte qu’on avait une invitée de choix sur le domaine. Avant ça, je n’avais eu vent de rien, sinon, je t’aurais prévenu, par respect. » En lui soulignant de garder le secret, bien entendu, même si ça n’était pas vraiment utile. « Pour le mariage arrangé entre toi et ma sœur, je voudrais bien te dire que c’est faux, qu’elles ont tout inventé, mais je n’ai pas envie de te mentir Mani. C’est la vérité. Je ne le sais pas depuis longtemps. Je l’ai appris parce que ma sœur passe son temps à se disputer avec mon père, que l’ambiance est à chier, que ma mère ne sait plus quoi faire pour apaiser les tensions et que du coup, elle se dévoue entièrement à ta petite sœur pour l’aider à digérer la pilule. Jez est la seule personne à qui Cinzia accepte d’adresser la parole. J’ai bien cherché à essayer de discuter avec elle, pour essayer de comprendre pour quelles raisons elle est aussi en colère, mais je n’ai rien pu obtenir d’elle. » avouais-je penaud et inquiet. « Alors, tu sais ce que je me dis ? Qu’on va y aller ce soir, du moins, c’est ce qu’on va essayer de faire croire. On n’est pas obligé de le faire ce petit tour de reconnaissance, mais je crois qu’il est temps que quelqu’un vous offre à tous les deux une occasion à évacuer les tensions ou il va y avoir un meurtre sur le domaine » Cette fois, c’était plus bien plus qu’une proposition, c’était une solution.






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Manuel Herrera
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S’il prenait le mariage au sérieux ? On ne pouvait pas vraiment présenter les choses ainsi, pour lui, c’était un sacrement important mais il avait toujours cru qu’il s’arrangerait avec les règles, qu’il trouverait une bonne excuse pour justifier ses écarts auprès de son épouse mais surtout de Dieu. Et puis Cinzia était arrivée comme une fleur, elle avait foutu la merde dans ce qu’il prenait pour acquis et ce qu’il croyait concernant les relations amoureuses et désormais, il revoyait sa copie toute entière. Ça commença d’abord par de petites choses et désormais, il voyait la nécessité de tout reprendre à zéro, pour son bien mais pour celui de la jeune femme. Il n’était pas question de ces trucs débiles qui prétendaient que la tromperie était quelque chose de mal et qui risquait de foutre en l’air son couple, il n’était pas assez évolué sur la question pour l’entendre. Cependant, il était suffisamment lié à elle d’une façon émotionnelle qu’il avait la certitude de ne pouvoir être comblé par une autre. Il avait même pu l’expérimenter, d’abord durant cette longue période où elle insista sur la nécessité de conserver sa virginité jusqu’au mariage puis même après, pendant ces périodes de misère sexuelle où il dut aller piocher dans ses vieilles connaissances pour tenter de puiser un quelconque réconfort. L’effet était limité et décevant et il avait cette sensation d’être lésé à chaque fois si bien qu’il préférait s’abstenir sur une période plus ou moins longue plutôt que de prendre ce qui traînait et d’être mal servi. Ca ne lui ressemblait pas et ça correspondait encore moins aux besoins d’un homme de sa trempe, mais il dut se rendre à l’évidence et accepter ce changement plus facilement qu’il n’accepta ses sentiments pour elle, pour ne surtout pas prendre le risque de la perdre, d’une façon ou d’une autre. « Dur à croire hein ? Mais le peu de fois où la situation m’a obligé à aller voir ailleurs, j’ai trouvé ça décevant et parfois, j’avais une sale sensation qui me collait à la peau, je ne saurais pas te dire ce que c’était mais ça s’accentuait quand je me retrouvais face à ta sœur. » admit-il en toute sincérité un truc qu’il n’aurait jamais admis devant qui que ce soit d’autre, hormis peut-être son cousin. Ce genre de faiblesse n’était pas franchement ce dont on pouvait se vanter au sein de la MS13. « De but en blanc, j’aurais tendance à te dire qu’une pipe c’est pas tromper et que même en baiser une autre ce n’est pas tromper si tu ne fais que ça et que tu ne t’impliques pas autrement. Mais pour l’avoir fait, j’ai pas été satisfait comme j’aurais aimé et je me dis que la vraie question c’est pas si sucer c’est tromper mais si se faire sucer par une autre en vaut la peine quand tu préfères ce que tu as chez toi ou ce qui t’appartient. Tu vois ? Et c’est là que ça commence à devenir compliqué pour moi. Bienvenue dans ma vie ! C’est le genre de questions à la con que je me pose depuis que je vois ta sœur de façon sérieuse ! »

Comme si ces soucis moraux n’étaient pas suffisamment pénibles à gérer, il devait en prime faire face aux questionnements d’un Ettore qui avait du mal à accepter que sa fille ne tarderait plus à être sous sa coupe, si ce n’était pas déjà le cas depuis qu’elle ne jurait plus que par le Salvadorien. « Je verrai bien comment la situation se présente mais il va falloir que ce soit réglé rapidement, Luciano, pour ne pas que ton père compte trop longtemps là-dessus. Et j’ai peur que si je réagis trop tard, il s’imagine que ta sœur pourra continuer à servir ses intérêts tout en portant mon nom. Je ne peux pas accepter ça, pour des tas de raisons. » déclara-t-il en cherchant quelle serait la meilleure manière d’aborder le problème sans que qui que ce soit ne sente insulté. Cela semblait délicat mais il ne doutait pas qu’il trouverait, dès que Cinzia serait convaincue que l’idée venait d’elle, il n’y aurait plus vraiment de problème. Ils enchaînèrent sur les problèmes de Lucky qui ne semblaient pas moins épineux, malheureusement. Mani ne put réprimer une grimace au tableau que lui dépeignit son ami. « Pas mal de ses frères ont hâte qu’elle fasse une overdose fatale, elle est la honte de leur famille. Ou Javier finira par trouver le courage de mettre lui-même fin à tout ça. » C’était le rôle d’un père de famille, prendre les décisions difficiles pour tous les autres et en porter la responsabilité ainsi que la culpabilité, pour épargner ça aux autres. « Parce qu’elle croit qu’elle doit sauver le monde entier, en plus d’être persuadée qu’elle a une grosse paire de burnes. » ne put-il s’empêcher de répondre en étant sans doute peu objectif sur la question mais qu’est-ce que ça pouvait bien changer, hein ? Le plan de Luciano était extrême, peut-être un peu plus que la situation, il aurait probablement opté pour une autre option que celle où il risquait de blesser celle avec qui il voulait finir sa vie, mais le Sicilien devait mieux savoir que lui ce qu’il faisait. « Là, tout de suite, je n’ai pas d’idée concluante à te soumettre mais si tu juges qu’il faut en arriver là pour lui faire entendre raison, Lucky, je suppose qu’il y a de bonnes raisons. Fais seulement attention de ne pas te retrouver à être le grand perdant de cette histoire. Un truc pareil, ça peut vite se retourner contre toi. Fais tout ce que tu peux pour qu’elle ne sache jamais que ça vient de toi. » Ou bien il pourrait dire adieu aux siennes, de couilles. Lyla était inoffensive tant qu’elle était sous contrôle, la seule qu’elle blessait, c’était elle-même et Cinzia quand elles étaient ensemble, mais quand on se la mettait à dos, elle devenait une vraie furie. C’était un truc de Canjura et généralement, il était impossible de les faire revenir en arrière, bornés qu’ils étaient. Il souhaitait bonne chance à son ami pour la supporter éternellement, de tout son cœur.

***

« Ne lance pas d’idées comme ça, Lucky, j’ai déjà du mal à arrêter de penser avec ma queue, si en plus tu m’invites à tout ce que je réclame depuis des semaines, je vais tomber à court d’arguments et je vais faire un carnage. » Ca impliquait de virer les caméras et de leur offrir une expérience inoubliable qui rendrait l’utilisation de leur vibro bien triste à côté de leurs souvenirs. S’éloigner fut difficile mais ils y parvinrent tant bien que mal, même si Mani sentait qu’il ne pourrait pas prendre racine ici, c’était une véritable torture. Ce qui l’amusait en temps normal était devenu insupportable. « No limit comme on peut faire un truc sympa sans que ce soit délirant ou no limite comme carte blanche, tu peux organiser l’enterrement de vie de garçons dont tout type rêverait ? Non parce que la nuance est importante ! » lança-t-il, se disant que compte tenu de sa frustration, il allait organiser la fête la plus ultime de tous les temps et que ça risquait de baiser dans tous les coins. Était-ce bien grave ? Officiellement, ce serait les dernières fois où Lucky pourrait en baiser une autre, il fallait qu’il en profite, non ? « Ce Samedi, d’accord. Je serai prêt mais il va de soi que vous vous chargerez du coup de grâce. Quant à ta sœur, il me semble normal qu’elle soit là, elle n’est pas en sucre et est fatiguée qu’on se l’imagine. Si je refuse qu’elle soit présente, je risque de ne pas baiser pendant trois semaines supplémentaires, rien que ça, au-delà même du fait que je pense que ça lui ferait du bien d’assister à tout ça, ça suffit à me convaincre. » Il laissa échapper un rire nerveux alors qu’il tapotait la table, ne touchant quasiment pas à son assiette. Il n’était pas vraiment d’humeur à torturer non plus, certainement pas avec cette même putain d’idée obsédante qui ne le lâchait plus et qui prenait tellement de place qu’il n’arrivait plus à penser à autre chose. Il n’y pouvait rien s’il était un obsessionnel né. Il confia son petit drame personnel à un Luciano à l’écoute et se sentit un peu mieux, même si ça ne réglait rien. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il serait venu récupérer sa femme, l’aurait collée sur son épaule dans le salon de ses parents pour mieux l’installer dans sa voiture et partir pour plusieurs jours là où il n’y aurait personne pour venir les faire chier et parler de mariage arrangé. Son père avait fini par lui balancer dans les dents qu’il se devait de servir ses intérêts, au même titre que ses sœurs et qu’il l’aurait marié avec la jeune Gambino avec ou sans son consentement, le hasard avait seulement bien fait les choses. Si Cinzia le vécut comme une trahison, Mani, lui, se sentit abusé et s’il remit un instant en question ce qu’il avait avec la brunette, ça ne dura qu’une fraction de seconde. Il était content de leur avoir pris ça sous le nez, ils n’avaient pas pu décider à leur place. « Y a de quoi, Lucky, tout ça pue carrément la merde ! » conclut-il en repoussant son assiette avec une grimace, se passant une main dans les cheveux, se demandant s’il ne devrait pas trouver une façon d’apaiser sa douce avant qu’elle n’arrache les yeux de quelqu’un. Que son père la fasse chanter en affirmant vouloir reculer la date du mariage n’avait pas aidé. « Si tu pouvais me donner un jour ou deux Lucky, ce serait super. Peut-être un truc avec Lyla, je n’en sais rien. Mais je te fais confiance ! » Luciano était parfois capable de véritables miracles et il réitéra avec brio, offrant aux tourtereaux deux jours complets d’une paix royale dont Mani profita jusqu’à en perdre haleine. Ils n’eurent pas vraiment le temps ou l’envie de faire autre chose que de s’enfermer tous les deux et de profiter l’un de l’autre mais ce fut source de réconfort et suffisant pour que Mani soit à nouveau capable de penser correctement.

***

Les filles étaient allées faire du shopping et ils déjeunaient tous les deux pour se mettre au point concernant la rencontre du soir avec ce futur investisseur pour leur projet. « Faut que tu m’en dises plus sur lui, maintenant qu’on a un peu de temps pour parler. Ce n’est pas un reproche hein, nous aussi on est restés enfermés les deux premiers jours dans la chambre. Je vais sûrement devoir leur rembourser le lit… » Il esquissa un sourire qui en disait long avant de ricaner. Ils étaient là pour une petite semaine et ils avaient déjà perdu deux jours où ils auraient dû faire un tour du propriétaire et rencontrer du monde mais ils avaient eu beaucoup mieux à faire, tellement mieux. « Catalina pourrait inviter les filles à manger ce soir le temps qu’on règle ça, on va les récupérer et on laisse notre ami en bonne compagnie. Et on rentre, j’ai d’autres trucs à casser dans cette chambre. D’ailleurs, j’ai soufflé à ta sœur de s’acheter des sous-vêtements, je suppose que tu pourras me remercier pour l’initiative, elle ne va pas être la seule à revenir avec des trucs très sympas. »









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Luciano Gambino
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Que Mani veuille s’approprier la pleine influence sur ma sœur se comprenait. Il l’aimait sincèrement. C’était indéniable. Il ne l’exprimait jamais ouvertement, mais son comportement semait derrière des tas de petits cailloux qui ne me dupaient pas vraiment. Il se posait les mêmes questions que moi depuis que j’avais rencontré Lyla. Elle bousculait nos habitudes et nos certitudes aussi. Était-ce ça, devenir meilleur ? Nous ranger ? Nous interroger sur les fondements du sacrement et sur l’importance du couple ? Revoir notre définition de l’adultère ? J’étais moi-même beaucoup plus sage de puis que la Mexicaine et moi parlions mariage. Je fus fidèle toute cette période où nous vivions à proximité. Je l’étais un peu moins maintenant qu’elle était retournée chez ses parents. Le mort d’ordre, c’était la discrétion. Je veillai à ne laisser traîner sur moi aucune trace de parfum ou de rouge à lèvres. Sur l'heure, c’était indétectable, mais ça ne durerait pas. Il arrivait toujours un moment où on commentait une erreur monumentale. Qui sait, en y réfléchissant à deux, sans doute pourrions-nous trouver le bon équilibre entre ce qu’il convenait de faire et d’être ? « Ouais. Pas si difficile que ça » lui lançais-je en lui collant une tape dans le dos. Si j’étais en meilleur en forme, je me serais certainement montré plus loquace. Il se serait ainsi rendu compte qu’il n’était pas le seul à vivre cette pénible remise en question. Cet amour pour ma sœur – celui qui ressemblait trait pour trait à ce que je nourrissais pour Lyla – il me plaisait plutôt bien, je devais l’admettre. Ça rassurait mon cœur de frère et, comme ces sentiments étaient pleinement partagés, ça fauchait au vol ma déception envers celle qui brisa la chaîne pourtant solide des traditions. Je n’en ressentais aucune, car on ne peut pas exiger de deux tourtereaux aussi passionnés de taire leurs besoins pour des principes. Ce serait les gâcher.

Tout comme imaginer que ma cadette ne puisse plus exercer ses talents de journaliste. Elle était douée. Elle était parvenue à ralllier à notre cause des mules coriaces, à leur insu, mais qui acceptait tout de même  de faire paraître des articles aux sources sûres, mais néanmoins risqués pour la réputation de ses employeurs. Sa plume touchait la plèbe grâce à son ton acerbe. Elle provoqua ainsi quelques scandales politiques, les assumant, non par conviction, mais par loyauté. Elle était sans faille dès lors qu’elle adorait. L’affection qu’elle nourrissait pour les siens était plus forte que son libre arbitre et le problème se posait là. Elle était raide dingue de Manuel, si bien que je doutais sérieusement qu’elle se batte pas pour son job. Son fiancé s’en gargarisait – n’était-ce pas le meilleur moyen de se débarrasser de mon père – mais ma cervelle d’homme d’affaires véreux regrettait sincèrement d’avoir à se priver d’un tel atout, un atout dont il pourrait tirer profit, bien que Cosa Nostra. Elle n’avait pas encore dit « oui » devant Dieu qu’elle était déjà à sa cause acquise. « Je comprends ce que tu essaies de faire. Je ferais sans doute la même chose que toi à ta place. Mais, je suis aussi persuadé que ma sœur a tout ce qu’il faut pour réussir dans tout ce qu’elle entreprend. Elle est intelligente. Elle sera utile, quoi que tu lui demandes, mais il y avait quand même avantage à tirer de son job. Quand il faut salir quelqu’un de connu, promouvoir un projet ou le contraire… elle est vachement efficace pour faire ça. Je ne dis pas qu’il faut la laisser là où un type est une menace pour elle.» Et surtout pour Mani même si je n’imaginais pas que ma sœur puisse s’ébrouer dans le lit d’un autre. « Je me dis juste qu’il existe peut-être un moyen de tout cumuler... » conclus-je en lui intimant d’y réfléchir encore un peu. Réfléchir, ça évitait de prendre des décisions à la con à l’image de celle qui concernait l’agression de Lyla. Nul besoin d’un décodeur pour saisir que Mani ne partageait pas ma position, mais aux grands maux, les grands remèdes désormais. Contrairement à lui, je n’envisageais pas possible que ce secret soit dévoilé. La discrétion, c’était mon métier et je me contentai d’un hochement de tête rassurant, mais néanmoins touché par sa sollicitude.


****

Le spectacle de ces deux femmes en train de se tripoter devant une caméra n’était pas seulement grisant, il était aussi particulièrement frustrant. J’aurais cédé volontiers aux délices que ces filles avaient à nous offrir, mais une part de moi m’arrêta, celle qui ne tolérait pas que je puisse abîmer mes fiançailles à cause de ce genre de faiblesse. Ma future épouse ne me pardonnerait pas, pas après son agression. Quant à Mani, il préférait rester fidèle à ses bonnes résolutions. Nous laissâmes derrière nous cet avant-goût de paradis pour nous installer dans le salon privé. Dans cette pièce, nous étions à l’abri des tentations alors que nous avions tous deux l’impression d’être en pleine traversée du désert. Pour nous aider à passer à autre chose, j’abordai les différentes raisons de ma venue au studio. « No limit du genre, je m’apprête à passer le reste de ma vie avec une seule et même femme. Je vais lui promettre amour et fidélité jusqu’à ce que la mort ait raison de moi, ça vaut bien une soirée de célibataire digne de ce nom, tu ne crois pas ? » lançais-je bien déterminer à en profiter un maximum avec les gens que j’appréciais à mes côtés. À ce moment-là, j’étais loin d’imaginer que je reviendrais sur ma décision après être tombé dans le piège de la luxure de la plus détestable des manières. En attendant, nous avions l’air sur la même longueur d’onde. J’en ris à gorge déployée avant de réaliser à quel point la situation de Manuel était pénible à vivre. Entre le mariage arrangé de sa sœur fraîchement débarquée sur le territoire, la dispute avec ses ainées, la mienne qui ne pouvait pas se montrer aussi disponible qu’elle l’aurait voulu, quelques bonnes nouvelles ne seraient pas trop. « Ouais ! Je vais vous organiser ça. Prépare un sac pour quelques jours. Trois peut-être. Je vais demander à Lyla de préparer deux ou trucs pour Cinzia. Je ne vous promets pas la lune ou le grand luxe, mais je peux vous promettre que ce sera un moment pour vous deux. Lyla et moi, on ne traînera pas dans vos pattes. Je m’occuperai la soirée de samedi avec Jandro. Vous, profitez-en. » Je lui collai une tape amicale dans le dos avant de prendre congé. Une heure après, je lui annonçais que la Maruzella serait libre pour quelques jours,


***


En réservant les chambres d’hôtel, nous avions pris soin de réclamer des suites éloignées les unes des autres. Je n’avais aucune intention d’être le témoin auditif des ébats sexuels de mon meilleur ami avec ma petite sœur. Je pouvais seulement en parler librement, tant que je ne recevais aucun détail scabreux, et même m’en amuser sincèrement. Ils se dégageaient d’eux quelque chose de sain, une complicité naturelle qu’on prête à ces gens qui grandissent ensemble ou qui sont faits pour se rencontrer. Et, à ce propos, nous en avions une à préparer, une que nous avions retardée depuis notre arrivée puisque nous ne nous étions pas encore annoncés. « Il s’appelle Henrich Schulz. La quarantaine bien tassée. Gros. Infâme. Pas marié. Pas de gosses. Un sérieux penchant pour les femmes. Il a une boîte dans l’événementiel qui lui rapporte pas mal de blés. Il lui arrive d’organiser des soirées pour le milieu qui nous intéresse. Il a de bons contacts et son casier est vierge. Le hic… » Il y en a toujours un. « C’est qu’il est d’ascendance allemande. Son histoire familiale est pas bien jolie. » Je lui remis un dossier complet qu’il feuilleta d’un œil distrait, mais je ne doutais pas qu’il le lirait attentivement. « D’après Da Vinci, il n’est affilié à aucune vague du genre néonazi, mais tu sais ce qu’on dit, certains héritages ont la dent dure. Je pense qu’il faut tenir les filles à l’écart, au cas où, même si dans l’absolu, je pense qu’il n’y a pas vraiment de risques. » J’en étais convaincu, pas par naïveté, mais parce que j’avais un moyen de pression sur lui et que notre petite affaire était parfaitement légale. « La seule chose effective qu’on pourrait lui reprocher, c’est qu’il n’est pas net fiscalement. Il travaille par société-écran, mais la menace d’un contrôle devrait le tenir à carreau sur le long terme s’il se montrait menaçant à cause de ton accent. On sera vite fixé de toute façon et, dans ces conditions, j’ai quelqu’un d’autre dans le collimateur. » Je lui remis un autre feuillet bien plus mince. « Dwayne Bennet. Américain pur souche. Cinquante piges. Patron d’une dizaine de garages de voitures de luxe sur toute la côte. Marié. Des enfants. Une proie facile. Pas de raison pour qu’ils refusent. Il sera cependant plus difficile à convaincre que le précédent. Il n’a pas besoin d’argent. Si on veut le convaincre, il faudra ruser et l’appâter avec ce qui lui fait envie : le porno. Il est complètement accroc. Il voudra sans doute voir le studio. On ne signera probablement rien ici, mais s’il accepte de se déplacer, on pourra considérer qu’on a gagné. » Buvant une gorgée du vin rouge commandé en même temps que mon assiette de pâtes, je lui confirmai que je les appellerais à tour de rôle dès qu’il serait prêt. « En ce qui me concerne, je pense que l’un et l’autre sont plutôt sans danger. À toi de voir ce que tu préfères. Tu trouveras tout ce qu’il te manque comme informations là-dedans. On en reparlera. »


***


Qu’il s’agisse de du premier ou du suivant, nous leur vendions des gonzesses à poil qui exhibent leur sexualité devant une caméra. Avions-nous dès lors d’autres choix que d’emmener notre investisseur potentiel chez la Catalina ? C’était un retour logique de politesse. Une façon sympathique et agréable de terminer la soirée pour lui. Mani et moi, nous avions convenu ensemble, pour nous donner du courage, que nous ne céderions pas face aux corps de rêve de ces femmes toutes plus belles les unes que les autres. J’en fréquentais tous les jours. J’étais un dur à cuire. La différence, c’est que je ne me rendais jamais sur mon lieu de travail avec un verre dans le nez et la tête enfumée. Avec les filles de la Catalina, aucun lien de subordination ne pourrait me rappeler à la raison. Alors, ce qui devait arriver, arriva, dans des circonstances qui me culpabilisèrent assez pour que je décide de suivre Mani au lieu de rentrer à l’hôtel. Je traversai le couloir en titubant encore un peu et sans remarquer la trace de rouge à lèvres qui salissait ma chemise. Cette tâche, elle n’échappa pas à Lyla et, bien que je tentai de me défendre, elle me jeta de la suite sans avoir le temps de réaliser les enjeux de cet écart. D’instinct, je me dirigeai à l’autre bout du hall pour rejoindre la chambre de Manuel. S’il était à l’intérieur, je ne le dérangerais pas, sauf que je le retrouvai derrière sa porte, l’air aussi penaud que moi. « Putain ! On a grave déconné, frère. Et, le pire, c’est que je ne saurais même pas dire comment on en est arrivé là. »






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Manuel Herrera
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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyVen 18 Mar - 7:42





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Il n'avait rien contre l'idée qu'elle travaille, même loin de lui mais qu'elle continue à servir les intérêts de son père lui posait un problème de taille. Elle porterait bientôt son nom et il était hors de question qu'il ait l'air d'un pantin, il perdrait en crédibilité auprès de ses hommes et en affaires de manière générale. Ils étaient associés et il n'y avait pas de rapport de sujétion entre eux, il n'était pas question que ça arrive, ni aujourd'hui, ni demain. Si Cinzia devait exercer ses talents, ce que Mani entendait bien même s'il jouait les fortes têtes à cause du comportement déplacé du patron de la Sicilienne, il désirait qu'elle travaille pour lui et selon ses règles et ses codes. Son père devrait trouver une autre façon de faire ou passer par lui car lui laisser une once de contrôle sur sa femme avant le mariage était une chose normale mais après, ce serait suicidaire. Il penserait sérieusement à la question et verrait avec la principale intéressée dès qu'il serait certain d'avoir la situation entièrement sous contrôle, pour l'heure, il optait pour la radicalité et l'efficacité. Ce n'était pas forcément ce qu'on faisait de plus juste ou équitable mais ça irait le temps qu'ils se marient. Il comptait également faire en sorte de trouver une façon de combler le manque de son boulot, d'une façon ou d'une autre, là encore, c'était un point sur lequel il devrait se pencher sérieusement. Bientôt, ce ne fut plus vraiment au coeur de ses préoccupations tant sa frustration prenait de la place et devenait irrespirable. Il était solide, pourtant, mais il y avait des choses qui ne se faisaient pas, des choses qui rendaient fou et principalement un homme de sa trempe. Alors forcément, à la moindre sollicitation ou stimulation et c'était la fin du monde. Le simple fait d'imaginer l'enterrement de vie de garçon de Luciano l'excitait et lui donnait envie de se mettre à poil pour profiter. Il espérait de tout son coeur que d'ici là, les choses seraient rentrées dans l'ordre. Il se dit pourtant que prendre des notes dans son état actuel serait le mieux, ce serait la meilleure façon d'organiser un enterrement de vie de garçon du tonnerre, un de ceux dont on se souvenait avec nostalgie et une pointe d'envie. Il n'appréciait pas Lyla, par-dessus le marché, ce qui serait une raison supplémentaire de mettre le paquet et de ne surtout rien oublier sans faire dans le mesuré ou le gentillet. Il fallait que ce soit mémorable et grandiose, il fallait que tout le monde envie Lucky et ait une envie de se remarier juste pour avoir le droit au même genre de fête en son honneur. Il concocterait une fête sans précédent. Il en faisait le serment.

Pour l'heure, leurs affaires les amenaient à LA et ils avaient pris soin de prendre leur garde-fou dans leurs valises en espérant que ce serait suffisant pour calmer leurs ardeurs et jusqu'à présent, ça avait été plutôt efficace, il n'avait pas mis un pied hors de la chambre depuis deux jours. Il se saisit du dossier que le Sicilien lui tendait et en feuilleta distraitement les pages, se disant qu'il aurait du boulot dans les heures à venir, tous les détails étaient importants, il ne négociait pas de la même manière selon les intervenants. « Je vais examiner ça avec attention mais les ascendances m'importent peu, tant qu'il a compris que les affaires passent avant le reste, nous devrions bien nous entendre. Des comme lui, anciens nazis, il y en a un paquet par chez moi, ils sont tous arrivés là après la fin de la guerre, ils avaient peur qu'on les rattrape et généralement, ils nous considèrent plus comme des égaux que comme des larbins mais on verra bien ce que ça donne. Les deux ont du potentiel, à voir lequel saura porter notre projet au mieux et le soutenir surtout. » Après étude, il se dit que le nazillon serait un réel atout dans leur manche et ça aurait pu faire l'affaire s'il ne s'était pas montré aussi gourmand et intraitable. On ne pouvait pas exiger avec des hommes comme eux, surtout pas quand il était question de leur projet personnel. Il se permit quelques réflexions paternalistes qui les firent passer pour des amateurs finis doublés de crétins et la décisions fut claire dans la tête de Mani, ils ne pourraient pas faire affaire avec un type qui se pensait au-dessus d'eux et qui les appelait « gamin » à tout bout de champ. L'autre se montra beaucoup plus réservé et malin. Il négocia avec subtilité mais fermeté et après une brève discussion avec Luciano, ils décidèrent que l'américain remportait tous les suffrages. Le repas avait été particulièrement arrosé et ils atterrirent chez Catalina relativement éméchés, Mani se promit de ne rien faire de stupide, se conditionnant pour rester tranquille, glissant à l'oreille de son comparse. « On reste juste le temps qu'il se sente à l'aise et on rentre, ok ?! Ce serait dommage de ... » Une brune au teint mat venait de passer, son corps de déesse ondulant à chaque pas et avec un cul qui fit oublier à Manuel son prénom et ce qu'il venait de dire. « Elle a l'air trop confortable pour que je ne l'essaie pas ! Personne n'est obligé de le savoir... » lâcha-t-il pour se rassurer avant de la suivre et de s'isoler dans une des pièces avec elle. Il crut que Luciano se montrerait plus raisonnable que lui mais le voir débarquer avec sa trouvaille et de lui balancer un clin d'oeil qui en disait long. Il s'installa près du couple improvisé déjà formé et profita de la soirée à sa manière. Sa bouche était un ravissement à regarder, surtout en action et alors qu'elle l'initiait à un tout nouveau genre de prière, tout cessa de façon inattendue et elle disparut. Il eut tout juste le temps de se redresser pour se manger une claque derrière la tête par Catalina en personne, son meilleur ami étant logé à la même enseigne. « Mais qu'est-ce que vous foutez ? Vous êtes fiancés, imbéciles ! Partez de chez moi et rentrez à l'hôtel avant que j'appelle les filles pour leur raconter! » L'ordre remit en route son cerveau et il se rhabilla pour quitter l'endroit, penaud, essayant d'effacer les traces de cet écart, tant bien que mal. Il n'eut même pas le coeur de plaisanter avec Catalina, sachant pertinemment qu'elle ne leur ferait pas une chose pareille. « Putain, j'aurais dû lui demander pour prendre une douche ! » En effet, il aurait dû. Entre le fond de teint sur sur sa chemise, le parfum qu'elle avait laissé sur ses vêtements et les traces de rouge à lèvres sur sa peau, il ne put pas mentir longtemps, il balbutia quelques explications sans aucun sens et son vocabulaire ne s'arrangea pas quand il la vit déposer la bague sur la commode. « Princesita, je te jure que ce n'était rien... Je te... » Elle le mit à la porte avant qu'il ne puisse lâcher une autre connerie. Tête appuyée contre la porte, il frappait, encore et encore, espérant la faire céder et pouvoir rentrer. « Ouvre la porte, qu'on discute ! Mon trésor, ouvre ! » Son meilleur ami débarqua à ce moment-là, lui aussi sans suite fixe. « On n'aurait jamais dû aller chez Catalina ou alors ne jamais leur proposer de venir avec nous... Putain Lucky, si elle ne veut plus de moi, je ne sais pas ce que je vais faire. » L'alcool et le cannabis avait tendance à accentuer le moindre de ses sentiments et ce soir, c'était la panique.

Son coeur se gorgea d'espoir quand elle ouvrit la porte mais elle en sortit avec ses affaires et migra directement chez Lyla, au plus grand désespoir des deux autres. Il aida cependant Lucky à ramasser ses affaires et lui proposa de s'installer dans sa suite, le temps que ça se tasse. « Elles ne peuvent pas vire sans nous, c'est notre chance, demain matin, elles seront devant notre porte, tu verras ! » Elles n'y furent pas et elles ne se trouvaient pas non plus dans leur chambre. Dépité, Mani commanda le petit-déjeuner au room service, laissant à Lucky le temps d'émerger et de réaliser. C'était visiblement le cas quand il parut enfin, vu la gueule qu'il tirait. « Ouais, je sais, on a carrément fait de la merde ! Va falloir rattraper le coup, Lucky, faut qu'on s'organise et qu'on les récupère ! Fleurs, chocolats, bijoux et compagnie ! Elles vont se monter la tête toutes les deux et elles vont se convaincre de nous tromper pour se venger. Faut à tout prix empêcher ça ! » Leur vengeance fut beaucoup plus subtile que ça et quand, assis au restaurant de l'hôtel, il vit Cinzia passer dans une tenue qui ne laissait aucune place à l'imagination, il manqua de s'étouffer. Il donna un coup à Lucky pour qu'il voit, lui aussi, comment leurs femmes sortaient. « Elles sortent ?! » Sans nous, ajouta un Luciano dépité et sans doute aussi jaloux que son acolyte. Il ne leur fallut pas longtemps pour abandonner leur table et les suivre, ils s'installèrent pas très loin d'elles au restaurant et leur collèrent aux basques jusque dans la boîte, « Elles viennent récupérer un type, ça va être un carnage Lucky, si ça arrive ! Je vais devenir fou ! »










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Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptyLun 28 Mar - 1:26





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Nous étions d’accord sur le fond et sur la forme. Qu’il s’agisse de l’Américain ou de l’éventuel nazi, on les appâtait avec une bonne bouffe et on les achevait chez la Catalina. Sur place, il n’était pas question de rester plus longtemps que nécessaire à notre amitié de s’y sentir à l’aise. Ensuite, nous nous éclipsions en arguant de notre loyauté envers nos fiancées. C’était simple comme bonjour. Pourtant, deux gosses de dix ans s’en seraient mieux sortis que nous. Sans l’intervention de la tenancière, Dieu seul savait jusqu’où nous aurions pu aller sur l’échelle de l’infidélité, car c’était bien ce dont la Catalina nous accusait avant Lyla et la Maruzella. Ma future épouse me fit par ailleurs regretter de ne pas avoir essayé de cacher les traces de mon méfait après avoir pris une douche. Certainement étais-je trop ivre pour y penser et, lorsque Mani le souligna, il était déjà trop tard. De retour dans la chambre d’hôtel, je tentai bien de me défendre, mais commencez une phrase par : « Ce n’est pas ce que tu crois. » était aussi stupide que d’avoir baissé mon froc devant une bouche pulpeuse qui savait y faire. Pourquoi ? Je ne me l’expliquais pas moi-même. Je n’avais pas lieu de me plaindre de ma vie sexuelle. J’ajouterais même que Lyla n’était pas la dernière pour innover ou pour répondre présent à mes accès de créativité. Sans doute devait-elle trouver mon écart particulièrement injuste et insultant pour ses talents et sa bonne volonté malgré ses principes bafoués. Certainement. J’avais beau frapper à sa porte, elle ne l’ouvrit que par deux fois : la première, pour accueillir ma sœur et la seconde, pour me balancer sa bague de fiançailles au visage après que je levai vers Mani le V de la victoire. Tu parles ! J’étais sur le carreau et sans le concours de mon meilleur ami, j’aurais été bon pour dormir sur le pas de sa chambre. « Ce voyage à LA avec elle était une mauvaise idée. On aurait dû les laisser à New York. Elles font des montagnes avec tout et n’importe quoi. Franchement, ce n’est pas comme si on en avait mis une en cloque. La, je comprendrais qu’elle nous abandonne leur bague de fiançailles, mais là… » lançais-je incrédule en ramassant mes affaires traînant sur le sol. « D’ailleurs, tu crois que ça veut dire qu’elles ne veulent plus de nous ? » Visiblement, d’après le Salvadorien – que je trouvais par ailleurs plutôt défaitiste – leur réaction signait la fin de notre histoire et je me surpris à paniquer en déposant mon séant sur le matelas, la tête coincée entre mes mains, cherchant à retrouver tous mes esprits pour mettre en place un plan de reconquête. Incapable d’y voir clair, je me fiai aux tentatives de Manuel pour ne pas sombrer en s’accrochant à ce que les filles nous aimaient démesurément. C’était vrai. Il ne restait plus qu’à y croire et à espérer pour dormir sereinement, si tant est que ça soit possible.

La nuit fut agitée. La matinée se construit autour de la peur de les perdre alors qu’elles étaient aux abandonnés absents. L’après-midi ne fut pas plus réjouissante et, le soir venu, tandis qu’elle traversait le hall du restaurant de l’hôtel dans leurs robes trop moulantes, trop échancrées, trop courtes et trop décolletées, je manquai de me lever pour tirer MA femme par le bras, l’enfermer dans la chambre, hurler et lui faire une petite démonstration de mâle alpha, mais n’aurais-je pas fait pire que mieux ? Elle l’aurait mal pris. Elle m’aurait probablement jeté en me balançant sa valise au visage, si la Cinzia ne s’en chargeait pas avant elle. « Je ne comprends pas. On les couvre de cadeaux depuis ce matin et elles font comme si ça ne comptait pas. Non. Je ne comprends pas. Qu’est-ce qu’elles veulent ? » Un type ? Était-ce vraiment ce qu’elles cherchaient ? Je n’arrivais pas à y croire ni de la part de l’une ni de celle de l’autre. « Non ! Je ne veux pas croire à ça. Et puis, si c’est ça, tant pis pour elle. Des filles, ça court les rues. Et j’en connais un paquet qui voudrait être à leur place. Si elles ne savent pas entendre leur chance, c’est leur problème. C’est plus le mien. » tentais-je convaincu d’apparence, mais sans détermination. Elle sourit au serveur et je dus me retenir pour ne pas bondir à nouveau de ma chaise. « Il faut les suivre. Je ne sais pas où elles vont, mais je veux savoir ce qu’elle trame. »

Nous les filâmes jusqu’à la discothèque où elles jetèrent leur dévolu. Assis au bar, nous vérifiâmes le moindre de leurs faits et gestes. Nous passâmes plus de temps à épier les allers et venues autour d’elle que nous amuser. La seule fois où nous les perdîmes de vue, ce fut devant la porte des WC. Du moins, était-ce que nous avions envisagé avant de recevoir une photo équivoque qui me laissa pantois. « Putain, c’est quoi cette photo ? » Je la tendis à mon meilleur ami, tout comme toutes les suivantes, celles qu’elles distillèrent tout au long de la nuit. « Putain, mais c’est une blague ? On dirait qu’elle se roule une pelle ? Et, elles sont dans la même baignoire là ? Et, ça, c’est quoi ? C’est ce que je crois que c’est ? » C’était vert fluo, comme Hulk. C’était immonde. « C’est du silicone ou du plastique, tu crois ? Putain, mais ça me dégoûte » soupirais-je en me demandais si je devais y croire ou non. « Je crois qu’elles se foutent de notre gueule. Elle veut quoi ? Des poèmes tous les jours ? Une chanson d’amour au pied de la porte la mandoline à la main ? Elle ne veut pas que je lui chante la sérénade. Putain ! » Je frappai du poing dans le mur. Il était en dur. Pas une égratignure pour lui. Pour moi, en revanche. « Bon, il faut que j’aille la voir. Que je lui parle. Et toi aussi d’ailleurs. Tu sais, Cinzia est venu me voir. Elle dit que ça, c’est de ma faute. Tu ne devrais pas avoir de mal à la convaincre que tu ne veux qu’elle. Ce soir, il faut que ça soit régler où je te jure que c’est moi qui vais faire un carnage. » Peine perdue. Lyla m’entendait, mais elle ne m’écoutait pas. Elle sortit, le soir même, alors que j’avais tout donné.

Elles nous abandonnèrent devant la porte d’une boîte de nuit pour lesbiennes. « Putain, et si ce n’était pas une blague ? Et si elles couchaient en semble ? Tu imagines ? Ma sœur qui se tape ma fiancée. » J’étais dépité et, pour me passer l’envie de hurler, j’occupai mes lèvres en allumant une cigarette. « J’ai besoin d’en avoir le cœur net. Il faut que je sache ce qui se passe là-dedans. » crachais-je en perdant patience face à la nouvelle photo tendancieuse reçue à l'instant. Il n’en fallut pas davantage à Manuel pour sortir de la voiture. Il ferma la portière – je l’avais vu faire – rangea les clés dans sa poche. Nos capuches sur la tête, nous contournâmes le bâtiment jusqu’à trouver ce que nous avions cherché. La chance était avec nous. Ce n’était ni étroit ni trop haut. On se retrouva sur les lieux-dits avant d’avoir eu le temps de dire ouf. « Ce n’est pas grave. On reprend la voiture et on rentre à l’hôtel. Elles doivent y être et je te jure que je défonce la porte en arrivant si je reçois encore une de leur putain de photos. » sifllais-je avant de constater avec désarroi qu’il n’y avait plus de voitures. « Elles n’ont pas osé. Mani… » Je le secouais comme s’il détenait toutes les réponses. « Elles nous ont pas volé la bagnole, pas vrai ? » Mon téléphone vibra dans ma poche et je sus sans avoir rien vu.







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Manuel Herrera
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MessageEntre días de guerra hay paz  EmptySam 2 Avr - 22:18





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ft el amigo


« Au moins, maintenant, on sait que sucer, c'est tromper ! » ironisa Manuel avec une once de désespoir dans la voix. Ils n'avaient mis personne en cloque et n'avaient même pas trempé le biscuit mais elles en faisaient toutes les deux une maladie, ça en disait long sur ce qui se serait passé si Catalina n'était pas intervenue et Mani avait beau creuser, il ne trouvait aucune raison valable à cet écart et toute la mauvaise foi du monde ne parvint même pas à le convaincre qu'il avait bien fait. C'était au-delà de la stupidité, ça frôlait l'auto-destruction. Ce n'était pourtant pas dans ses habitudes ! Il se trouvait pathétique, depuis le temps qu'il prenait soin de combler Cinzia et elle seule, voilà qu'il n'avait qu'à aller à l'autre bout du pays pour que toutes ces règles changent. Le soleil avait salement dû lui taper sur la tête. Il aida Luciano à ramasser ses affaires et les porta dans la chambre qu'il partageait encore avec Cinzia le matin même. A quel moment avait-il décidé de déposer son cerveau sur la table de nuit avant de sortir ? Putain, il avait tenu bon devant le spectacle des deux lesbiennes au studio porno et il craquait maintenant ?! C'était d'un ridicule ! Tourner et retourner cette question dans sa tête était un coup à se choper une migraine et il préféra mettre ça de côté pour se focaliser sur la nécessité de l'instant, à savoir la récupérer et faire en sorte qu'elle ne soit pas trop blessée par tout ça. Autrement dit, c'était sacrément mal parti. « Je n'espère pas, parce que sans ta soeur, je vais devenir fou ! Tu me diras, je n'avais qu'à y penser avant hein... Mais putain, je crois que j'ai arrêté de penser au moment où j'ai franchi le seuil de chez la Catalina, tout simplement ! » Il fut attristé mais pas étonné de découvrir qu'aucune d'entre elles n'avait donné signe de vie le lendemain matin et ils eurent beau se dépasser en matière de présents, rien ne semblait en faire sortir l'une ou l'autre de son silence. Ils récupéraient, en prime, les cadeaux, les uns après les autres. On ne soignait pas une plaie par balle avec un pansement, même s'il était imprimé à l'effigie de Jésus. « Elles veulent autre chose que des cadeaux qui ne veulent rien dire et qui équivalent à de la facilité. On s'est pas engueulés parce qu'un connard leur tournait autour et que toi ou moi, on était jaloux. On n'a pas été indélicat comme ça nous arrive parfois mais on a mis notre queue dans la bouche d'une autre et va falloir un peu plus que des chocolats, des vêtements et des sacs pour leur faire avaler la pilule. Je crois que j'ai sous-estimé l'impact de tout ça ! Elles ne pensent pas comme toi et moi. Les femmes, ça prend tout à coeur, même si ces deux putains étaient sans saveur, elles font s'imaginer qu'on va les plaquer demain pour faire notre vie avec les deux d'hier ! »

Avoir des soeurs permettaient de mieux comprendre la psychologie des femmes et leur fonctionnement et s'il évitait de regarder à travers ce prisme quand ça l'arrangeait, il devait désormais se rendre à l'évidence : s'il ne le faisait pas, il perdrait sa douce. « Lucky... Jamais de la vie tu laisseras qui que ce soit prendre ce qui t'appartient et moi non plus ! Et toutes les autres, j'en ai eu un vague aperçu, crois-moi, c'est Cinzia qu'il me faut, si j'arrive à la récupérer, je ne vais pas recommencer les conneries, elles sont toutes tellement insipides à côté... » Il se prit le visage entre les mains, réalisant à quel point il était con comme ses pieds, il jouait au type sage qui tentait de raisonner son meilleur ami mais où était-il, ce connard plein de sagesse, la veille au soir, quand il prenait du bon temps dans le bordel de Catalina. Il aurait pu continuer sur cette voie assez longtemps pour aller la trouver et lui présenter ses plus plates excuses mais elle décida de suivre Lyla en boîte de nuit et il perdit tout sens commun à partir de ce moment-là, ça ne s'arrangea pas quand ils reçurent les photos des deux filles visiblement devenues plus proches qu'elles ne l'étaient déjà. Il vit rouge et il lui fallut beaucoup de volonté pour ne pas les trouver et coller une baffe monumentale à sa future femme, histoire de lui remettre les idées en place. Une pipe ne justifiait pas qu'on en arrive là, il se sentait trahi, comme s'il avait eu raison sur toute la ligne. Elle lui prouvait qu'il avait bien fait de se méfier de sa relation avec Lyla et d'être jaloux. Il ne se posa pas la question de savoir si c'était vrai ou pas, c'était de trop et il lui aurait fait savoir de la pire des façons si Luciano n'avait pas gardé son calme. Il semblait douter et ce fut suffisant pour faire redescendre Mani d'un cran. Il ne se dit pas que les femmes avaient déjà pour habitude d'aller aux toilettes ensemble, alors un bain, ce n'était rien, parce qu'il avait vu cet énorme truc vert qu'il prenait pour une insulte. Pourquoi se servir de ça quand on avait un homme à disposition ? A moins de s'en servir pour une mise en scène quelconque avec lui mais sinon, ce genre d'outil n'avait pas la moindre utilité. C'était le meilleur moyen de créer des emmerdes dans un couple. « J'en sais rien mais faudra m'expliquer pourquoi des femmes fiancées ont un truc pareil dans leurs valises alors qu'elles partent en voyage avec l'homme qu'elles vont épouser ! Et après, ça fait tout un cirque pour une putain de gâterie ! Elles se foutent de notre gueule ! » Après lui avoir administré une correction, il lui aurait sans doute fait passer l'envie d'utiliser son truc vert avec qui que ce soit mais une petite voix intérieure lui souffla que s'il faisait une chose pareille, il pouvait tirer un trait sur son mariage. « Je n'en suis pas si sûr, elles se mettent des idées de merde en tête, elles font nous faire chier autant qu'elles le peuvent ! »

Monté sur ressorts et surtout fou de rage, il ne tira rien de Cinzia hormis une claque en pleine gueule. Cela lui remit les idées en place mais pas au point de l'empêcher de fulminer devant cette boîte de connasses. « Tout ça est trop soudain et trop bien organisé pour que ce soit autre chose qu'une façon de nous faire chier, du moins je l'espère, sinon ça va partir en couille, Lucky ! » Le signal de départ fut donné par une énième photo et ils foncèrent, Mani fit la courte échelle à Luciano pour qu'il atteigne la fenêtre et qu'il puisse s'y faufiler avant de trouver le moyen d'aider son équipier à le rejoindre. Rien que la gueule des cageots qui occupaient les toilettes valait le détour mais ils n'y trouvèrent pas leur petite-amie, pas plus qu'ils ne mirent la main dessus dans la grande salle avant de se faire éjecter illico presto par les colosses chargés de la sécurité. Et comme une soirée de merde ne s'arrêtait jamais en si bon chemin, la voiture avait disparue. Son téléphone ne tarda pas à sonner, lui donnant la localisation exacte des filles . SI elle était sa fiancée ? Il fut tenté de dire non puisqu'elle ne portait rien à l'annulaire mais la leçon irait un peu trop loin à son goût et il ne devait pas oublier qu'il n'avait aucune raison de lui en vouloir, contrairement à elle. Il soupira et dit à Tino qu'ils étaient en chemin. Il fallut commander un taxi pour aller les chercher et de toute cette nuit, il ne récolta que frustration, culpabilité et tristesse. Il avait reprit sa place près d'elle mais à quel prix ? Il se sentait dégueulasse et il avait besoin d'un debrief avec son ami, le soir même autour d'une assiette au restaurant de l'hôtel tandis que les filles étaient au spa. « Comment a été ta nuit ? » commença-t-il avec un réel intérêt, espérant pour lui que ça avait été plus drôle que la sienne. « Je me sens minable, ça m'est jamais arrivé avant. Je m'en tapais, de leurs sentiments, de leur avis et de leur peine mais hier, à peine elle m'a ouvert la porte que je me suis pris tout ça en pleine gueule ! Je lui ai fait du mal pour un moment à peine plaisant... Je crois que je vais devoir devenir monogame fidèle... Je crois que je le suis déjà en fait ! » Il soupira, commanda deux whisky secs et de quoi grignoter, histoire de faire passer le goût de tout ça. C'était toujours plus facile quand il avait Cinzia près de lui. « Le mariage est maintenu, elle a remis sa bague ? Que je sache pour ton enterrement de vie de garçon, j'avais prévu des trucs et bon, vu les circonstances ... »

***

Ils étaient presque parvenus à se détendre quand Catalina débarqua au bar de l'hôtel, enfermée dans une robe fourreau malgré sa taille épaisse, elle restait divine pour son âge. Son visage s'éclaira en voyant les garçons, elle les serra tous les deux dans ses bras comme s'ils étaient ses fils et s'installa à leur table, commandant un verre. « Je suis venue vous voir pour vous dire que votre associé était conquis. Mais vous vous en doutiez en l'amenant chez moi! » « T'aurais pu nous appeler, tu sais, c'était pas la peine de te fatiguer et venir jusqu'ici. » dit Mani en lui prenant la main et en la pressant avec tendresse, elle était comme une deuxième mère. « Je suis venue parce que les filles sont passées chez moi, elles voulaient voir avec qui vous vous êtes isolés ! J'étais contre mais elles ont tellement insisté que j'ai fini par céder, parce qu'avec vos bêtises, je me sens responsable aussi ! Elles sont reparties mortifiées, comme si elles ne valaient pas plus que des putains. J'aime mes filles mais je sais ce qu'elles sont, des filles biens mais des prostituées tout de même. Mais elles, les gars, si elles commencent à se comparer à des femmes comme ça, vous allez avoir des problèmes ! Ce sont des filles géniales, elles se plient en quatre pour vous, ne leur renvoyez pas ce genre d'image ! Je suis venue pour vous donner un conseil, traitez les comme des princesses tout le reste du séjour ! Pour effacer ce que j'ai vu dans leurs yeux quand elles ont vu Patty et Crys. Vous savez ce que ça disait ? Je ne serais jamais assez belle ou assez douée ! » Mani soupira, se passant une main sur le visage, se disant que toute cette merde n'était pas terminée et qu'il n'était pas au bout de ses peines. « C'est n'importe quoi ! J'ai même pas regardé son visage à Patty ou Crys, je ne sais pas ! Et elle n'avait rien que Cinzia ne possède pas, en mieux ! » « Ca, c'est pas à moi qu'il faut le dire, Mani ! Et toi, Luciano, tu te maries bientôt, pas vrai ? » Il acquiesça, visiblement gêné ou peu sûr de lui sous le regard acéré de la minuscule Catalina. « Alors je te conseille de mettre le paquet si t'as pas envie qu'elle se cantonne à une même position parce qu'elle est persuadée que tout ce qu'elle fait et te donne n'est pas assez ! Ca vaut pour toi aussi ! » leur dit-elle en les pointant du doigt l'un après l'autre sans ciller, elle en avait une sacrée paire. « Et je vous remercie pour le panier cadeau et le voyage mais je n'ai pas menti pour ça, je l'ai fait parce que je vous adore mais n'abusez pas de ça pour faire n'importe quoi ! » Elle sortit son téléphone pour qu'une de ses filles lui apporte des paquets. « Les petites boîtes, c'est de ma part pour les filles, la rouge pour Cinzia et la bleue pour Lyla. Le reste, ce sont vos cadeaux pour elles, pas des cadeaux choisis à l'arrache pour essayer de se faire pardonner, des vrais, qui feront mouche ! Ne me remerciez pas, je veux seulement avoir une petite place dans le fond, à votre mariage ! » Elle se leva, les embrassa tous les deux sur le front avant de disparaître en se dandinant sur ses hauts talons.






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