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Quando le volpi si consigliano, bisogna chiudere il pollaio.
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Gabriele Gambino
Gabriele Gambino
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❖ MESSAGES : 513
❖ AVATAR : Mariano Di Vaio
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MessageQuando le volpi si consigliano, bisogna chiudere il pollaio.  EmptySam 11 Fév - 18:10

 
Quando le volpi si consigliano, bisogna chiudere il pollaio.
Il entendait ses réticences par rapport à son père. Si tant est qu’elle ait déjà eu confiance en lui, il ne restait plus rien de cette éventuelle relation entre père et fille. Ce n’était jamais qu’un point commun de plus. Lui-même se méfiait d’Ettore. La différence, c’était qu’il aurait donné n’importe quoi pour que son géniteur se souvienne de l’existence de son dernier fils, ce qui semblait être le cas de Rafaël concernant sa cadette. Il la trouvait donc injuste, mais il ne la blâmait pas. Il l’avait été avec elle. Il fut même pire puisqu’il l’autoriser à toucher ses rêves du bout des doigts pour mieux les lui arracher quelques années auparavant. Aussi, afin d’éviter une nouvelle dispute – ils avaient eu leur compte sur ces derniers mois – il se tut, la gardant au plus près de lui, embrassant son front et caressant sa joue du pouce. A quoi entrer dans d’interminables discussions pour qu’elle se choisisse une autre paire de lunettes ? Elle était têtue. La faire changer d’avis réclamait une dose d’énergie qu’il n’avait pas en stock. Emotionnellement, il était à bout de souffle et elle aussi. Nul besoin d’être devin pour comprendre qu’elle était cruellement malheureuse. A croire qu’un problème en cache toujours un autre. Était-il en droit de se demander si ces efforts étaient vraiment utiles ? Ne serait-ce pas abandonner la partie un peu trop tôt ? Serait-ce dès lors comparable à de la lâcheté s’il lâchait définitivement prise ? Il lui déclama son amour, la poursuivit jusque dans l’avion, renonça à ses habitudes et à ses principes et ce n’était pas encore suffisant. Il aurait juré la sentir tressaillir de rage ou de tristesse tout contre lui et il fut aussitôt transpercé de part en part par une vague de dépit que leur rencontre avec son beau-père ne fit qu’aggraver. Il y avait du mieux, il n’était pas colère. Il regrettait cependant d’avoir à endosser le rôle de geôlier ou de dictateur sous prétexte qu’elle peinait à trouver sa place dans ce monde d’hommes. Elle n’en avait sans doute pas conscience, mais elle ne lui facilitait pas la tâche. Son abnégation ne le lavait pas de cette impression d’être un type dégueulasse, un mari raté, un gars taillé pour une autre, mais certainement pas pour elle. Jezabel était sculptée pour ce genre de couillons qui dirait amen à tous ses caprices, un sur lequel elle aurait perpétuellement le dessus. C’était sur ce modèle qu’elle pourrait se bâtir une forteresse de bonheur et ce constat déchirant lui fit particulièrement mal au cœur, plus encore d’avoir à acquiescer à sa proposition. Elle présenterait des excuses à son père, qu’elle le désire ou non et au mépris de son orgueil et de sa fierté. Il l’enfonçait plus encore dans ce sentiment qu’elle alimentait de n’être plus rien, rien d’autre qu’une épouse, ce qui signifiait, à ses yeux, qu’elle lui servirait uniquement de faire-valoir. Devait-il s’attendre à ce qu’elle remette à nouveau en question toutes ces sincères promesses ? Il s’endormit avec cette quasi-certitude ancrée dans le crâne, mais elle le détrompa en l’éveillant aussi doucement que possible, la bouche pleine de miel lui dictant une invitation qu’il n’espérait plus. Il était temps qu’il renoue enfin, qu’il scelle pour de bon leur réconciliation. Ça ne pourrait qu’empêcher, tant pour l’un que pour l’autre, qu’il se farcisse la tête de conneries. Le retour à New York signerait le début de grand changement pour eux et il avait besoin d’être certain qu’il ne serait pas vain. Au contraire. Cette intimité retrouvée, elle leur fit un bien-fou.

***
Il redoutait réellement qu’elle se lasse de sa présence à bosser avec lui dans cet endroit si exigu, mais il s’était trompé et en était particulièrement ravi. Jezabel débordait d’amour et de tendresse et apprendre qu’il partirait bientôt sans elle ne fit qu’augmenter l’intensité et la fréquence de toutes ces marques d’affection. Elle le serrait dans ses bras souvent, l’embrassait à chaque occasion et lui répétait sans cesse qu’elle lui manquerait. Ça gonflait son cœur d’orgueil. Il se sentait aimé, apprécié et adoré en toute réciprocité. Il n’en était que plus doux lui-même, plus gentil, mais également plus compréhensif. Certes, il n’était pas facile pour autant. Il le lui accordait de bonne grâce, il n’était pas toujours très clair, en particulier lorsqu’il s’efforçait de verbaliser ce qu’il ressentait. Peu formé à cet exercice, il noyait l’essentiel dans une tonne de mots inutiles qui donnaient à son discours des allures de reproches. Honteux de passer à côté de son but et de ses bonnes intentions, il finissait toujours par se braquer, blessant son épouse au passage sans s’en rendre réellement compte de suite. Il l’intégrait généralement bien plus tard, parce qu’elle cherchait à combler les trous, son besoin de sécurité et celui d’être aimée. Dans ces moments comme ceux-là, ceux où elle l’attendait patiemment dans un appartement à l’atmosphère chargée de sa nervosité, elle le perdait complètement. Il ne cherchait jamais à lui faire du mal en s’enfermant dans ses longs silences. Cet après-midi, au restaurant, il s’employait à s’apaiser le cœur et l’esprit. S’il s’était douté qu’elle s’inquièterait autant, il aurait veillé à aborder ses propres angoisses différemment. Evidemment, il détestait son obstination à refuser tout ce qui concernait le mariage de sa nièce, non pas qu’il était heureux pour elle de cette situation, mais parce qu’elle le renvoyait directement vers la leur. Il se rappelait la propre réaction de Jezabel qu’une bonne âme jugea bon de lui rapporter. Elle écopa d’une lourde gifle pour insubordination. Il ne jugeait pas. S’il n’avait pas été l’élu, il l’aurait plaint de tout son cœur. Il n’était même pas certain qu’à la place de Manuel, il aurait accepté le prétendant imposé à la Cinzia – si tant est qu’il y en ait eu un – aussi facilement qu’il le faisait pour lui, le cadet des Gambino, le beau-frère, le raté, celui qui faisait autant de mal à la femme qu’il aimait. Le cas échéant, malheureusement, il se situait au centre de l’équation et le refus catégorique de Jez d’appréhender la prochaine alliance entre la MS et Cosa Nostra sous les meilleurs auspices lui laissait un goût amer dans le fond du gosier. Globalement, c’était lui qu’elle repoussait, eux, tout simplement. Pour ne rien gâcher, il avait du mal à faire le distinguo entre ce qu’il entendait vraiment ce qu’il avait peur d’entendre. Il se moquait de sa sœur, mais il savait que c’était un trait de caractère qui leur était commun et, comme elle, il le justifiait en se persuadant que personne ne l’ignorait et que ça devait fatalement générer de l’indulgence à son égard.

C’était son unique dessein lorsqu’il remit ses doutes sur le tapis. Il ne s’ennuyait jamais des déclarations de son épouse, mais une seule suffisait largement sur une journée ou deux. Jamais il n’envisagea possible qu’il l’impactait au point de la retrouver aussi inquiète ou terrorisée par les conséquences de son manque cruel de confiance en lui. Cruel, c’était le mot adéquat pour qualifier ce qu’il lui faisait vivre trop souvent. Ça ternit le plaisir de son égo d’avoir gagné la certitude de ses sentiments qui serait de toute façon éphémère. Ça ne pouvait plus durer. Il en était conscient, parce qu’elle lui faisait mal au cœur, non par pitié, mais par culpabilité. Il regretta aussitôt son comportement précédent tandis qu’elle renversait la vapeur avec brio. « Oui, je suis toujours perplexe à l’idée que tu puisses m’aimer, mais je ne veux pas que ça te mette dans des états pareils. C’est pas le but. Tu m’as dit tout à l’heure que ça n’avait rien à voir avec nous et je t’ai cru, tu sais. » Il aurait pu l’inviter à le rejoindre pour l’asseoir sur ses genoux et la console, mais elle n’était plus une enfant. Il l’oubliait quelque fois à cause de ses réactions d’adulescente, mais s’il attendait qu’elle s’adapte et qu’elle grandisse, il était temps de lui manifester bien plus de respect. Alors, il se leva de sa chaise, s’approcha doucement et s’accroupit devant elle avant qu’elle ne touche à son assiette, serrant ses mains dans les siennes aussi fermement que délicatement. « Je suis désolé de t’avoir blessée, d’accord ? Je ne pensais pas que ça t’affectait à ce point, surtout que ce n’est pas tant ce que tu ressens que je remets en question. C’est l’impression que ça donne, je m’en rends compte, mais je ne le fais pas contre toi, juste pour moi, parce que j’aime bien que tu le dises, encore et encore… » expliqua-t-il sans juger utile de lui rappeler la cause principale. Elle la dénonçait à mi-mot de toute façon. « Il n’est pas question de se disputer avant que je parte à Chicago. D’ailleurs, tout à l’heure, je me suis dit que tu pourrais venir avec moi. Qu’est-ce que tu en penses ? On laissera bien le restaurant quelques jours. Il tournait bien avant nous, il tournera bien sans nous. Je n’ai pas envie de partir sans toi. » Il l’admit de bonne grâce à l’invitant à se lever. «On partirait dans trois ou quatre jours, ça t’irait ? ça te laissera le temps de prévenir ta prof que tu seras absente. C’est bon pour toi ? c’est réglé ? On peut manger maintenant ? » Il tira sa chaise, ramassa son assiette, bouscula sa déco avec précaution et s’installa non pas en face d’elle, mais près d’elle. Avant de manger, il lui déroba un baiser lourd de promesses et lui en chuchota une autre à l’oreille, une autre dont elle exprima le souhait quelques temps plus tôt. Elle méritait qu’il lâche du lest et d’être rassurée, non ? Et, quoi de mieux que de lui ouvrir les portes pour réaliser l’un de ses fantasmes finalement.

***

Lucide sur les torts qu’il causa par bêtise, Gabriele consacra les trois jours qui succédèrent leur dernière discussion et leur départ pour Chicago à couvrir son épouse de cadeaux. Le premier jour, il lui apporta des perles qui lui coutèrent une petite fortune. Il lui fit livrer des fleurs de toutes les couleurs – espérant qu’elle manifeste une préférence particulière pour l’une d’entre elle – à toutes heures de la journée. L’appartement et son bureau au restaurant en étaient remplis. Le troisième jour, il rentra avec ses pâtisseries préférées et tout un tas de sacs chargés de matériel informatique dont il n’était pas vraiment certain de connaître l’utilité, mais qui la ravirait forcément. Il avait trouvé la liste à côté du baffe de celui qu’elle avait déjà à disposition, celui offert par un autre d’ailleurs. « Tu aimes ? » s’inquiéta-t-il malgré son enthousiasme. Elle était heureuse. Elle le savait. Peut-être même excitée comme une enfant, mais ça fut de trop courte durée à son goût. Dans ses plans, ça se finissait dans la chambre, pas au milieu du salon, un air grave et sérieux habillant ses lèvres rouges. « Qu’est-ce qui se passe ? Tu tires une de ces têtes. On dirait que tu vas m’annoncer un truc énorme du genre : je suis enceinte. Tu n’es pas enceinte ? » Techniquement, les chances d’une grosses étaient minimes. Il ne se protégeait pas, mais elle prenait la pilule. « Tu es enceinte ? » répéta-t-il avec entrain. Il le surprit lui-même. Il n’imaginait pas sa vie sans enfant, mais pas de suite, pas aussi tôt, pas tant que la routine rassurante ne les entoure juste assez pour que ni l’un ni l’autre ne s’inquiète de ce qu’il adviendra de leur couple. « Non, visiblement, tu es pas enceinte. Qu’est-ce qui se passe ? » Il imagina le pire et, dans ces cas-là, ça concernait toujours sa sœur. Outre Jezabel, indétrônable, la Cinzia était et avait toujours été la femme de sa vie. « C’est à cause des voisines ? C’est en cours, tu sais. Je suis en train d’échafauder tout un plan pour qu’on ait un super alibi. Je me suis dit que le mieux, ce serait d’agir pendant une de ses soirées où toute la famille est réunie. Ça nous ferait un paquet de témoins. Taylor a déposé une plainte contre toi. Mon père a réussi à désamorcer la situation. Il m’en a touché deux mots, mais je sais que tu es dans leur collimateur. S’il leur arrive quelque chose maintenant, tu seras le principal suspect. Nous le serons tous les deux et je suis pas en position de permettre aux flics de fouiner dans mes affaires. Ça voudrait dire foutre le nez dans celle de ton frère et je ne veux pas lui faire ça. Je lui ai pas proposé de s’associer avec moi dans l’achat de la banque pour lui attirer des emmerdes plus grosses que moi. Si ça fonctionne, ça va changer radicalement notre vie, Jez. Je veux pas tout foutre en l’air pour une putain dont je me moque complètement, mais je t’ai promis que je m’en chargerai et je le ferai. Tout comme je t’ai promis qu’on se remarierait et qu’on déménagerait. Sauf que je ne peux pas être partout. » Il essayait, mais il n’était pas un surhomme. Il écourtait déjà ses nuits. Elles étaient réduites au minimum. Ses yeux étaient perpétuellement entourés de cernes sombres. « D’ailleurs, en parlant du mariage, j’ai sélectionné tout une série de lieu qui pourrait te plaire. Attends. »

Il quitta si vite le fauteuil qu’il la priva de toute possibilité de le retenir. Il tira de son attaché-case un dossier coloré et le lui tendit. « ça te plait pas ? C’est pas grave. Je chercherai autre chose. » dit-il un peu déçu en le récupérant d’entre ses doigts. « Maintenant que j’ai sorti les rames et la grand voile, tu vas me dire ce qui se passe où... » Rien n’aurait pu laisser présager qu’elle lui parlerait d’Ettore. S’il lui avait adressé deux mots depuis leur mariage, c’était beaucoup – voire trop selon le point de vue – et Gabriele manqua d’en tomber du sofa. « Il a fait quoi ? Et, il te voulait quoi exactement ? Te parler de ton départ au Salvador ? Parce que si c’est ça. Je l’emmerde profondément, mais à un point, tu n’as pas idée. » Il se rembrunit aussitôt, ce qui signifiait qu’il conseillait de tout cœur et, tacitement, à sa jeune épouse, de s’armer de courage. Il était hermétique à tout ce qui sortait de sa bouche. Il n’était même pas certain de bien saisir où elle voulait en venir exactement. Il la regardait, dans son œil hagard, assommé par l’audace de son géniteur. Était-ce qu’avait ressenti son épouse quand Rafael invita son époux dans son bureau ? Qu’elle ne comptait pas ou moins que lui ? Était-ce le message d’Ettore ? Que son fils n’existait qu’à travers son mariage ? Pourquoi fallait-il que ce connard de première vienne tout compliquer ? Pourquoi se sentait-il obligé de lui rappeler que cette union était importante pour ce qu’elle permettrait d’engranger comme pognon ? Étaient-ils tous aveugles pour rester indifférents à l’amour qui gravitait entre les deux jeunes gens ? « Tu vois, je crois comprendre l’effet que ça t’a fait de te retrouver face à ton père au Salvador. Tu n’as pas dû comprendre son comportement, tout comme je ne comprends pas celui du mien aujourd’hui. Je suis désolé de t’avoir dit que s’il s’adressait à moi, c’était une façon de t’accorder de l’importance. C’était ridicule. Tu n’aurais pas pu le voir ni même le penser. Ça existe peut-être, mais c’est humiliant et tu ne mérites pas d’être humiliée. Pas plus que moi d’ailleurs. » Il quitta le fauteuil rapidement, non pas parce qu’il était fâché, mais parce qu’il souffrait d’être ridiculisé par son papa. Il avait nourri de l’admiration pour lui. Il le détestait souvent, mais de trop l’aimer pour ne rien recevoir en retour. Cette conversation, c’était une claque violente derrière la tête. « Je vais aller prendre un bain. Ça va me faire du bien. Pendant ce temps, regarde au moins ce que je t’ai apporté. » conseilla-t-il ensuite parce que l’allégresse de son épouse était la dernière chose qui pourrait lui faire du bien en ce jour frustrant.

***
Inconsciemment, il ignora les tenants et aboutissants de sa dernière conversation avec son épouse. L’éventualité d’emménager sur le domaine lui collait de l’urticaire et d’intense migraine. Il évitait au maximum d’en parler avec elle. Il allait jusqu’à toujours l’interrompre en sortant de ses poches sans fond un nouveau cadeau pour lui couper le sifflet. Or, ça ne pourrait pas durer éternellement. Il savait bien qu’elle finirait par le coincer entre deux portes pour l’agresser d’une joute verbale dont le seul but serait de l’inciter à ouvrir grand les écoutilles. Aussi, cet après-midi qui, il l’espérait, ôterait définitivement l’envie à Jezabel d’obéir à son beau-père, il ne passa pas la chercher au restaurant pour la conduire lui-même dans cet appartement qu’il jugeait parfait pour eux. Il demanda plutôt à Salvatore de la conduire jusqu’à lui, dans le Bronx plus précisément, et ce n’était pas un hasard. Il l’avait choisi au plus près possible de son frère, ce qui sous-entendait pour lui se rapprocher de sa jumelle, ce qui n’était pas un critère négligeable. Il opta également pour celui-là parce qu’il était spacieux, lumineux et au cœur de la communauté qui était la sienne. N’avait-il en tête que d’illuminer des étoiles au fond de ses yeux ? non ! Il la manipulait ouvertement. Il ne s’en cacherait même pas, pour que faire ? Le temps où il la prenait pour une idiote était révolu depuis longtemps. Il l’accueillit au bas de l’immeuble par un baiser. « Tu vas bien ? » s’enquit-il en la pressant contre lui, l’œil fouillant l’horizon tant il s’impatientait de voir arriver l’agent immobilier. Il ne put réprimer un soupir de soulagement dès qu’il apparut. Il les présenta et ils entreprirent de visiter ce petit bijou d’architecture d’intérieur. Il était moderne et sobre à la fois. N’importe quelle femme serait tombée sous le charme. « Alors, ça te plait ? oui ? Non ? Parce que tu n’as qu’un mot à dire et il est à nous. Ce serait bien juste avant de partir à Chicago d’avoir enfin un objectif à barrer sur notre longue liste. Tu ne crois pas ? »  




roller coaster
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Jezabel Gambino
Jezabel Gambino
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MessageQuando le volpi si consigliano, bisogna chiudere il pollaio.  EmptyMer 22 Fév - 23:32

 



brillando en la oscuridad

ft el marido


Il l’avait cru ? Vraiment ? En s’enfermant dans le silence et en mettant fin à toute possibilité de conversation ? Elle se garda de faire la moindre remarque, elle avait le cœur au bord des lèvres à cause de la nervosité et de la crainte d’un autre conflit qui les pousserait à une éventuelle séparation. Elle n’était pas assez solide pour une autre défaite et Dieu seul savait comment ça tournerait cette fois. Elle mettait trop d’elle-même pour permettre que les choses tournent mal. Il avait l’air de ne pas comprendre comment et pourquoi ils en étaient arrivés à avoir cette conversation et il faisait de son mieux pour s’en sortir et pour être le plus clair possible, elle se mit à respirer un peu plus librement, se sentant soulagée à l’idée qu’il répugne autant qu’elle à se la mettre à dos pour un sujet qui ne les concernait même pas. Il vint jusqu’à elle, se saisissant de ses mains et lui présentant des excuses. Qu’il s’agenouille près d’elle la toucha plus qu’elle ne l’aurait voulu, elle rougit un peu et ses s’emplirent de larmes tandis qu’il rattrapait le coup. Elle libéra l’une de ses mains pour caresser son visage. Aucun d’eux ne voulait rejouer la partition infiniment triste qui les avait poussés à se déchirer. « Oui ! Merci ! Et tu sais, je n’ai pas besoin que tu m’invites à le dire pour que je le fasse ! T’as pas besoin de t’inquiéter Gaby, d’accord ?! » Parce qu’il était hanté par le fait qu’elle soit partie du jour au lendemain, lasse d’essayer pour avoir l’impression de n’obtenir que des miettes. Elle avait fait passer un message très clair à l’époque, la situation était intolérable et il n’était pas question que ça perdure mais surtout, il n’avait pas un contrôle total sur elle et sur leur couple, des tas de paramètres lui échappaient. Mais ce dernier message n’était pas du tout dans les plans de Jezabel et comment aurait-il pu l’être alors qu’il lui compliquait la vie plus qu’autre chose ? « C’est vrai ? Tu me prendrais avec toi ? » Elle ne put cacher sa joie et déposa ses lèvres sur les siennes, souriant à pleines dents, heureuse de savoir qu’elle n’aurait pas à traîner sa carcasse pendant des jours tandis qu’il ne serait pas là pour la rassurer et lui assurer que rien de grave ne pouvait se produire et que non, elle ne cèderait pas à la tentation de la boisson. Elle hocha la tête quand il demanda s’ils pouvaient manger à présent et il eut le malheur de lui entrouvrir une porte qu’il maintenait barricadée depuis des semaines et la nourriture ne revêtit plus le moindre intérêt. Elle ne lui laissa pas le temps de toucher à son assiette : « Ce sera toujours là tout à l’heure ! » promit-elle en s’installant sur ses genoux pour l’embrasser à pleine bouche. Ses conversations avec les filles sur la question lui permirent d’éviter les gros faux pas, elle fit de son mieux pour lui donner l’illusion qu’il n’était pas totalement dépossédé de son pouvoir décisionnaire tandis qu’elle profitait allègrement de ses largesses. De la part d’un homme de sa trempe, c’était un sacré cadeau qu’elle honora de son mieux, lui déclamant ses sentiments et lui démontrant de toutes les façons possibles et imaginables au cours des jours suivants.


Il la couvrit de cadeaux, la faisant rougir jusqu’aux oreilles. Le collier de perles ne la quitta plus et chaque fois qu’elle recevait des fleurs, elle les humait avec plaisir, heureuse qu’il lui en offre encore et heureuse d’avoir l’impression de compter pour lui autant qu’il pouvait compter pour elle. Il aurait pu lui offrir n’importe quoi, la salvadorienne aurait été comblée de la même façon. Un simple message accrochait un sourire à ses lèvres quand il ne l’appelait pas juste pour savoir si elle allait bien avant de raccrocher. Plus le temps passait et plus ils étaient fusionnels, ça en devenait lassant et fatigant pour les autres mais ça lui était égal. Il était fondamental pour elle que son couple se trouve en tête de toutes ses priorités et que le principal intéressé en ait conscience, persuadée que ça faciliterait leur vie à deux. Invitée pour une après-midi entre femmes sur le domaine Gambino, elle ne put esquiver une énième fois et après une discussion avec Gaby, se dit qu’y aller ne ferait pas de mal. Entre Cinzia et Lyla, elle se sentait protégée parce que les questions sur les préparatifs de son mariage n’arrivaient pas jusqu’à elle, pas plus que les commentaires pour les noces à venir de Bianca. Elle finit par se lever, prétextant une envie pressante et en profitant pour se diriger vers la cour, espérant prendre l’air, quand Ettore l’attrapa au vol et lui demanda gentiment si elle accepterait de le suivre dans son bureau. Méfiante, elle le suivit malgré tout pour ne pas l’offenser et s’installa dans le siège qu’il lui indiqua, droite comme un i et silencieuse. Tout le monde devait se mettre à table, inquiet de se retrouver dans ce bureau et elle l’était, paniquée à l’idée que ses écarts puissent être connus et sur les conséquences que ça aurait sur son mari. Elle avait merdé, malheureusement, ça ne restait jamais dans la sphère du privé, pas dans ce genre de famille. « Comment ça va Jezabel ? » demanda-t-il l’air de rien et avec un sourire engageant. « Bien, merci. Et vous, vous allez bien ? » « Oui, je te remercie de t’en soucier… Je voudrais te parler de quelque chose concernant mon fils mais avant que tu ne te demandes ce que je te veux vraiment, si ce n’est pas déjà le cas, tu n’es pas là pour me parler des raisons qui t’ont poussées à te réfugier chez ton frère. » Nous y voilà ! Elle n’émit pas la moindre protestation, n’ouvrit pas la bouche pour tente de se justifier, pour quoi faire ? « Même si, j’aimerais me permettre un conseil. Le fuir ce n’est pas la meilleure des façons de régler vos problèmes. Il n’est pas très doué avec les gens, lui et moi avons ça en commun mais il fait de son mieux. En partant tu lui donnes une raison de douter de la confiance qu’il a en toi et on a besoin d’avoir confiance en sa femme. Il a sa part de responsabilité et tu as tenu bon mais mes fils sont têtus et il leur faut du temps pour voir leurs erreurs et les admettre, et pas mal d’années de mariage ! » Il laissa échapper un petit rire, il tentait de créer un vrai lien avec elle et elle n’avait pas encore statué sur les raisons qui le poussaient à agir comme ça mais elle optait pour une éventuelle manipulation. Elle répondit à son sourire et le remercia en quelques mots pour ses précieux conseils. « J’aimerais offrir une place à mon fils cadet malgré ce qu’il croit et j’ai beau lui dire ou tenter de lui faire comprendre, ce n’est pas à toi que je vais apprendre que quand il a une idée en tête, il refuse d’entendre le reste. J’ai besoin d’être certain qu’il est digne de confiance et de mon temps ainsi que de mon énergie. Pour le moment, il papillonne, il se cherche et gaspille son talent. Si vous viviez ici, ce serait plus facile pour moi. Mais ni sa mère, ni moi et encore moins ses frères ne vont réussir à le convaincre de ça. Je ne te parle même pas de Cinzia… Mais peut-être que si toi, tu lui en parles, il entendrait raison… » Il ne fit pas le moindre secret sur tous les avantages que pourrait avoir cet emménagement. Il y avait une ville prête à les recevoir, elle ne serait jamais seule, même quand il devrait partir pour ses obligations et ils pourraient passer davantage de temps en famille.



Gabriele comme Jezabel étaient des oiseaux solitaires, on les y contraint et ils avaient fini par s’y faire, elle ignorait comment elle parviendrait à vendre un truc pareil à Gaby. Sauf que les choses étaient claires. S’il voulait une place, il devait habiter là-bas, inspirer confiance et donner l’impression d’accepter les règles de son père. Elle ne comptait pas lui mentir, seulement tourner les choses de la meilleure façon possible. Ca la travailla sur le chemin du retour et une bonne partie du temps qu’elle passa chez eux à plier et replier un plaid ou deux, à nettoyer la table déjà propre, à reranger le frigo comme ils disaient de le faire sur un site réservé aux bonne ménagères qu’elle consultait en espérant qu’à force de lire toutes les astuces, elle aurait moins l’impression d’être démunie face à ce rôle de femme qu’elle n’embrasserait sûrement jamais. Il rentra les bras chargés de cadeaux et lorsqu’elle ouvrit le sac, son regard s’alluma et elle eut l’air d’une enfant. Elle sortit tout, faisant de s « oh » et des « ah » et finissant par lui sauter dans les bras pour le remercier. Quelques baisers plus tard et des mains baladeuses en prime, elle parvint tout de même à se souvenir qu’elle devait lui parler de quelque chose d’important. « Non, non, je ne suis pas enceinte ! » dit-elle, chassant cette hypothèse d’un geste de la main. Grâce à Dieu, elle n’était pas enceinte. Elle était elle-même un bébé, qu’aurait-elle fait d’un autre bébé ? Elle le fit asseoir, il la rendait nerveuse à s’agiter comme ça et pour faire passer cette sensation, elle s’occupa les mains et lui fit un café alors qu’il spéculait. « Elle a porté plainte contre moi ? » s’étonna la gamine, sentant sa haine se ranimer et une furieuse envie de les buter toutes les deux refaire surface. « Je sais doudou et je ne te le reproche pas, ce n’est pas de ça dont je veux te parler ! » Il courait partout et passait beaucoup trop de temps à s’inquiéter de tout, il tenait tellement à respecter à la lettre tout ce qu’il lui promit qu’il en oubliait de respirer, ça aussi, c’était une discussion qu’il devrait avoir mais chaque chose en son temps. Il se levait déjà pour lui montrer les lieux sélectionnés et elle soupira. « C’est très beau mais on doit discuter et…. » Est-ce qu’elle deviendrait un peu plus douée que ça un jour ? « J’étais chez tes parents aujourd’hui, tu le sais.. » Il se raidit et elle choisit de se lever pour se poster devant la fenêtre. Ils vivaient dans une grande suite à l’hôtel pour le moment, ils avaient aménagé au mieux mais elle voulait un vrai endroit à eux, pas vivre comme des nomades. « Et ton père m’a pris à part pour discuter. » conclut-elle, ouais, ça semblait clair sans donner l’impression que ça sentait le roussi. Mouais, c’était mal connaître l’animal qui se trouvait dans la même pièce qu’elle. « Non, non, il ne m’a rien dit à ce propos. » mentit-elle pour qu’il n’ait pas trop de reproches à faire à son père pour qu’il puisse envisager d’accepter la proposition. « Il aimerait qu’on s’installe sur le domaine pour être plus près de tout le monde, plus protégés et moins exposés. Et comme on cherche un endroit où vivre, je me dis qu’on pourrait y penser. Chaque fois qu’on va visiter quelque chose, tu trouves toujours à redire et je n’en plus de l’hôtel. Et je me dis que ça pourrait nous permettre d’être moins isolés, moi j’aurais Lyla, tu auras tes frères. Ca peut être bien. » Parce que si on attendait qu’il aime un logement au point de l’acheter, ils n’emménageraient pas avant l’année prochaine.


« Je ne pense pas qu’il ait voulu t’humilier, j’ai eu l’impression qu’il se souciait de toi, sincèrement pas pour des raisons fumeuses comme mon propre père. Mais je ne suis pas bien placée pour savoir ce genre de choses. » admit-elle avec un soupçon de tristesse dans la voix. Avant qu’il ne s’enferme dans la salle de bain, elle le retint par la main pour l’enlacer. « Je vais te faire couler un bain et pendant que tu le prendras, on regardera ensemble les lieux que tu as trouvés pour le mariage ! Oui ?  Tu es tout tendu, il va falloir que tu lèves le pied. On n’a pas besoin que tout soit réglé demain, d’accord ? Il faut que tu te reposes et que tu te focalises sur l’essentiel. Je vais m’occuper du reste pour le mariage si tu veux. Et puis à Chicago, que le strict minimum, on va prendre soin de toi en priorité ! T’as gagné un massage pour ce soir et pour t’aider à t’endormir, je vais t’expliquer à quoi sert tout ce que tu m’as offert ! » Elle ricana, attrapa le dossier qu’il lui avait donné un peu plus tôt et l’entraîna dans la salle de bain pour une réunion au sommet.


***


La gamine tenta bien de remettre le sujet sur la table à plusieurs reprises mais il ne voulait absolument pas en parler. Elle n’aurait d’autre choix que de le prendre au piège à la première occasion. Lui, il se bougea pour trouver un endroit où s’établir et cet appartement dans le Bronx était vraiment magnifique mais elle savait pertinemment ce qu’il était en train de faire. Le Bronx ? Après des semaines à éplucher les annonces à Manhattan ? Il la prenait pour une demeurée. Elle demanda à l’agent immobilier s’ils pouvaient avoir un peu d’intimité et puis, dès qu’il fut sorti, son regard se posa sur Gaby et elle ne prononça pas le moindre mot. Il devint de plus en plus nerveux, vantant les mérites du bâtiment, de l’espace et même de la proximité avec la maison de son frère. « Tu n’aimes pas, quand je te mens pour te contraindre à faire un truc, ça te rend fou. Et tu ne le fais peut-être pas volontairement avec moi aujourd’hui mais ça ne me plait pas plus. L’appartement est très bien mais tu sais aussi bien que moi qu’on ne peut pas s’installer dans le Bronx. Tu as une chance de renouer avec ton père et en étant sur son terrain, tu auras beaucoup plus d’opportunités de lui prouver que tu es l’homme qu’il lui faut et tu veux cracher sur ça par fierté ou par rancune ? Ton père ne te dit pas que tu n’as de valeur maintenant parce que tu t’es marié ! Il essaie de te faire comprendre qu’il est content que tu sois en ville et qu’il aimerait que vous soyez un peu plus proches. Tu n’arrives pas à entendre que les autres puisses t’estimer et t’aimer, ça je le sais et je le conçois mais tu n’es pas quelqu’un de stupide, Gaby. Je pense que ça mérite réflexion… Laisse-toi le temps de Chicago pour réfléchir et en rentrant, on prendra l’appartement que tu veux. D’accord ? » Elle ne sut trop comment, elle obtint gain de causer et ils se retrouvèrent dans l’avion avec deux invités pour le prix d’un. Elle ne se priva pas de dire clairement à son frère qu’il n’était qu’un idiot en essayant de changer les idées de Lucky tandis que les deux autres étaient en affaires. Mais dès que son époux apparaissait dans son champ de vision, il n’y avait plus que lui qui importait. Elle n’entendait et n’écoutait plus rien et finissait toujours par le rejoindre pour le serrer dans ses bras et le couvrir de baisers sous le regard exaspéré des deux autres. Ce jour-là, elle avait organisé un rendez-vous dans une des meilleures pâtisseries de la ville pour leur gâteau de mariage et avait pris rendez-vous avec un traiteur, tous deux prêts à faire le déplacement. Persuadée qu’avoir un peu de Chicago pour leur mariage lui ferait plaisir. L’idée avait déjà été évoquée de le célébrer sur place mais l’ego du patriarche n’y survivrait pas, ils avaient fini par abandonner. Ils n’eurent aucun mal à se mettre d’accord, aussi bien sur le menu que sur le gâteau, ce qui la rassura et l’emplit d’entrain pour le reste de la journée.


Démonstrative et sans doute un peu trop excessive, elle le couvait comme un œuf, heureuse de pouvoir se promener main dans la main avec lui et qu’il soit détendu pour la première fois depuis des mois. Elle leur avait organisé une fin de journée dans un institut de détente où il pourrait évacuer les dernières tensions. Si bien qu’au dîner, son sourire ne le quittait pas et elle se sentait bien, simplement bien. « Tu sais, je me dis que même si on ne nous avait pas mariés, on aurait quand même fini ensemble. On est faits pour être ensemble ! Sinon je ne me sentirais pas si mal quand tu n’es pas avec moi et je sais que Lyla et Cinzia ressentent exactement la même chose. Je suis tellement contente de t’avoir dans ma vie. » Oui, l’ambiance romantique de ce restaurant et son cadeau n’arrangeaient rien à son côté fleur bleue exacerbé. « Et je me sens chanceuse, tu sais. Ma vie était tellement vide avant, je pensais avoir tout ce qu’on pouvait désirer mais j’avais rien. » Elle entrecroisa leurs doigts, coulant vers lui un regard de merlan frit et déposa ses lèvres sur le dessus de la main de son partenaire. « J’ai pris rendez-vous pour demain avec un décorateur d’intérieur, pour la maison. Il m’a dit qu’en deux ou trois semaines ils pourraient avoir tout fait et je me dis qu’après ça, on pourrait venir quelques temps ici. Non ? T’as besoin de souffler, je sais que tu adores être ici et j’aime beaucoup cette ville. On pourra se focaliser sur les derniers préparatifs du mariage, tu pourras rattraper ton sommeil en retard et on sera seuls au monde pendant quelques temps ! »




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Gabriele Gambino
Gabriele Gambino
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MessageQuando le volpi si consigliano, bisogna chiudere il pollaio.  EmptyJeu 9 Mar - 0:33

 



brillando en la oscuridad

ft le bouc émissaire


Évidemment qu’il l’emmènerait à Chicago avec lui. Elle l’avait attendu toute la journée, morte d’inquiétude à l’idée d’une dispute sans précédent à propos de ses réactions par rapport au mariage de Bianca. Elle méritait bien d’être rassurée pleinement. Dans le bon droit, il aurait dû l’appeler après sa petite remise en question des plus salutaires, histoire de lui rendre compte de ses intentions et de l’étendue de son raisonnement. Autant avait-il ramené, par habitude, ses comportements à ce qu’elle pourrait éventuellement regretter leur union, autant il finit par envisager qu’elle luttait à sa manière contre la situation des femmes, contre ce qu’elle n’avait pas les moyens de changer en levant le poing. Était-ce si grave finalement ? Était-ce de nature à mépriser ou à douter de ce qu’elle ressentait pour lui ? Les sentiments n’enlevaient rien au caractère ignoble des mariages arrangés. Rares étaient ceux qui, comme eux, pouvaient se vanter d’être tombés amoureux aussi rapidement de leur compagnon d’infortune. Certains n’y parvenaient jamais, sombrant alors dans une profonde dépression ou dans un besoin irrépressible de vengeance. Gaby était on ne peut plus conscient qu’ils étaient des privilégiés. Il oublia simplement, en cours de route, que ce genre de pratique arriérée n’était pas destinée à rendre heureux, mais à transformer les protagonistes en pion ou en objet.

C’était d’autant plus terrible pour la Bianca qu’elle payait pour les erreurs de celui qui jura de la protéger en devenant père. Il y avait de quoi enrager, de quoi manifester du dégoût et de la désapprobation, de quoi considérer plus juste de ne prendre part qu’aux festivités hypocrites, par correction, mais certainement pas au projet.  Il s’employa donc à apaiser son inquiétude en lui cédant du terrain sur un pan de leur relation où il lâchait rarement du lest. Il n’était pas en position de lui octroyer les pleins pouvoirs sur leur vie sexuelle. L’expérience, qui s’avéra tout de même excitante, le renvoyait au rang d’inutile et il ne le supportait pas lorsqu’il s’agissait de Jezabel. Cette histoire d’amour inattendue, il la décrivait comme une réussite. Ils s’étaient plutôt bien relevés de leurs difficultés. Qu’en resterait-il s’il se retrouvait, là aussi, dans cette position que lui imposait son père ? Qu’arriverait-il à apprécier en lui dans ces conditions ? N’était-ce pas assez compliqué de se sentir comme le raté de la famille ? Nul besoin d’en rajouter une couche. Les autres s’en chargeaient très bien pour lui, les autres, à l’image de son père, qui se souvint de l’existence de sa belle-fille dans l’unique but de soumettre son cadet à ses desiderata.  

L’espace d’un instant, il fut tenté de s’abandonner à la colère pour tout casser dans l’appartement. Apprendre qu’il la convoqua dans son bureau comme une vulgaire associée pour s’entretenir avec elle de ses désirs au mépris des siens aurait suffi à le rendre fou. Il se retint pour sa femme, parce qu’elle n’était pas responsable et qu’il n’avait pas envie d’alourdir ses épaules d’une tâche supplémentaire : celle de le calmer. À côté de ce qu’elle lui annonçait, la plainte des deux connasses de voisines, c’était du petit lait. Elles, il savait comment gérer ce problème. Ettore, c’était une tout autre paire de manches. Personne ne s’opposait ouvertement à l’une de ses décisions sans provoquer un incident diplomatique. Gabriele se sentait pris pour le roi des cons et les explications avancées par son épouse ne l’aidèrent pas à relativiser. « Nous protéger ? Il a dit nous protéger ? » répéta-t-il vexé comme un pou. « Parce que c’est vrai que je ne suis pas capable de le faire moi-même si je n’ai pas mon père à mes côtés pour m’aider. Il ne t’a pas demandé si j’n’avais pas besoin d’un coup de main pour me défroquer ? »

La mâchoire agitée de tics nerveux et les poings serrés, une crise de bégaiement approchait. Il en reconnaissait les signes distinctifs. Sueurs froides, bouche pâteuse et des mots qui s’étiraient en longueur. Bientôt, il répèterait à plusieurs reprises le même son et donnerait l’impression, non pas de parler, mais d’accoucher chaque syllabe ou chaque phrase. Pour se garder de cette honte – elle n’avait jamais été témoin de cette manifestation dégradante jusqu’alors – il s’économisait, mais Dieu que c’était pénible d’entendre sans trop pouvoir réagir. « On n’est pas obligés d’aller sur le domaine. On peut se trouver un truc ailleurs. Je ne peux pas. C’est son but de m’humilier.» ajouta-t-il en se montrant aussi concis que possible. Il buta tout de même sur le dernier mot. Le phénomène s’accroissait dès que son père appartenait au cœur d’une conversation. On citait son prénom et Gabriele perdait ses moyens. Il n’était déjà plus en mesure de combattre, même face à sa femme. Il se laissa donc mener jusqu’à la salle de bain, ressembla toute son énergie afin de discuter de leur mariage, mais il s’éclipsa à la première occasion. Il avait besoin d’air et besoin de s’adonner à sa passion la plus sombre. Il avait envie d’être seul et de réfléchir à un plan d’action. Elle comprit, parce que Jezabel respectait toujours ses promesses. Elle s’inquiétait pour lui et ne protesta pas. En échange, il lui jura qu’il serait rentré dans les deux heures et il s’y tint, bien plus fort qu’avant d’être parti. Il n’avait pas seulement noyé son désarroi et sa rage dans les flammes d’un brasier de fortune, il avait décidé de désobéir à son père délibérément. Demain, il prendrait les dispositions pour trouver un logement, non pas dans Manhattan ou à Staten Island, mais dans le Bronx, au plus près de sa propre famille, de ceux qui le reconnaissaient.

***

Non, il ne la croyait pas dupe au point d’imaginer qu’elle ne comprendrait pas son petit manège. Il espérait, en revanche, qu’elle soit conquise par l’endroit et qu’elle se laisserait tenter. C’était grand, charmant et lumineux. C’était le genre d’occasion rare dans cette partie de la ville. S’en saisir lui aurait doublement fait plaisir. Il démontrerait à son père ô combien il l’emmerdait et il ravirait son épouse d’être si proche de son frère et de sa communauté. Malheureusement, elle ne mordit pas à l’hameçon. Il le sut dès qu’elle invita l’agent à les laisser seuls. « Je ne te mens pas. Tu m’as dit que tu n’en pouvais plus de l’hôtel et moi, je t’ai dit que je ne voulais pas aller vivre sur le domaine. Du coup, je nous trouve d’autres alternatives. Donc, je ne considère pas t’avoir menti, non, ni volontairement ni involontairement. » Il s’approcha pour saisir ses mains dans les siennes. « Je ne voulais pas te froisser, j’essaie de trouver une solution qui nous conviendra à tous les deux. J’essaie vraiment de… » Il soupira, entendant ses arguments, ce qui ne l’empêchait pas d’être, à son sens, pris au piège.

« Je ne veux pas… Enfin, ça n’a rien à voir avec de la rancune ou de la fierté. J’estime simplement que je n’ai pas à lui prouver quoi que ce soit. Il a exigé que je m’en aille, je l’ai fait, sans rechigner. Si ce n’est pas suffisant pour lui, je ne peux rien faire de plus. Je refuse d’en faire plus. C’est trop tard maintenant. Beaucoup trop tard. » opposa-t-il avec la ferme intention de lui tenir tête. « Non ! Mon père et ton père font exactement la même chose. C’est une des conditions sine qua non pour avoir un rôle dans son organisation. Comment pourrais-je être un homme d’honneur si je n’ai pas de famille ou pas de responsabilité ? c’est ça la règle. C’est celle qui s’applique normalement à tout le monde, sauf qu’il l’a oubliée pour presque tous ses fils, mais pas pour moi. Je ne serai pas heureux sur le domaine. Je ne peux pas être bien là-bas. J’y ai trop de souvenirs douloureux. Et si ça nous abîmait ? » Il en allait de sa santé mentale et de son couple. Il aurait aimé qu’elle se montre plus clairvoyante et plus prompte à lui faire confiance tandis qu’il avertit. « On s’est battu pour trouver un équilibre et regarde où nous en sommes  parce qu’il a eu le malheur de se mêler de ce qui ne nous concernait pas ? Ce n’est que le début, Jezabel. » Il aurait bien ajouté, essaie de me faire confiance, mais il s’abstint, car elle sortit l’argument qui fit mouche. Rien ne lui ferait plus mal au cœur qu’elle le regarde comme un plaignant, comme un gars qui se complait dans sa situation par lâcheté et non à cause de cette fatalité qu’elle n’avait nulle envie d’entendre. « Très bien. Allons à Chicago et nous en rediscuterons. » En réalité, sa décision était déjà prise, mais il avait la mort dans l’âme et il n’était pas prêt à admettre qu’elle avait tant d’influence sur lui. « C’est dommage. Je le trouvais parfait. » conclut-il en informant l’agent immobilier de leur refus. « Et, cette fois, tu as prévu quoi pour me consoler ? » Il la taquinait bien que dans le fond, il n’avait aucune envie de rire ou de plaisanter. « Parce que je crains qu’un massage ne soit pas suffisant. C'est le moment d'être imaginative. » Ils partirent main dans la main pour, entre autres choses, préparer leurs bagages pour Chicago.

***

Convaincu que la vie leur serait moins clémente dès qu’il poserait le pied sur le domaine, il s’employa à profiter de son épouse. Il la couvrait toujours de cadeaux. Il renonçait à des soirées entre hommes pour se consacrer exclusivement sur son bien-être et sur son couple. Pour les autres, ils n’étaient que mièvreries dégoulinantes et agaçantes. Il était victime d’un paquet de railleries de la part de ses compères en pleine désolation affective. Il s’en fichait éperdument. Il jouissait de chaque minute saine et paisible aux côtés de son épouse avant que le pire ne survienne. Rien ne serait plus pareil lorsqu’il emménagerait sur le domaine. Il entendait d’ici les quolibets de ses frangins les moins scrupuleux et les plus nonchalants sur sa tare. Il envisageait déjà la peine de Jezabel quand elle serait confrontée aux préparatifs du mariage de Bianca. Il s’astreindrait à faire de son mieux pour les protéger et la garder la plus éloignée possible de cette fatalité qu’elle réfutait, mais les chances qu’ils ressortent gagnant de cette bataille étaient bien trop minces. Ça sentait mauvais pour leur couple, mais il n’en pipa mot. Il discutait de leur propre noce, se prêtait aux jeux des rencontres avec les traiteurs ou les pâtissiers. Ça prenait forme. Ce serait à l’image de ce qu’il méritait de recevoir, ne fût-ce que pour avoir réussi l’exploit de s’aimer. Pourquoi Diable fallait-il que sa conjointe engage une wedding planner ? « Mais, pourquoi faire ? » s’inquiéta-t-il l’œil hagard et la grimace perplexe. Il se rappelait Luciano. «  C’est justement parce que, de toute façon, on se serait marié qu’on n’a pas besoin d’être assisté. On est majoritairement d’accord et, même si on l’est tellement que l’idée de choisir des fleurs nous casse les couilles, on n’est peut-être pas obligé d’ajouter quelqu’un à l’organisation, ce qui va tout compliquer, parce qu’elle sera susceptible de vouloir tout changer. »

Mu par une force incontrôlable, il reposa le dos de sa main contre ses lèvres sans se soucier des autres clients de ce restaurant où ils échouèrent tandis que Mani et son complice s’imaginaient entre les cuisses de filles auxquelles ils ne toucheraient pas. « Par contre, le décorateur d’intérieur, ça, c’est une bonne idée. » s’exclama-t-il prêt à applaudir. « Comme ça, la prochaine fois qu’on viendra, j’aurai l’impression d’être encore plus chez moi qu’au casino. C'était comme si j'étais en période de latence. Initiative parfaite, tesoro. » Cette fois, il se leva pour lui dérober un vrai baiser. « Mais, on ne va pas pouvoir rester. J’ai réfléchi. » Depuis un paquet de temps, mais il évita de le préciser. « Mais, tu avais l’air de tenir à l’idée d’aller sur le domaine, alors, on ira s’installer là-bas. Je ne sais pas si tu as raison par rapport aux intentions de mon père, mais j’ai confiance en toi et en ton instinct. Je manque parfois d’objectivité quand il s’agit de ma famille. Je lui téléphonerai pour lui dire que j’ai entendu et que c’est d’accord. Et dès qu'on sera là-bas, Jez, même si je sais qu’il t’a vendu ça comme si c’était la meilleure solution pour toi, pour nous et surtout pour moi, il faut que tu saches que… que ça ne sera pas le cas au début. Je les connais. Je sais comment ça va se passer. Il faudra que tu sois aussi patiente que je peux l’être… voire plus. Beaucoup plus. Il faudrait aussi que tu annules déjà la salle pour le mariage. On sera forcé de le fêter là-bas. Ça non plus, ce n’était pas ce que je voulais, mais je suppose que plus tard, en ne dérogeant pas à cette règle, j’aurai l’impression de vraiment faire partie de cette famille. En faire partie, c’est une des raisons pour lesquelles je ne peux pas me reposer, mon cœur. Mais, on y pensera, je te le promets. D’ailleurs, tu as envie de partir où en secondes noces ? » Rien ne serait trop beau pour elle et, cette fois, il n’était plus question de se diriger vers l’Italie. Ils iraient là où elle le décidait, au bout du monde ou sur la lune, si ça lui chantait.

***
Les premières semaines sur le terrain miné qu’était l’immense terrain de ses parents se passèrent si bien qu’il en était atrocement déconcerté, car cette entente presque parfaite le mettait mal à l’aise. Bien sûr, le départ de Lyla jeta un froid terrible sur les occupants. Gaby et Jez en étaient d’autant plus victimes qu’ils étaient au cœur même de la maison de ses parents en attendant que s’achèvent les aménagements de leur futur nid. Ils étaient inutiles, d’après lui, mais Jezabel avait tellement insisté afin qu’ils ne blessent pas l’instigateur qu’il n’eut pas le cœur de refuser. Il le regretta dès lors que son épouse lui échappait de plus en plus. Elle se faisait un sang d’encre pour sa belle-sœur qu’elle aimait beaucoup. Elle s’inquiétait aussi pour Cinzia qu’elle soutenait en lui rendant des visites régulières. Elle dépensait une énergie dingue à consoler Girolama qui dépérissait et, Ettore, curieux d’obtenir des détails sur leur future « union » et lassé par les réponses laconiques de son fils, la détenait prisonnière des heures entières dans son bureau. Il devenait fou. Elle n’était plus assez souvent auprès de lui, lui qui avait tant besoin d’elle. La moindre remarque déplacée ou susceptible de le froisser l’aurait mené tout droit vers le rupteur si elle n’était pas à ses côtés.

Prétendre qu’il n’en souffrait pas et qu’il ne redoutait pas le pire serait un mensonge éhonté. Jezabel lui insufflait de la force. Sans elle, il était tout bonnement perdu dans cet univers où il n’était pas à sa place, car il emménagea pour répondre à ses caprices, pas aux siens. Le premier drame survint alors que son point de repère était absence. Il était question des témoins du marié et Ettore s’opposa fermement à ce qu’Alvaro endosse le rôle. Il n’avait rien contre lui. Il le connaissait peu et principalement de nom. Il le respectait pour sa loyauté et son courage. Il n’en restait pas moins son ex-beau-père et, d’après lui, ce n’était ni approprié ni correct. Sauf que Gabriele n’en démordait pas. Il ne souhaitait  la présence d’aucun autre homme à ses côtés, hormis peut-être celle de Luciano, sans quoi la fête n’aurait pas été reportée. Mais, comment se défendre de son choix quand il y a du vrai dans l’argumentaire de l’opposant ? Estrella n’avait pas été une passade. Des fiançailles avaient été célébrées et, s’il était parfaitement conscient qu’il détenait l’occasion rêvée d’en discuter avec son épouse, il fit le choix de s’enfermer dans un profond silence. Lorsqu’elle le retrouva dans sa chambre crispé par la rage après une dispute sans précédent, il ne raconta rien, rien pour l’éclairer. Il était coupable. Il le savait. Il n’avait aucune envie qu’elle l’oblige, au nom de leur amour, à renier celui qui fut comme un frère pour lui. Il prit donc le parti de faire profil bas jusqu’au jour de la célébration. Or, Ettore avait d’autres projets et provoqua par mégarde un véritable cataclysme.

Il annonça à la table en partie complète – Lucky était un spectre – que la maison rénovée ne leur était pas destinée. Son cadeau, c’était qu’ils étaient en droit de disposer de celle d’Achille à leur guise. Il leur coupa le souffle instantanément. Gaby, muet, ne sut que répondre. Jez serra sa main. Tous attendaient que le patriarche quitte la pièce pour régler leur compte et Chill, mauvais et meurtri dans son honneur, ne s’en priva pas. Il cracha son venin bassement, ressortant les vieux surnoms avilissants dont il affublait le plus jeune d’entre tous durant son enfance. L’attardé, le handicapé, le raté, le bègue, tout y passa. Personne ne s’étonna du silence de l’agressé. Chacun sursauta quand il retourna la table sur l’homme déchu de son statut, l’écrasant de son faible poids, un couteau à steak sous la gorge de l’ignoble personnage qui lui manquait de respect depuis une éternité.

Sa mère, plus prompte à sauver la vie de ses fils, l’arrêta d’un hurlement tandis que Jezabel l’éloignait en le tirant par le bras. Il était furibond. Il ne réfléchissait plus. La rage dansait dans le fond de ses yeux. Il détestait la terre entière sans exception et sur le patio, là où elle estima qu’ils seraient à l’abri, il se déchargea de sa haine de ce ton calme et précis qui soulignait malgré lui ses efforts pour ne pas être l’homme péjorativement qualifié d’ignominie de la famille. « Tu es fière de toi, je suppose. La démonstration d’Antonella ne t’avait pas suffi, il t’en fallait plus, parce que pour toi, le problème ne venait pas d’eux, mais de moi. C’est moi qui me faisais une montagne de mon bégaiement. C’est moi aussi qui inventais toutes ces histoires d’humiliation. Les tiennes existent, mais les miennes, c’est de la merde. Elle ne se passe que dans ma tête. Il y a que toi qui comptes, pas vrai ? Ce que toi tu veux, ce que toi tu ressens, c’est tout ce qui est de l’importance pour toi. D’ailleurs, tu répètes constamment que tu m’aimes, mais tu te fous de savoir que c’est vrai pour moi aussi. Non, ça t’arrange bien, parce que tu peux faire de moi ce que tu veux. Tu es qu’une putain d’égoïste, Jez… Tu es comme eux, tu ne vaux pas mieux qu’eux. » Tout en lui indiquait qu’il ne valait pas qu’elle approche, qu’il serait préférable qu’elle se taise. C’était trop lui en demander cependant… parce qu’il avait tort, qu’elle ne s’intéressait qu’à lui, mais qu’il était trop aveuglé par la frustration et sa rage pour le réaliser, l’accepter et s’en servir pour redescendre.    






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Jezabel Gambino
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MessageQuando le volpi si consigliano, bisogna chiudere il pollaio.  EmptyMar 14 Mar - 23:11

 



brillando en la oscuridad

ft el marido


Si ça n’avait tenu qu’à elle, ils auraient emménagé dans cet immense appartement en plein cœur du Bronx et près de chez son frère. Parce que le dépaysement aurait été moins brutal et qu’elle aurait pu se construire des repères un peu plus familiers qu’auprès des Gambino. Elle appréciait sa belle-famille, notamment ses beaux-parents pour leur gentillesse et leur attention alors qu’elle était fraîchement débarquée et se demandait ce qu’elle foutait là. Ils s’étaient montrés patients et sympathiques, même si ça ne fit jamais passé son envie d’être à San Salvador et pas entre leurs murs. Elle préféra ne pas peser le pour et le contre entre Staten Island et le Bronx, elle aurait l’impression d’avoir le choix et son cœur balancerait du côté du confort, pas de la nécessité. Gabriele était trop borné pour l’admettre mais ils devaient emménager auprès de son père, pour son avenir, pour le leur et pour éviter les malentendus avec son père. Si elle avait été certaine de ne pas le vexer, elle lui aurait proposé franchement que quitte à fuir son père, pourquoi ne pas diviser leur temps entre le Salvador et Chicago ? Mais à quoi bon ? Il le prendrait comme une insulte, comprendrait ce qui l’arrangerait et elle serait repartie pour des semaines compliquées. Quand il était question de son père, de près ou de loin, il était toujours hyper tatillon et susceptible, elle devait prendre des gants de triple épaisseur pour s’adresser à lui. La gamine ne faisait pas tout ça pour son bon plaisir ou bien parce que Ettore Gambino était parvenu à la manipuler suffisamment bien pour qu’elle cède à tous ses désirs mais parce qu’elle y voyait ce que la douleur de son mari l’empêchait de distinguer : sa chance. Achille ne serait bientôt qu’un souvenir appartenant au passé et il y aurait une place à prendre, un trou béant à combler et si Gabriele était là, au bon endroit, au bon moment, ce serait pour lui, sans l’ombre d’une hésitation. Son père en parlait avec une pointe de fierté et d’admiration, elle peinait à croire qu’il puisse faire tout ça pour l’humilier davantage ou bien pour avoir la main mise sur tout ce qui le concernait. Selon elle, c’était une façon de rattraper le coup. S’il était un homme avisé et clairvoyant avec le reste de sa famille, Gabriele était un vrai mystère et il avait à cœur de faire de son mieux pour arranger les choses. Selon l’analyse de la salvadorienne, il voyait en lui ce qu’elle aussi percevait, un potentiel énorme qui ne demandait qu’à s’exprimer. Tout ça, elle l’organisait pour lui, elle le faisait pour qu’il ait la place qu’il méritait et qu’il soit heureux. Ses désirs et son bonheur à elle passaient au second plan et c’était un choix qu’elle assumait. D’eux deux, il était celui qui était encore en lice pour avoir un rôle à jouer dans sa famille, il n’était pas question de l’en priver par égoïsme. Elle faisait doucement le deuil de son ancienne vie et ce ne serait jamais possible si elle vivait dans le Bronx. L’appel de la rue serait plus fort que toutes ses bonnes résolutions.



« Je ne suis pas froissée, Gaby, j’aimerais juste que tu prennes un peu de recul par rapport à tout ça, pour ne pas faire des choix dans la précipitation ! » Et cet appartement en était le parfait exemple. Son père le prendrait comme une insulte et leur vie deviendrait encore plus compliquée qu’elle ne l’était déjà. Si elle était suffisamment solide pour le soutenir contre vents et marées, ce n’était pas le cas de leur couple et elle doutait qu’il survivrait à une excommunication de la famille Gambino. « Je ne suis pas d’accord, il n’est pas trop tard et j’ai la certitude qu’il a de supers projets à te proposer. Je doute que faire bande à part soit le genre de message à envoyer. Bien sûr, tu n’as pas besoin de tout ça, tu gères bien tout seul mais, qu’est-ce qu’il y a de mal à entendre ses propositions ? Hein ? Et si on n’est pas bien sur le domaine, on pourra toujours en repartir, rien ne nous oblige à y rester pour toujours ! » La brunette faisait de son mieux pour relativiser, elle espérait que rien de ce qui se passerait là-bas ne viendrait abîmer leur équilibre mais elle doutait déjà des conséquences de tout ça, elle se promit de prendre sur elle et de se montrer forte, pour eux deux. Il aurait tellement à faire et à gérer qu’il ne serait sans doute plus le même, elle devrait s’armer de patience et de douceur et être la plus compréhensive de l’univers. Ce serait ardu, elle n’était qu’une gamine de dix-huit ans après tout et elle aurait aimé pouvoir jouir encore d’un peu de son innocence, ça semblait compromis. « Je ne m’en fais pas pour nous, Gaby ! On a réglé nos problèmes, on avance doucement mais sûrement, ça ira. Mais on a tout le temps de penser à ça, d’accord ? » Elle effleura son visage, sentant qu’elle était terrifiée et qu’elle n’était pas sûre d’être à la hauteur de ce qui les attendait mais elle ne pouvait pas reculer. Si elle devait abandonner tout sur la route de son ascension à lui, elle le ferait, parce qu’il n’y avait plus que ça qui comptait. Parfois, quand elle le réalisait, elle se sentait oppressée et prisonnière, elle allait prendre un peu l’air pour tenter de remettre de l’ordre dans ses pensées. Au fond, elle savait bien que ça ne pourrait durer éternellement, elle n’était ni Cinzia, ni Lyla, elle avait besoin de liberté et de choses rien qu’à elle et à elle seule. Il croyait dur comme fer que le problème viendrait de sa famille ou de leur emménagement, sans se rendre compte qu’à enchaîner sa femme, il créait des problèmes qui risquaient de prendre de terribles proportions. On n’enfermait pas un oiseau sauvage en cage, c’était impossible de le garder suffisamment longtemps sans qu’il ne devienne fou. Oh, elle ne demandait pas grand-chose, seulement l’impression d’être utile et maintenant que ses cours étaient terminés, le contrecoup était douloureux. Néanmoins, elle lui offrit la consolation qu’il demandait dès qu’ils se retrouvèrent au restaurant. Elle avait bien tenté d’initier quelque chose dans la voiture mais il se montra réticent et elle se tint tranquille, difficilement mais tout de même. Mais passer rapidement dans son bureau au restaurant pour récupérer des papiers fut l’occasion parfaite pour le prendre en otage. Ils en sortirent que deux bonnes heures plus tard, elle était débraillée et décoiffée et il avait l’air de sortir d’un magazine, parfait de bout en bout. Même avec tous les efforts du monde, elle n’arrivait pas à faire aussi bien.


***



« Je n’y connais rien, j’ai appris y a quelques jours qu’on devait choisir un thème pour notre mariage. Gaby, on n’y arrivera pas seuls et ça nous rend nerveux tous les deux. Toi parce que tu as beaucoup de boulot par-dessus le marché et moi parce que je suis nulle. Blanc, écru, blanc cassé, beige, c’est la même couleur pour moi ! Ce sont des trucs de …. De filles ! J’ai jamais été une fille ! Enfin, on se comprend ! Je mets des robes et des talons depuis cinq minutes, je ne suis pas habilitée à choisir des nappes et à savoir quelle boutique est la mieux. On aura un droit de regard sur tout mais elle va dégraisser pour nous ! Et je n’aurais pas peur de te décevoir. » Même si elle avait une faculté incroyable pour cacher son angoisse, elle n’en demeurait pas moins hyper nerveuse par rapport à tout ça, ça l’empêchait parfois de dormir et si elle planifiait tout de son mieux, elle n’en voyait pas le bout. Ils avaient besoin d’aide. Les invités se comptaient par centaine, elle était trop inexpérimentée pour gérer ça et il était hors de question de mêler qui que ce soit de la famille à tout ça, le premier mariage avait été un fiasco complet, il n’était pas question que celui là suive. « Tu n’auras qu’à venir avec nous pour la visite de la maison, pour lui dire ce qui te fait envie et il fera le reste. » Elle ? Ca lui était égal tant qu’elle avait sa console, une télé et suffisamment de liberté pour faire ce que bon lui semblait. Une fois qu’elle aurait un peu plus de stabilité, elle pourrait sans doute reprendre le sport et pourquoi pas se trouver de nouvelles activités. « Ah, tu as décidé qu’on irait là-bas alors ? » releva-t-elle avec intérêt, hochant la tête pour lui signifier qu’elle comprenait et entendait. « Gaby, si tu ne veux pas le fêter là-bas, on ne le fêtera pas là-bas. On trouvera une solution, je ne veux pas qu’on aille s’installer sur le domaine pour que tu te sentes pris au piège, je veux simplement ce qu’il y a de mieux pour toi et j’ai le sentiment que ce sera là-bas. » Elle serrait sa main dans la sienne, essayant de se convaincre qu’elle ne venait pas de faire la pire des conneries mais elle en doutait, son instinct l’aurait alertée dans ce cas là. « Au soleil ! Un endroit où il fait beau et où il y a des tas de trucs amusants à faire ! » Elle retrouva son sourire mais ne fut pas vraiment capable de donner plus d’indications, ses connaissances en géographie étaient plus que limitées et elle n’était pas bien sûr de proposer le bon pays selon l’idée qu’elle s’en faisait et la réalité. « Tu sais, j’ai vu passer une brochure pour des cours de management et de gestion la dernière fois, et je me disais que ça pourrait être bien que je me lance là-dedans. Ils proposaient une formation de six mois en accéléré mais je serais plus douée pour aider, pour le restaurant. Et je pourrais faire plus de choses et apprendre aussi. Je veux t’aider et pour le moment, je n’ai pas grand-chose qui puisse t’aider. » Il n’avait pas besoin d’une combattante ou d’un soldat, il avait besoin d’une femme et elle ne l’était qu’à mi-temps, le reste du temps, elle n’était qu’une gosse paumée.


***



Le départ de Lyla laissant un vide immense en elle. Elle ne sut comment gérer la situation, parce qu’elle se faisait du mouron pour elle. Là d’où elle venait, un autre type de guerre se jouait et tout le monde trouvait ça naturel mais Lyla était une maman, elle avait raccroché sa tenue de guerrière depuis des années, cette histoire puait l’injustice et avait meurtri tout le monde. Ils étaient tous à ramasser à la petite cuillère et elle faisait de son mieux pour les aider, à son échelle. Se partageant entre Gaby, Cinzia et Girolama quand elle ne gérait pas les détails de son mariage pour tenter de faire avancer les choses. Tout ça n’était pas suffisant pour qu’elle parvienne à lutter contre sa propre peine qu’elle tentait de faire taire à grand renfort de sucre. Elle mangeait beaucoup et mal, toujours nerveuse, incapable de trouver deux minutes pour aller courir ou bien pour faire quelques abdos. Non, elle usait de tout son temps pour les autres, s’épuisant au passage. Quand elle montait enfin dans leur chambre, elle s’écroulait dans leur lit, incapable de faire autre chose que dormir, quand un mauvais rêve ne la maintenait pas éveillée pour le reste de la nuit. Le plus pénible pour elle restaient ces entretiens avec Ettore concernant les détails du mariage, elle n’y allait que pour demander quand ils pourraient investir la maison, pour gagner en intimité et peut-être en sérénité. Elle sentait que Gaby était perpétuellement sur les rotules, il se vexait pour un rien et parfois, elle évitait tout bonnement de parler pour ne pas qu’il se fâche. A force de courir partout pour le reste du monde, ses forces s’amenuisaient, ce qui ne l’empêcha pas d’organiser un petit cinq à sept avec Gaby. Déverrouiller la porte du bureau de son père fut un jeu d’enfant et s’il l’interrogea sur ce qu’elle trafiquait, elle le tira à l’intérieur en repoussant délicatement la porte. « Ton père est parti pour l’après-midi, ta mère fait des courses je ne sais où, ce qui veut dire que ce bureau est à nous pour quelques heures. Pour le confessionnal de l’église, on aura bien le temps mais autant profiter de vivre encore dans la maison pour rayer un de tes fantasmes de la liste ! » Il ouvrit la bouche, sans doute prêt à rationnaliser ou à dire que ce n’était pas bien mais elle avait déjà retiré son sweat qu’elle portait sans rien en-dessous. « Le bureau me semble confortable mais pas autant que cette chaise ou même ce tapis magnifique ! Tu peux pas me lancer des idées comme ça et m’abandonner en plein milieu, je croyais que la fantaisie, c’était ton truc dans le couple ! » l’asticota-t-elle en déboutonnant lentement sa chemise, lui lançant un regard de braise. « Maintenant, tu pourrais avoir peur, ça pourrait te couper toute envie et alors là, c’est autre chose. Je remets mon pull et on n’en parle plus. Je dois remettre mon pull ? Non parce que je ne l’ai peut-être pas dit mais je n’ai pas envie de le remettre et alors je devrais me balader comme ça et va savoir qui pourrait me voir ! Ce serait embêtant ! » Titiller sa jalousie pour mettre un peu de piment, c’était toujours très efficace habituellement.


Elle aurait aimé que ce soit suffisamment efficace pour ne pas le retrouver crispé dans leur chambre, des jours plus tard. De son mieux, elle essaya de le détendre, lui murmurant des paroles rassurantes et le câlinant tout en lui racontant des âneries dont elle avait le secret. Faisant la conversation tandis qu’elle lui massait les pieds et tentait de faire disparaître toute crispation ou nervosité. Quand il eut l’air un peu moins constipé, elle sortit la boîte d’un Twister pour l’amuser. Elle l’obligea presque à se lancer dans la partie mais c’était suffisamment débile pour qu’il lâche prise. La gamine prenait un malin plaisir à le chatouiller pour qu’il s’écroule et lui permette de remporter la partie. Un sourire et elle se sentait soulagée. C’était son boulot, c’était ce qu’elle faisait de mieux et la seule chose qu’on attendait d’elle pour le moment. Tant qu’elle ne prenait pas la peine d’y penser, tout allait pour le mieux. Elle essayait de communiquer ses bonnes ondes à Gaby qui bouillonnait de plus en plus et qu’elle craignait de voir imploser. Elle ne le reconnaissait pas… Pourtant, quand son aîné cracha des qualificatifs humiliants à son mari, il lui fallut énormément d’énergie pour ne pas la lui faire fermer pour de bon. L’idée que Gabriele puisse lui en vouloir d’avoir agi à sa place était à peine assez convaincante pour la maintenir assise. La seule raison pour justifier son inaction fut sa volonté farouche d’empêcher son conjoint de commettre l’irréparable. Elle fit un bond quand il retourna la table et ne sut trop comment ils parvinrent à quitter la pièce mais sa colère l’inquiétait autant que son comportement. Elle était mariée à un parfait inconnu. Ce type n’avait rien à voir avec Gabriele. Rien !  Elle aurait pu se dire qu’elle devait rester large et compréhensive, qu’il avait des raisons d’être en colère mais c’était trop. Des semaines à ne rien dire, à se plier en quatre pour tout le monde, à refouler ses désirs, ses émotions et ses peurs pour ça ? CA ? Une montée de hargne la prit aux tripes et elle ne vit plus le danger de s’opposer à lui maintenant mais simplement sa douleur qui cognait dans son cœur et dans sa tête. « Je t’emmerde ! TU es un putain d’égoïste capricieux qui se comporte comme un gosse de trois ans et encore, un gosse de trois ans serait plus mature ! JE passe mon temps à essayer de satisfaire tout le monde, y compris toi, OUI, toi ! Et c’est tout ce qui te vient en tête ? Si je ne vaux pas mieux qu’eux, t’as qu’à m’abandonner, comme tu l’as déjà fait ! COMME UN GROS LACHE ! » La claque vint de nulle part, elle ne la vit pas arriver mais elle fut suffisamment forte pour brouiller un peu sa vue et lui faire monter les larmes aux yeux. Machinalement, elle porta sa main à sa joue, lui jetant un regard interloqué bien qu’elle ait fait silence immédiatement. Il la regarda, puis sa main, puis elle à nouveau, visiblement sous le choc et il tourna les talons, prêt à partir. « Non, non,non,non, Gaby, ce n’est rien, ok. Je suis désolée, je n’aurais pas dû te dire ça, j’étais énervée. Y a rien de grave, tout le monde est à cran ! » Il se défit de sa prise avec douceur et l’abandonna là, à ses angoisses et à ses larmes.


Démunie, elle fit tout ce qui était en son pouvoir pour tenter de tirer quelque chose de lui, en vain. Elle n’eut bientôt plus l’énergie de se battre, que ce soit pour les autres ou pour elle-même. Epuisée, elle passait le plus clair de son temps à dormir, parfois, elle sortait un peu pour voir quelques amis et se changer les idées mais les mêmes émotions l’attendaient devant la grille du domaine à son retour. Elle se rendait aux entretiens avec Ettore les pieds lourds et ne parlait quasiment plus. Le patriarche s’improvisa médiateur mais ne tira rien de plus d’elle et finit par jeter l’éponge, lui foutant la paix, comme tout le monde d’ailleurs. Peut-être qu’ils étaient déjà tous au courant et qu’ils se doutaient que la nouvelle à venir l’assommerait pour de bon. Il partait avec Lucky pour une durée indéterminée. Il lui avait balancé ça après le dîner alors qu’elle montait dans leur chambre, il faisait sa valise et elle le poussa doucement pour le faire elle-même, histoire de s’occuper les mains et de ne pas se laisser gagner par ce sentiment criant d’inutilité et d’abandon. « J’ai l’impression que quoi que je fasse, ça va toujours de travers et que je te fais fuir à chaque fois. » finit-elle par dire en rangeant soigneusement ses vêtements dans la valise, se disant qu’il repasserait sûrement derrière pour arranger à sa sauce. Elle finit par laisser tomber, dépitée. « Fais attention à toi là-bas… » Elle s’arrête à ses côtés, pressa sa main et sortit de la chambre pour descendre et attraper un paquet de chips. Elle s’installa sous le porche avec ses chips, du soda et un joint et ne bougea plus, pleurant à chaudes larmes dans le noir. Quand elle reparut, il faisait semblant de dormir, elle se prit des vêtements propres et fila prendre une douche avant d’échouer dans le canapé et d’allumer la console. Dans sa valise, elle glissa une photo d’eux prise à Chicago et un petit mot, peut-être qu’il le lirait quand il aurait besoin de se remonter le moral ou bien il y foutrait le feu, peu importait, tant qu’il revenait en vie.





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MessageQuando le volpi si consigliano, bisogna chiudere il pollaio.  EmptyVen 31 Mar - 0:24

 



brillando en la oscuridad

ft le bouc émissaire


Prendre du recul ? C’était un bon conseil, mais dans sa bouche, il était presque risible. Avait-elle fait machine arrière, elle, tandis que son père leur offrait ses présents de mariage, le reconnaissait au passage ? N’avait-elle pas décidé dans la précipitation de sortir du bureau de ce dernier alors qu’il manifestait sa joie face à leur nouvelle noce ? Non ! Bien sûr que non. Au contraire, avant d’agir, elle aurait réfléchi aux conséquences et à l’image que ça renvoyait de Gabriele. C’était visiblement plus facile pour elle d’accorder sa pleine confiance à son père plutôt qu’au sien. Ce n’était pas une mauvaise chose. Au moins, un de deux trouvait sa place dans cet univers. Il aurait simplement préféré se sentir aussi à l’aise qu’elle ne l’était, ça lui aurait évité d’entrer en conflit avec sa vision des choses. Il n’y avait pas de projets, juste une volonté de leur garder sous contrôle. Il n’y avait pas non plus de cohésion entre les Gambino et il n’y en aurait jamais contrairement à ce qu’elle s’imaginait. Pour sûr, Ettore avait du bon boulot. Gaby ignorait les sornettes qu’il lui siffla à l’oreille, mais il s’était montré convaincant puisqu’elle refusait d’acheter et de s’installer dans ce superbe appartement au cœur du Bronx. Qu’à cela ne tienne, il ne protesta pas davantage. Pour que faire ? L’un des buts principaux – si pas l’essentiel – aux yeux de Jez, c’était d’amener son mari le plus haut possible. Il était sa priorité, sa raison de vivre et, aussi indomptable soit-elle, son père en avait maté des plus coriaces. La corruption c’était son mode de négociation favori et il n’épargnait personne, pas même les membres de sa famille. Sous-entendre qu’une alléchante proposition tomberait, c’était un pot de vin, de la poudre aux yeux dans l’unique but d’atteindre son seul objectif : garder ses fils sous contrôle, les avoir à l’œil pour éviter le moindre débordement. L’instinct de Gabriele lui chantait d’ailleurs que le désaveu d’Achille amplifierait le phénomène. Le jeune couple perdrait toute liberté. Sa femme s’éloignerait, non par choix, mais par gentillesse, en répondant présente à chaque invitation ou appel à l’aide. Les Gambino ont beau être charmants, ils n’en restent pas moins vampiriques. Il sentait les emmerdes arriver à plein nez. Toutefois, un argument parmi ces autres moins percutants lui titilla l’oreille. Et si elle était dans le bon ? S’il ne s’agissait pas d’une manigance pour lui couper les ailes ? Et s’il y avait bien un projet en cours qui le concernait directement ? Malgré son air détaché, Gabriele apprécierait retrouver sa place auprès des siens. Se débarrasser de ce sentiment d’abandon le délesterait d’un tel poids qu’il en rêvait parfois. Le jeu en valait peut-être la chandelle finalement. Peut-être qu’il y aurait du bon à se laisser emprisonner sur le domaine, car il le savait, lui. Il savait pertinemment qu’il ne le quitterait jamais plus. L’enjeu méritait tout de même qu’il y réfléchisse. Aussi, renonça-t-il à cet appartement, la mort dans l’âme, et angoissé à souhait. il lui fallut plus qu’une caresse pour le rassurer. Un cinq à sept dans le bureau du restaurant ne fit pas de tort. Il abordait l’avenir avec plus de sérénité désormais, mais pour combien de temps ?

Chicago tint lieu d’une parenthèse enchantée au cours de laquelle ils profitèrent l’un de l’autre et durant laquelle il réglèrent des détails par rapport au mariage, à la maison d’ici et de leur emménagement. Ça faisait beaucoup pour un seul couple et il se désola qu’elle lui soumette ses projets personnels avant la noce. Il était forcé d’accepter pour un : ne rien gâcher ; deux : parce qu’ils tournaient autour de lui ; trois : car il n’était pas clean clean concernant son passé amoureux. Il n’avait pas jugé utile de lui parler d’Estrella, mais ça devenait de plus en plus urgent maintenait qu’il avait statué sur la question des témoins. Alvaro était son premier choix. Il était plus qu’un beau-père à ses yeux. Éclaircir l’identité de sa fille serait bientôt essentiel puisqu’il lui présenterait son épouse avec fierté et enthousiasme. Il aimait Jez. Il l’aimait du fond du cœur. Il n’avait pas honte d’elle. Son silence, il se justifiait par crainte de sa jalousie. Aussi, retarda-t-il l’échéance, encore, par manque de mots et de courage. Pourquoi charger son épouse d’angoisse pour une relation qui n’avait plus lieu d’être ? Pour des sentiments qui n’existaient plus ? Pourquoi ? Sans doute parce que tout se sait toujours, absolument tout, et la vérité le rattrapa après sa visite chez les Garcia. Bien sûr, il se doutait qu’en abandonnant le faire-part bien en évidence sur le plan de travail de la cuisine ferait réagir son ex. ça n’avait dès lors rien d’un hasard. Il fut à peine surpris de trouver Estrella au milieu de la salle de son restaurant. Il était même plutôt satisfait. N’était-ce pas à elle de venir à lui étant donné la manière dégueulasse dont elle l’abandonna ? Pour un mieux, certes, mais son égo l’avait mal vécu. C’était lui qu’il soignait par cette manœuvre égoïste, car il négligea un détail de taille. Le I frattelli, c’était le territoire du couple. Jez et lui y travaillaient ensemble, ce qui signifiait que, tôt ou tard, elle aurait vent de cette rencontre. Elle apprendrait de la bouche de ses employés cette indescriptible émotion qui émanait de la jeune femme délicieuse qui se présenta à l’entrer, non pas pour manger, mais pour s’entretenir avec le patron. Elle saurait également qu’il la reçut comme une amie et non comme une inconnue et il se jura que, ce soir-là, en rentrant à la maison, il veillerait à lui raconter l’histoire de A à Z.

Il était résolu en poussant la porte, mais il était déjà trop tard. Une bonne âme bava plus vite que lui. Ce n’était pas une supposition, mais une certitude, car il serait mort fusillé du regard si elle avait troqué ses grands yeux pour des mitraillettes. « Je ne sais pas ce qu’on t’a dit exactement, mais ce n’est pas ce que tu crois. Ça n’a rien à voir avec Lizzie… Ce n’était pas le même genre de relations. Crois-moi, tu n’as strictement rien à craindre d’elle. Tu n’avais d’ailleurs rien à craindre de Lizzie cela dit…» avoua-t-il avec sincérité et les bras levés vers ciel pour l’exprimer. « Si tu me laisses tout te raconter, tu verras que ce n’est pas si grave que ce que les gens en disent. » Il n’en était pas totalement convaincu. Ils avaient été fiancés et Jez se moquerait bien qu’ils n’étaient à l’époque que des gamins. N’était-elle pas elle-même une enfant par bien des aspects ? « Tu veux bien m’écouter ? » insista-t-il en effleurant la main de sa dulcinée du bout des doigts. « Laisse-moi juste le temps de faire réchauffer de la pizza et je te rejoins dans le fauteuil. » C’était bien essayé, mais peu efficace. Jezabel n’avait strictement aucune envie d’attendre ou de manger. Elle y viendrait peut-être plus tard. Sur l’heure, elle avait besoin d’éclaircissement et, la tirant jusqu’au canapé, il soupira et entama une nouvelle discussion sans issue. « Surtout, tu dois bien te dire que si je ressentais encore pour elle un soupçon de sentiments, je t’en aurais parlé tout de suite, avant même qu’on soit marié. » Elle pouvait lui reprocher d’être lâche, discret, peu démonstratif, silencieux, froid et désagréable, mais il avait toujours été anormalement et cruellement honnête avec elle. Quelquefois, il le regrettait. Il la blessa plus que de raison. Il la détruit en partie, la menant vers l’alcoolisme et vers le coma éthylique. D’autres fois, en revanche, il se rassurait d’avoir été un connard, mais pas un sale type, menteur et beau-parleur. « Avant que je ne sois envoyé à Chicago, Estrella et moi fréquentions la même école et on s’est tout de suite bien entendu. Elle me rappelait un peu ma sœur, pas au niveau du caractère, mais dans son attitude joviale et candide parfois. Cinzia et moi, nous avons toujours été très proches, mais je ne supportais pas qu’elle s’entende aussi bien avec Andrea. » Il ne l’acceptait pas plus aujourd'hui. « Et, Estrella, elle me donnait l’impression d’équilibrer ma vie et ma relation avec la Cinzia. Elle la détestait d’ailleurs. Parce qu’elle n’aimait pas que je passe autant de temps avec elle et, moi, ça me faisait du bien parce que j’étais certain qu’Andrea n’avait pas pris ma place. » La jalousie qu’il nourrissait pour son cousin était malsaine. Elle aurait pu s’éteindre avec le temps, mais c’est lui qu’on envoya à l’université pour exercer ces talents d’orateur tandis que Gaby, il était exilé comme un lépreux sur l’île de Molokaï.

« Comme on s’entendait bien, on s’est souvent retrouvé à bosser ensemble et, de fil en aiguille, j’ai passé du temps dans sa famille pour régler nos travaux. On était des gosses à l’époque et son papa comme sa grand-mère ont été adorables avec moi. Tu sais, là-bas, je pouvais bégayer sans que ça ne pose le même problème. On ne se moquait pas de moi. On essayait de comprendre et on me rassurait si je perdais mes mots ou s’il disparaissait. Son père étant jeune – il a l’âge d’Achille – j’ai rapidement trouvé en lui ce que j’aurais aimé que le mien soit pour moi et, petit à petit, j’ai trouvé dans cette maison des amis et, surtout, une famille d’adoption. » Ça n’enlevait rien à l’affection pour sa Nonna, sa mère ou certains de ses frères. Elle était simplement différente. Elle lui apportait respectivement des choses nécessaires à son bien-être et à son épanouissement. « Puis, on a grandis et notre relation a changé. Elle avait le béguin pour un autre type. Il s’est foutu de sa gueule. Je me suis dit que, moi, je ne lui aurais jamais fait un coup pareil et on s’est trouvé comme ça, un peu par hasard, parce que l’amitié s’était transformée ou que nous avions assez confiance l’un en l’autre pour se tromper entre l’amour et la tendresse. Je n’en sais trop rien. Je sais juste que je ne me sentais pas mal avec elle, elle non plus, et qu’on s’est dit qu'on devrait se fiancer. On vivait tous les deux à New York à l’époque. Ça nous a paru évident. » Comme ça peut l’être pour de jeunes adultes complices depuis l’enfance.

« Puis, j’ai été envoyé à Chicago. On a essayé de continuer à construire notre truc, mais ça n’a pas marché. La distance a été difficile à vivre et à gérer. On s’est séparés. » Il s’interrogea sur l’importance de lui dévoiler la vérité nue et dans son exactitude, hésita et se décida pour une rectification en bonne et due forme du propos. « Enfin, elle ne l’a pas supporté. Elle avait besoin de plus, alors, elle a choisi de rompre. » Et la question du temps ? Combien de temps leur histoire avait-elle duré ? Quand avait-elle cessé ? Était-ce essentiel ? Sur cette interrogation, il décida que le mieux, c’était de lui laisser l’occasion de poser la question elle-même si, d’aventures, ça l’intéressait. Il préférait user de son énergie et de sa salive à apaiser cette jalousie qui grondait dans ses yeux. « Mais, c’était bien comme ça. On n’était pas fait l’un pour l’autre. On a juste cédé à la facilité, c’est tout. Si j’avais été fait pour elle, toi et moi, on n’en serait pas là, on ne se dirait pas souvent que, mariage arrangé ou non, on aurait fini par tomber fou amoureux l’un de l’autre. Tu me complètes, Jez. Tu es tout ce que je ne suis pas. Tu me rends meilleurs et plus forts et ça, c’est unique pour moi. » Il en faudrait bien plus pour empêcher la crise, mais il faisait de son mieux, ce n’était déjà pas mal. Cette fois, personne ne viendrait l’accuser de s’être cloîtré dans un silence déplacé. Peut-être était-ce la différence qui fit mouche, car au lieu de lui tirer la gueule, elle débordait d’imagination sexuelle.

L’inciter à lui faire l’amour dans le bureau de son père, c’était un véritable coup de main. Non seulement, elle l’écoutait et ne perdait aucun détail de ses confessions et, en prime, elle acceptait son passé sans lui tenir rigueur d’avoir si longuement gardé le secret. N’était-elle pas fantastique, sa femme ? N’avait-elle pas tout ce dont un homme pouvait rêver ? Un jour, il lui assura qu’il ne cherchait pas une Américaine, une fée du logis ou un cordon bleu et ça se vérifiait de jour en jour. Elle était la seule à s’imposer ce genre de pression et il essaya de la dissuader de s’en tracasser alors qu’elle détenait entre les mains les documents d’inscription pour sa formation. « Tu ne devrais pas hésiter, ma puce. » Il n’était pas ravi, mais plus elle serait loin du domaine, mieux ce serait. « Tu vas me manquer la journée, au restaurant, surtout que je ne te vois pas beaucoup le soir maintenant que tu es la nouvelle coqueluche de la famille Gambino. » Il était heureux pour elle. Ça ne pouvait pas lui faire de tort de ne plus avoir l’impression d’être moins bien considérée que Lyla. Cette dernière laissa un terrible vide derrière elle d’ailleurs. Il était grand temps qu’elle rentre afin que la maisonnée retrouve ses habitudes. « Tu sais que je suis fier de toi ? » lui souffla-t-il alors à l’oreille, la serrant contre lui sans réellement s’inquiéter qu’ils fussent toujours enfermés dans un bureau à la porte crochetée par les soins de l’enfant des rues. « Si je ne t’avais pas, je ne sais pas si je tiendrais le coup sur le domaine. » Son regard se perdit dans le vide un moment et il reprit : « Mon père n’est même pas le pire finalement. Achille, par contre… tout ce qui sort de sa bouche n’est qu’insulte et injure et je lui en veux tellement que parfois je dois me retenir pour ne pas le tuer. Je ne dis pas ça en l’air, tu sais. Je le vois et je pense que c’est à cause de lui que Cinzia est malheureuse à ce point. Il lui a pris son bébé et je ne comprends pas pourquoi il respire encore. Je ne saisis pas comment il trouve le courage de me mépriser comme ça alors que s’il y a bien quelqu’un qui ne mérite pas le quart de mon respect, c’est lui… » Car il n’était qu’une enflure, un enfoiré d’égoïste qui ne recule devant rien, pas même devant la fraternité.

Bègue, c’était l’injure suprême pour Gabriele. C’était plus grave que fils de pute, car il n’est aucune vérité cachée derrière cette expression. Sa mère était sans aucun doute une femme honorable. En revanche, nul n’ignore que Gabriele n’est à pas à l’aise avec les mots. La seule personne avec laquelle il se sentait assez en sécurité pour entreprendre de longs entretiens sans redouter son handicap, c’était son épouse. Le jour où il le réalisa, il l’aima plus encore, car il avait désormais une pleine confiance en elle et en son jugement. Alors, après s’être littérairement mangé un revers imaginaire, mais néanmoins violent, d’une large main baguée, sa vanité et son cœur ne supportèrent pas qu’elle dresse un tel tableau de cette personne qu’il détestait davantage que le contraire. Égoïste, capricieux, immature …quelles qualités dissimulaient-ils donc derrière cette ribambelle de tares ? En avait-il ? En remarquait-elle ? « Egoïste ? C’était égoïste de m’installer ici ? C’était égoïste d’accepter que tu reprennes des études ? De faire en sorte que tu parles mieux l’anglais ? De demander à Alvaro de te dégoter une voiture pour te faire la main avant de passer ton permis de conduire ? » C’était le cadeau qui lui coûtait le plus, celle dont il n’avait pas encore parlé et dont elle ne verrait jamais la couleur. « C’était égoïste de ne faire baptiser une fleur nouvelle par ton nom ? C’était égoïste tout ça ? » cracha-t-il, perdant peu à peu son calme. « Entre toi et moi, tu es celle qui fait le plus de caprices. Moi, j’essaie de gagner une putain de place qui m’est due, parce que c’est moi qu’ils m’ont abandonné quand j’avais besoin d’eux, tout comme tu m’abandonnes à te consacrer à toute cette putain de famille qui me méprise pourtant. Et, c’est moi l’égoïste ? »

Son cœur battait tambour dans sa poitrine. Il rythmait une marche militaire, car elle lui déclarait la guerre et qu’une énergie négative bouillonnait de son bras à ses mains. Réprimer cette envie de la gifler assez violemment dans le but qu’elle la ferme le démangeait, si bien que le coup partit trop vite pour que le Sicilien réalise vraiment le poids et les conséquences du geste. Comment pourrait-il la regarder droit dans les yeux et continuer à lui susurrer des mots doux ? Comment le croirait-elle quand il lui jurerait qu’il l’aimait du fond du cœur ? Comment ferait-il face à son reflet dans un miroir à présent ? Et que lui dirait-il ? Qu’il était une enflure ? Qu’il ne valait pas mieux que le lâche qu’elle décrivait ? Des excuses suffiraient-elles ? Il n’était plus sûr de rien, encore moins d’être quelqu’un de bien. Il préféra donc la repousser sans brusquerie plutôt que de s’astreindre à la regarder dans le fond des yeux et à affronter cette peine qui illuminait ses pupilles. Quitte à être perçue comme un lâche, autant aller jusqu’au bout en quittant le domaine pour le reste de la soirée et une bonne partie de la nuit, un briquet dans la poche droite et une entrée pour la passer avec Alvaro. Il ne le jugerait pas, lui. Avec un peu de chance, peut-être même qu’il le comprendrait, quoi que ce ne fut pas suffisant à Gabriele pour se pardonner cette erreur monumentale. Peut-être aurait-il été également bon de se souvenir de ses propres conseils à Manuel plutôt que de reproduire les mêmes comportements : le détachement et l’affection distribuée au compte-goutte.

D’un point de vue extérieur – et celui de Jezabel, il en était certain – qu’il accompagne son frère aurait été assimilable à de la couardise. Pour Gaby, c’était un geste de solidarité envers son aîné et sa belle-sœur. Ils comptaient parmi les rares personnes qui le respectaient encore, ce qu’il ne pouvait plus prêter à son épouse. Puisqu’elle usa souvent de l’argument pour se défendre, toutes ces tentatives pour oublier qu’elle le voyait comme un pleutre furent un échec. Partir ne l’arrangeait pas pourtant. Rien ne garantissait qu’il la retrouverait à son retour et, si elle ne s’enfuyait pas, dans quel état serait-elle ? Ça l’inquiétait, terriblement, mais il n’était pas en mesure de l’exprimer clairement. « Toi ? Qui me fait fuir ? Arrête, tu sais très bien que je me casse parce que je suis un lâche. C’est ce que tu as dit, non ? » persifla-t-il en choisissant des vêtements dans sa garde-robe. Il s’en voulut aussitôt et il abandonna son entreprise pour l’attirer à lui. « Pardonne-moi. Ce n’est pas ce que j'aurais dû dire. C’est juste que…que je n’aime pas me dire que c’est l’image que tu te fais de moi alors que je fais mon maximum pour ne pas fuir mes responsabilités… et ça me va loin que tu me reproches ce que je pense être le mieux pour nous, pour ne pas aggraver une situation. » Cette confession sincère était chargée d’affliction, la sienne et celle de sa femme qui résonnait en lui. « Tu ne crois pas que… qu’on pourrait parler de ce qui s’est passé ? » De cette gifle qui aurait pu être bien plus dangereuse sans qu’il n’en ait conscience. « J’aurais aimé qu’on règle ça avant que je monte dans l’avion. Je n’ai pas envie de… » Qu’elle le déteste ? N’était-ce pas trop tard ? La lassitude avait pris le pas sur ses sentiments depuis longtemps. Elle ne faisait plus le moindre effort pour les sauver, sans doute parce que c’était son tour. Oui. Sans doute. Mais, il n’était pas doué pour ça, à moins bien sûr, d’être mis au pied du mur… « Oh, et puis, laisse tomber. Sache juste que ça n’arrivera plus. » On frappa à leur porte. Luciano détenait des informations nouvelles qu’il souhaitait partager avec lui. Jez, elle végétait sur le proche et Gabriele n’envisagea pas de la secouer pour qu’elle s’allonge à ses côtés. Il feignit le sommeil profond, envahi par la honte, mais incapable d’autre chose que d’agir pour leur réconciliation malgré l’heure du départ qui avançait à grands pas.

Il quitta le domaine sans lui offrir l’opportunité de l’accompagner à l’aéroport. Il ne l’appela pas non plus en arrivant en Europe. Il lui adressa un message chargé de mots apaisants, mais il n’avait rien de romantique ou véritablement amoureux. Il tomba sur sa lettre et la photo bien après le sauvetage de leur belle-sœur et une vague de désarroi le transperça de part en part. Il souffrait de son absence tous les jours et, n’écoutant que son émoi, il prit son téléphone pour l’appeler. « Comment tu vas ? Je te réveille, qu'est-ce que tu fais ? » lâcha-t-il bêtement, comme si les salamalecs leur seraient d’un quelconque secours. « On a retrouvé Lyla et je n’avais pas envie de te l’annoncer par texto. Je voulais entendre ta voix aussi. Tu as bien choisi la photo… ça a été la folie, je n’ai pas pu la prendre avec moi durant nos expéditions… elle m’aurait pourtant fait du bien. Je… »  Il hésita avant de lui soumettre son idée, celle où elle nous amenait le petit Ettore et de profiter du soleil de son île afin de renouer définitivement cette fois. « Ça me ferait plaisir si tu montais dans l’avion pour me rejoindre. Je me dis que nous dépayser à plutôt bien fonctionné jusque-là. Qu’est-ce que tu en penses ? »






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MessageQuando le volpi si consigliano, bisogna chiudere il pollaio.  EmptyDim 16 Avr - 20:42

 



brillando en la oscuridad

ft el marido


Si beaucoup auraient souhaité être à sa place pour avoir la chance d’être l’heureuse élue pouvant poser ses mains sur le corps de rêve ou le visage sans la moindre imperfection de Gabriele Gambino, au fond, personne n’aurait vraiment voulu de la place de Jez. Pas parce qu’il était un mauvais bougre. Il avait sale caractère mais c’était un gentil, un peu vieillot mais il n’en demeurait pas moins une belle personne et c’était tout le problème. Il était beau, il était gentil, il était droit et ça faisait beaucoup trop de qualités pour la même personne. Aucune femme au monde ne pouvait supporter l’idée de laisser dans la nature et sans elle, un homme dont toutes les femmes rêvaient. Même la plus belle d’entre toutes aurait fini par avoir des complexes en constatant qu’au lever, il n’avait l’air ni fatigué, ni débraillé et qu’après un corps à corps improvisé, il était toujours aussi irréprochable. Ca avait de quoi réveiller les complexes et la jalousie de n’importe qui. Chez Jez, ça se manifestait par une possessivité qui frôlait parfois l’obsession voire la folie et par une impression de ne pas vraiment être à la hauteur. Elle se disait que côte à côté, ils devaient avoir l’air si dissemblables, comme cette pièce de puzzle qui n’est pas la bonne mais que vous essayez de faire rentrer dans le dernier emplacement à coups de poing. Il était beaucoup mieux qu’elle, il n’avait pas eu le choix de se retrouver avec elle dans les pattes et tout le monde se rendait bien compte que ce mariage arrangé était un ticket de loterie gagnant pour la gamine, certainement pas pour lui. Parfois, quand elle voyait le regard d’une femme se poser sur lui avec un peu trop d’insistance, elle ruminait tout ça et elle se sentait tellement à côté de la plaque. Ses complexes se créaient de toute pièce, elle qui n’en avait jamais eus, et elle se demandait comment garder son mari près d’elle et éviter qu’il se mette, lui aussi, à regarder celles qui le dévisageaient avec envie. Prendre soin de lui, lui prouver de toutes les façons possibles et imaginables qu’elle l’aimait, lui accorder tout son temps et toute son attention mais surtout, faire son possible pour mettre en place le nécessaire histoire qu’il se retrouve au sommet, tôt ou tard. C’était sa façon de faire la différence, sa manière de lui montrer qu’il ne pourrait trouver mieux ailleurs. Quelle autre femme serait capable de s’oublier à ce point au profit des rêves de l’homme que l’on choisit pour elle ? Qui ?


Alors, quand Elvira lui raconta sur le ton de la conversation qu’elle avait vu Gabriele en pleine discussion avec une jeune femme de sa connaissance, elle sentit son sang bouillir et ressentit une folle envie de récupérer toutes les informations à disposition pour aller lui faire passer l’envie de s’inviter dans SON restaurant pour aller faire du gringue à SON mari. Décidée à ne rien préparer pour le dîner, elle finit par s’y résoudre, se disant que ça lui occuperait l’esprit et les mains plutôt que de tourner en rond dans la maison comme un lion en cage. Il n’eut qu’à montrer son minois pour récolter un regard noir qui en disait long sur ce qui allait suivre. Ce qu’on lui avait raconté ? Le strict minimum mais il avait l’air d’avoir tout un tas de choses à dire et le mot relation la fit suffisamment tiquer pour qu’elle croise les bras, la mine renfrognée. « Les gens ne disent rien mais moi je vais te dire un truc ! J’aurais aimé savoir avant, histoire de ne pas passer pour la conne de service après que tu te sois exposé avec une fille avec qui tu as eu une « relation » et en plus, dans NOTRE restaurant ! » Il ne lui faisait pas confiance visiblement et cette attitude renvoyait une image de couple fragile et mal assorti qui la blessait. Ecouter ? De toute façon, avait-elle le choix ? « Non, on mangera après. Je veux savoir qui elle est, ce que vous avez été et pourquoi elle était là ? » Il y avait tout un tas de choses qu’elle était prête à laisser passer rien que pour lui, parce qu’elle l’aimait et qu’elle revoyait sa notion de gravité quand il était question de lui mais il y avait des limites à sa patience et à ses sentiments. Sa logique ne faisait aucunement écho à la sienne et ne fit qu’attiser sa jalousie et son agacement. Elle refusa qu’il lui prenne la main et s’installa à l’extrémité du canapé, ne sachant pas vraiment si elle avait envie de savoir. Rompre ? Elle avait rompu ? Le fait qu’il ne l’ait pas jeté lui-même ne la rassurait pas le moins du monde, bien au contraire et un millier de questions se bousculaient dans sa tête mais elle choisit de le laisser terminer. « Tu l’aimes encore ? » la question tomba comme un couperet sans qu’elle ne prenne la peine de relever la pommade qu’il avait tenté de lui passer pour éviter la crise. « Son père, c’est qui ? Et pourtant je l’ai jamais rencontré s’il est si important pour toi ? Et elle, elle voulait quoi ? Pourquoi elle était là ? Elle sait que tu es marié ? Elle sait qu’on s’aime ? » Elle voyait bien les efforts énormes qu’il faisait pour tout mettre sur la table et elle mit un peu sa jalousie en sourdine pour ne pas conclure cette conversation par une dispute. « Peu importe si tu considères qu’elle n’est pas un risque pour nous, si elle fait quoi que ce soit qui me met dans une position comme ça, je devrais la remettre à sa place. Elle n’a pas eu l’intelligence de te garder, il n’est pas question qu’elle vienne foutre la merde entre nous ! Il paraît qu’elle te dévorait du regard, je lui souhaite de ne pas recommencer. C’est tout ! Tu comptes la revoir ? » Il fallait prendre du recul et regarder tout ça avec calme, du moins, s’il ne lui donnait aucune occasion de souffler sur les braises de sa possessivité, sinon, ce serait l’hécatombe. Mariage arrangé ou pas, il était à elle, elle l’aimait de tout son cœur et de toute son âme et avait fait l’erreur une fois de le laisser partir avec une autre, ça n’arriverait pas une deuxième fois, surtout pas pour une connasse qui l’avait jeté.



***


« Je vais organiser mon emploi du temps pour qu’on se voit suffisamment. J’utiliserai ma formation comme excuse pour arrêter d’être la coqueluche des Gambino et me contenter d’être celle de mon mari, ça pourrait te plaire ? » demanda-t-elle avec un petit sourire en embrassant ses lèvres. Elle était surprise qu’il accepte sans batailler mais se garda bien de le souligner pour ne pas lui donner l’envie de protester ou de changer d’avis, elle avait besoin de s’accomplir d’un point de vue professionnel et de se sentir utile. D’avoir quelque chose entre les mains qui en ferait le binôme idéal. Elle adorait sa belle famille, probablement parce qu’on lui avait fait une place sans lui donner l’impression qu’elle était bizarre ou pas assez quelque chose, au contraire, on s’était évertué à lui prouver qu’elle avait sa place et qu’on l’acceptait comme elle était. Girolama essayait toujours de lui donner quelques conseils pour en faire une femme un peu moins empotée mais avait abandonné l’idée de la transformer en fée du logis, il y avait des cas désespérés et Jez en faisait indéniablement partie. Qu’il lui avoue être fier d’elle la fit frissonner des pieds à la tête et elle eut beaucoup de mal à se contenir, c’était le genre de remarque qui réveillait sa libido et la rendait gourmande, très gourmande. « Doudou, je serai toujours là pour toi ! » Elle déposa une myriade de baisers sur son visage avant de chercher à accrocher ses prunelles pour reprendre : « Quant à Achille, sois sûr que ce n’est qu’une question de temps et qu’il va payer pour son mépris et tout le mal qu’il a fait. Tu dois l’ignorer, je sais que ce n’est pas facile. Ou bien te venger de façon détournée et discrète. On peut plancher sur la question si tu veux, je peux trouver tout un tas de trucs et on peut même le faire ensemble. Suffit d’un mot et je m’y colle ! » Tout pourvu qu’il se décrispe et qu’il rit un peu, histoire qu’il n’ait pas l’impression qu’elle l’avait poussé volontairement dans l’antichambre de l’enfer. Parce que la seule volonté de sa femme était surtout de le rendre heureux et de le voir évoluer à la place qu’il méritait. Elle était prête à tout pour son bonheur, principalement à sacrifier le sien, son temps et le reste, comme elle s’épuisait à satisfaire les désirs de tous les membres de cette famille au point où ses nerfs ne purent supporter qu’il tourne toute sa frustration contre elle. Cela dégénéra et se conclut par une gifle qui la sonna mais qui n’avait rien à voir avec les raclées qu’elle avait déjà prises et qui l’avaient laissée amorphe et dans un état pitoyable. Il aurait pu lever le poing plutôt que la paume et la corriger comme elle le méritait mais il ne le fit pas, ce qui ne l’empêcha pas de se mettre à culpabiliser et de la fuir, creusant ainsi un fossé dans son cœur et lui donnant l’impression de ne pas être celle qu’il lui fallait et qu’il attendait. C’était aussi difficile à penser qu’à endurer.


Il éluda la moindre conversation pour régler leur problème et elle aurait pu insister lourdement jusqu’à ce qu’il vide son sac et qu’ils mettent tout à plat si on ne lui avait pas appris qu’il avait revu son ancienne fiancée. Ce fut la douche froide et une montée de haine la submergea. Elle ne lui dit pas au revoir et ne proposa pas de l’accompagner à l’aéroport, elle ne prit pas non plus la peine de tenter de l’appeler et ne répondit pas au peu de messages qu’il lui envoya durant son périple. Si elle était inquiète pour lui ? Bien entendu mais elle était également follement en colère et persuadée qu’il avait été noyer sa peine entre des cuisses familières, c’était bien trop pour elle. Elle ne se traînait plus aux repas en famille et malgré les visites de Girolama puis d’Ettore, elle refusa de bouger, trouvant toujours tout un tas de prétextes avant d’opposer un silence de mort. Ettore venait pourtant régulièrement, pour lui apporter à manger et s’asseoir près d’elle, parfois, il prenait la manette et jouait avec elle quand il ne parvenait pas à la convaincre de venir l’aider à nettoyer ses armes. Il avait cessé de poser des questions ou de tenter de la prendre à revers, parce qu’elle ne prononçait pas le moindre mot, se contentant de poser ses yeux vides et cernés sur lui sans rien répondre. Elle avait pris beaucoup de poids, passant le plus clair de son temps à s’empiffrer pour se réconforter bien que ça n’arrangeait pas vraiment son sentiment de n’être qu’une pauvre fille. Affalée dans le canapé devant une série, elle n’avait pas dormi depuis deux jours et tentait de lutter pour ne pas fermer les yeux quand le téléphone sonna. Elle jeta un œil sur le numéro inconnu et finit par décrocher, sachant pertinemment qui se trouverait à l’autre bout du fil. « Ca va. Je regarde une série. » Simple, clair, net et précis, elle ne développa pas davantage, à vrai dire, elle n’avait pas du tout envie de lui parler même si savoir que Lyla était en sécurité fut un réel soulagement. Elle espérait la voir rentrer bientôt pour retrouver ses éclats de rire, ses conseils et sa bonne humeur. « Sûrement pas autant de bien qu’Estrella, pas vrai ?! » ne put-elle s’empêcher de répliquer. Elle n’avait plus du tout envie de dormir maintenant que la colère l’animait et elle sentait qu’elle ne tarderait pas à perdre totalement le contrôle. « Tu devrais appeler l’autre pétasse avec qui tu étais fiancé, je suis sûre qu’elle se fera un plaisir de te rejoindre ! Tu me prends pour une conne, tu penses que je ne saurais jamais quand tu la vois ? Mais tout se sait toujours, Gabriele ! TOUJOURS ! Je comprends mieux pourquoi t’es parti sans te retourner ! » Elle raccrocha sans même lui laisser la possibilité de se défendre et elle ne répondit plus au téléphone du reste de la journée.




Il rappela pourtant et elle décrocha pour répondre en monosyllabes jusqu’à ce qu’il revienne sur la possibilité qu’elle vienne avec Ettore et que la réponse soit toujours la même : « Va te faire foutre, demande à ton ex ! » Cette autre, il l’avait choisie, il allait se marier avec elle parce qu’il l’avait décidé et elle la haïssait pour ça, elle ne serait jamais à la hauteur, ce qui ne faisait que l’encourager à manger davantage. Leur mariage ne l’intéressait pas, de toute façon, plus rien ne l’intéressait et si Luciano n’avait pas pris les choses en mains, elle n’aurait jamais fait ses bagages pour apporter Ettore à ses parents. « Toi quand on te demande un service tu envoies chier les gens ? » lui avait-il dit au téléphone. Elle lui opposa que lui rendre service ne la dérangeait pas et qu’elle acceptait de le faire pour lui et sa femme. Il tenta bien d’en savoir plus sur ce qui se tramait entre elle et Gabriele mais elle ne lui donna rien, se contentant de son arme favorite : le silence. Le petit Ettore se montra aussi adorable qu’il pouvait l’être même si elle prit soin de suivre à la lettre les indications de sa belle-mère. Les enfants, ce n’était pas vraiment le truc de Jezabel, elle qui était encore elle-même une enfant. Ce ne fut pas Lyla et Lucky qui les accueillirent à l’aéroport mais Gabriele, elle lui lança un regard assassin entre gardant le petit dans ses bras et en refusant de lui adresser la parole alors qu’elle tirait sur ses vêtements pour tenter de cacher combien elle avait grossi et combien elle se sentait mal. Les retrouvailles entre mère et fils furent émouvantes et elle se dit qu’elle pourrait en profiter pour obtenir de Luciano une petite faveur, mais il lui dit que sa place n’était pas dans une autre chambre que celle de son mari et elle soupira. Elle dut y déposer ses affaires tombant sur celui qu’elle voulait à tout prix éviter. Faisant mine de rien, elle rangea ses affaires, bien consciente qu’on ne la laisserait pas rejoindre le domaine seule, se sentant démunie et encore plus mal maintenant que la douleur de Gaby faisait écho à la sienne. Exactement ce dont elle avait besoin. Ca et d’une bonne conversation culpabilisante avec Luciano au bord de la piscine alors qu’elle fumait un joint en mouillant ses pieds tandis que la maisonnée était calme et que tout le monde semblait dormir.



Elle remonta dans la chambre simplement pour que Lucky arrête de la baratiner et de la faire passer pour la coupable de service, cependant, elle était suffisamment heurtée pour se mettre à pleurer en silence quand elle s’allongea près de Gabriele. « Je m’en fous, que tu m’aies giflé, Gaby ! Je m’en fous de ça et je sais que tu ne penses pas ce que tu as dit de moi. Mais elle, celle avec qui tu étais fiancée, ça me rend malade ! Tu as choisi d’être avec elle alors qu’on t’a obligé à être avec moi, elle aura toujours l’avantage. Elle parle bien anglais, elle n’a pas l’air d’une imbécile sortie de son barrio pourri et qui débarque. Ca me rend malheureuse que tu ne vois pas que tout ce que je fais, je le fais soit pour toi ou soit pour nous, parce que c’est important, parce que sans toi, je suis perdue ! Et malgré tout, j’ai l’impression que tu cherches ailleurs ce que je ne te donne pas ou que je te donne mais mal. » Elle renifla et dut étouffer un sanglot. Elle parlait à voix basse pour qu’il soit le seul à entendre, certaine qu’il ne dormait pas. Il ne répondrait probablement rien, il était certainement en rogne contre elle mais il fallait à tout prix qu’elle vide son sac. « Je me sens perdue, je ne sais plus qui je suis, ce que je vaux et ce qu’on attend de moi. Qu’est-ce que je dois faire ? Quel est mon rôle ? Qu’est-ce que tu attends de moi ? » Elle avait l’impression de ne pas être à sa place parce qu’il lui faisait parfois sentir qu’il n’avait pas besoin d’elle, pourtant, il était la seule chose qui lui restait dans sa vie, la seule et l’unique.







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brillando en la oscuridad

ft le bouc émissaire


Ça lui faisait mal de l’admettre, mais elle n’avait pas tout à fait tort. J’aurais dû lui avouer qu’elle n’avait pas été ma première relation sérieuse. J’aurais dû lui confier qu’avant elle, j’avais aimé une femme qui me brisa le cœur et qui octroya, par la même occasion, toute son importance à Lizzie. Elle avait été mon pansement, la pute de luxe. Elle avait déposé du baume sur ses plaies et un onguent sur mon égo. Des deux, c’était le plus abîmé puisque le message d’Estrella, en optant par une rupture par téléphone, entama sérieusement sa confiance en lui. Outre sa relation avec son père et sa famille, elle contribua à faire de Gabriele cet être froid, difficile à cerner et en quête perpétuelle de reconnaissance. Il y avait de quoi hésiter lourdement à se montrer totalement honnête avec son épouse. Elle était jalouse à raison, car il l’avait souhaité et qu’il oeuvra dans ce sens en utilisant sa maîtresse. Elle lui démontra à maintes reprises qu’elle était amoureuse de lui, mais ce trait inédit de sa personnalité était parfois compliqué à gérer. Permettre au spectre de son ancienne fiancée de planer au-dessus du couple ne l’aurait pas aidé à se reconstruire au terme de cette tumultueuse période de mise au point. Jezabel s’en serait inquiétée. Elle aurait trouvé tout un tas de raisons de se dévaloriser en se jugeant moins femme, moins sujette à lui plaire alors qu’il ne voyait qu’elle pourtant. Était-ce cependant de bons prétextes pour se retrancher lâchement derrière les barricades du silence et des non-dits ? Non ! Bien sûr que non. Il apprit souvent à ses dépens que ça ne les menait nulle part, si ce n’est les emmerdes engendrées par le doute. Ils se ressemblent bien trop pour que l’un raisonne l’autre. Ils souffraient tous deux d’un traumatisme familial presque similaire, à savoir l’indifférence de leur proche. Elle prit fin par leur mariage et, s’il ne le regrettait pas, il déplorait tout de même qu’il soit ce qui leur donna corps en tant que tel auprès des leurs, qui les envahit pour la première fois de l’impression d’exister. Ça rendait cette union insultante, bien qu’ils la vivent comme une bénédiction. Ça les forçait également à oublier la mesure qui accompagne les couples qui se sont trouvés et Gaby n’en démordait pas. Révéler à Jezabel ses fiançailles aurait, hier, alourdi le fardeau de leur problème et, aujourd’hui, provoquer une dispute qu’il n’avait pas les reins d’affronter, une querelle dont il ne sortirait pas indemne, une fois de plus. Pourtant, il saisit son courage à deux mains pour se poser devant elle et tout lui raconter, tout simplement parce qu’à choisir, il préférait rendre à la visite au restaurant de la jeune Estrella l’importance qu’elle méritait avant que les rumeurs prennent le pas sur la vérité. Elles courent vite cependant et, face à la question de Jezabel – interrogation somme toute légitime, pertinente et prévisible, - il craint sincèrement qu’il fût trop tard pour empêcher l’imagination fertile de sa compagne d’entamer un travail de sape sur son moral, sur sa confiance en lui et sur ses sentiments qu’il lui démontrait chaque jour depuis qu’elle l’avait quitté. Alors, bien sûr, il était froissé qu’elle puisse remettre en question ce qu’il se tuait à lui prouver en cadeaux, en petites attentions délicates et en oubliant quelquefois sa mauvaise foi et sa susceptibilité pour l’en préserver. Mais il entendait ses inquiétudes. Il intégrait qu’elle souffre et que douter était désormais sa dernière solution.

Il lui répondit d’un non franc et ferme, non pas qu’il s’était creusé un trou dans la tête après s’être remis en question, mais parce qu’il en eût l’intime conviction en partageant avec elle un verre d’eau gazeuse et un moment teinté de mille émotions, certes, mais plus celles à consécutives aux émois amoureux. Il ressentit simplement de la colère devant son discours présomptueux et son insolence, mais il ne s’emporta pas comme un homme systématiquement blessé par la rupture. « Je n’ai même pas de nostalgie, parce que je suis toujours persuadé que tu es la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie. » lui opposa-t-il l’œil brillant de certitude, sa main cherchant ses doigts fuyants. « Je vois bien que tu es triste que je ne t’ai rien dit plus tôt et je sais que ça peut paraître étrange. » La situation inversée, il serait monté sur ses grands chevaux sous le joug de la suspicion. Il se méfia instantanément du calme apparent de son impétueuse épouse. Une tempête se préparait. Il ne restait plus qu’à prier pour que les fondations de leur relation soient solides ou il ne demeurerait plus de meubles à sauver. « Quant au reste, c’est un lieu public, c’est pour ça qu’elle est venue là quand elle a appris que j’étais de retour. » tenta-t-il maladroitement, attisant par la même occasion le feu qui brûlait en Jezabel. « Et, je ne me suis pas isolé avec elle. Je n’ai pas été la voir chez elle non plus. C’est parce que je n’ai rien à te cacher, je ne savais juste pas comment te dire les choses. » De son point de vue, sa femme n’était plus que curiosité malsaine désormais, mais il ne la blâmait pas pour autant. C’était compréhensible puisque rien de ce qu’elle n’entendait de la bouche du Sicilien ne l’apaisait. Mentir n’était néanmoins plus une option, à moins de préméditer un futur cataclysme qui aurait raison de leurs secondes noces. « Son papa, c’est Alvaro, le mec d’Elvira si tu préfères. Il est comme un père de substitution ou un frère. Il est difficile à qualifier pour moi. Tu ne l’as pas encore rencontré parce qu’il sort à peine de prison et que j’ai traîné à aller le voir. Il venait de retrouver sa mère et ses filles. J’ai estimé que ma place n’était pas là trop vite et je ne voulais pas non plus m’y rendre alors que ça n’allait pas entre toi et moi. Je n’avais pas envie d’expliquer ce qui se passait, parce que je sais que j’ai fait un paquet d’erreurs et que, dans le fond, j’avais sans doute un peu honte. »

L’autre pan de cette histoire qui le retint loin de South Bronx, c’était Reya. Il adorait la gamine, mais elle était jeune, souvent enfermée dans son cocon et donc susceptible de répéter et déformer les bribes de conversation qu’elle percevrait à son aînée. Elles s’aimaient toutes les deux. C’était assez logique pour qu’il cherche à s’en prémunir. « Je ne pense pas qu’Al aurait raconté quoi que ce soit, mais Ella a une petite sœur qui doit avoir 14 ou 15 ans, pas plus. Ça interprète beaucoup à cet âge-là. » Il aurait pu ajouter qu’il redoutait d’être chamboulé si, par malchance, il était tombé nez à nez avec son ex sur le pas de la porte. Il jugea cependant inutile de planter une telle graine dans le crâne de sa conjointe. Ce serait une erreur monumentale. Un terrain infesté de mauvaises herbes, c’est long à défricher. Il faut mieux l’entretenir tant qu’il est vierge et fertile. Il estima donc plus malin de lui rendre compte de leur conversation même s’il détestait avoir à se justifier, comme tout Gambino qui se respecte d’ailleurs. « Je suis récemment passé déposer un faire-part de mariage chez Alvaro. J’ai souligné que sa fille n’était bien évidemment pas conviée. J’ai précisé également que je souhaitais qu’il soit l’un de mes témoins, mais que si mes restrictions le dérangeaient, je comprenais qu’il refuse. Il a accepté malgré tout, parce que c’est un homme intelligent. Elle, elle a trouvé l’invitation et elle a jugé bon de m’avertir qu’elle ne serait pas un frein à mon amitié avec son papa. Elle a été reçue évidemment. Ce n’est pas à elle de décider de ça. » Les excuses qu’elle formula et qui semblant venir du fond du cœur, il les conserva pour lui, toujours dans le même but : éviter à Jez d’inventer des griefs à reprocher aux deux anciens amants. L’histoire était classée à présent. Elle l’était depuis longtemps. « J’en ai profité pour lui dire de vive voix qu’elle n’était pas la bienvenue à la fête en notre honneur et que nous étions déjà mariés et très heureux, parce que c’est vrai, Jez, je le suis avec toi et je le serai aussi de te présenter Alvaro qui nous a d’ailleurs proposé de diner chez lui quand ça nous arrangerait. Ça te dirait ? Elvira sera là… Vous vous entendez bien à ce que j'ai compris ? Même si je comprends justement pas pourquoi d'ailleurs. »la sonda-t-il du regard afin de recueillir ses impressions maintenant que tous les secrets étaient levés. « Moi ça me plairait bien, surtout qu’il a hâte de te rencontrer et tu sais très bien que je suis fier de toi. Et elle ne sera pas là. Je n’ai pas l’intention de la revoir, Jez. » Il n’insistait pas avec l’objectif de la contraindre à quoi que ce soit, mais parce qu’il pensait qu’il était grand temps de l’intégrer pleinement à sa vie. Il était même pressé de lui présenter l’homme raisonnable qu’était le père de famille. Un couple d’amis bien différent de ceux qui constituaient leur entourage ne pourrait pas leur faire de mal. Au contraire. Ça leur ferait le plus grand bien de s’éloigner quelques soirs du domaine.

Les Gambino, sans le désirer vraiment, leur compliquaient sérieusement la vie. Quand ils n'accaparaient pas la jeune femme, ils s’appuyaient sur leur bonne nature pour les taquiner tantôt légèrement – ce qui amusait parfois Gaby – tantôt plus lourdement – ce qui l’agaçait profondément. Achille était certainement celui qui réveillait le plus les travers de son petit frère. Il s’en fallut de peu pour qu’il l’égorge au milieu de la salle à manger. À défaut, Jezabel écopa d’une gifle sifflante en lieu et place de l’objet de sa frustration pour quelques mots malheureux finalement et Dieu que ça le tourmenta lorsqu’il intégra toute l’injustice de son geste. Était ce néanmoins une raison pour se réfugier auprès d’Estrella ? Absolument pas et ça n’avait d’ailleurs aucun sens. Las de fouiller son cœur et sa tête en quête d’une explication cohérente, il déposa la note sur le compte de la vengeance idiote et puérile sous prétexte qu’elle le blessa profondément. Stupide ? Bien sûr. Les conséquences furent dramatiques même s’il ne se passa rien de concret avec son ex. La fille d’Alvaro et le Sicilien n’avaient plus rien à se dire ni plus rien à vivre ensemble. Lorsqu’il quitta le campus, en plus de se trouver bête, sa culpabilité amplifia. Il regrettait autant d’avoir levé la main sur sa femme que de distribuer du grain à moudre au moulin de la jalousie de son épouse. Sa propre incompréhension motiva, en plus du reste, sa décision de s’envoler avec son frère pour retrouver Lyla, quoiqu’il pense sincèrement que sa conjointe avait peut-être raison en le traitant de lâche. Dès que l’émotionnel entrait en jeu, il prenait la fuite et ça se vérifia au cours de sa seule conversation avec Jezabel depuis la Sicile. Un sous-entendu à propos de Estrella et il hésita à rappeler sa femme, fort de ses intentions puisqu’il n’avait rien commis de répréhensible. Il ne se découragea pas pour la simple et bonne raison qu’il souhaitait vraiment qu’elle le rejoigne. Et, dans le fond, il comprenait assez sa réaction pour repousser vaillamment sa propre vexation. Ça ne l’empêchait pas d’être incapable de cacher sa déception face à son refus, si bien qu’il renonça à toute forme d’explications. Il aurait aimé lui rapporter qu’il était désolé d’avoir été bête et égoïste, lui rappeler qu’elle comptait plus que n’importe laquelle de ses exs. Les mots demeurèrent coincés dans sa jugulaire et le froid glacial qu’elle lui opposa n’arrangea rien. Elle n’avait pas fait le déplacement pour lui, mais à la mémoire de sa relation avec Lucky, de cette amitié que Gabriele avorta dans l’œuf.

Ça non plus, ce n’était pas normal finalement. C’était terriblement égoïste et s’il avait quelques doutes sur ce qu’il était, il possédait toutes les preuves qu’il s’était trompé. Il n’était pas un homme d’honneur et il était pour Jezabel désormais, pour sa femme, aussi transparent qu’une vitre, aussi repoussant qu’une mygale, aussi insipide que de l’eau et moins elle le voyait, plus il s’enfermait dans de longs silences qu’il ponctuait parfois d’un oui ou d’un non par nécessité. Sa famille s’inquiétait pour lui, à juste Ie titre, mais pas elle. Il était tellement persuadé que partager la même chambre était un supplice pour Jezabel, qu’il oscillait entre monter à une heure où il était certain qu’elle dormait profondément ou bien avant, afin de jouer les hommes plus qu’assoupis. En réalité, Morphée lui tirait la gueule depuis des mois déjà. Son teint ternissait et les valises autour de ses yeux s’étaient transformée en malle de voyage. Ail l’entendit bien rentrer, passer par la salle de bain avant de s’allonger à ses côtés. Il distingua également, et à la perfection, la teneur des premières phrases qu’elle lui adressa, mais il réfléchit longtemps pour finalement se redresser et s’appuyer sur la tête de lit, car elle ne brisait pas seulement la glace, elle amorçait une mise au point. Conscient que c’était peut-être son unique chance de recoller, une fois encore, les morceaux, il comptait bien ne pas la laisser passer. « Moi, je ne m’en fous pas. Ça ne me ressemble as. Lever la main sur toi, ça va à l’encontre de ce que je suis ou bien de ce que je croyais être. » Il consacra sa vie, aussi courte soit-elle, à respecter les principes ataviques de Cosa Nostra. En la giflant, outre le manque de considération à son égard, toute son identité était rediscutée. « Et tu ne méritais pas ça, parce que je sais bien que tu n’as jamais rien fait ou proposé dans le but de me nuire. Je te présente des excuses pour ça, et de m’être emporté par rapport à ce que tu m’as dit, parce que c’était la vérité. Je suis lâche, Jez. Et c’est parce que je le suis que je t’ai frappée. » Il grimaça sous le joug de la honte et d’appeler un chat, un « chat ».

Un homme sûr de lui ne s’attaque pas à un être plus faible que lui et qu’il ait grandi dans la rue – « elle » en l’occurrence – n’y changeait rien. Qu’elle ait également une parfaite maîtrise de certains arts de la bagarre n’était pas une excuse non plus. « J’ai choisi d’être avec Estrella parce que c’était facile, que ça me convenait, qu’elle semblait toute disposée à se mettre dans la merde et que j’étais persuadé que je pourrais l’aider. Elle me regardait aussi, tout comme sa famille. Je trouvais auprès d’elle ce que mes proches ne me donnaient pas et que je réclamais à cor et à cri. Ça ne veut pas dire que je suis allée la voir parce que je cherchais ce que je n'obtiens pas auprès de toi. Au départ, je n’avais même pas prévu de passer ne fût-ce qu’une heure avec elle. J’étais dans le Bronx à me demander où j’allais aller quand je suis tombée sur elle dans une fâcheuse posture. » Il ne lui confia pas qu’elle était en prise avec une bande de fous cupide. Ça n’aurait de toute façon aucune incidence sur son ressenti. « Est-ce que ça veut dire que tu dois retourner ta veste ? Tu as dit qu’on aurait fini par se trouver, que tu le pensais et que tu en étais sûre. Moi aussi, j’en suis certain. » Et peu important qu’elle l’y ait invité d’une quelconque manière par sa propre foi. « Il semble néanmoins évident que je ne suis pas fichu de te rendre heureuse malgré tous mes efforts. Je constate que je ne suis jamais assez bien pour ma famille, pour toi et pour personne d’ailleurs. » Il songea qu’il n’était rien d’autre qu’un raté et qu’il était temps de se faire une raison. « Ce que tu ressens, je le partage. Je ne sais pas non plus ce que je dois faire. Je ne sais pas non plus ce que tu attends de moi. C’est difficile, dans ces conditions, de pouvoir t’aiguiller. Je pense qu’il est peut-être juste temps que tu prennes la place que tu veux et là où tu veux. » expliqua-t-il le cœur serré, mais sans chercher à saisir sa main. Il n’y survivrait pas si elle le repoussait une fois de plus.

« Il est hors de question que je sois à nouveau à l’origine d’une nouvelle crise dans notre couple. Si tu crois que tu dois partir, alors, qu’il en soit ainsi. Tu n’as même pas à t’inquiéter de ce que mon père en pensera. Je crois qu’il ne pense plus rien me concernant depuis un bout de temps. » Il fomentait déjà des plans de fuite afin de sauver sa peau jusqu’à la lassitude. « On s’y prendra comme tu le souhaiteras... et, avant que tu te le dises, ça n’a rien à voir avec Estrella. Ça fait bien longtemps que je ne ressens plus rien pour elle. C’est pour moi une évidence. Ça ne signifie pas dire que ça doit en être une pour toi, mais ça demande de la confiance d’accepter ce que j’ai fait jusqu’à me pardonner. On en manque, autant toi que moi d’ailleurs, que veux-tu qu’on construise comme ça ? » Que dalle et Gabriele n’avait plus la force de s’acharner à bâtir autour d’eux une forteresse de bons sentiments. « Je te remercie d’avoir ramené le petit même si je regrette que tu sois là uniquement pour Luciano. J’avais envie de te voir. J’avais envie qu’on se retrouve, mais ça me semble trop difficile pour toi et moi. On n’a pas été à la hauteur, ça arrive parfois au meilleur. » Ça ressemblait à une rupture. C’en était peut-être une. Il ignorait encore, sur l’heure, s’il tentait de renverser la vapeur parce qu’il n’avait plus les mots pour la retenir après l’avoir tant fait ou s’il avait réellement besoin et envie que cesse toute cette frustration.« J'en ai marre de porter le chapeau parce que ce n'est pas entièrement de ma faute si tu ne sais pas où est ta place. Il y a que ta place n'a jamais été ici et dans ce rôle là dans ton esprit... et qu'on change pas ça comme ça en le voulant très fort. »






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