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Ma l'amicizia, sai, è una ricchezza
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Cinzia Herrera
Cinzia Herrera
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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptySam 22 Oct - 11:20

 



E un tesoro che mai finira

FEAT. Ma BFF

La grossesse à ce quelque chose de magique qui rend toutes femmes lunatiques. C’est bien connu et je n’étais pas en reste. Certains jours, je me regardais dans le miroir, plus heureuse que jamais, riant pour peu de chose tout au long de la journée. D’autres, en revanche, parce que j’avais mal dormi et que je me sentais épuisée, je soupirais sur mon passé. Je ne regrettais aucun de mes choix. De mes fiançailles en passant par mes noces, si l’opportunité m’était donnée de revenir en arrière, je ne changerais rien, rien qui concernait Manuel qui se coupait en mille pour mon bonheur, mais ce n’était pas la même chanson dès lors que je pensais à Lyla. Nous nous voyions beaucoup moins. La jalousie de nos compagnons par rapport à l’intensité de notre complicité avait fini par remporter de nombreuses batailles et il arrivait souvent qu’elle ne me manque terriblement. Était-ce par la faute de nos maris ? Non ! Nous avions décidé de commun accord d’être moins fusionnelles et d’espacer nos rencontres. Ce serait difficile, voire pénible, mais ils en valaient le coup. Ils ne nous avaient pas non plus forcé la main. Pour pallier l’absence des suites de mon déménagement, ma meilleure amie et moi nous étions faits des promesses que nous respections autant que possible. Quand nous le pouvions, nous nous appelions tous les jours. Si ces rendez-vous étaient impossibles, nous nous écrivions par le biais de messagerie instantanée. Nous mangions ensemble à la première occasion, mais ça n’était pas comparable à cette période où nous étions colocataires. Ces moments-là étaient plus précieux qu’un diamant brut et il n’était pas rare que nos souvenirs jalonnent nos discussions animées, bâties autour de nos confidences. Je n’avais pour ainsi dire aucun secret pour elle. Elle me conseillait , se démenait pour moi, au mépris de ses forces, la preuve en était cette maison retapée selon mes goûts et sous sa supervision. Je lui rendais la pareille aussi souvent que nécessaire, l’écoutant et l’aidant à canaliser mon frère qui n’était pas toujours un cadeau. Luciano était si bon et si casse-pied à la fois. Il paraissait venir tout droit d’un autre temps, quoique Gabriele le supplantait. Jezabel était d’ailleurs au cœur de nos inquiétudes. Elle traversait une période dépressive sans que mon jumeau n’intervienne comme il le devrait. Il baissait les bras. Il abandonnait, tout simplement. Pour moi, c’est particulièrement difficile à gérer. J’étais prise entre le marteau et l’enclume et il me décevait. Il n’agissait pas, à mon sens, comme un homme, mais un gosse capricieux. Rien de plus. Nous ressassions sur le sujet au téléphone en quête de solutions pour la gamine qui était complètement dépassée. Ça aboutit sur une semaine entière à passer avec ma meilleure amie et ça nous fit du bien. On parvint même à faire rire la cadette de Manuel, ce qui n’était au préalable pas gagné. Au terme, Lyla et moi réitérâmes le serment formulé à Los Angeles, mais différemment. Nos époux étaient très occupés. Nous chargions notre emploi du temps, mais il était désormais possible, pour nous, de nous voir à nouveau plus souvent. J’en étais enchantée et je nous réservai un petit restaurant où on servait d’excellent burger pour le vendredi suivant.

Évidemment, je ne lui tins pas rigueur qu’elle annule dans le courant de la matinée. Elle était fatiguée et je pouvais entièrement comprendre. J’étais forcée de rester couchée plus tardivement que je ne l’aurais souhaité, sous les bons conseils de mon mari, parce que le bébé avait pompé un soupçon trop d’énergie pour que je puisse affronter la journée sans m’écrouler en plein milieu de l’après-midi. J’étais cependant déçue. J’aimais ma maison et tous les efforts de ma belle-soeur, mais j’avais besoin de passer du temps avec elle pour d’autres raisons que les finitions. Depuis que nous étions rentrés de voyage de noces, les seules fois où je croisai Lyla, c’était soit pour ma baraque soit avec Jez. Alors, en ce début de soirée, Mani étant occupé à régler Dieu sait quel souci d’affaires, j’enfilai une tenue décontractée, prête à courir jusqu’à Manhattan pour ramener ma meilleure amie moi-même sur Staten Island. Lucky l’avait installée dans son bureau, car il était surchargé de travail lui aussi. Il m’avertit après que j’essaie, à maintes reprises, de joindre son épouse, m’informant au passage qu’elle avait frôlé le malaise. J’étais morte d’inquiétude. Je n’hésitai pas longtemps, mais je n’arrivai jamais devant le cabaret. Le périmètre était bouclé. Je questionnai le pompier qui me stoppa au niveau des barrières de sécurité. Un incendie s’était déclaré, là où Lyla se trouvait. Carolia, paniquée, bien qu’on le perçoive très peu dans le fond de sa voix, me confirma que le couple Gambino était bien conduite à l’hôpital. Il ne s’en fallut pas beaucoup plus pour que je me perde dans les couloirs du bâtiment. Je n’avais pas vraiment besoin de la voir. Si on me le déconseillait, je n’insisterais pas, mais des nouvelles seront appréciables. « Si son mari est d’accord, vous pourrez lui parler quand elle sera en chambre, mais pas longtemps. Elle a besoin de se reposer. » « Très bien, je vais attendre. » « Non, rentre chez toi. Viens plutôt demain matin. J’ai des tas de choses à faire. Je n’ai pas envie qu’elle se réveille et que je ne sois pas là parce que j’ai dû partir. » « OK ! Dis-lui que je l’embrasse, que je suis contente qu’elle va bien et que je reviendrai demain matin. »

Et, bien entendu, chose promise, chose due. Je me pointai aux alentours de 9h du matin, avec une boîte de pâtisseries, du café et du thé. « Non, je n’ai rien préparé moi-même, à part le café et le thé. C’est pour ça que ce sont des thermos. » plaisantais-je en m’approchant pour l’embrasser. Sauf que ça ressembla plus à une étreinte de soulagement. « Tu m’as fait une de ses trouilles. J’ai vraiment cru que j’attirais la poisse et que le mieux, ce serait d’établir un campement dans cet hôpital. » Jez avait été hospitalisée très récemment. « Alors ? Comment tu te sens ? Plus de peur que de mal d’après les médecins, mais tu as dû avoir super peur. » Peut-être même que cette expérience avait réveillé en elle des traumas d’antan, de l’époque de l’armée. « Lucky m’a dit que le bébé allait bien. Il l’air d’aller lui aussi, bien que très fatigué. Je suppose que le retour d’Achille ne doit pas le ravir, surtout qu’il a renvoyé sa femme et ses enfants à Chicago. Je ne comprends pas ce qu’il cherche, mais Mani est loin d’être ravi qu’il ait fait… enfin, tu sais quoi. » Je lui servis une tasse de thé et lui présentai la boîte. « Tu vas y aller ? À l’enterrement de Jasper je veux dire ? Tu as l’intention d’y aller ? » J’avais envie de lui parler e mon article qui avait fait un tabac, du projet suivant pour le blog, de sa santé, de ce qui occupait ses journées, mais la tête baissée sur elle, je réalisai que je n’avais pas assez de temps pour ça. « Tu sais, tu me manques beaucoup. Je sais qu’on se voit souvent, mais jamais comme je voudrais. Enfin, plus comme avant et pas de la même manière. Je pensais qu’en appartenant à la même famille, on serait encore plus proche, mais j’ai surtout l’impression que ça nous éloigne.  Et, en parlant de famille, comment va ta sœur ? Olivia ? »  



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Lyla Gambino
Lyla Gambino
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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptyDim 23 Oct - 0:09

 



E un tesoro che mai finira

FEAT. Ma BFF

Choisir de moins voir Cinzia ne fut pas une décision prise à la légère, bien au contraire. Mais compte tenu de la manière dont les choses s’étaient passées lors de notre voyage à Los Angeles et à cause de la jalousie maladive des hommes qui partageaient nos vies, nous avions décidé d’un commun accord de prendre nos distances. Nous faisions notre maximum pour garder contact et passer du temps toutes les deux était un réel plaisir mais il avait fallu lever le pied pour le bien commun. J’espérais seulement qu’une fois que la pilule serait avalée correctement, ils lâcheraient un peu la bride et nous permettraient de nous rencontrer un peu plus souvent. Nous ne faisions pas de mal, on se refilait quelques conseils, on riait et on se moquait gentiment et ce fut d’ailleurs le cas pendant cette semaine de formation pour la gamine. Nous nous amusâmes de son innocence et de sa jeunesse, nous rappelant quelques souvenirs et profitant de ces instants comme s’ils pouvaient être les derniers. Cela aurait pu l’être, en effet. Mon état de fatigue avancé ne me permit pas de me rendre à nos rendez-vous prévus à l’avance et avec l’incendie du cabaret, je crus que je ne reverrais plus jamais qui que ce soit. Fort heureusement, je m’en sortis indemne et soulagée mais encore plus fatiguée. Je n’avais pas vraiment besoin d’un truc pareil par-dessus le marché. Je ne manquai pas de souligner à mon mari que la malchance n’avait pas besoin que Cinzia soit à mes côtés pour s’acharner sur mon sort, bien au contraire, si ça pouvait lui mettre la puce à l’oreille et le convaincre que pour mon bien, je devais à tout prix passer un peu plus de temps avec ma meilleure amie, ce serait merveilleux. Si je l’aimais du plus profond de mon cœur, ma vie ne pouvait tourner qu’autour de lui, j’avais besoin de voir d’autres personnes, de faire d’autres choses et surtout de partager des instants complices avec la fille la plus extraordinaires de la terre, pour ma santé mentale. Je ne fus donc pas étonnée de la voir débarquer pour me rendre visite alors que j’étais en observation encore pour quelques jours, malgré mes protestations. Ce caprice là, Lucky avait refusé de me le céder après que Clay lui ait affirmé que c’était plus sûr pour le bébé et pour moi. Je la serrai dans mes bras et ricanai, heureuse de la voir. « J’avais peur pour le petit et j’ai vraiment cru qu’on n’en sortirait pas vivant, y avait des flammes et de la fumée partout. C’était vraiment une expérience de merde. »



Je ne comptais pas m’appesantir sur la question, refouler me semblait être la meilleure chose à faire. « Je ne sais pas vraiment, je pense qu’il veut éviter de mourir et s’assurer que sa famille ne risque rien, mais surtout mériter la place qu’on voudra bien lui donner avant de faire revenir tout le monde. Ce ne sont que des suppositions. » expliquai-je en concluant par un haussement d’épaules qui était une réponse universelle. « Non, déjà parce que je n’en ai pas envie et puis parce que ça me donnerait l’impression que c’est un désaveu et puis, ensuite, jamais ton frère ne me laissera y aller. Je sais déjà ce qu’il va se passer quand je vais sortir d’ici, il va m’enfermer à double tour dans la pièce la plus haute de la plus haute tour d’ivoire de notre bulle. » J’éclatai de rire mais il n’y avait pas vraiment de raisons de s’amuser de la situation, même si je savais qu’il le faisait pour mon bien, je me demandais à quel moment j’avais décidé de faire passer ses désirs et ses priorités avant les miens. « Et toi, tu vas y aller ? Et comment ça va ? Le bébé ? J’ai l’impression qu’on ne s’est pas vues depuis des lustres, je déteste ça ! Ils sont chiants ! Faut qu’on arrête de les écouter, ils sont à la masse et ne comprennent rien ! » Et surtout, ils n’entendaient rien à cette amitié atypique qui les unissait l’une à l’autre, ou peut-être que si mais que ça les arrangeait de faire semblant. « Ils nous ont mis dedans, on les a laissé faire mais va falloir remédier à ça, parce que si on les laisse faire, Cinzia, on ne verra plus personne et je ne veux pas étouffer, ça va forcément partir en couille si ça arrive ! Ma sœur va bien, enfin je crois, elle est en cure de désintox depuis quelques mois, espérons que cette fois sera la bonne ! Et toi, tu as eu des nouvelles de Jez ? Tu sais si ton frère est rentré chez eux ? Je suis dégoûtée d’être enceinte jusqu’aux dents, on aurait pu aller casser la gueule de sa blondasse ! »

***

Je n’en revenais toujours pas de la manière dont les choses s’étaient enchaînées et j’aurais préféré que le petit Ettore attende avant de pointer son nez, il tombait mal, d’une certaine façon mais je ne pus m’empêcher de me réjouir de sa venue au monde, le tout teinté d’inquiétude pour ma meilleure amie. J’appelais tous les jours Mani pour prendre des nouvelles, savoir s’il allait bien, lui aussi, s’il mangeait et dès qu’un membre de ma famille se rendait là-bas, je faisais en sorte de lui faire porter de quoi manger pour Mani, le plus souvent, c’était ce que ma belle-mère avait la gentillesse de cuisiner pour moi, voyant bien que je peinais à trouver le rythme entre mon fils, mon devoir d’épouse et toutes les tâches ménagères qui me rendaient folle. Je ne dormais pas assez ce qui jouait sensiblement sur mes nerfs et sur mes rapports avec Lucky mais c’était le cadet de mes soucis, ma seule préoccupation c’était que mon fils ne manque de rien, même si, parfois, quand il pleurait sans raison, j’avais une folle envie de le mettre sur mute avec une télécommande magique. L’annonce de la sortie du coma de Cinzia sonna comme une bénédiction à mon oreille et je confiai mon fils – non sans avoir tiré suffisamment de lait pour lui – à Girolama et filai jusqu’à l’hôpital dans l’espoir de pouvoir lui parler, l’embrasser et tenter de la rassurer. Je me pointai trois jours de suite et trois fois elle refusa de me recevoir sous de faux prétextes malgré les messages qu’elle me faisait parvenir. Je comprenais sa détresse et je ne pouvais imaginer ce qu’elle ressentait d’avoir perdu son bébé, je ne voulais pas la brusquer mais il était hors de question que je lui permette de me laisser hors de sa vie, je ne comptais pas lui balancer mon bonheur à la gueule et encore moins lui parler de mon fils, je voulais juste lui montrer que j’étais là parce que j’avais l’intime conviction qu’elle avait besoin de moi. Le quatrième jour, les bras chargés de tout ce qu’elle adorait, je frappai à la porte. « C’est Lyla ! » dis-je alors que je pouvais entendre les rouages dans sa tête de mule qui s’animaient pour inventer une nouvelle excuse. Elle me débita une nouvelle connerie et j’ouvris malgré tout la porte. « J’ai cru entendre que si j’avais de quoi bitcher, de la bouffe et tout un tas de nouvelles croustillantes, je pourrais quand même entrer, non, ce n’était pas ça ? Oh, dommage, mais maintenant que je suis là ! » Je refermai la porte derrière moi, je venais de croiser Mani qui avait l’air au bout du rouleau. Il m’avait appelé la veille pour m’assurer que je devais continuer à essayer, elle avait besoin de rire et de se changer les idées et j’étais la personne idéale pour ça, du moins, si on oubliait mes airs de zombie, cette odeur de vomi qui me collait à la peau et le peu de soin que je pouvais m’accorder. Je la serrai dans mes bras et embrassai son front. « Je suis allée à ta pâtisserie préférée et j’ai acheté tout ce que tu aimes et puis j’ai pris des chips, des barres de chocolat et des magazines de morues ! Brad Pitt et Angelina Jolie divorcent, tu te rends compte ! » Je m’installai près d’elle, lui faisant comprendre que nous n’étions pas obligées de parler de choses sérieuses si elle ne le souhaitait pas. « Tu ne peux pas te passer de moi et de toutes les conneries que j’ai à dire et c’est beaucoup moins drôle de l’autre côté de la porte, allez, avoue ! » J’ouvris la boîte de pâtisseries et je la posai entre nous, nous ouvrant nos boissons en prenant une pâtisserie et en agrippant un magazine, l’air de rien. Tout le monde devait lui demander tous les jours comment elle se sentait, je ne voulais pas me joindre à la bande, ça devait être assez fatigant comme ça. « Tu sais que ton frère a essayé de se servir de la machine à laver ? J’ai cru qu’il allait tomber des types à poil ! Bon, il avait oublié une chaussette verte dans mon linge blanc, du coup, j’ai des trucs couleur vomi mais il a fait de son mieux, j’ai pas eu le cœur de me moquer de lui ! Non, je te le raconte pour que tu le fasses à ma place ! »
 



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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptyMar 1 Nov - 19:24

 



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FEAT. Ma BFF

Étant donné ma réaction quand j’appris l’incendie au cabaret, je ne doutais pas que ma meilleure s’était terriblement inquiétée pour son gamin. Les faits eurent d’ailleurs sur moi un réel impact. Je me demandais dans quel était de la retrouverait si ce petit bonhomme était en danger. Je me souciai également de mon propre bébé, plus que d'habitude, imaginant quelques catastrophes que sa vigueur effaça bien vite. Nerveux, il bougeait beaucoup et c’était aussi plaisant que le contraire par moment. Quoi qu’il en soit, puisque tout le monde était hors de danger, secoué, mais en pleine santé, il n’était pas exclus d’aborder les sujets qui me tracassaient : Achille et Teresa. « Je ne sais pas s'il est venu sauver sa peau. Tu vas peut-être te dire que je suis parano, mais je trouve étrange qu’il débarque avec sa famille comme ça, sans crier gare, pour les planquer Dieu sait où peu de temps après. » Je n’arrivais pas à joindre Bianca, ce qui signifiait qu’il ne souhaitait pas que nous sachions où Antonella et ses enfants vivaient actuellement. « Et tout ça, pile au moment où Teresa me cherche des noises. Tu sais qu’elle a envoyé des copines à elle pour me faire peur ou me frapper, je ne sais pas. Sam est intervenu avant que je ne le sache, ce qui en soi, est mieux comme ça. Entendons-nous bien » affirmais-je en passant sous silence les cadeaux que cette putain m’envoyait par la poste. « Moi, ça me semble bizarre et je suis sûre que ça pose question à Mani, même si on n’en parle pas. Il n’a pas bien digéré le coup de Jasper, mais Chill est mon frère alors… » Je haussai les épaules avant de nous servir une boisson chaude et de lui proposer une pâtisserie, ses préférées. « Et moi non plus, je n’irai pas. Tant que la gamine est en sécurité, ça me va très bien. Mani ne comprendrait pas. Il ne le supporterait pas. Si je vais à cet enterrement, je crois que c’est ma tête qui finira coupée. » Et je ne plaisantais qu’à moitié. « Et tu vois, ça non plus je ne saisis pas qu’Achille rend cet assassinat public. C’est surprenant. Ça ne lui ressemble pas. Il prépare un truc, c’est certain, mais quoi ? Je n’en ai aucune idée. » soupirais-je, tracassée à l’idée qu’un malheur ne survienne.

« À part ça, je vais très bien. Le bébé est en pleine forme. Il a l’énergie de sa mère et la force de son père, si tu vois où je veux en venir. Avec Mani, tout roule comme sur des roulettes. Je nage dans le bonheur… et je t’avoue que parfois ça me fait peur. Je me dis que, si ça s’arrête, la chute va être violence, mais j’essaie de ne pas y penser. » S’imaginer le pire, c’était la plus efficace des façons pour s’attirer le mauvais œil et personne n’en avait besoin. « Et, tu sais, moi aussi, j’ai l’impression qu’on ne s’est pas vue depuis une éternité. » Je pressai sa main, prête à l’étreindre à nouveau. « On devrait s’imposer des moments… Leur expliquer qu’on peut très bien partager la même bulle de temps à autre. » ricanais-je en croquant à pleines dents dans mon gâteau. « Et qu’elle est encore plus sécurisée puisqu’elle est enceinte. On devrait leur proposer de passer des soirées chez nous. Je me fous d’aller boire un verre, tant que je suis avec toi, je suis contente. » J’avais tout ce dont il me fallait pour me sentir pleinement heureuse, il me manquait juste ma meilleure amie. La voir plus régulièrement me comblerait. « Si on s’y prend bien, je suis sûre qu’on devrait pouvoir trouver une solution. » Mani et Lucky partageaient le même mal : il peinait à nous refuser quoi que ce soit, et comme nous n’abusions pas de cet avantage, obtenir leur faveur n’était pas trop compliqué, ce qui n’était vraisemblablement pas le cas de Jezabel. « Ouais. Elle a l’air d’être enfin décidée à se battre pour garder ce qu’elle a. Je n’ai pas bien compris pourquoi elle le faisait. Ce n’est pas très clair pour elle encore. Elle a dû mal à accepter qu’elle est amoureuse de lui, mais c’est en bonne voie. Si tu veux mon avis, et après qu’on soit passée te voir une semaine complète pour que tu lui files le même genre de coup de main que tu m’as filé à Los Angeles. » Le visage de Lyla s’éclaira à ce souvenir, non pas à cause de l’incartade de nos époux – elle était pardonnée – mais parce que nous avions transformé notre souffrance respective en moment plus léger, histoire d’apprivoiser nos émotions et d’en faire quelque chose, quelque chose qui nous assurerait que jamais plus ils ne s’intéresseraient à une autre femme que nous. « Et, si tu savais le nombre de filles à qui je voudrais casser la gueule .Tu sais, j’ai mis le feu chez Teresa . On peut toujours faire le même chez Lizzie. Le truc, c’est qu’elle n’y peut pas grand-chose de cette situation. Elle n’a rien fait de dégueulasse pour qu’il revienne. C’est Jez qui l’a poussé dans ses bras. Elle lui a dit qu’il pouvait la tromper si ça lui plaisait. Je n’ose même pas imaginer comment il a dû se sentir. Alors, je ne l’excuse pas, parce que je trouve ça honteux qu’il s’engouffre dans la brèche comme ça, mais la cogner, ça ne ferait pas revenir Gaby, je crois même que ça lui donnerait envie de rester là-bas. Tu sais qu’elle a un gosse ? Il n’est pas de lui évidemment. Mais, une putain avec un gosse. Je trouve ça tellement indigne de Jez et Gaby. »


***


J’avais honte de moi à bien des égards. Mon physique m’effrayait. Mon comportement me déroutait. Je n’arrivais cependant pas à remonter la pente aussi vite que je ne le souhaitais. L’atmosphère de l’hôpital ne m’y aidait pas, tout comme m’en vouloir d’avoir perdu mon enfant et de ne pas être capable de serrer mon filleul dans mes bras me . Je supportais mal cette sensation difficile à décrire que celle du ventre vide. Ça m’angoissait terriblement. Je souffrais à tout point de vue et m’isoler me parût être la meilleure solution pour n’inquiéter personne et pour ne pas dépenser mon énergie en mensonges. Je me sentirais obligée de faire croire à quiconque passerait cette porte que tout allait pour le mieux. En réalité, ma colère, l’injustice et ma peine me tuaient à petit feu. Malgré toute mon affection pour Lyla, elle n’échappa pas vraiment à cette décision des plus radicales de renoncer à mes visites et, au même titre que mes proches, elle ne comprenait pas. La différence – et elle la partageait avec ma mère – c’était qu’elle était plus tenace que les autres. Elle venait tous les jours, à plusieurs reprises jusqu’à ce que je lui déclame des excuses bidon. Elle ne méritait pas ça, mais je n’avais plus assez force. Au terme de toutes ces tentatives, je n’en avais plus assez pour me battre contre sa détermination. Peut-être était-ce aussi parce que j’étais contente de la voir, que j’avais besoin d’elle, mais que je n’aspirais à devenir un poids pour personne. Pas même pour Manuel. Sauf que lui conseiller d’ignorer ce qui nous arrivait, ça l’aurait blessé. Je le soupçonnais de ne pas prendre soin de moi uniquement parce qu’il m’aime du fond du cœur, mais parce que ça l’aide à se débarrasser de sa propre culpabilité. « Merci » lui soufflais-je en réprimant une plainte et une grimace alors qu’elle m’étreignait. Je n’avais aucune envie qu’elle demande pardon pour une quelconque raison. J’étais une amie pitoyable. « Ils divorcent ? » répétais-je véritablement surprise. « Mon Dieu. Si eux, ils se séparent, qui peut tenir sur cette planète ? Ils représentaient notre dernier espoir après le divorce de Johny Depp et la française. » Je lui adressai un sourire sincère en bataillant pour me redresser dans mon lit. « Il y a bien une bonne nouvelle qui traîne pour compenser non ? Je pensais que tu étais venue pour me remonter le moral, ce n’était pas pour ça ? » la taquinais-je plus amusée que je ne l’aurais cru possible avant d’éclater de rire en visualisant mon frère avec de la poudre à lessiver entre les mains.

« Ne me fais pas rire à ce point, c’est super douloureux. »
Je me tenais les côtes à deux mains, mais ce n’était pas grave. « Dis-moi que tu as pris une photo en fourbe, que je puisse avoir de la matière pour me moquer de lui. Vraiment quoi ! C’est quoi la prochaine étape ? Tu vas le mettre au repassage ?  Parce que si tu fais ça, je veux être là quand des types à poil tomberont du ciel. Je ne dis jamais non quand il s’agit de mater. » Ma respiration devint sifflante à cause de l’effort, mais je n’y prêtai aucune attention. « Je suis désolée, tu sais. Je demande des nouvelles tous les jours. Je sais qu’il est en pleine forme et qu’il est beau comme un cœur, ce dont je ne doutais pas. Avec une maman comme toi, il ne pouvait être que beau.» Cette simple évocation à un bébé mouilla mes yeux. J’étais pathétique, mais c’était incontrôlable. « Si tu voulais choisir une autre marraine, je comprendrais. Je ne suis pas à la hauteur de ce que tu espérais. Sérieusement, quelle marraine ne rencontre pas son filleul ? J’ai juste besoin d’un peu de temps, tu comprends ? J’ai du mal à accepter que… Enfin, tu vois quoi… mais, je vais me reprendre. Je suis obligée, si pas pour moi, pour vous tous et pour Mani aussi. Il est fatigué… J’aimerais bien pouvoir le soulager, mais je ne suis pas en mesure de le faire… » Je me désignai d’un regard alors que je sanglotais silencieusement. « Je ne sais pas s'il mange correctement...et ça me rend triste. Alors, je sais que c’est culotté de te demander ça, mais ça me ferait du bien de savoir que tu ne m’en veux pas et que tu veilles à ce qu’il ne manque de rien. » la suppliais-je.

***


Elle continua à venir tous les jours et ça contribuait à me rendre un peu de ma bonne humeur. Le problème, finalement, c’était la nuit. Mani restait aussi longtemps que possible à mes côtés, mais entre ses obligations et moi, qui insistais pour qu’il n’abandonne pas son rôle au risque de compliquer notre avenir, il n’était pas en position de demeurer avec moi du matin au soir. Sauf que, lorsque j’étais seule, je ruminais. Ce n’était pas bien. Ça ralentissait mon rétablissement, j’en étais certaine, mais je n’arrivais pas à me défaire de mes angoisses. Répondant surtout à un réflexe, je tentai d'appeler Mani tandis que je cédais à une crise de panique. Je devais mal réagir à un médicament. J’avais parfois l’impression de mourir et, comme il n'était pas joignable – ce que je pouvais comprendre – je téléphonai à Lyla sans me soucier de l’heure tardive. « Je ne te dérange pas… » sanglotais-je comme une gamine de cinq ans qui vient de tomber de vélo. Visiblement, je ne la réveillais pas. Le petit s’était endormi sur son sein et elle n’avait pas eu le cœur de le remettre dans son berceau. « Je devrais peut-être te rappeler plus tard. C’est juste que je suis en train de devenir dingue. Je n’arrive pas à dormir. Je pense trop. Je me suis dit que tu pourrais me rapporter tous les derniers potins en date… » Et, ne rien dire à Manuel et donc, par extension, à Luciano. Ça allait de soi.


 



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Lyla Gambino
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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptySam 5 Nov - 22:44

 



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FEAT. Ma BFF

Le retour d’Achille ne m’enchantait pas parce que je craignais le pire pour mon mari et sa position et qu’il était hors de question qu’il ait à souffrir de quoi que ce soit. Je l’avais encouragé à aller voir son père pour tout lui raconter, encouragé à embrasser ses nouvelles responsabilités et son nouveau rôle parce que j’estimais qu’il était à la hauteur et qu’il avait besoin d’un peu de changement pour grandir et s’épanouir. Il ne le voyait peut-être pas mais moi je savais que c’était un homme de défi et qu’il était fait pour diriger. Il pourrait adapter son règne à ses besoins et ses envies mais il n’était pas un suiveur et son titre lui revenait de droit, son frère n’était pas à la hauteur de l’honneur qu’on lui fit, il semblait logique qu’un autre s’y colle pour faire mieux et je comptais veiller au grain pour qu’il ne dérape pas de façon dramatique. Le protéger, c’était mon rôle, d’une façon différente de la sienne, certes, mais la finalité demeurait la même. « Cette sale pute a de la chance que je sois enceinte, parce que j’aurais été lui botter son gros cul plein de cellulite ! Je peux toujours demander à Maria de s’en occuper mais faut qu’on arrive à savoir si y a un lien entre les deux. Parce que je ne sens pas le retour d’Achille et je ne veux pas que ça entache la position de ton frère. Lucky bosse dur et très bien, il fait tout ce qu’il peut, je ne veux que rien ni personne ne le démoralise ou ne tente de le briser, parce qu’alors, je passerais la vitesse supérieure ! » Je trouverais bien une façon d’agir, j’ignorais encore laquelle mais je savais que j’avais à disposition des oreilles attentives et des gens qui avaient en moins une confiance presque totale et aveugle, ce ne serait pas bien difficile de rallier qui que ce soit à ma cause, principalement si ça signifiait remettre le fils indigne à sa place une bonne fois pour toute. « Il va falloir vite trouver, j’ai peur que ça nous explose à la gueule, toute cette merde ! Mais il est sacrément gonflé d’être revenu comme ça, espérant sincèrement se faire pardonner ! Je suis même étonnée que Mani ne l’ait pas étripé à mains nues ! Faut croire qu’il n’y a de la chance que pour les pourritures ! »


Je me saisis de la main de mon amie pour la serrer dans la mienne, heureuse de savoir que tout allait pour le mieux dans sa vie, je lui souris en me voulant rassurante quand elle me dit que si son bonheur prenait fin pour une raison ou une autre, elle le vivrait mal. Elle et moins partagions les mêmes inquiétudes et je réalisais que malgré la distance forcée, nous étions toujours tellement similaires que c’en était parfois terriblement effrayant. « On va se bloquer une soirée par semaine, s’ils ne sont pas contents, ce sera pareil ! Un coup chez toi, un coup chez moi et puis on pourra papoter et manger, surtout manger ! Tant que je suis entourée et en présence de gens qu’il connait, il ne devrait pas trop mal le vivre. Ma grossesse le rend un peu parano et l’incendie du cabaret ne va pas l’aider à se détendre davantage. Du coup je me dis qu’il y a de fortes chances pour qu’il décrète qu’il doit me déposer lui-même chez toi et ça lui laissera un moment avec Mani au passage, je ne sais pas trop comment ça va se mettre en place mais tu verras, on va trouver ! » Parce que j’avais besoin de ma meilleure amie, j’aurais aimé qu’elle soit près de moi toute ma grossesse, certaines choses auraient été tellement moins difficiles à vivre. « Cette saloperie de mariage arrangé, ça mettrait le doute à n’importe qui. C’est encore une gamine, elle essaie mais elle doit trouver ses points de repère et ses marques et Gaby a l’air gentil mais pas facile. Et pourtant, je suis mariée à un sacré spécimen moi aussi ! » Je ne pus m’empêcher de ricaner, me disant que je l’aimais dans toute son excessivité et ses délires bizarres, il m’amusait et il restait malgré tout ouvert à la discussion, pas directement et parfois au prix de bon nombre d’efforts mais tout de même. « Elle lui a dit ça sûrement parce qu’elle ne sait pas quoi faire ! Moi, je comprends pas que tu ailles voir une pute quand t’as une femme dispo, amoureuse et immaculée chez toi ! Tu m’expliques ? Ils nous chient une pendule sur cette connerie de virginité et tout son intérêt, pour faire ça ?! Excuse-moi mais à un moment donné, ego ou pas, faut quand même arrêter d’être complètement con ! Je veux bien que ce soit une handicapée mais alors lui, ça doit bien l’arranger, comme ça il n’a pas à ouvrir la porte sur ce qu’il est ! Putain, les mecs Gambino ! Ils sont quand même infernaux ! Quand je pense au temps qu’il a fallu à Lucky pour arrêter de me faire courir ! Je la plains de tout mon cœur ! Et cette pute, elle sait qu’il est marié, elle ne mérite qu’une raclée, ni plus ni moins ! » J’avais un avis assez tranché sur la question et je me fichais bien que les torts soient partagés. Je ne comprenais pas l’attitude de l’aîné des deux, lui que tout le monde dépeignait comme un puits de bon sens et de sagesse, il était plus que décevant. Je ne trouvais pas l’attitude de Jezabel plus honorable mais elle avait l’argument de la jeunesse et donc de la stupidité de son côté. Lui, quelle était son excuse ?

***

« La bonne nouvelle c’est que je transforme ton frère en fée du logis et ça, ça mérite d’être souligné ! » ne pus-je m’empêcher de lui opposer alors que je la voyais grimacer sous l’effet de la douleur et que ça me rendait malade de la voir dans ce lit et de sentir sa souffrance sans pouvoir y changer quoi que ce soit. « Non, je n’ai pas pris de photos, il était mal après ça, il m’a fait mal au cœur, du coup, j’ai tenté de le réconforter et de le diriger doucement mais sûrement vers le lave-vaisselle qui devait être vidé. » Un sourire éclatant étira mes lèvres alors que je lui dévoilais tout de mes plans machiavéliques pour obtenir l’aide de mon mari. J’étais dépassée par les événements et épuisée avec le bébé, je n’avais pas assez de vingt-quatre heures dans une journée pour tout faire et j’avais à tout prix besoin de déléguer. Trop fière pour accepter l’aide d’une autre femme et principalement de sa famille ou de la mienne, je lui en demandais beaucoup, espérant que certaines choses finiraient par devenir des réflexes pour lui, même si je ne me faisais pas trop d’illusions. A vrai dire, j’avais juste besoin qu’il me file un petit coup de main le temps que le petit me permette de dormir des nuits complètes et de profiter un peu de quelques minutes pour moi, par ci, par là. « Oh non hein ! On ne commence pas à chialer, ok ?! Sinon je vais devoir de lancer du lait maternel dans les yeux pour que ça cesse ! » J’éclatai de rire, refoulant mes propres larmes, c’était presque automatique quand les siennes se mettaient à embuer son regard. « T’es laide ! Qui ferait une meilleure marraine que Cinzia de la pampa ? Hein ? Moi, je ne vois pas ! Laisse-toi le temps, rien ne presse ! Il ne va pas s’envoler, il va bien, il attend que tata Cinzia soit prête à venir le voir pour lui pincer les joues et faire des prouts sur son petit bide tout gras ! » Je refusais de la brusquer et je ne lui tenais pas rigueur de tout ça, elle traversait une période difficile, elle avait perdu son propre fils, comment aurais-je pu lui en vouloir d’avoir du mal avec les enfants des autres ? Comment aurais-je réagi à sa place ? Je l’ignorais et je pouvais imaginer que ça n’aurait pas été mieux. « Ma petite poulette, t’as pas à t’en faire ! Je ne t’en veux pas du tout et je ramène de quoi manger tous les jours à Mani. Lucky et moi, on s’occupe de tout, on est là pour vous ! C’est ça la familia ! T’as pas à t’excuser de quoi que ce soit, tu devrais te reposer, prendre soin de toi, te remettre sur pieds et puis penser aux autres après. Te préoccupe pas de ce qu’on pense et de ce qui se fait ou pas ! Va à ton rythme, moi, je ne compte pas bouger ! » Je me levai pour déposer un baiser sur sa joue et je ne lâchai plus sa main. « Je t’ai raconté qu’il n’arrêtait pas de chanter les louanges de Jez ? Il bosse avec elle et ça rend Gaby complètement fou ! Et moi aussi, d’ailleurs ! »

***

Nous nous étions disputés, une fois de plus. Je me sentais vidée et je m’en voulais de l’avoir secoué alors qu’il faisait de son mieux pour tenter de tout gérer à la fois. Je me retenais depuis des heures de venir lui présenter mes excuses parce qu’il avait initié ce conflit. Nous étions ridicules, j’en avais bien conscience mais c’était plus fort que moi, le manque de sommeil et la nervosité ne m’aidaient pas vraiment à être la plus juste. Alors quand il se posta dans l’encadrement de la porte de la chambre et que je sentis son regard dans mon dos, je soupirai, me disant qu’il venait sans doute en rajouter une couche. « Je n’arrive pas à dormir quand t’es pas avec moi dans le lit. » Ce qui équivalait à peu de choses près à des excuses, pas vrai ? Le petit tétait comme un perdu et je me tournai vers son père pour lui sourire, éteignant la télé pour le rejoindre, déposant un baiser sur ses lèvres. Assise dans notre lit, j’avais un bras autour de mon pénible personnel et je tenais fermement mon fils de l’autre, caressant leur visage par intermittence. Je commençais à m’endormir quand mon téléphone sonna. Je sursautai, réveillant mon fils qui s’insurgea et grommela. Je le posai près de son père, créant un mur d’oreillers pour qu’il soit confortable et se rendorme avant de prendre l’appel dans la pièce à côté où dormait, près de Trejo et de Lupa, le cadeau de Cinzia. « Non, jamais ! Qu’est-ce qui ne va pas, poulette ? » m’inquiétai-je en me préparant un thé, me disant que j’allais encore passer une nuit difficile. Quand il fut prêt, je m’installai à la table de la cuisine pour tirer du lait et me dire qu’après ça, j’aurais peut-être la chance de pouvoir dormir un peu. « Tu penses à quoi ? » m’enquis-je sans prendre de gants. « Rien de nouveau, je dois dire que je ne suis pas trop ce qui se passe, j’ai peu de temps et j’essaie de bien l’utiliser. Mani n’est pas là ?! » Je réprimai un bâillement. « Tu as besoin que je vienne ma chérie ? J’ai juste à mettre mon manteau et à laisser le petit chez ta mère ou chez Gloria. Enfin je peux essayer. J’ai tellement de mal, tu sais, à le laisser. Je ne dors quasiment pas, je passe mes journées à courir et j’ai juste envie de me taper la tête contre les murs. Je deviens folle ! Lucky fait tout ce qui peut mais je suis tellement à bout que je passe mon temps à l’agresser. Je ne peux pas demander de l’aide à qui que ce soit, parce que ça voudrait dire que je suis à chier ! Je m’en veux, tu sais, d’être dans un état pareil. Je n’ose même pas laisser le petit avec Lucky, j’ai toujours peur qu’il préfère son père et qu’il me rejette. Je suis ridicule. Désolée, tu m’appelais pour parler et moi je te parle de conneries ! »
 



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Cinzia Herrera
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E un tesoro che mai finira

FEAT. Ma BFF

Difficile d’appréhender le retour d’Achille avec sérénité. Cette dernière année – à moins que ça ait commencé avec mes fiançailles – mon grand-frère ne m’apporta rien d’autre que de la tristesse, des coups fourrés et du mépris envers l’homme que j’avais choisi et que j’aimais éperdument. Je ne pouvais pas l’obliger à l’apprécier, mais je ne pouvais tolérer cet acoquinement avec Teresa. Certes, je la considérais de moins en moins comme une rivale, plus depuis son intrusion dans ma vie pendant ma lune de miel. Elle était davantage comme une épine dans la plante de mon pied. Non. Plutôt une écharde, car elle ne m’empêchait pas d’avancer, mais elle n’en restait pas moins agaçante. Tout comme Lyla, si je n’avais pas un polichinelle dans le tiroir, je l’aurais volontiers tabassée pour lui rappeler les bonnes manières et l faible portée de ce faux statut d’ex qu’elle s‘inventait. Au lieu de ça, je tentais de me convaincre qu’elle ne valait pas la peine qu’on dépense de notre précieuse énergie pour ses beaux yeux. Là où ça nous posait question, c’était l’éventualité d’un lien entre mon frère et cette pétasse. Personnellement, je doutais qu’il soit revenu pour elle. Quand bien l’aurait-il sautée, elle serait, au mieux, un plant cul de plus. En revanche, j’abondais dans le sens de ma meilleure amie : il cherchait à récupérer sa place. C’était probable et, dans ce cas précis, le sapin de Noël qui se prenait pour une bombasse capable de me gâcher mon bonheur ne lui serait d’aucune utilité. Au contraire, elle le détournerait de son but. Tout ça relevait du mystère qui tendait à laisser croire que Lyla et moi versions dans la paranoïa la plus brute. « Tu sais, je crois qu’une des raisons pour laquelle Mani ne lui a pas fait sauté la cervelle, c’est moi. Je veux dire, Chill reste mon frère et j’en ai déjà perdu un, alors… » Je haussai les épaules, appréciant cette indulgence dont j’étais, entre autres, à l’initiative, mais la déplorant en partie. Elle était certainement source de frustration pour Manuel et je détestais générer en lui ce genre de sentiment, celui du sacrifice sur son orgueil – en plus des manigances de Teresa pour m’effrayer – qui pourraient peu à peu amener mon couple vers des moments plus sombres. Trop. Et, en cas de pépin, je deviendrais indirectement l'unique responsable de ce merdier présumé. Cette crainte, je n’en parlais jamais à qui que ce soit, à part ma meilleure amie. D’après moi, elle était l'une des seules personnes sur cette Terre en mesure de comprendre ce que je ressentais. C’était des émotions que nous partagions elle et moi et Dieu sait ô combien je regrettais de la voir si peu. Outre ce que nous représentions et ce que nous nous apportions l’une à l’autre, sa compagnie me rendait moins sévère vis-à-vis de moi, moi qui me demandais souvent si aimer à ce point était tout à fait normal.

Par chance, tout était réciproque. Absolument tout. Elle réclamait un soir semaine et, de mon point de vue, c’était le strict minimum. Nos époux respectifs nous le devaient bien si nous tenions compte des raisons pour lesquelles nous nous étions éloignées. C’était double peine pour nous d’ailleurs. Mais, maintenant qu’ils étaient rassurés, nous pouvions nous retrouver. « À mon avis, ça ne posera pas de problème. Tout ça, c’est bien loin derrière nous. Je crois aussi qu’ils sont plus sereins maintenant que tout le monde est marié. Considérer que c’est fait et réserve-moi ton vendredi de la semaine prochaine. Vendu ? Je viendrai moi, faut pas que tu en fasses trop pour le moment et au moins, on sera sûres que Lucky ne trouvera rien à y redire. On s’arrangera pour les modalités, je me ferai déposer et on viendra me rechercher. Comme ça, ils n’auront aucune excuse valable à invoquer. » Je pensai un instant à inviter Jezabel, mais elle refusait systématiquement de sortir, de peur de rater Gaby. Leur couple partait à vau-l’eau et elle hésitait encore entre agir et se laisser porter par le courant. Nous n’avions de cesse de lui déconseiller. Or, elle était bornée, plus que Lyla et moi réunies, mais nous ne désespérions pas de la ramener sur les chemins du bon sens. En attendant, nous dressions un portrait de mon jumeau qui ne lui rendait pas justice et qui me déchirait le cœur de par sa véracité. Il marchait à côté de ses pompes. « Tu sais, je le connais bien et sa réputation, il ne l’a pas volée. Il était bel et bien sage avant d’être ici. Je ne le reconnais plus et il m’inquiète, tu sais. Parce que ça cache un truc dont elle n’est pas responsable. J’aimerais bien en parler avec lui, mais j’ai promis à Manuel que je resterais en dehors de ça. » Ma tentative d’embrigader ma belle-sœur dans mon blog en utilisant la persuasion n’était pas passée aussi bien que je le pressentis. Mon serment, c’était la meilleure façon d’éviter une bagarre entre mon mari et moi. « Je vais peut-être demander à Mani d’aller prendre la température, parce que ça me rend malade d’inquiétude. C’est quelqu’un de bien, j’en suis persuadé. Je crois qu’il est malheureux ici et si ça ne justifie pas tout, je continue à espérer qu’il se reprendra et je veux continuer à croire qu’il souffre autant qu’elle de la situation. Et puis, je n’ai pas envie de le juger parce qu’il saute une pute. Je ne sais pas ce qui a empêché Mani d’aller jusqu’au bout, mais il n’empêche qu’il est allé voir une pute, alors que j’étais tout autant dispo, amoureuse et immaculée que Jez.»  m’expliquais-je en réalisant que, si je lui en voulais par affection pour ma belle-sœur, je ne pouvais m’empêcher de prendre la défense de Gabriele. Étais-je dès lors de bon conseil pour son épouse ? « Ça ne change rien au fait que je pense vraiment qu’il n’est qu’un imbécile de faire ce qu’il fait, mais…c’est mon frère, et je préfère me dire que j’enverrais bien quelqu’un casser la gueule à sa pouffiasse que de le mépriser à ce point-là. C’est plus facile pour moi. »


***


Quand, après mon coma, j’assimilai les faits et ses conséquences, j’aurais voté la mort de Lizzie avant qu’elle ne plonge à nouveau le couple qui s’était récemment retrouvé dans la tourmente. Gaby et Jez méritaient qu’on leur foute la paix maintenant. Nous avions tout droit, le droit à notre part de bonheur sans emmerdes et celui d’être à l’abri des complications qui perturbent notre sérénité. Je priais en ce sens tandis que je mettais fin à mon isolement en recevant Lyla dans ma chambre d’hôpital. Sa bonne humeur me fit du bien, assez pour que je rie de ces facéties avec mon frère. « Je pensais que tu l’avais dirigé vers la chambre pour saluer son effort. Ingrate. » la taquinais-je alors que j’étais envahie par une vague de culpabilité. Elle se manifestait en angoisse que je gérais très mal. Je me débarrassai d’une partie en livrant le fond de ma pensée et sa réplique, quoique maladroite, me rassura tout de même. Je la connaissais. Il n’y avait dans son trait d’humour aucune volonté de minimiser ce que je ressentais. Mes émotions, elle les saisissait. Elle considérait simplement qu’il s’agissait de faux problème dont il était inutile de m’encombrer puisqu’elle ne m’en voulait pas. Ça m'apaisa. J’essuyai donc mes larmes, soulagée, honteuse, mais un peu plus forte. Non, s’envoler, non, mais ça grandit si vite à cet âge-là. Je fus tentée de lui réclamer une photo avant e me raviser, appréhendant mes propres réactions. Je n’avais pas envie de pleurer devant témoin. J’avais toute confiance en elle, mais j’avais semé bien trop de souffrance et d’inquiétude autour de moi. Or, je savais comment ça allait finir. Ma meilleure amie sangloterait avec moi et il nous faudrait des heures pour nous calmer.

Je la remerciai chaleureusement, ses deux mains dans les miennes. La conversation reprit ainsi son cours. Ma belle-sœur était, une fois de plus, au cœur de notre discussion. « Luciano ? Faut pas t’en affaire, c’est parce que c’est la sœur de Mani, ça. Ils sont comme queue et chemise et je crois qu’il se sent obligé de substituer à lui. Tu ne devrais pas t’en faire à mon avis. » C’était une remarque des plus sincères. Les sentiments de mon frère à l’égard de Lyla comptaient parmi mes certitudes, tout comme je ne doutais pas de l’étendue de ceux de Mani. Il avait beau avoir cumulé les conquêtes, je supplantais toutes ces filles d’un soir – ou un peu plus – car sans moi, il était perdu. S’il y avait du positif à tirer de cette histoire, il se posait là et si je m’accordais à penser que c’était une faible compensation comparée au désarroi de Mani et moi, c’était ça de pris. J’ajouterais que c’était mon moteur pour tenter de me relever le plus rapidement possible. Certes, je ne lui taisais pas vraiment ma détresse autant que je n’‘aurais souhaité, de peur qu’il m’accuse de manquer de confiance en lui. Néanmoins, dès lors qu’il était loin de moi, je veillais à ne pas le tracasser afin qu’il reste alerte et qu’il ne soit pas parasité par l’inquiétude ou l’empressement de me retrouver pour me servir de béquille, bien qu’il soit beaucoup plus que ça pour moi. Beaucoup plus. Ainsi, je l’encourageais à renouer avec ses affaires légales ou non, même si je paniquais dès qu’il fermait la porte derrière lui. Je m’effondrais, incapable de me reposer ou de penser à autre chose qu’à notre enfant disparu trop tôt.

Un soir, tandis qu’une angoisse violente m’étreignait l’estomac et que j’avais cruellement besoin que mon époux me serre dans ses bras, je m’autorisai à téléphoner à Lyla malgré l’heure tardive, dans l’espoir, non pas qu’elle m’écoute m’apitoyer sur mon sort, mais afin qu’elle me rappelle que le monde tournait toujours en dehors de mes murs. « Je pense à ce que j’aurais dû faire, et que je n’ai pas fait, pour empêcher ce qui nous est arrivé. J’ai peur qu’ils m’en veuillent, et c’est un Ils au pluriel. Mani m’a dit qu’il m’aimait quand je lui ai présenté mes excuses, et je sais que c’est vrai. Je me demande juste quand il va réaliser que j’ai foiré et j’ai peur de ce qui va se passer s’il prend du recul. C’est con, ce que je vais te dire, mais du coup, j’ai peur d’aller mieux parfois. J’ai peur que ça m’explose entre les mains et que ça m’achève. J’ai aussi peur d’aller mieux parce que je ne veux pas qu’il croie que je l’ai oublié. » Difficile de distinguer de qui je parlais exactement, mais Lyla saurait comprendre. Nous utilisions le même langage. De plus, verbaliser mes craintes les rendait tout de suite plus ridicules et je m’en excusai. « Les médecins disent que je fais une dépression, à cause du choc et des hormones. Ça arrive quand on a attendu un bébé. Si ce n’est pas ironique quand on sait que… » La suite mourut sur mes lèvres et je réprimai un sanglot. « Non, Mani est au GAto Negro, mais ne te dérange pas, il ne devrait plus tarder et je me sens déjà bien mieux. » affirmais-je surtout pour m’en convaincre.

Contacter une jeune mère, toute meilleure amie soit-elle, n’était pas l’idée la plus intelligente du siècle. Je me confrontais directement à ce qui me manquait en entendant le récit de sa nouvelle vie de maman. C’était un cruel retour à la réalité, mais je ne pipai mot. « Non, non, ne sois pas désolée. Je me sentirai moins coupable de t’avoir dérangée en pleine nuit si je peux être une bonne oreille à mon tour. Je ne peux pas te dire si c’est normal ou pas, ce que tu ressens, mais je crois que ça l’est. Je veux dire, tu l’as porté pendant des mois. Il n’était rien qu’à toi. Je suppose que ça doit être difficile d’accepter l’idée de le partager. » tentais-je pour la rassurer, me demandant quel genre de mère j’aurai été. «  Et, du coup, comment ça se passe avec Luciano ? Vous arrivez à passer du temps ensemble ? » Je m’en voulus de ne pas être au mieux de ma forme. J’aurais pu pousser les portes avec fracas et kidnapper le petit sans attendre son appobration en invoquant mes droits de marraine. « Tu sais, tu devrais peut-être forcer un peu le destin en vous organisant un petit quelque chose rien que pour vous deux. Ça te fera un but, ce sera plus facile que de laisser Ettore pour aller chez le coiffeur. Ça te paraîtra moins futile. » Et donc, sujet au jugement des autres. « Je comprends que ça te gêne, mais tu n’es pas à chier pour autant. Tu as mis au monde cet enfant et tu l’aimes. Rien que pour ça, tu mérites d’envoyer les autres et ce qu’ils pensent à la merde. » Elle avait donné la vie. C’était, paraît-il, une place assurée au paradis. Et pour moi ? Moi dont le corps avait servi de tombeau, qu’est-ce que je trouverais en bout de course ?


***


Je n’avais pas envie de vivre dans la culpabilité, mais elle me tournait dangereusement autour, car il fallait être sacrément tordue pour voir le verre représentant le kidnapping de Lyla à moitié et non à moitié vide. Sauf qu’il est nécessaire d'appeler un chat, un chat. La présence d’Ettore m’avait filé un sacré coup de pied au derrière, sinon, Dieu seul savait quand j’aurais eu le courage de le rencontrer. Évidemment, il ne m’avait pas empêché d’angoisser à l’idée de ne plus pouvoir serrer Lyla dans mes bras. J’avais arrêté de respirer librement durant ces trois jours et j’étais soulagée qu'elle soit en vie et en sécurité. Et, tout comme elle le fit pour moi, je frappai à sa porte chaque jour jusqu’à ce qu’elle daigne enfin me recevoir. Je ne venais jamais les mains vides. Mes paquets comptaient leur lot de douceurs et de cadeaux que je confiais à un Luciano démuni. Le temps ferait son œuvre, je ne m’offusquai de rien, mais une après-midi, au terme de mes innombrables tentatives, je m’invitai dans sa chambre. « La porte était ouverte, je suis rentrée, tu ne m’en voudras pas, je suppose. J’ai une vacherie tellement énorme qu’il faut absolument que je partage et j’ai pensé à toi .Il n’y a que toi pour ‘apprécier à sa juste valeur. Enfile un truc pendant que je vais chercher des couverts. C’est le jour où on transgresse toutes les règles, on mange là où on dort… parfois. » déclamais-je en oubliant de reprendre mon souffle pour ensuite disparaître et reparaître en moins de cinq minutes. « J’ai un paquet de choses à te dire. Tout d’abord, regarde. » Je soulevai mon pantalon de survêtement – vu ce que j’avais prévu, ce serait suffisant – et je lui montrai mon toucan. « Il n’est pas tout à fait fini. Il y aura des retouches à refaire, mais qu’est-ce que tu en penses ? C’est beau, hein ? Œuvre de mon mari. J’en suis fière, alors, je le dis. » me passionnais-je en m’attelant au service. « Autre chose, tu as un petit garçon merveilleux, chérie. Il est adorable et tellement beau. Tellement. C’est un vrai cadeau » et, rien que pour lui, elle devait se battre et ne pas se laisser abattre. « Et, j’organise une petite fête pour Halloween. C’est une surprise pour Mani, parce que je ne sors pas beaucoup, à part pour venir ici… et je crois que ça nous ferait du bien. C’est aussi une façon de tous vous remercier d’avoir été là pour nous. Je me doute que tu n’as pas forcément envie d’y aller, mais ça pourrait te faire du bien… ça pourrait être notre fête spéciale à toutes les deux, représentés quelque chose. J’ai apporté des costumes susceptibles de te plaire dans le sac là-bas. Il y a un peu de tout, tu veux voir ? » Si je ne lui demandais pas comment elle allait, ce n’était pas par désintérêt, mais parce que nous avions atteint un tel degré d’intimité elle et moi, que nous y viendrons tôt ou tard, sans que j’aie à forcer.  

 



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FEAT. Ma BFF

Difficile de ne pas se faire des films alors que nous vivions comme deux colocataires et amis plutôt que comme un couple. Forcément, je voyais d'un mauvais oeil tout ce qui avait l'air de lui apporter du bonheur et de la satisfaction et qui ne venait pas directement de moi. Je ne doutais pas de Jezabel, c'était une jeune femme respectueuse et adorable mais je ne pouvais m'empêcher de jalouser sa bonne entente avec mon mari parce que je passais mon temps à me disputer avec lui pour des broutilles, me faisant l'effet d'être la mégère de service. Je m'en voulais toujours quand la pression retombait et que je me retrouvais seule avec le petit et qu'il avait mis les voiles pour trouver un endroit plus calme et surtout, le plus loin possible de moi. J'essayais de rattraper le coup, de me faire pardonner mais tant que notre vie sexuelle resterait un terrain en friche, il manquerait quelque chose et ce ne serait jamais de vraies réconciliations. Notre moyen de communication restait le sexe et sans, nous peinions à nous apaiser, autant lui que moi, Pourtant, je retardais l'échéance pour tout un tas de raisons ridicules. J'avais peur d'avoir mal, peur que ça se passe mal, peur qu'il trouve ça moins bien que dans son souvenir ou qu'un incident survienne et que ça lui coupe l'envie. Mon corps avait changé et s'il ne lui plaisait plus, j'en serais bien vite avisée et je n'étais pas certaine de pouvoir le supporter. La frustration, le chamboulement de l'arrivée du petit et nos sales caractères formaient les composantes d'un cocktail détonnant. Heureusement, il lui restait plus de bon sens qu'à moi et je fus ravie qu'il vienne me chercher, j'aurais simplement voulu que ça se passe autrement. A laisser la situation s'enliser, je ne serais bientôt plus capable de nous en sortir. J'avais besoin de conseils avisés et extérieurs, l'appel de Cinzia tomba à pic mais je m'en voulus bien vite de lui parler de tout ça alors que je la sentais mal au téléphone. Je fonçai dans la buanderie pour récupérer quelques vêtements que j'enfilai, le téléphone bloqué entre mon épaule et mon oreille pour poursuivre notre conversation, je n'allais pas la laisser comme ça. Je planifiais déjà de réveiller Lucky et de me faire accompagner par Dante et Tony. Le haut-parleur en marche, j'envoyai un message à ma garde personnelle habituelle pour leur signifier de se tenir prêts.


« Tu penses trop ma chérie ! Mani ne t'en veut pas, s'il en veut à quelqu'un, c'est à Teresa, à ton frère peut-être et à lui-même mais certainement pas à toi. T'as pas à te sentir coupable d'aller mieux, au contraire, c'est ton devoir, pour ne pas donner raison à cette salope et parce que toi et Mani méritez d'être heureux. Il t'aime comme un malade, l'accident a accentué ça, crois-moi bien qu'il ne te reproche rien, rien du tout ! Tu l'aurais vu à l'hôpital, Cinzia, j'ai cru qu'on venait de lui arracher le coeur ! Tu n'as pas à t'inquiéter de ça et de lui, tu peux me faire confiance ! » Je posai le téléphone quelques secondes pour enfiler un t-shirt et un pull avant de le reprendre et de sortir de la buanderie en éteignant la lumière et en me mettant en quête de chaussures. Au ton de sa voix, je compris qu'elle retenait ses larmes et ça me décida à accélérer la cadence pour débarquer. « Ca ne me dérange pas, j'ai tiré assez de lait pour ouvrir une usine de yaourts donc je vais venir pour boire un thé, ok ?! Le temps que Mani rentre ! Je vais prévenir ton frère, juste, une petite minute. » Je posai le téléphone et m'invitai dans notre chambre, je lui caressai le visage et il prit ça pour une invitation, il me plaqua contre lui, déjà prêt pour le premier round. « Ta soeur ne se sent pas très en forme, je vais aller attendre avec elle que Mani rentre. Ca va aller avec le petit ou je le prends ?! » Il refusa que je le déplace à cette heure et je me sentis mal, je mis beaucoup moins d'entrain à me préparer mais je m'obligeai à sortir et à descendre pour attendre devant notre immeuble. « Voilà, je suis là... » Je me permis de lui livrer mon ressenti, sous le coup de l'angoisse à l'idée de laisser mon fils avec son père. « Non, j'ai du mal à laisser Ettore et puis je ne sais pas trop comment m'y prendre avec Lucky. J'ai peur que ça se passe mal et pourtant, j'en ai envie, lui aussi mais je ne suis pas à l'aise. Il pourrait trouver ça à chier ou bien me trouver difforme et ça, je le vivrais mal. Et puis si j'ai mal, tu imagines le traumatisme ? Je ne suis pas encore prête ! Je crois que je l'encourage à aller voir ailleurs. » Je soupirai, me demandant ce que glandaient les gars. « J'en sais rien, Cinzia. En ce moment, on se bouffe le nez non-stop et je sais très bien pourquoi ! Je vais essayer de me préparer à laisser le petit et nous organiser un truc avant que je ne retrouve du rouge à lèvres sur sa chemise. J'attends que Dante et Tony amènent la voiture et j'arrive. Ok ? » Elle m'informa que Manuel venait de rentrer et si je n'en dis rien, je ressentis un immense soulagement de pouvoir retrouver mon fils et ne pas l'abandonner de la sorte comme une mère indigne. « On se voit bientôt, je t'aime fort, bisous ! »



***



Ce kidnapping n'avait rien arrangé, au contraire, il accentua mon sentiment d'insécurité et accrut ma colère, j'en voulais à la terre entière et surtout à mon père. Je savais que l'épisode chez mes parents avait foutu Luciano en rogne et qu'il m'en voulait par-dessus le marché alors je me faisais la plus petite possible, espérant que son courroux ne me tombe pas sur le coin de la gueule avec une demande de divorce en bonne et due forme, ou pire, qu'il ne se serve de ça pour s'en trouver une moins chiante et dont il n'aurait pas à s'inquiéter de la famille. J'avais même trouvé le moyen de me faire porter le chapeau de cet épisode, partageant les torts avec Javier. Il n'eut de cesse de me téléphoner mais je finis par éteindre mon téléphone, je ne voulais parler à personne et surtout pas à lui, j'essayais de me refaire une carapace à la hâte pour être en mesure d'affronter de nouveau le monde d'ici quelques semaines. Mais tant que ça n'irait pas mieux chez moi, je ne serais pas en état de gérer quoi que ce soit à l'extérieur, pour le moment, je laissais la situation s'apaiser un peu, reposer et j'attendais de sentir une ouverture pour aborder le sujet avec mon compagnon. En attendant, j'étais à ses petits soins, je ne lui refusais rien et je passais le reste de mon temps dans mon lit avec mon fils, essayant de faire passer le goût amer que me laissaient les derniers événements. Cinzia venait tous les jours et je refusais de la voir, feignant de dormir ou prétendant être épuisée, J'estimais seulement être de mauvaise compagnie et je ne voulais pas lui infliger ça. Elle finit par prendre le taureau par les cornes et par s'inviter dans ma chambre alors que j'étais dans un état végétatif, fixant le mur avec obstination alors que mon esprit revivait ma séquestration en me livrant tout dans le moindre détail. Je fus un peu larguée par son débit de paroles mais je finis par redresser, j'étais en t-shirt et en culotte, ça me semblait être une tenue plus qu'adéquate. Le petit dormait paisiblement sur le côté du lit habituellement occupé par son père. Elle me montra sa cheville et j'esquissai un sourire, approuvant d'un hochement de tête. « Il a fait ça bien, tu as de quoi être fière » lui assurai-je en me couvrant à nouveau, j'étais morte de froid. « Je ne sais pas, Cinzia, ça veut dire voir du monde et je n'ai pas envie pour le moment, j'ai juste envie de passer ma vie ici. » lui expliquai-je et constatant qu'elle était terriblement enthousiaste, je consentis à jeter un oeil au contenu du sac. Je n'étais pas très affamée, je déposa mon assiette, me disant que je tenais une bonne excuse pour ne rien avaler en déballant les costumes. « Toi et Mani, vous vous déguisez comment ? » demandai-je en passant celui de l'infirmière et du docteur, me disant que c'était tentant mais que ça risquait de mal finir mais je le mis de côté, il pourrait me servir pour après. « J'allais t'appeler quand j'aurais été mieux, tout part en couille pour le moment et je n'arrive à rien gérer, alors j'attends  que ça passe. » Trejo s'invita en se couchant au pied du lit pour nous observer et surtout veiller sur le petit Ettore comme s'il était son propre petit.



« Je ne sais pas si ton frère va vouloir qu'on vienne, tu sais. Je crois qu'il est fâché après moi pour cette histoire chez mes parents et puis parce qu'il doit se dire qu'il a épousée une faible. Je me fous toujours dans la merde, malgré ma protection, ça doit lui donner un sentiment d'impuissance terrible, et forcément, ça fatigue. J'ai peur qu'il ne veuille plus de moi, alors pour le moment, je me tiens tranquille, je fais de mon mieux pour ne pas être un boulet mais peut-être qu'il ne m'aime plus, ça arrive et puis ça pourrait s'expliquer, la naissance du petit et le reste... » Je serrai les dents, m'en voulant de me comporter comme une connasse. J'étais ridicule, je devais arrêter de pleurer sur mon sort, moi j'étais en vie et j'avais une belle petite famille, j'étais une saleté d'ingrate. Je me levai de mon lit et lui demandai de veiller à ce que le petit ne bouge pas avant d'aller dans le salon pour récupérer son cadeau. « Tiens, je devais de le ramener plus tôt mais mes plans ont été contrariés, il est pour toi ! C'était pour que la maison te semble moins vide quand Mani n'est pas là ! Je suis désolée de ne pas avoir voulu te voir avant ça et si tu ne m'en veux pas trop, je me dis qu'il n'est pas trop tard pour se voir plus. Je ne sais pas si j'arriverais à venir jusque chez toi mais je vais essayer !  Je suis une amie à chier en ce moment, j'ai aucune excuse ! Tu vas bien? Et avec Mani? »


 



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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptyLun 28 Nov - 0:10

 



E un tesoro che mai finira

FEAT. Ma BFF

lle avait raison. Je pensais trop et pas seulement parce que j’étais une femme. Maintenant que j’avais verbalisé ce que je ressentais – ou croyait ressentir- et tandis que j’intégrais l’opinion de Lyla. Je réalisais que mes angoisses ne tenaient pas vraiment à la peur que Mani m’en veuille et me quitte. Je vivais tout simplement en coupable. Je me détestais d’avoir échoué dans les rôles qui m’incombaient. Je n’avais pas protégé mon bébé et ça remettait en question toutes mes certitudes. J’avais besoin d’une oreille amie pour m’aider à me construire, car il était primordial que je permette à Manuel de respirer. Il avait besoin de célébrer des victoires, de me voir remonter la pente sans qu’il soit forcément obligé de me pousser aux fesses. Mais il était tard. Lula avait ses propres responsabilités, ses propres doutes à gérer concernant son statut de jeune maman et son affection débordante pour son enfant. Je n’avais pas envie de la déranger, mais je déclinai sa proposition par pure politesse, boire un thé en sa compagnie me ferait du bien. Je me trouvais égoïste jusqu’à ce que je réalise que ce n’était pas un sacrifice. Elle avait sans doute besoin de se décharger autrement que par téléphone elle aussi. Je cessai donc d’insister pour qu’elle renonce. « Tu sais qu’il t’aime lui aussi. Je suis persuadée qu’il te trouve encore plus belle, que tu l’es vraiment à ses yeux. Il n’y a pas de raisons que ça se passe mal, sauf si tu mets des barrières entre vous. » Ça m’allait bien de dire ça. Je me trouvais dégoûtante au point de cacher les miroirs de la maison et je n’avais toujours pas affronter mes cicatrices comme une adulte. En revanche, j’en avais parlé à mon mari. Je ne m’étais pas enfuie à toutes jambes, alors que j’avais besoin de son aide pour me vêtir ou le contraire, exposant ce qui me rebutait et qui ne l’effrayait pas le moins du monde.

D’après lui, j’étais vraiment magnifique. Je ne me prenais pas beaucoup de risque en supposant le fond de la pensée de mon frère. « Pourquoi tu n’en parles pas avec lui ? Tu as besoin d’être rassurée et, à mon avis, il doit se demander ce qui ne va pas. Ce serait dommage qu’il se mette des conneries en tête au point de provoquer une dispute. Ce qui ne veut pas dire que je pense qu’il pourrait te tromper. Crois-moi bien, s’il y a une leçon qu’il a apprise par cœur, c’est celle-là. » Je lui conseillai également de discuter avec ma mère des inquiétudes post-partum que partagent certainement toutes les femmes. Ça dépassait mes compétences. Puis, je lui mentis, non pas pour moi, mais pour elle. Mani n’était pas rentré, mais quitter son fils lui déchirait le cœur et je ne désirais pas être à l’origine de peine et d’angoisse. J’avais été à la source de bien trop de tracas. Toutefois, je ne regrettais pas d’avoir appelé. Mon entourage tout entier avait besoin de moi, en forme et souriant. Ce n’était pas de la prétention. J’avais juste conscience d’être pas le maillon d’une grande chaîne sur laquelle le sort tira avec acharnement et, si elle devait se briser, il n’était pas question que j’y contribue.


***


Je n’avais pas envahi son espace sans y être invité pour ramasser un refus. Cette fête n’était pas seulement importante pour moi, bien qu’elle revête une signification particulière. Elle devait l’être pour chacun d’entre nous. J’avais à cœur qu’elle soit le point de départ à une ère nouvelle pour nous tous. Nous accumulâmes tous et toutes des désillusions, des emmerdes envisagées jusqu’ici, mais dont nous nous sentions à l’abri par bêtise, ou tout simplement parce que nous étions trop aveuglés par le bonheur pour nous souvenir des risques du milieu. Imaginer que Lyla n’y serait pas m’était dès lors tout bonnement impossible. « Ce n’est pas voir du monde, chérie. C’est nous voir nous. Nous tous. Il n’y aura personne d’autre que nous. » affirmais-je pour la rassurer. « On ne s’est plus retrouvé tous ensemble depuis… » Je n’en dis pas plus. Je précisai seulement la durée : des lustres. « On a besoin de ça. On en a tous besoin. Même toi. Tu ne le sais pas encore, c’est tout. » Je surveillai sa réaction du coin de l’œil et je remarquai bien qu’elle grignotait et cherchait n’importe quel prétexte pour déposer les douceurs que j’avais apportées sans être forcée de faire semblant d’aimer. C’était mauvais signe, mais je ne relevai pas. Du moins, pas tout de suite. « On a choisi Vincent Vega et Mia Wallace. Le carré ne me va absolument pas, mais je l’ai imaginé dans son costume, je l’ai vu tellement sexy que je n’ai pas pu lui proposer autre chose. C’était au-dessus de mes forces. Et, pour toi, j’ai pensé à quelque chose. C’est perdu dans tous les sacs, parce que je ne voulais rien imposer. » Au moins se levait-elle pour récupérer les sacs remplis de fripes. Quant à ses excuses pour son silence, je n’y répondis que d’un sourire, d’une étreinte et d’un « t’en fais pas » qui en disait bien plus long qu’une longue tirade.

« Glisse à mon frère que c’est une surprise pour Mani et il ne fera pas d’histoire. Surtout que c’est vraiment une surprise. Il ne manquera que vous si vous ne venez pas. Imagine sa déception. Non. Franchement, si c’était un prétexte pour ne pas venir, il faudra que tu en trouves un autre, mais garde ton énergie, ça ne me marchera pas. Mais, je comprends ce que tu ressens, tu sais. Mani était fâché après moi à cause des Irlandais, ce que je trouvais injuste, parce que... je ne me baladais pas toute seule parce que j’avais envie de me mettre en danger, mais parce que je sortais de chez lui et que personne ne devait savoir que j’y étais. Je l’avais un peu fait pour nous. » Pour nous sortir d’une dispute. « Mais, en réalité, c’est de l’inquiétude, tu sais. Ils ne sont pas vraiment fâchés. Ils ne nous en veulent pas d’être douées pour nous mettre tout le temps dans la merde, ils sont juste frustrés, parce qu’on les renvoie à leur propre faiblesse. Et, qu’est-ce qui s’est passé exactement chez ta mère, Lyla ? Je sais pour Tyler… mais… entre vous deux, il s’est passé quoi ? Tu as dit ou fait quelque chose pour le mettre en colère ? Et comment tu peux être aussi sûr qu’il l’est d’ailleurs ? Il est peut-être simplement triste que ça ait tourné comme ça, parce que l’idée qu’il ne t’aime plus ne colle pas. Si c’était le cas, il ne serait pas fâché, il s’en foutrait. J’ai tendance à croire que, je préfère que Mani soit en colère après moi, mais terriblement en colère, plutôt que d’être confrontée à son indifférence. La colère, ça me rappelle que je suis importante pour lui. L’indifférence, c’est comme si je n’existais plus, comme s’il n’y avait plus rien à sauver.»

Je ne lui parlais pas systématiquement de Manuel pour tirer la couverture à moi. Je lui confiais mes états d’âme et mes sentiments pour la rassurer. Mon mari était mon seul point de repère, ma seule histoire véritable, mon plus bel et unique amour. Il ressemblait à Luciano également. C’était dès lors plus facile d’imaginer ce qui se passait dans la tête de l’un ou de l’autre en fonction des circonstances. Elle agissait sur le même modèle avec moi et ça avait toujours été efficace jusque-là. Il n’y avait dès lors aucune raison pour que ça ne fonctionne pas cette fois non plus. Certes, j’en doutai un moment quand elle se leva et quitta la pièce. Je l’imaginais s’enfermer dans une pièce pour ne plus en sortir. Mais, elle revint avec un cadeau entre les bras. Un cadeau pour moi. Un petit chien tellement minuscule que j’en tombai instantanément amoureuse. « Oh, mon Dieu, il est trop mignon. Il a déjà un nom ? Et il est pour moi ? Vraiment ? Mais… comment tu veux que j’arrive à convaincre Mani de prendre un chien maintenant ? Il est toujours persuadé que je ne peux pas m’occuper de moi toute seule. Un chien, c’est trop tôt, il ne va pas vouloir. Il faut que tu le gardes. » la suppliais-je du regard, l’air horrifié. « Pas longtemps jusqu’à cette fête. Il faut que je prépare le terrain. Il faut aussi que je règle un petit truc entre nous, un truc méga important… En fait, il faut que j’arrive à rétablir de la normalité entre nous. Si je le prends maintenant, je…ne suis pas sûre d’arriver à le convaincre que je veux ce petit chiot avec nous tous les jours que Dieu fait. » J’en avais les larmes aux yeux et je m’adressai à la petite boule de poil. « Ça va me fendre le cœur de te laisser là, mais je te jure que bientôt, tu me quitteras plus. Plus jamais. » Je levai de grands yeux humides vers ma meilleure amie et je la remerciai tellement chaleureusement que je finis par en pleurer.

« Comment tu peux considérer que tu es une amie à chier, Lyla ? Tu es une épouse formidable, une super maman et la plus géniale de toutes les amies du monde. J’en connais peu qui sont capables de penser aux autres alors qu’ils ne font pas bien eux-mêmes. Je…je ne sais pas quoi te dire, mais Merci. Je t’aime, tu sais. » C’était un soupçon trop d’émotions pour moi. Je pleurais, vraiment, et j’éclatai de rire si tôt après. « Sinon, je te jure, à part ça, j’allais bien. Enfin, je vais toujours bien, je suis émue c’est tout. Allez, regarde-moi ce qu’il y a dans ses sacs une bonne fois pour toutes pendant que je te raconte comment ça se passe avec Manuel… et deux trois autres trucs que je n’ai pas eu le temps de te raconter. » Elle s’exécuta et je me lançai. « Matt est venu mangé à la maison. Il y a un moment déjà, mais je n’avais pas eu le temps de te le dire. Il est venu s’excuser auprès de Mani et il l’a invité à manger. Tu y crois toi ? » J’essuyai mes yeux qui picotaient encore un peu. « Et, l’autre truc, j’ai reçu une proposition d’emploi. Une chaîne privée. Journalisme d’investigation. Le type me téléphone tous les jours, il m’envoie des mails, il laisse des messages vocaux sur ma boîte. Il n’y a que m’envoyer des fleurs qu’il ne fait pas, et j’espère qu’il ne le fera pas, je n’ai pas du tout envie d’en parler avec Mani. Je ne veux pas qu’on se dispute à cause d’un job dont je ne veux même pas… En tout cas, pas tant que je pourrai tirer une croix sur mes chances de réconciliations sur l’oreiller, si tu vois ce que je veux dire….Et, la parenthèse enchantée, Mani s’est mis au jardinage. Je te jure. Tu le verras, il y met tellement de cœur. Je suis sûre qu’il va réussir à me faire pousser des roses. Ce serait du plus bel effet sur ma table à manger. »

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Travailler avec Lyla me réjouissait. C’était le genre de projet que nous avions ambitionné à une époque, lorsque nous étions colocataires et que nous refaisions le monde des heures du rang en mélangeant les chips et la glace aux cookies de Ben & Jerry’s. Nous l’avions abandonné en même temps que notre rencontre régulière, pour nos compagnons, qu’ils se sentent moins menacer par notre complicité. Autant dire que je fus incapable de cacher ma surprise dès lors qu’ils nous offraient l’opportunité de les décharger d’un de leur investissement. Je ne savais pas si je ferais une bonne « Carolia. » Elle était cependant disposée à nous apprendre et à nous guider. C’était rassurant. J’avais confiance en elle. J’avais toujours trouvé qu’elle était une femme de goût et j’aspirai longtemps à lui ressembler. Néamnoins, assise dans un de ses canapés de velours rouge aux liserés d’un noir de jais, je m’avachis, désespérée par notre dernière conversation. « Ces candélabres sont horribles. Je ne comprends pas comment elle ne réalise pas ça. » confiais-je à ma meilleure amie en me laissant tomber contre le dossier. « Et, tu l’as entendue, elle ne veut RIEN changer. Moi, je suis désolée, mais je veux bien m’occuper d’une agence, mais pas si ça doit ressembler à un bordel de bas étage. Faut pas déconner. Je ne me souvenais pas qu'elle était si chiante.. A mon avis, ça fait trop longtemps qu'elle a...enfin, qu'elle a pas surtout.»

 

 






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Lyla Gambino
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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptyMer 30 Nov - 22:12

 



E UN TESORO CHE MAI FINIRA

FEAT. MA BFF

Depuis la naissance de mon fils, il y avait un nombre incalculable de choses que je ne savais plus du tout gérer et qui ne me posaient aucun problème par le passé. Notre vie sexuelle en faisait partie et malheureusement, mon kidnapping n’arrangea rien. En plus de mon état de santé et de mes doutes, nous avions eu le droit à une belle dispute dont je ne savais comment nous sortir. Il était toujours en colère, je voyais bien son œil s’agiter nerveusement quand il ne serrait pas la mâchoire à s’en blesser dès que j’ouvrais la bouche. Il m’en voulait, je ne comprenais pas bien pourquoi et je n’avais pas la force de creuser. J’avais simplement l’impression que tout était en train de se terminer entre nous, j’étais inquiète et malade d’angoisse, il m’abandonnait alors que j’avais besoin de lui et ça me faisait autant de peine que ça ne me paniquait. Qu’allais-je faire sans lui ? C’était sans doute pathétique pour bien des gens, de se dire que je ne pouvais plus respirer normalement sans mon mari et principalement maintenant que j’étais mère mais cet enfant, je le voyais davantage comme la consécration de notre amour que comme l’accomplissement d’autre chose. C’était mon cadeau pour lui, la continuation de ce que nous partagions. J’avais passé des années à m’assumer seule et à me débrouiller sans homme, la question n’était pas de savoir si j’en étais capable mais si j’en avais encore envie. La réponse était clairement non. A-t-on envie d’arrêter de manger du chocolat sous prétexte que ça fait grossir malgré le plaisir que ça nous procure ? Non ! J’étais devenue dépendante de Luciano, il avait tout fait pour et je ne l’empêchai pas, parce que ça me convenait, j’étais faite pour ne vivre que pour les autres alors si ces autres ne devenaient plus qu’un autre, ça me faisait plus de repos et beaucoup moins de tracas, en théorie. Cette situation me rendait malheureuse et savonnait un peu plus la pente sur laquelle je me tenais et qui me précipitait vers les tréfonds du trou. Ce que diraient les autres de l’échec de notre mariage ne m’inquiétait pas, j’étais seulement malade à l’idée qu’il puisse ne plus m’aimer. Je m’en faisais parce que je craignais qu’il soit si las de moi et de mes frasques qu’il pensait sincèrement à divorcer et à se trouver une femme plus docile et moins chiante. J’essayais de me faire petite et de ne surtout pas être un problème encore plus gros pour lui mais il semblait que même ça, je n’étais pas capable de le faire correctement.


Dans ces circonstances, je n’avais envie de convier personne à notre chute et encore moins de me mêler aux autres, je ne voulais pas croiser le sourire narquois du salvadorien, j’en ferais une maladie. Il devait déjà être au courant de tout et ça n’arrangeait pas mon malaise. « C’est une super idée de costume, ça ! Et je suis sûre que tu es très belle avec un carré, tu as pris des photos des essayages ? » demandai-je en me disant que je n’aurais aucun mal à trouver le costume auquel elle avait pensé, nous partagions le même cerveau et la distance ou bien le temps qui s’écoulait entre chacune de nos rencontres ne changeait strictement rien. Je les renversai sur le lit, essayant de tous les séparer pour avoir une meilleure idée. « On ne se parle plus beaucoup mais j’essaierai de lui en glisser un mot. » admis-je en refusant de croiser son regard parce que cette situation était de ma faute et que je ne faisais rien pour y changer quoi que ce soit, me complaisant dans ma misère. « Ils ne nous pardonnent rien alors qu’on passe notre temps à leur trouver toutes les excuses du monde, c’est injuste ! » ne pus-je m’empêcher de lui dire alors que ma mâchoire était animée par un petit tic nerveux qui en disait long sur mon état et ma position par rapport à tout ça. J’ignorais à quoi je le renvoyais précisément mais ça ne devait pas vraiment être agréable pour lui, vu l’application qu’il mettait à laisser les choses en l’état. « Il est un peu des deux, indifférent et en colère, je ne sais pas comment je dois interpréter ça. Mais moi je n’ai pas la force de régler le problème, j’aurais aimé que pour une fois, il pose ses couilles sur la table et s’en charge mais non, parce que ça, tu vois, c’est trop lui demander, parce qu’il se dit que tout est ma faute ! Mais combien de fois, moi, j’oublie que c’est de la sienne pour mettre ma fierté de côté et faire un pas vers lui ? Je crois que moi aussi, je suis fâchée, et je n’ai pas la force pour ça non plus… » Je laissai échapper un soupir et me passai une main dans les cheveux, remettant le costume de Batman et de Poison Ivy dans le sac plastique. « Ma mère l’a accusé et moi aussi d’ailleurs, d’avoir fait tuer ma sœur. Mon père ne disait rien, Tyler a voulu me tuer, c’est parti en couille et j’ai vu rouge. J’ai tout balancé, TOUT ! Ce que Lucky a pris pour un aveu de faiblesse, comme si j’avais voulu faire croire à tout le monde que je portais le pantalon. Je venais à peine de revoir la lumière du jour et je me retrouve au milieu de tout ça, j’ai pas réfléchi… Et je me suis excusée mais c’est pas assez ! Ca l’est jamais pour lui ! Faudrait que je me prosterne devant sa sainteté ! » Je mis de côté le costume du médecin et de l’infirmière salope, je n’étais pas vraiment d’humeur, je doutais de réussir à choisir un costume. Lui offrir le chien maintenant, c’était une façon comme une autre d’avoir un peu de répit.


« Oui, pour toi, et tu l’appelles comme tu préfères, c’est ton chien. » Je lui offris mon premier vrai sourire depuis son arrivée alors que la petite boule de poils s’agitait dans mes bras puis dans les siens. « La normalité ? Comment ça ? » Oui, ça c’était bien, parler du couple de Cinzia, ça me permettrait de ne pas penser aux dégâts dans le mien, ça me ferait un bien fou. Lorsqu’elle se mit à pleurer, je suivis de près, la serrant dans mes bras à sa déclaration, déposant un baiser bruyant et mouillé sur sa joue. « Tu sais bien que je t’aime aussi ! » Je séchai les larmes sur ses joues et repris mes recherches de costumes, m’arrêtant sur ce qui me semblait être des costumes assortis inspirés de la famille Addams. « Il s’est vraiment excusé ? Je suis étonnée et ils ont réussi à rester dans la même pièce sans s’entretuer ? Et bah putain ! Qui l’aurait cru ! Et tu comptes revoir Odair régulièrement ? J’veux dire reprendre votre amitié là où vous l’avez arrêtée ? » Je n’avais jamais porté le secouriste dans mon cœur mais il fallait bien admettre qu’il faisait des efforts, néanmoins, il fallait que je la prévienne de quelque chose, juste au cas où. « Tu sais, quand j’ai cru que j’avais choppé le VIH ou une hépatite, je l’ai croisé au centre, il m’a avoué qu’il était malade, je ne te dis pas ça en pensant à mal, juste pour que tu fasses attention, on ne sait jamais. » Je ne voulais pas porter ce genre de poids sur mes épaules, j’avais assez avec ma propre merde. « Et t’en dit quoi, de ce job, toi ? Ca te plairait ? » Parce que le cœur du problème était là. Si elle voulait reprendre, ça changerait la donne. « Ah ouais je vois bien ouais ! Plus rien depuis l’accident ou bien y a quand même eu de petites choses ? » Je fis un rapide calcul dans ma tête et me dit qu’on était à peu près au même score à ce niveau. C’était le concours l moins gratifiant de ma vie. « Au jardinage ? C’est super bizarre ! Et ça lui a pris comme ça ? Il cherche peut-être de nouvelles façons de faire disparaître des corps ! » Il n’y avait qu’avec elle que je pouvais me permettre ce genre de blagues. « Faudra que je vienne voir ça de mes propres yeux ! Vraiment ! »


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« Laisse couler, elle va nous apprendre tout ce qu’il faut, on fera venir les décorateurs dès qu’elle aura le dos tourné et on fera de l’endroit un truc distingué et exotique, t’en penses quoi ? Ca manque de diversité, même parmi les filles ! Et sérieux, je m’attends toujours à voir des meufs vampire en train de danser à poil dans des cages, tu vois le délire ?! » Je ricanai en surveillant la porte pour m’assurer que notre belle-sœur ne nous entendrait pas. « Bah ça fait un moment qu’elle n’a rien fait, la pauvre mais j’ai entendu dire qu’il y avait du monde sur le dossier ! » Je ponctuai mon annonce d’un haussement de sourcils suggestif pour susciter sa curiosité et lorsqu’elle fut à son comble, je la fis s’installer confortablement dans son siège pour lui balancer. « Muñez, il en pince pour elle, un truc de fou ! Je te jure ! Je m’en suis rendue compte quand il est passé me voir et qu’il a absolument tenu à faire un tour dans le parc, on l’a croisée, sa mâchoire s’est décrochée et j’ai pas eu à le cuisiner bien longtemps. Ca faisait un moment que je ne l’avais pas vu comme ça mais de ce que j’ai pu comprendre, elle ne peut pas se remarier, c’est ça ? Ni voir d’hommes ? » Condamnée à être et à finir seule, je trouvais ça horrible, elle qui avait déjà perdu le mari qu’on lui avait choisi. Je savais que si on m’enlevait le mien, je préférerais mourir que de continuer sans lui mais les circonstances étaient différentes. Et mon frère était un homme bien, je ne doutais pas qu’il serait un vrai gentleman avec elle, à condition qu’on ne le descende pas avant même qu’il ait pu tenter quoi que ce soit. « Faut qu’on trouve une solution, je ne veux pas que mon frère soit malheureux, soit je dois le ramener sur terre, soit y a un moyen et on met tout en œuvre pour que ça marche ! Des idées ma chérie ? »




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Cinzia Herrera
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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptySam 10 Déc - 14:32

 



E un tesoro che mai finira

FEAT. Ma BFF

Lucky et Lyla qui ne se parlent pas beaucoup ? C’était assez étonnant que ça m’interpelle et que je cherche en à apprendre un peu plus. J’étais au courant qu’il avait plutôt mal vécu la réaction de son épouse au sein de sa famille. Je comprenais qu’il en soit retourné, mais ce que j’avais du mal à concevoir, c’était qu’il oublie aussi facilement qu’elle sortait d’un kidnapping et que c’était de loin une des épreuves les plus traumatisantes qu’on puisse vivre dans une vie. Non ! Qu’il manque autant d’indulgence me dépassait complètement, si bien que malgré qu’elle exagère dans le tableau qu’elle dresse de son mari, j’intégrais parfaitement son amertume. « Et l’appeler Sa Seigneurie ou mieux, Votre Sainteté. » J’exécutai une parfaite révérence à peine exagérée. « Mais, ne te tracasse pas avec tout ça. Il va redescendre. Il le fait toujours. Il a été secoué. Il a eu peur et maintenant que la pression retombe, il ne sait pas comment la gérer. Je ne dis pas qu’il ne se comporte pas comme un con, hein. Tu n’avais pas besoin de ça, mais tu en fais ce que tu veux. Dès que tu te seras retapée un peu, il te suffira de cligner des yeux deux fois pour qu’il rampe à tes pieds. Tout va s’arranger, ma puce. » J’entourai ses épaules de mes bras et déposai sur sa joue un baiser compatissant. Je saisissais qu’elle puisse se faire du souci, mais s’il y avait bien un jeune couple solide autour de nous, c’était bien celui de Lyla et de Luciano. « Tu veux que je lui parle d’Halloween moi-même ? Histoire de l’éviter d’avoir l’impression de t’écraser ? » Car elle était décidée. La lueur dans son regard après avoir remarqué les costumes de Morticia et de Gomez était éloquente. De plus, bien qu’il n’y ait aucune trace de manipulation dans ma démarche, lui confier que cette fête était importante à mes yeux la rallia à ma cause instantanément, au même titre que nos embrassades en guise de remerciements pour son cadeau, celles qu’une déclaration d’amour conclut affectueusement. Lyla était mon âme sœur amicale. Peu importe ce qu’elle vivait, elle avait toujours une pensée pour moi. Nous étions dévouées l’une à l’autre et toujours prêtes à nous écouter et à nous soutenir. Ce qui sortait de ma bouche à son égard n’était que sincérité et authenticité, au même titre que ces aveux qui concernaient d’abord Matthew et puis mon mariage.

« Ouais, tu as bien entendu, il s’est excusé. Et ils ont même fait mieux que ça, ils ont mangé à la même table sans que Mani retourne la table, mais je ne sais pas si je vais le voir aussi souvent qu’avant. Tu sais, j’ai eu l’impression que nous n’avions plus grand-chose à vous dire. Je ne crois pas qu’on va pouvoir retrouver la même complicité d’avant. Maintenant, peut-être que je me trompe, qu’il faut laisser le temps au temps, mais j’étais au courant pour sa maladie, et tu sais comment je l’ai appris ? j’ai trouvé les résultats des examens sanguins sur la table de sa cuisine. Sinon, il ne m’avait rien dit. Je crois que ce jour-là, j’ai compris qu’il ne m’accordait pas la même importance que moi je lui accordais. Et, à côté de ça, il s’est démené pour me voir. Alors, je ne sais pas. Je ne sais même pas si Mani le vivrait bien sur le long terme, je dirais même le moyen terme. Là, il l’a fait pour moi, pour m’aider à aller mieux, mais…. Disons que, pour répondre à l’autre question, Mani et moi sommes passés maîtres dans l’art délicat et difficile de l’amour platonique… » clarifiais-je sans m’en plaindre réellement. « D’une certaine manière, c’est rassurant. Ça fait du bien de se dire que mon couple ne tient pas qu’à ça. Ça aurait pu arriver, mais on s’épanouit plutôt bien dans cette situation, ce qui veut dire qu’on tient vraiment la route, mais, d’un autre côté, je sais que ça ne peut pas durer comme ça éternellement aussi bien pour lui que pour moi. On a tous les deux besoins de tirer une croix et ça a toujours été une façon pour nous de terminer une conversation et puis je n’ai pas envie qu’il me trompe et, pour ça, il faut que je me débarrasse de l'image de la blessée. » Je haussai les épaules et hochai de la tête négativement à la question suivante. « Rien du tout. Je crois qu’il a peur de me faire mal. » C’était légitime étant donné qu’il me récupéra à la petite cuillère après l’accident. « Mais, je vais mieux et je me dis que plus vite il le saura, mieux ce sera pour nous deux. » Peut-être qu’il ne compensera plus le manque en creusant des trous dans le jardin, quoique ce loisir n’était pas un problème pour moi. Au contraire.

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Laisser couler. C’était plus facile à dire qu’à faire. Ce bar à pute, fonctionnel, mais qui méritait d’être rénové, n’était pas encore au cœur de mes activités qu’il était déjà source de frustration. Je l’avais reconnue, la pétasse de LA. Je n’en parlai pas à ma meilleure amie pour ne pas réveiller de vieux souvenirs dont elle n’avait pas besoin. Il me restait encore à lui demander comment les choses s’étaient arrangées entre eux, s’ils avaient discuté et s’ils étaient parvenus à faire fi de leur rancœur respective pour des broutilles finalement. Nous y viendrons, plus tard, quand nous ne serons plus entourées de paires d’oreilles intéressées par la santé de nos relations. Je devais être parano, mais j’étais convaincue que la plupart de ces filles vendraient plus que leur cul – leur âme sans doute – pour jouir d’une ascension sociale fulgurante et nos maris étaient les clients parfaits pour ça. Devant elles, il convenait donc de parler déco. « Je vois le genre, oui. Il manque plus qu’une maîtresse SM pour compléter le tableau. » Lyla pouffa et je compris par la suite que c’était davantage à cause de ma naïveté que de mon humour. « Je suis d’accord. Je voudrais aussi plus de couleurs. On vit déjà dans une ville grise à mourir, je n’ai pas envie d’avoir l’impression d’être un conducteur de métro. Il faudrait des fleurs aussi et des plantes. Des trucs qu’on ne voit que lorsqu’on est en vacances, un truc qui t donne envie de te détendre d’emblée. » Je sortis mon PC de ma sacoche pour chercher sur le net un peu d’inspiration lorsque Lyla me scia les jambes d’une information croustillante. « Naaaannn, il en pince pour Carolia ? » répétais-je les yeux écarquillés et le regard espiègle. « Remarque, elle belle et super élégante, mais j’ai du mal à l’imaginer avec quelqu’un d’aussi rigide qu’elle. » Je l’aimais du fond du cœur, mais depuis son veuvage, elle dégageait une aura presque sinistre. Ses vêtements couleur du deuil n’arrangeaient rien d’ailleurs. Sa peine ne la quittait plus. Lui arracher un sourire était un combat, mais Muñez et sa personnalité haute en couleur ne pourrait pas lui faire de mal, à condition que les règles soient détournables et que la « dame » ait la volonté de le faire. « Tu vas me dire, il ne peut pas être toxique pour Carolia. Il nous la déridera un peu comme ça. Parce que c’est vrai qu’elle ne peut pas se remarier. »

Et, d’une certaine manière, je la comprenais. S’il arrivait quelque à Mani, je ne m’encombrerais pas d’un homme que je n’aimerais jamais aussi fort que lui. Je serais aussi soucieuse de respecter l’honneur du défunt en me roulant dans la luxure avec un type qu’il aurait sans doute détesté. C’était archaïque comme façon de penser. J’en étais bien consciente. « Je crois que ça ne s’est même jamais fait. Il faudrait demander à ma Nonna, c’est elle, la doctrine. Ceci étant, tu vois ton frère te marier toi ? Parce que moi, pas forcément. Ça fait un moment qu’on a plus échanger deux mots lui et moi. » Les derniers, c’était : je te conseille de te taire maintenant. « Depuis que je suis mariée, on dirait qu’on ne s’est jamais connu. » Et je savais pertinemment pour quelles raisons il nous imposait de telles distances. « Mais, ça n’exclut pas qu’il puisse se voir, en toute discrétion, ici par exemple. Bon, ça fait un peu bizarre…mais, il pourrait se fréquenter plus souvent ici pour commencer. Après, rien n’empêche qu’on puisse organiser des petites sorties ni vu ni connu… Si je l’explique à Mani, il pourrait ne pas voir d’inconvénients à ce qu’il se charge de la sécurité des lieux. D’ailleurs, qui s’en charge pour le moment ? Les deux gringalets là devant ? » Je pointai du doigt quelques types qui n’avaient pas vraiment l’air d’être des soldats de mon père. Je ne les connaissais ni d’Ève ni d’Adam. C’était encore la meilleure façon pour ne pas répondre à sa question concernant ce job. Je ne savais pas si j’en voulais, je savais seulement que j’étais morte de trouille à l’idée d’être loin de Mani et que j’en avais honte. Cette faiblesse me ressemblait peu, mais je n’étais pas une sur-femme et j’en accumulai tant sur cette dernière année…


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Une phrase. Il avait suffi d’une supposition pour que nous nous se retrouve au Gato Negro, une Carolia digne, mais traînant littéralement les pieds derrière nous. Elle ne comprenait pas bien pourquoi nous étions là, mais j’aurais juré que ses yeux pétillèrent quand Muñez vint nous saluer. Il lui plaisait. J’en étais convaincue et je profitai d’être seule aux toilettes avec ma meilleure amie pour lui en toucher deux mots. « Verdict : il n’est pas utile de le ramener sur Terre. Il lui plaît, j’en mets ma main au feu. Le plus difficile, ce sera d’ôter du crâne de ma belle-sœur qu’elle fait quelque chose de mal si elle acceptait d’aller manger un bout au restaurant avec lui par exemple, mais on est douée pour mettre des idées du genre dans la tête des autres. On y arrive avec Mani et Lucky, je ne vois pas pourquoi elle ferait l’exception. » Mon visage s’assombrit alors qu’il sortait d’une cabine de WC la dénommée Cristal. Elle était censée être rentrée à Los Angeles. Elle n’avait rien à faire là, surtout ici, chez moi, car le Gato Negro était ma maison. « Tu sais quoi ? On devrait faire le tri parmi les filles. Il y en a qu’on ne devrait pas avoir à croiser. Nulle part. qui devrait disparaître de la surface de la Terre ? » La putain ne s’attarda pas dans la pièce avec nous. Je n’étais même pas convaincue que Lyla l’avait aperçue et reconnue. « Il faudrait qu’on demande à Carolia où on peut en trouver. Des filles, je veux dire. Parce que, figure-toi qu’il y a un type chelou qui m’a accosté devant le bar l’autre fois. Il m’a demandé qui j’étais et si nous avions changé d’activité. Il m’a remis sa carte. » Je la sortis de la sacoche qui ne me quittait jamais pour contenir le nécessaire de « remise en beauté » en boîte de nuit. « Un Russe… si j’en crois son nom de famille. Je n’en ai pas parlé à Manuel encore, mais si tu veux mon avis, ça pue le merdier, les filles de l’est, tout ça, et la journaliste en moi a du mal à ne pas le rappeler. Du coup, je te la confie… Mais, va pas croire que c’est parce que mon ancien boulot me manque. C’est pas ça. C’est des réflexes, c’est tout. Je suis de nature curieuse et je comprends pas pourquoi il n’a pas été voir Mani ou Lucky directement. Je trouve ça étrange, du coup, j’ai envie d’en savoir plus… mais ce n’est pas une bonne idée. A moins qu’il ne nous poursuive et qu’il se pointe encore…» Je ne croyais pas si bien dire. Le lendemain soir, nous comptions parmi notre clientèles deux têtes nouvelles au nom typiquement moscovite.






 

 



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Lyla Gambino
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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptyJeu 15 Déc - 1:18

 



E UN TESORO CHE MAI FINIRA

FEAT. MA BFF

J’ignorais combien de temps il me faudrait pour me remettre sur pieds et je craignais qu’il ne me faille plus de temps que prévu et que ce soit trop pour Lucky qui aurait trouvé une manière de s’occuper autrement et ailleurs. Une part de moi refusait d’entendre qu’il pourrait aller voir ailleurs, parce que c’était tout bonnement impossible. Il détestait me faire de la peine, que nous soyons en froid ou pas n’y changeait rien. Me faire chier parce que je lui tapais sur le système, oui, être virulent à la limite mais certainement pas remettre en question tout ce que nous avions pour se venger d’un truc qui n’avait rien à voir et qui n’était pas aussi grave que ce qu’engendrerait sa tromperie. Oh, bien sûr, je serais plus fine qu’Antonella et je n’irais pas voir Ettore pour parler de divorce mais je ne voudrais plus entendre parler de lui et je trouverais le moyen d’obtenir de lui de vivre ailleurs, là où nous pourrions faire chambre à part à défaut de pouvoir nous séparer pour de bon. Je n’étais pas stupide, j’avais compris au moment même où il me passa la bague au doigt que je ne pourrais plus le fuir, pas même quand il se dépasserait pour jouer au con. Nous nous aimions tellement que ce genre de réaction excessive pouvait arriver plus vite que prévu, sans doute parce que nous nous sentions plus facilement blessés pour des bêtises. Mais j’étais inconsciemment convaincue qu’il ne recommencerait pas une erreur qui avait failli nous faire exploser en plein vol. Surtout pas maintenant que nous avions un enfant et en dépit de notre vie sexuelle misérable, je ne le sentais pas dans cette optique là et je pouvais me vanter de bien le connaître, j’espérais ne pas me tromper. « Non, il serait capable de mal le prendre, en pensant que je t’envoie parce que je ne veux pas lui parler ou une autre connerie qu’il inventera pour l’occasion. Je m’en chargerai quand j’aurais réussi à régler ça mais je suis épuisée par avance. Il ne se rend pas compte de l’énergie que ça me demande de toujours initier un règlement de conflit parce qu’il est trop fier et borné pour le faire lui-même. Parfois, je lui collerais bien des claques ! Juste pour qu’il arrête de jouer l’enfant. » Je fus cependant ravie que nous changions de sujet, je ne voyais pas d’issues à ma situation et en parler ne faisait que nourrir mon angoisse.


« Laisse-toi le temps de voir, s’il s’est cassé le cul pour te trouver et réussir à te voir, il y a une raison, tout le monde mérite une deuxième chance, enfin je crois ! » Je lui offris un sourire, je n’avais pas besoin de lui donner mon opinion sur Odair, je ne pouvais pas le blairer et je le trouvais gonflé de faire des pieds et des mains pour revoir Cinzia après avoir agi comme il le fit mais je me gardai bien de partager mon opinion, je refusais qu’elle entache l’objectivité de mon amie et j’estimais que tout le monde pouvait se remettre en question et peut-être que ça s’était passé dans le crâne vide de cet abruti. « Mani ne supporte pas qu’on soit trop proche de toi, mais va falloir qu’il se fasse à l’idée qu’il n’est pas tout seul, parce que je ne compte pas rester loin de toi comme on a dû le faire ces derniers mois, c’est n’importe quoi et ils me fatiguent, lui comme ton frère ! » la prévins-je alors que je comptais lui accorder un ou deux jours sur ma semaine, pour rattraper le temps perdu, me fichant du bruit que ça ferait. « Il ne te trompera pas, Cinzia, pas dans ces circonstances là et même plus du tout, si tu veux mon avis mais s’il croit que tu es encore en convalescence, il ne te touchera pas sans que tu lui envoies des signaux de fumée et que tu lui fasses de vraies avances. Parfois, ils voient des allusions sexuelles là où il n’y en a pas et comprennent certains trucs comme des invitations et quand t’as le mot sexe qui clignote sur ton front, ils captent rien. Sois claire et entreprenante, ça va vite monter au cerveau et redescendre au deuxième, c’est le meilleur moyen pour que ça reparte ! » lui conseillai-je avec un petit sourire en me demandant quel genre de conseils j’aurais bien pu me donner. Sûrement un truc à la con mais pour l’heure, je devais déjà passer la barrière de la mauvaise humeur de mon mari, il boudait et quand il était dans cette phase où il jouait à l’enfant, communiquer devenait excessivement difficile. J’espérais simplement qu’il aurait les couilles de débloquer la situation, sur ce coup, il ne pouvait pas vraiment compter sur moi.


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« Oui, si tu as des idées, de toute façon, on va tout repeindre ici, virer la déco et repartir de zéro, crois-moi que ça aura une autre gueule et les chambres me gênent aussi, elles font vieillot et hôtel de passes. » Je jetai un œil par-dessus son épaule pour voir ce qu’elle trouvait, babillant et surtout lui lâchant LA nouvelle du moment qui concernait mon frère et son nouveau défi. Il avait toujours eu ce don incroyable pour se choisir des gonzesses qu’il ne pourrait jamais avoir, parvenant, étonnamment, à ses fins avec beaucoup de charme et de persévérance. « Bah je sais qu’il aime bien les femmes un peu dominatrices, tu vois ?! Il faut qu’elle lui tienne tête et qu’elle n’ait pas peur de l’attacher au lit, tu vois le délire ? C’est un type à responsabilités, une fois chez lui, il n’a pas envie de tout diriger comme un despote et il doit la voir comme une sorte de déesse, sans parler du fait qu’elle est carrément canon, ouais ! » Je ne m’en voulais pas de partager les secrets de mon frère avec ma meilleure amie, je savais qu’ils seraient bien gardés et puis je ne parlais que du plus avouable, le reste, je ne m’en servirais qu’en cas de besoin et je doutais que ça arrive un jour. « Mon frère se mariera s’il le faut et s’il pense avoir trouvé la perle rare et tu sais, si j’ai bien compris, elle n’a pas vraiment pu choisir Fedele, peut-être qu’elle aimerait avoir une chance de choisir pour une fois. Mun’ est un type bien, hyper drôle et insouciant, elle a besoin de ça, autant qu’un homme qui lui laisse la possibilité d’être elle-même tout en la cadrant suffisamment pour qu’elle ne le bouffe pas. Tu vois ? Je crois qu’ils pourraient faire un putain de beau couple hein ! » Et si ça permettait à mon frère d’avoir enfin une relation épanouie et heureuse, je signais à deux mains. Je n’en pouvais plus de le savoir en train de perdre son temps avec des salopes insipides qui ne lui apportaient rien de plus qu’une délivrance momentanée. « On trouvera bien le moment voulu si on arrive à voir ce que veut l’un et l’autre. Pour la sécurité, Carolia m’a dit qu’elle avait fait appel à une boîte privée, je crois qu’il va falloir revoir ça parce que franchement, ils sont pas très impressionnants. Je me dis qu’il nous faudrait des types de la MS et de CN plus des types surentraînés de boîtes privées. On ne sait jamais et si on voulait attaquer les gars, on commencerait sûrement par nous, faut qu’on soit prêtes ! » Je ne comptais rien laisser au hasard et surtout pas notre sécurité, pas après tout ce que nous avions enduré ces derniers mois, alors nous mettrions le paquet, peu importait ce que ça coûterait. J’avais dans l’idée de demander à Lucky et Mani de choisir leurs meilleurs gars et les plus réglos pour gérer ça et pour la société privée, j’étais certaine que ce ne serait pas bien dur de mettre la main sur des mercenaires ou des types qui n’avaient pas peur de mettre leur vie en danger contre une jolie somme. S’ils se faisaient soudoyer, les vassaux de nos maris se chargeraient du reste. Il nous fallait différents niveaux de sécurité pour l’être vraiment, du moins le plus possible. Je ne sortais plus sans une arme sur moi et en dernier recours, je me débrouillerais.


Carolia ne lésinait pas sur les détails pour nous former et nous préparer à ce que la gestion de cet endroit nous demanderait. J’avais proposé à mon frère de passer, soulignant que la jeune veuve serait avec nous toute la journée et je ne fus pas surprise de le voir arriver avec une boîte pleine de beignets et un air ravi. « On va arranger ça mais on pourrait le faire dans un endroit où elle se sentira en sécurité, un dîner chez toi ? Ce serait bien ça, non ? Je t’aiderais pour les préparatifs, bien sûr ! » Parce qu’il n’était pas question qu’elle file entre les doigts de mon frère, ma mission était de la faire tomber dans ses bras, d’une façon ou d’une autre, je savais qu’il tenait la chance d’être heureux et épanoui, j’avais donc l’intention de mettre tous les moyens possibles et imaginables en place pour que ça arrive. Il me faudrait aussi en aviser Luciano, je craignais déjà sa réaction mais je n’avais pas le choix, si je lui cachais un truc pareil, il risquait de m’en vouloir indéfiniment. Je fronçai les sourcils à la remarque de Cinzia, la scrutant en me disant que ça avait forcément un lien avec la prostituée qui venait de sortir d’un cabinet de toilette. J’avais la capacité d’omettre tout ce qui me gênait pour ne pas souffrir mais je me souvenais de cette fille, je serrai la mâchoire, refusant de me rendre malade pour elle ou bien je savais que la première chose que je ferais en rentrant, ce serait de me disputer avec Lucky en prenant le premier prétexte qu’il me donnerait. « On ne peut pas le faire nous, mais je peux trouver quelqu’un pour le faire, tu as une liste ? » m’enquis-je avec sérieux, prête à tout pour que ma meilleure amie se sente la mieux possible et la plus à l’aise du monde. « On devrait appeler Jez et lui demander de nous trouver tout ce qu’elle peut sur ce type et il faut déjà mettre en place la sécurité renforcée, on va demander aux gars. Faudrait organiser une sorte de réunion, pour en discuter tous ensemble. Ce sera plus simple ! » Nous émergeâmes des toilettes et nous trouvâmes mon frère et Carolia en pleine conversation, il parlait en faisant de grands gestes et en mimant ce type dont il parlait, ce qui faisait glousser timidement la sicilienne. J’avais rangé soigneusement la carte dans la poche de mon jean et ne pus réprimer un sourire en les voyant tous les deux. « Carolia, on a fini pour aujourd’hui ? » Elle sembla gênée mais se para à nouveau de son masque d’impassibilité pour me dire que oui et que demain ce serait la même heure. Nous devions consulter la grande prêtresse de l’information pour qu’elle nous file un coup de main.


Elle ne trouva pas grand-chose grâce au nom sur la carte mais promit de fouiller plus en détail alors que les filles se faisaient farcir le crâne de conneries sur la gestion des filles, de la comptabilité et l’accueil des clients. Quand elle fut persuadée de tout leur avoir transmis, nous pûmes mettre en œuvre les grands travaux et passer au recrutement des filles grâce à Mani et Lucky. Nous ne sûmes pas vraiment d’où ils les sortirent mais ça défila, de tous les genres et pour tous les goûts. Nous gérions plutôt bien et le dîner pour prendre la température entre Muñez et Carolia approchait mais il y eut une réunion au sommet avant l’heure où la nouvelle du futur mariage de Bianca tomba comme un couperet. Mariage arrangé et pour que ce soit un moindre mal, Mani lui avait choisi son futur époux, Jandro. Ou comment effrayer une gamine haute comme trois pommes en lui faisant épouser Gulliver. Je désapprouvais mais je décidai de garde mes remarques pour Luciano. Alors que Cinzia quittait la pièce, bouleversée, je la rejoignis pour la prendre dans mes bras. « C’est la pire idée de l’année mais je crois que les gars ne sont pas trop pour non plus mais ont essayé de faire pour le mieux ! Tu m’étonnes, après Jez et Gaby, qui voudrait voir un nouveau mariage arrangé ! On doit être là pour elle, Cinzia, pour la préparer et puis ce ne serait pas mal que Jez vienne aussi, elle pourrait l’aider ! »





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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptyMer 28 Déc - 23:02

 



E un tesoro che mai finira

FEAT. Ma BFF

Elle refusa poliment mon offre et j’abdiquai sans insister. Sa réponse n’était pas étonnante, mais purement logique. Le jour où Lyla et Luciano ne discuteront plus, le jour où ils auront besoin d’un intermédiaire pour aborder des banalités ou leurs problèmes, ce sera le début de la fin. Luciano était très doué pour s’entrer dans le crâne des idées à la con. Il pouvait bien donner la main à son meilleur ami. Heureusement, mon frère et ma belle-sœur n’en étaient pas là. Elle pestait contre son mari, mais ça transpirait l’amour. Il lui manquait. Notre échange sur nos couples respectifs en témoignait. Notre farouche habitude de nous rendre responsables de tous les maux, absolument tout, en était la seconde preuve. Notre amitié en pâtit d’ailleurs, mais pas notre complicité, juste la fréquence de nos rencontres. À la lumière de l’analyse de ma meilleure amie, c’était presque une aberration et j’étais assez d’accord. J’admets tout de même que nous en avions tiré quelques fruits en bonne santé, à commencer par cette certitude que jamais plus - Dieu nous en préserve – nous ne serions cocues et, non négligeables, cette détermination de nos époux à nous combler. L’exemple le plus concret pour nous deux, en tant qu’amie et membre d’une seule et même famille, c’était ce bar à putes qu’il nous confiait en gestion. Leur projet devenait le nôtre, si bien que nous n’étions balisées par aucun interdit, aucune restriction. Nous étions libres de l’exploiter comme nous le désirions, de revoir la déco, d’engager d’autres filles… Notre seul frein, finalement, c’était Carolia et ses difficultés à accepter le changement et à lâcher prise. À l’observer, jamais nous n’aurions pu imaginer qu’elle était l’instigatrice de cette rupture avec le monde du travail. J’étais aussi persuadée que si un enfant n’était pas entré dans sa vie, elle nous aurait privés de cette opportunité. En ça, nous aurions dû le remercier, mais Dieu qu’elle était pénible. Je ne supposais qu’une seule raison à son comportement : le manque d’amour, d’affection et/ou de sexe.  Ça devait être un poids pour elle, d’autant qu’elle s’enlisait peu à peu dans son rôle de maman, comme on l’attendait d’elle, et peut-être même sans se rendre compte qu’elle jouait la partition de la société. Abandonner son job, c’était la seconde étape, la première étant déjà en marche puisqu’elle renonçait aux hommes suite à son veuvage… renoncer ? Pas tout à fait. Il avait suffi d’une soirée pour réaliser que l’intérêt de Muñez à son égard était réciproque. Un rien allumerait la mèche. J’en étais convaincue. Elle pourrait facilement lui tomber toute crue dans les bras et j’étai décidée à accélérer le processus à tout prix, qu’elle nous foute la paix au plus vite, par utilité, et qu’elle retrouve le bonheur, par affection.

Lyla, qui surfait sur la même vague que moi, proposa l’organisation d’un repas, chez moi, car ce serait beaucoup plus aisé pour réunir tout le monde. Je trouvais l’idée séduisante. Très séduisante. C’était le début d’une vaste opération et, dans la cuisine, nous ourdissions déjà le plan suivant en feuilletant des livres de recettes en préparation de toutes ces réunions de famille qui se profilaient à l’horizon en cette période de fêtes. « Il faudrait s’arranger pour qu’ils se retrouvent seuls, au bar de préférence. Avec tous ces gens qui copulent autour d’eux, qui sait ce qui pourrait arriver ? » affirmais-je avec cet air de conspiratrice que Lyla me connaissait bien. « On n’aura pas de mal à trouver une bonne raison de s’éclipser. Ça peut être un déclencheur. La légende raconte qu’elle est tout sauf prude. »  Et quand bien même, je savais par expérience qu'une pucelle peut  tout aussi bien s’emplir la tête d’images lubriques et salaces dès qu'elles sont le témoin auditif d’un coït et, qu’en prime, elles sont accompagnées d’un homme charmant qui pue le sexe à plein nez, qui lutte pour se tenir et qui ne les laisse pas indifférentes. Il leur faut dès lors une sacrée dose de volonté pour ne pas succomber au bouillonnement hormonal.  L’ignorance aide à ne pas flancher. Ça m’avait aidé, moi, dans des circonstances similaires. La notion de plaisir n’existait pas. Je ne connaissais pas et la curiosité fut supplantée par mes principes. Or, Carolia, elle n’était ni l’innocence personnifiée ni la peureuse de base. « Je brûle peut-être des étapes, mais au moins, ils discutèrent et c’est déjà ça de pris. » Car, ce repas, à la limite du rencard arrangé, c’était comme une seconde prise de contact. Une seconde ou un troisième. Peu importe. Le principe, c’était que Carolia soit confrontée à Muñez souvent, en permanence, jusqu’à ce que sa présence ne lui soit familière au point qu’elle s’inquiète de ses absences, au point qu’il finisse par occuper toutes ses pensées, quand elle ne les destinait pas à la gamine. « Me regarde pas comme ça. J’ai encore plein d’idées du genre. Par exemple : on achète des billets pour Venise, sauf que ni toi et Lucky ni moi et Mani ne pouvons aller. Ce serait tellement dommage de perdre les billets. » plaisantais-je en mimant la consternation d’une grimace, hochant la tête de gauche à droit frénétiquement. « Sur un malentendu, tout le monde pourrait s’entendre, surtout eux. » Des bêtises du genre, j’en avais d’autres en stock et Lyla surenchérissait toujours. Conclusion, quand nos maris entrèrent dans la pièce, nous étions toutes deux prises d’un fou rire qui s’éteignit devant leur expression. « Qu’est-ce qui se passe ? Il est arrivé quelque chose à quelqu’un ? » Non ! Du moins pas encore ou pas comme je l’entendais. Je n’aurais à déplorer aucun mort parmi les miens, mais ça n’enleva rien à ma frustration en apprenant la nouvelle. Tous les mariages n’étaient pas bons à célébrer. Jez et Gaby en faisaient les frais et je n’arrivais pas à croire que Bianca quitterait sa vie tranquille d’adolescente pour se frotter à celle qui pèse sur les épaules de tous les adultes de cette putain de planète.

Je sondai longuement les grands yeux expressifs de Manuel pour y trouver cette lueur qui y brillait toujours lorsqu’il me taquinait ou qu’il me préparait une petite blague, mais il était consterné, autant que je l’étais moi-même. Lucky, il détourna le regard quand le mien l’accrocha. Ils étaient sérieux et mon enthousiasme s’évapora aussitôt. Faussement placide, je refermai mon portable et je quittai la cuisine le plus calmement qui soit. Je veillais à rester digne malgré ma douleur afin de ne pas cracher u venin aux hommes présents. J’étais cependant anéantie et les larmes me montèrent dès que je fus à l’abri dans mon salon. J’avais besoin d’être seule, histoire de contenir ma colère et cette kyrielle d’émotions innommables qui m’envahissaient. Pourtant, je ne repoussai pas Lyla. Je l’accueillis d’un sourire éteint et fragile qui disparut au creux de ses bras. « La préparer ? Personne ne préparera personne. » m’insurgeais-je non pas contre elle, mais contre la situation. « Ce mariage n’aura pas lieu. Je vais la mettre dans le premier avion pour le bout du monde, mais elle ne se mariera pas. Je me fous de ce qu’en pense mon père, mes frères ou Mani. C’est dégueulasse de faire ça. Je ne comprends même pas comment il a pu prendre part à tout ça et aller jusqu’à lui choisir un mari après ce qui arrive à Jezabel. Tu n’es peut-être pas au courant. » Je doutais que la gamine s’en soit vantée. Quant à mon frère, il me tuerait s’il était au courant que j’en touchais mot à qui que ce soit. Je n’en avais strictement rien à foutre. J’étais révoltée. « Mais elle a quitté mon frère. Elle voulait rentrer chez elle. J’ai réussi à la retenir, mais Gaby est venu jusqu’ici. Ils ont passé quelques jours ici pour essayer d’arranger les choses. Comme il est con, ça s’est mal passé. Mani et moi, on s’est disputés, à cause de Gaby, comme d’habitude. Ça s’est arrangé pour nous, mais pas pour Gabriele et Jez. Oh, pour le moment, ça a l’air réparé. Il a rampé à ses pieds parce qu’il a cru qu’elle rentrait vraiment. Mais, combien de temps ça va durer ? Un mois ? Deux tout au plus ? Et encore, je suis gentille. Ça ne pourra jamais marcher entre eux et ça ne pourra jamais marcher pour Bianca et Jandro, tout simplement parce qu’ils ne s’aiment pas. Ils vont sans doute le croire, comme Jez en est persuadée, mais c’est des conneries. C’est ce qu’ils se disent pour se faciliter la vie, mais ce n’est pas vrai et ça ne sera jamais vrai. Et ça ne le sera pas pour Bianca non plus. Comment pourrait-elle ? Parce qu’ils sont gentils ? Elle avait des rêves, comme Jez. Elle avait des projets d’études qui vont passer à la trappe. Elle ne veut et ne voudra jamais ressembler à sa mère et c’est ce qui va lui arriver. Pourquoi ? Parce qu’Achille s’est comporté comme un enfoiré ? Pourquoi c’est elle qui paie ? Pourquoi faut-il toujours que ça soit nous, les femmes, qui devons payer ? » Furieuse, je tapai du poing sur la table et je me levai d’un bond, décidée d’informer Manuel qu’il était temps que toute cette mascarade prenne fin une bonne fois pour toutes, mais Lyla me retint par le bras. Elle avait des choses à dire et, bien qu’il m’en coûte de rester là, impuissante, incapable de trouver quoi que ce soit d’intelligent à formuler ou à faire, je choisis de l’écouter pieusement.

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Je rendais souvent visite à ma mère et ma Nonna. J’aimais leur compagnie et le domaine. Je ne m’y sentais plus chez moi, mais habituellement, lorsque je prenais le temps de me balader dans le parc, j’avais le sentiment de vivre une petite parenthèse enchantée dans l’agitation de mon quotidien. Aujourd’hui, j’avais envie d’être partout sauf ici. J’aurais volontiers signé pour la légion étrangère ou pour le bagne plutôt que d’avoir à affronter une Bianca à mille lieues de se douter de ce qui se préparait pour elle. OK ! Il n’était pas question de lui annoncer nous-mêmes. Ce n’était pas notre rôle et je savais par avance que ça me démangerait. Il s’agissait tout de même de l’interroger sur ses aspirations, sur sa vision du mariage et sur ses projets. Il avait été convenu que je passerais chercher Lyla et ma nièce et que nous irions manger des gâteaux et boire du thé dans un salon tout proche de chez mes parents. Un terrain neutre, c’était l’idéal, quoique ça n’enlevait rien à ma nervosité. En embrassant les deux joues roses de celle que je voyais toujours comme un poupon, mes mains tremblaient. Au lieu-dit, ma jambe battait la mesure sous la table. « Ça va, Zia ? Tu as l’air bizarre. » se tracassa la gamine. « Non ! Non, tout va bien. Je ne sais pas quoi choisir. » Je tentai un rire frais, mais il sonnait tellement faux que Lyla me jeta un regard sombre. « Alors ? Comment tu vas ? Tu es contente d’être rentrée en ville, je suppose. » Elle acquiesça et je repris. « Au lycée, ça va ? Quinn ne te manque pas trop ? C’est une drôle d’histoire, hein. Avec son type… comment il s’appelait, déjà ?  Luka, c’est ça ? Oui ! Je me souviens de sa dégaine. Il était bizarre, mais il avait l’air de l’aimer beaucoup.  Tu en pensais quoi, toi ? Et, tu as un petit copain ? On n’en a jamais vraiment parlé. » Elle rougit de la tête au pied. Son regard devint fuyant. « C’est papa qui t’a demandé d’essayer de savoir ? » Grand Dieu non ! Je le détestais du plus profond de mon âme aujourd’hui et je l’invitai à parler sans crainte. « Oh, non, c’est la dernière personne que j’ai envie de voir en ce moment. Et ce n’est pas Lucky non plus. On s’est juste dit que tu devenais une adulte, que tu grandissais vite et que ce serait une bonne chose de savoir ce qui se passe dans ta vie amoureuse et parler de tes projets aussi. » En confiance, elle nous révéla qu’elle avait un petit copain depuis trois ans. Un américain. C’était platonique, elle le jurait. Il était fou amoureux d’elle et décider à l’attendre, parce qu’il était mormon et que sa virginité, c’était important pour lui. Ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose. Ça nous ferait un argument supplémentaire pour lui expliquer que cet amour était mort-né, non pas que nous n’aimions pas les autres, mais parce que je ne connaissais pas une femme qui rêvait d’être la troisième ou la quatrième épouse. « Il veut être chirurgien. Du coup, on va pouvoir faire une partie de nos études ensemble. Tu sais que j’ai toujours voulu être médecin. Et, tu sais quoi ? Il est contre le mariage, ce qui m’arrange bien, je refuse d’avoir la vie de ma mère, alors… » ça ne présageait rien de bon. Rien du tout !



 



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Lyla Gambino
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E UN TESORO CHE MAI FINIRA

FEAT. MA BFF

Avec notre volonté de mettre un divorcé et déçu de l’amour ainsi qu’une veuve très attachée aux traditions, par la force des choses, nous nous attaquions à un sacré morceau. C’était aussi ambitieux que fou et il était tout à fait envisageable que ça ne fonctionne pas le moins du monde mais nous voulions croire en la possibilité que ces deux personnes géniales puissent être heureuses ensemble. Je n’étais pas vraiment étonnée par le choix de mon frère, c’était bien le genre à chercher à obtenir la personne la plus difficile à avoir par esprit de contradiction. Il aimait les défis et surtout ceux de cet acabit. Néanmoins, si les choses prenaient la tournure que nous désirions, je ne doutais pas que Carolia aurait la poigne suffisante pour l’empêcher de se lasser et de passer à autre chose à la vitesse de la lumière. Il était comme beaucoup d’hommes, il se lassait vite et principalement quand il peinait à obtenir quelque chose et qu’il finissait par arriver à bout des difficultés pour avoir ce qui lui faisait envie. Mais je ne l’avais plus vu comme ça depuis un paquet de temps, il avait l’air vraiment différent, presque amoureux. C’était ce qui m’étonnait le plus, je ne pensais pas ça possible compte tenu de l’issue de son mariage et de la manière dont il s’évertuait à traiter toutes les femmes pour les empêcher de le blesser à nouveau. J’ignorais par quel miracle il avait fini par accepter le divorce, lui pour qui le sacrement du mariage était si important qu’il ne pouvait être brisé, peu importait le conflit. Nos parents se disputaient depuis la nuit des temps et malgré tout, ils cherchaient toujours comment arranger les choses et ils étaient toujours ensemble. Mais notre mère savait pertinemment que l’autorité était incarnée par Javier et personne d’autre et qu’elle ne tirerait pas le moindre profit en s’opposant à lui, mon frère avait cru possible de faire la même chose avec une femme moderne, avec une femme qui le menait par le bout de la queue et n’avait aucunement l’intention de reproduire ce que nos parents avaient faits. Ne s’entendant déjà pas sur les règles du mariage, comment aurait-il pu marcher ? Elle avait osé le tromper, ce que je ne comprenais pas, je ne pouvais entendre une connerie pareille, à mon sens, elle ne l’avait jamais vraiment aimé et il méritait de rencontrer quelqu’un qui serait capable de lui donner autant que ce qu’il pouvait offrir. Carolia me paraissait être la meilleure candidate, j’espérais seulement qu’elle ne lui mènerait pas trop la vie dure, il méritait d’être un peu malmené mais pas écrasé.



Les plans proposés par ma meilleure amie m’amusaient et je renchérissais avec enthousiasme, je n’avais pas encore trouvé le courage d’en toucher un mot à mon mari, ne sachant pas vraiment comment il prendrait la chose mais je devais le faire avant ce dîner ou bien j’entendrais parler du pays et il me rappellerait que je lui cachais des choses et s’il osait m’appeler « traîtresse » une fois de plus, je serais dans l’obligation de lui casser la gueule pour me venger. Il me faudrait trouver une façon de présenter les choses de la meilleure des façons et j’espérais que le fait qu’il adore mon frère serait suffisant pour qu’il ne prenne pas trop mal ma tentative d’apporter un peu de bonheur autour de moi. Autant dire qu’ils choisirent leur moment pour parler du mariage arrangé de Bianca, ils n’avaient pas l’air enthousiasmés et ce fut rassurant mais je n’en étais pas moins dépitée, ce serait pour bientôt et je trouvais l’idée ridicule. Quand on savait les difficultés endurées par Jez et Gaby, j’avais du mal à croire qu’on puisse avoir envie d’infliger ça à qui que ce soit d’autre. Ce fut difficile à encaisser pour Cinzia et je la suivis pour ne rester qu’avec elle et la consoler, il n’y avait qu’une femme pour véritablement comprendre les enjeux d’une idée pareille. Qu’elle le veuille ou non, je serai là. Je fis signe à Mani que je m’en occupais et je me sentis coupable de ne rien lui avoir dit avant pour la préparer mais ça aurait sans doute fait des histoires que je n’avais pas le cœur à supporter. « Si tu fais ça, Cinzia, tu vas la condamner et je pense que tout le monde veut éviter ça, c’est peut-être ce que Mani a voulu faire en lui choisissant quelqu’un de confiance. Mais je trouve cette idée à chier, je ne comprends pas qu’on puisse choisir un mari à quelqu’un, je ne comprends pas qu’on puisse obliger des gens à souiller un engagement pareil. » Parce qu’un mariage sans amour, ça n’avait pas le moindre sens pour moi. Je fis non de la tête pour dire que j’ignorais tout de cette brouille entre Jez et Gaby, même si je n’étais pas vraiment étonnée. Deux inconnus ensemble, ça ne pouvait pas tourner pour le mieux, j’avais du mal à croire qu’on puisse supporter le pire de l’autre sans amour. « Je ne savais pas ! Ils n’ont pas la vie facile depuis ce mariage, même si je crois qu’ils s’aiment vraiment. Tu ne rampes pas aux pieds de quelqu’un dont tu te fous ! Et faut espérer que ça arrive à ta nièce, c’est le mieux qu’on puisse lui souhaiter. » Je levai les mains, signe que j’étais de son côté. « Tu prêches une convaincue mais qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? C’est un ordre direct de son père, mais vois plus loin, prends du recul. Toi, tu as le pouvoir de quoi pour l’aider ? Pas d’annuler, ça non, mais avec Jez et Mani, tu peux pousser Jandro à ne pas lui couper les ailes, peut-être même à lui permettre de poursuivre ses études et à travailler. Il m’a l’air d’être raisonnable et ouvert, y a peut-être moyen. Et puis si Jez fait pression, je crois qu’il l’adore, tu vas pouvoir faire de belles choses, Cin, mais n’essaie pas d’empêcher l’inéluctable. » Il y avait des choses à faire mais pas celles qu’elle croyait. « Parce qu’on n’a pas encore la possibilité de diriger dans la lumière, pour le moment, quand ce sera le cas, on n’entendra plus parler de mariages arrangés. Pour l’heure, il faut se serrer les coudes et défendre nos sœurs, coûte que coûte. » Et j’étais sérieuse, je voyais tout un tas de possibilités pour alléger la peine de la gamine, j’espérais seulement que cette annonce ne la pousserait pas à faire quelque chose de stupide.


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Le salon de thé, pour annoncer un truc pareil, c’était une bonne et une mauvaise idée. Elle devrait contenir sa réaction mais n’oserait pas invectiver qui que ce soit et faire dégénérer la situation. Je confiai mon fils à sa grand-mère, l’embrassant et le couvrant d’attentions avant de m’en aller, évitant de lui jeter un dernier regard ou je ne pourrais pas le quitter. Je n’aimais pas le rôle que l’on nous confia par la force des choses. Nous craignions le manque de délicatesse des hommes pour annoncer un truc pareil et nous avions pris le parti de nous occuper de l’annoncer, ce qui devait passablement les arranger mais j’ignorais comment nous pourrions lâcher le morceau. Une fois sur place, je me demandai si c’était une bonne idée, la nervosité de ma meilleure amie avait de quoi stresser n’importe qui l’approchant d’un peu trop près et n’échappa pas non plus à la gamine. Je soupirai, lui donnai un petit coup sous la table pour lui faire signe de se calmer un peu. Je n’en menais pas large pour autant, je me retrouvais à être l’oiseau de mauvais augure et je détestais ça. C’était le genre de nouvelles qu’on aurait aimé ne pas avoir à annoncer à qui que ce soit. Je choisis une tarte que je ne mangerai pas et un thé noir, je remerciai la personne qui me l’apporta et j’écoutai la conversation en ayant l’air d’être ailleurs mais je regrettais seulement d’être celle qui briserait les rêves d’une gamine. J’aurais préféré ne rien savoir de plus, de ne pas être au courant qu’elle avait un petit ami, qu’il l’aimait et qu’il voulait l’attendre. Une intonation légèrement différente dans sa voix me laissa entendre qu’elle-même, peut-être inconsciemment, savait que ça n’arriverait jamais. Commencer par l’annoncer de son mariage forcé, ça aurait été le mieux à faire. Je jetai un regard à Cin, un regard implorant qui signifiait qu’elle devait à tout prix arrêter de la faire parler. Je décidai de prendre sur moi le poids de cette annonce. « On peut être très heureuses comme ça, tu sais. » commençai-je avec un petit sourire. « Oui, bien sûr, zia Lyla mais ce n’est pas ce que je veux pour moi. » Je déglutis difficilement et finis par me tourner vers elle, je fis un quart de tour avec ma chaise et lui demandai d’en faire de même. « Mais qu’est-ce qui se passe ? Vous me faites peur, vous êtes bizarres depuis tout à l’heure ! » Jez aurait sans doute fait ça mieux que nous au final mais elle avait refusé d’être mêlée à ça, de près ou de loin. « Ma chérie, j’ai une nouvelle à t’annoncer, ce n’est pas facile. Sache que nous n’y sommes pour rien et qu’on va faire ce qu’on peut pour t’aider. Il a été décidé qu’il y aurait un autre mariage comme celui de Gaby et Jez… Le tien ! » Elle accusa le coup et me jeta un regard paniqué et je me saisis de ses mains pour qu’elle reste avec moi alors qu’elle cherchait déjà de l’aide auprès de l’autre sicilienne. « On t’a désigné quelqu’un de confiance, avant que ton grand-père ne s’en charge et que tu te retrouves loin de nous. Je ne dis pas que c’est une bonne nouvelle, seulement que tout le monde a fait son possible pour que ce soit le moins horrible possible. Personne n’a été d’empêcher ça, cette décision et nous en sommes désolées mais toi, mieux que personne, sais que les femmes passent leur temps à payer pour les erreurs des hommes de leur famille. »



Elle accueillit la nouvelle avec beaucoup de dignité et des larmes dans les yeux, je fus surprise et j’eus mal au cœur mais je tins bon. « Qu’est-ce qui va m’arriver, maintenant ? » « On ne sait pas trop, il va déjà falloir préparer le mariage, rencontrer ton futur mari et discuter un peu avec lui. Il va falloir arrêter tes études après tes prochains examens, le temps de savoir s’il sera d’accord ou pas que tu puisses continuer. » J’essayais de n’omettre aucun détail mais ça me semblait compliqué de ne pas mettre les pieds dans le plat et de lui dire que ça allait être des années et des mois difficiles. « Et pour le reste ? On va m’obliger à quoi ? » Pas besoin de nous faire un dessin, j’avais parfaitement compris la question et je n’avais aucune parole rassurante à lui opposer. Si son mari décidait de la prendre par la force, personne ne pourrait l’en empêcher et de toute façon, vu sa carrure, personne n’aurait envie de s’y risquer. Je haussai les épaules et me dis que passer le relais à ma meilleure amie serait plus sage. Je me sentais épuisée et j’en voulais à la gent masculine toute entière. Je les trouvais plus odieux les uns que les autres. J’aurais détesté que quelqu’un d’autre que moi-même gâche mon mariage, c’était un choix personnel et un rêve pour beaucoup de gamines. Mais quand on nous obligeait à faire quelque chose à laquelle on ne croyait pas, c’était pire encore. Tout ça pour quoi ? Pour qui ? Il y avait de quoi ne plus vouloir voir sa famille, jamais.







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Cinzia Herrera
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E un tesoro che mai finira

FEAT. Ma BFF

Si je quittai la pièce la tête la plus haute possible après l’annonce terrifiante de ce nouveau mariage arrangé, c’était surtout pour mettre à l’abri Lucky et Mani de cette sourde colère qui s’agitait dans mes tripes. Je me connaissais, il me faudrait un ou plusieurs coupables, ils étaient tout désignés. J’étais tellement furieux que je proférai des inepties à ma meilleure amie. Non, je n’étais pas capable de mettre la main devant une décision prise en haut-lieu et qui ne me concernait pas vraiment. Je n’avais pas la prétention de le croire, j’étais également consciente que l’apprendre avant les fiançailles était une faveur de taille, mais ça ne me consolait pas vraiment. Le plus pénible, c’était la culpabilité, car je n’étais pas dupe. Si mon père la bradait, c’était par la faute de son père, c’était pour laver l’honneur de cette personne unique que Mani et moi formions quelques fois, c’était pour faire amende honorable du tort causé par les manipulations d’Achille. Bien sûr, il n’était que le responsable indirecte de la perte de mon bébé. Il n’avait pas pressé le champignon pour me percuter de plein fouet. Néanmoins, sans son acoquinement avec Teresa, s’il ne lui avait pas entré dans le crâne à grands renforts de coups de rein qu’il lui rendrait son précieux amant en m’évinçant, peut-être se serait-elle montrée moins prompt à m’agresser aussi violemment et à nous voler, à Mani et moi, notre plus précieux cadeau du ciel. Peut-être aurait-elle été plus raisonnable en passant à autre chose, ces espoirs déchus pour de bon. Peut-être. Ce n’était que des suppositions et je trouvais sévère de priver la gamine de son libre-arbitre pour si peu de choses. En serions-nous sûr que j’aurais encaissé la nouvelle en relativisant davantage ou plus rapidement. Là, c’était tout bonnement au-dessus de mes forces. Je fulminais et je me sentais dans la peau d’une égoïste d’être aussi impuissante face à ce sacrifice. Aurais-je envisagé de rencontrer Ettore pour le faire changer d’avis que je me serais mis la famille et mon mari à dos puisque certains auraient eu tôt faits de considérer qu’il manquait de poigne. Je ne voulais pas jeter l’opprobre sur sa réputation. Ce n’était pas mon rôle et ce poids serait aussi lourd sur mes épaules que l’union forcée de ma nièce. C’était l’une des raisons qui me fit hocher de la tête par dépit. Je ne pouvais pas la mettre dans un avion, je n’avais pas les moyens de la sauver. L’envie était là, mais c’était tout bonnement irréalisable et ça m’était insoutenable. « Je sais ! Et je me condamnerais en même temps qu’elle, je sais bien. » Lyla et Jezabel étant des amies fidèles avant d’être des belles-sœurs s’attireraient certainement des ennuis. « J’aboie parce que je suis triste. Ça me tue. Je ne  comprends pas comment mon père a pu lui faire un truc pareil. Et, Mani… il a détesté qu’on marie sa sœur. Pourquoi il a rien fait ? »

Evidemment, c’était un putain de raccourci. Au fond de moi, j’étais convaincue qu’il avait tout tenté pour la protéger. Malheureusement, il me faudra plus qu’une discussion avec ma meilleure amie et plus que quelques heures pour apprendre à relativiser. J’étais entièrement concentrée sur le sort de la fille de mon frère. Elle finirait malheureuse, comme Jez à une époque. Ça allait mieux, d’accord, mais ce n’était pas le pied intégral. Ils se construisaient seulement. Leur chance, c’était de s’aimer, mais statistiquement, les chances pour que ce noble sentiment survienne dans ce genre de mariage est rare. L’affection s’installe avec le temps, mais ce n’est qu’une maigre contrepartie par rapport à la privation de liberté. « Tu y crois vraiment ? Tu crois vraiment qu’ils peuvent tomber amoureux ? Parce que moi pas ! Tout le monde n’a pas cette chance. C’est même plutôt rare. Je les plains tellement. Tous les deux finalement. » Jandro ne m’avait jamais rien fait. Nos échanges étaient limités. J’étais néanmoins certaine d’une chose : il serait prêt à tout pour Manuel. Absolument tout. ça limitait les portes de sortie. Ils étaient dans le même bateau finalement et j’en fus peinée. « De belles choses… tu parles. J’ai fait que de la merde avec Jez et Gaby. Il m’a carrément jeté de sa vie. Ça commence seulement aller mieux entre nous. Et, c’est mon jumeau. Qu’est-ce que tu veux que j’arrive à influencer Jandro ? Qu’il soit le cousin de mon mari n’est pas un atout pour moi. Mani, il est jaloux de tout ce qui m’approche de près ou de loin. Ça limite les échanges, si tu vois ce que je veux dire. » Inutile de lui rappeler comment Muñez opta pour l’indifférence alors que nous étions amis. Avant mes fiançailles, il veillait sur moi à la première occasion. Il me traitait comme une sœur de plus. Il ne restait plus rien. « Je n’ai aucun pouvoir sur la situation. Aucun. » conclus-je les larmes aux yeux. J’en voulais à la terre entière, je maudissais mon père et son fils et, bien malgré moi, je nourris pour mon époux une pointe de rancœur qui nous compliquerait la vie si je n’y prenais pas garde. Alors, une fois plus calme, je me jurai de balancer un seau d’eau sur les braises de mon ressentiment, histoire de les éteindre. Au lieu de ça, je les ventilai jusqu’à ce qu’elle reprenne, motivée par la frustration de ma dernière discussion avec Bianca.

Les gars avaient été clairs. Nous n’avions pas à nous en mêler. Il n’était pas question de rapporter à la victime ce qu’il adviendrait de son avenir. Ce fut cependant plus fort que Lyla. Bianca nous racontait ô combien elle était heureuse d’avoir rencontré un type bien, prêt à l’attendre et heureux de sa situation. Il ne lui mettait pas la pression pour lui voler sa virginité. Il ne l’accablait d’aucun reproche et d’aucune pression. La joie pétillait dans ses grands yeux et, tout ça, ce serait bientôt terminé. Comment aurions-nous pu rester indifférentes à cette situation ? N’aurions-nous pas été dégueulasses de lui cacher qu’elle serait bientôt forcée de le quitter ? De l’abandonner ? De renoncer à sa première histoire d’amour véritable ? Sa dignité me heurta de plein fouet. A son âge, elle aurait pu hurler, nous ébouillanter de sa boisson chaude, pleurer à chaudes larmes et nous cracher tout son fiel pour cette putain d’injustice. Elle n’en fit rien et mon cœur se gonfla d’admiration et de frustration courroucée. « Et bien, ça dépendra de toi. Je veux dire… ça peut ne pas être une obligation. » Je n’y croyais pas moi-même et Dieu seul sait comme il m’était difficile de ne pas lui déclamer la vérité toute crue : tu écarteras les cuisses, comme tout le monde, chérie. Et vaut mieux que tu le fasses de toi-même plutôt que d’y être contrainte par la force. Une première fois, inconsciente parce que rouée de coups, c’était pas terrible.

« L’homme qu’ils ont choisipour toi est physiquement impressionnant, mais il n’est pas méchant, mais il reste un homme quoi qu’il arrive. Ils ont besoin de savoir ce qui se passe dans nos têtes. Ils ont besoin qu’on leur fasse confiance en leur racontant absolument tout. Je sais que ce n’est pas facile, mais plus tu seras ouverte à la discussion, plus ce serait facile pour lui de te mettre en confiance. Et plus tu seras en conscience, moins tu verras la vie de couple et tout ce que ça implique comme une obligation. Je me trompe peut-être, mais dans l’absolu, personne n’a envie de vivre avec une fille qui tire la gueule. Personne. Qu’on soit amoureux ou non, tout le monde préfère rentrer et gagner un sourire que le contraire. Si tu veux être heureux, tu dois abandonner tout ce que tu es, tu dois mettre de côté ta confiance et accepter que plus vite tu lèveras le voile sur tes secrets, mieux ce sera pour tout le monde. Ne mens pas. Ne cultive pas un jardin secret trop vaste. D’accord ? » Elle opina du chef, de l’eau dans les yeux et je me fis violence pour ne pas pleurer à chaudes larmes. « C’est horrible dit comme ça, mais c’est ta chance. Ce n’est pas un homme mauvais. Ce n’est pas un pervers lubrique non plus. » Quoique, peut-être ! Je ne savais rien de la vie sexuelle de son futur fiancé, mais j’avais foi en Manuel et en ses choix. Je lui en voulais, mais j’étais toujours objective sur ses qualités. « Je suis sûre que tout devrait bien se passer si tu y mets du tien, tu en penses quoi, Lyla ? » On se renvoyait tour à tour la balle. Nous n’étions pas trop de deux. « Sache aussi qu’il ne faut pas que tu racontes ce qu’on vient de te dire, à personne, ABSOLUMENT PERSONNE, sauf à lui. On n’avait pas le droit de te le dire. On en prend la responsabilité pour t’éviter des ennuis. » Nous craignions sa réaction devant le désigné volontaire. Si elle le vexait dans son égo, que lui serait-il arrivé ? « On peut te faire confiance ? » Elle réitéra son geste précédent avant de balbutier une question que j’attendais plus tôt : qui était-ce. Ces yeux s’écarquillèrent d’effroi en l’apprenant et nous nous employâmes à la rassurer au mieux priant pour atteindre notre but efficacement.


***

Le jour des fiançailles de ma nièce arriva trop vite à mon goût. Mani et moi n’avions pas encore réglé ce qui nous opposaient depuis sa disparition de près de trois jours que j’étais propulsée dans l’une des causes de mon problème. Entre le chaud et le froid qu’il soufflait et mon angoisse grandissante d’avoir été la reine des cocues durant septante-deux heures, assister à cette condamnation à mort  plomba mon estomac d’une angoisse. Le domaine était le dernier endroit où j’avais envie de me retrouver et l’idée de passer du temps avec Lyla m’enthousiasmait à peine, ce qui était rare me concernant. Elle était mon rayon de soleil. J’étais toujours heureuse de la voir. Pas aujourd’hui. Nos regards complices aggravaient mon état, bien que le dernier respirait la fierté. Bianca s’était montrée digne de ses promesses et particulièrement noble. Elle s’était comportée comme une femme, une vraie. Elle forçait le respect par son attitude devant les prunelles inquisitrices de sa famille. A l’abri des regard, bien cachée dans la buanderie, je reconnus ses larmes à travers la porte. En panique, je m’arrangeai pour attirer l’attention de Lyla de la plus ignoble des manières. En passant à côté d’elle, je renversai mon verre de vin sur sa robe, je me confondis en excuse et je nous tirai dans la cuisine, confuse. « Je n’ai trouvé que ça pour qu’on soit tranquille. Elle ne va pas bien. Elle est là.» lui chuchotais-je en désignant la porte derrière laquelle elle se dissimulait. « Je sais plus quoi lui dire. J’en ai marre de lui mentir. Je n’arrête pas de lui dire que tout va bien se passer, mais comment veux-tu que ça puisse arriver ? ce mariage n’a même pas encore été célébré que ça fout la merde partout… Il faut que tu m’aides, parce que tout ce qui est susceptible de sortir de ma bouche ne sera que des horreurs. Comment veux-tu qu’il en soit autrement ? Je ne sais même pas si je suis pas cocue… J’en veux à tout le monde, à commencer par moi. Je suis pas de taille pour tout ça. Entre Jez, Bianca, mon accident.. » Un voile de peine traversa mes prunelles dilatées alors que mes mains se posaient sur mon ventre anciennement rond. « Mon couple avec Mani qui ressemble plus à rien… je ne sais pas quoi lui dire, Lyla. Je ne sais plus…. »







 



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Lyla Gambino
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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptyDim 29 Jan - 18:10

 



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Je fis mon possible pour remonter le moral de ma meilleure amie et de l’obliger à relativiser. Elle ne pouvait réagir comme ça, pour le bien de Bianca, il fallait qu’elle prenne du recul. Je lui rappelai que ce n’était pas elle qu’on obligeait à se marier et que si c’était dégueulasse et révoltant, plus vite elle trouverait le moyen de calmer son ire, plus facilement nous pourrions aider la victime de cette situation à prendre les choses du bon côté. A son niveau, comme au mien, nous ne pourrions que dispenser nos conseils à la jeune femme, concernant sa nuit de noces et le reste mais pour ses rapports avec Jandro, nous ne pourrions rien. Il n’y aurait que Cinzia qui pourrait intercéder auprès de Mani pour qu’il agisse et tente de faire quelque chose, lui qui était si proche de son cousin et au fond, ce n’était pas rien. Elle aurait la possibilité de faire quelque chose en cas de gros cataclysme, à défaut de pouvoir s’en charger en personne. Cette situation ne m’enchantait pas plus qu’elle mais j’essayais de voir les choses dans leur ensemble et de me montrer la plus mesurée du monde. Je pouvais déjà sentir que ce nouveau mariage arrangé allait mettre le feu aux poudres et il fallait que certaines personnes se sentent un peu moins impliquées que d’autres pour que ça ne tourne pas au règlement de comptes. Je ne croyais pas un seul instant qu’on pouvait tomber vraiment amoureuse d’un type qu’on nous choisissait et je me demandais parfois si Jez avait trouvé ça comme porte de sortie pour ne pas devenir folle ou bien si elle s’y était contrainte pour tenter d’obtenir des passe-droits. J’aurais préféré crever que de me retrouver à épouser un type que je ne connaissais pas pour les beaux yeux de mes parents et mon père ne m’y aurait jamais contraint, jamais ! Je l’aimais de tout mon cœur pour ça, malgré ce qu’il avait fait à mon mari, malgré son attitude plus que douteuse de ces derniers mois, en dépit de son incapacité à reconnaître ses erreurs et à venir présenter des excuses à Luciano. Le secret de mon mariage était le même que pour celui de Cinzia : l’amour, le vrai. Il ne pouvait être acheté ou falsifié, on ne pouvait en faire une vulgaire copie ou bien se forcer à le produire, c’était inné. Non, Bianca n’aurait jamais la chance de connaître ça et devrait se contenter de ce que son monstre de mari voudrait bien lui donner. J’espérais simplement qu’il était autre chose que tout ce que Manuel pouvait être, pour le bien de la petite et pour sa santé mentale. Elle n’était pas prête pour l’aventure qui l’attendait, pas prête pour devenir une femme sans avoir pu s’y préparer. Je ne comprenais pas ce projet de mariage et encore moins qu’on le garde secret. Qu’est-ce qu’ils voulaient ? Qu’on leur annonce ça pendant un dîner, histoire de bien pourrir l’ambiance ? Bianca méritait de savoir et je pris le risque de tout lui dire.



Une gamine de 18 ans, vierge, qu’on mariait avec une bête de plus de deux mètres, un Herrera quoi, ça avait de quoi la terroriser. Se retrouver pour la première fois devant un homme nu, c’était compliqué, particulièrement quand on n’avait pas choisi cet homme, que l’on devait également se mettre nue et donner ce qu’on avait de plus précieux au monde. Je ne pouvais imaginer ce qu’elle aurait à endurer et je ne pouvais l’encourager à se forcer. Cependant, Cinzia et moi savions pertinemment ce qu’il serait en droit d’exiger et de prendre sans demander la permission. Mieux valait l’encourager gentiment à se montrer coopérative, c’était horrible mais inévitable. « C’est quelqu’un de cultivé et de plutôt respectueux des femmes, c’est ta chance, Bianca mais il ne faudra pas trop jouer avec ça. Si tu fais ta mauvaise tête, personne ne pourra te protéger de ce qu’il décidera de faire. Mais je doute qu’il te fasse du mal, sinon, jamais qui que ce soit aurait accepté que tu l’épouses. » Je ne voulais pas pointer son oncle du doigt et faire des histoires, elle devait s’imaginer qu’on la protègerait quoi qu’il nous en coûte même si nous étions pieds et poings liés, malheureusement. « Je suis d’accord avec toi mais faut qu’on parle encore d’un truc, le sexe. Ma chérie ! Je sais combien c’est important pour une jeune femme de ton âge, les sentiments et compagnie mais la nuit de noces, il ne va pas falloir serrer les cuisses et lui donner l’impression que tu le punis. Entre toi et moi, s’il se dit que tu y mets du tien, tu vas pouvoir gagner pas mal d’avantages et peut-être même avoir la chance de reprendre tes études. Je ne te dis pas de monnayer ton corps, seulement de te dire que tu ne pourras pas retarder éternellement l’échéance et qu’il vaut mieux que tu maîtrises le sujet le plus tôt possible, ce sera un facilitateur. Je suis désolée d’être si crue, Bianca, mais tu dois savoir ce qui t’attends, le moins reluisant compris ! » Je me sentais lessivée et j’avais une folle envie de rentrer chez moi pour retrouver mon mari et mon fils, apprécier tout ce que j’avais et me dire que j’aurais pu vivre des choses tellement plus terribles que tout ce que j’avais enduré jusque là. Lucky était parfois pénible et difficile à comprendre mais il n’était qu’à moi, j’avais eu le loisir de choisir de m’unir à lui et j’avais à le supporter en toute connaissance de cause. C’était la liberté de subir un pénible et c’était mon pénible à moi. Je souhaitais le meilleur possible à Bianca mais je craignais que le pire survienne, comment aurait-il pu en être autrement dans l’état actuel des choses ?


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***



Vu le merdier qu’il y avait eu chez moi, je ne trouvai pas le temps de m’occuper des fiançailles de Bianca ou de trouver les mots pour la rassurer et lui assurer que tout irait pour le mieux. Je ne fus d’aucun secours et j’eus même un peu de mal à me préparer pour me retrouver parmi une foule de gens que je ne tenais pas plus que ça à voir. J’avais besoin de solitude et de repos, pour me calmer un peu et remettre mes émotions à leur place, certainement pas de cette mascarade. Cinzia et Mani avaient l’air en froid et ne respiraient pas franchement la joie de vivre alors que Jez tenait fermement la main de son mari et affichait une mine neutre, signe qu’elle prenait sur elle pour rester là sans rien dire. Les autres, ils étaient heureux de cette joie factice et répugnante qui me collait la nausée. La petite affrontait tout ça avec beaucoup de force et de dignité, à sa place, je n’aurais certainement pas été capable de faire ça si bien. J’eus à peine le temps de donner mon fils à son père que Cinzia débarqua et renversa son verre sur moi, je la suivis, comprenant bien que c’était une technique comme une autre pour m’emmener à l’écart. « Cinzia, calme-toi, ok ?! Tout va bien ! » tentai-je pour l’apaiser un peu, usant de ma voix calme pour éviter d’aggraver la situation. « N’exagère pas Cinzia ! Mets tout sur pause une seconde et pense avec logique et pas avec panique ! Mani ne te trompe pas, ok ? Il ne te trompe pas ! Tu sais comment je le sais ? Parce que j’étais là à LA, s’il avait voulu recommencer, il ne se serait pas gêné pour le faire avant alors arrête de te farcir le crâne de conneries et débarrasse-toi de ce qui ne sert à rien ! Ca va s’arranger, ça s’arrange toujours, ne te tracasse pas et fais moi confiance ! » Et par la même occasion, j’irai papoter avec Herrera, avec un peu de chance, cela pourrait être utile à tout le monde. Je frappai à la porte de la buanderie dès que nous fûmes devant. « Bianca, c’est Lyla, je suis avec Cinzia, ouvre, ma chérie ! » Elle sembla hésiter mais finit par ouvrir, nous nous engouffrâmes et refermâmes derrière nous. Il nous fallut une bonne demi-heure pour la consoler et l’apaiser, je l’encourageai à aller discuter avec Jandro, peut-être que lui non plus n’était pas à l’aise et de profiter de ce moment pour apprendre à mieux le connaître. Elle sortit la première et je me mis devant la porte pour empêcher ma meilleure amie de mettre les voiles sans une explications. « Qu’est-ce qui se passe précisément ? Et tu vas tout me raconter ! Je sais qu’ils se sont barrés tous les deux mais j’avais pas de nouvelles de toi, raconte-moi tout et je vais juger si je dois scier un pied de sa chaise ou pas ! »



***


La nouvelle était tombée la veille, comme un couperet et nous avait tellement sonnés que nous avions été incapables d’en prendre la pleine mesure avant que je ne m’éveille ce matin. Je me cachais pour pleurer, devoir y retourner, c’était la pire des punitions pour moi mais je n’avais pas le choix. Je me chargerai d’appeler mon père un peu plus tard, j’aurais besoin qu’il règle ses affaires avec Luciano avant que je ne parte, pour être sûre que s’il m’arrivait malheur, il serait suffisamment bien entouré. Je ne doutais pas qu’il s’en remettrait, il était plus solide que moi. Je prévins Cinzia au dernier moment que je passerais avec le petit et pourtant, lorsque je débarquai, il y avait un foisonnement de petites choses à manger. Je lui fis un large sourire et la serrai contre moi, sans doute un peu trop longtemps pour que ça ne paraisse pas étrange. Je déshabillai le petit et l’installai dans le parc qui restait chez sa marraine pour ces occasions où il venait passer du temps avec elle. « Et comment ça va avec Mani ? » m’enquis-je en récupérant le mug de thé qu’elle me tendait. « Ecoute, j’ai un truc à t’annoncer mais c’est pas forcément facile alors va falloir me laisser terminer, sinon je ne vais pas pouvoir aller au bout. Ok ?! » Je lui fis un petit sourire gêné et je cherchai comment et par quoi débuter. « Un de mes anciens supérieurs monte une mission pour aider la Syrie, un truc plus ou moins officiel et il m’a rappelé pour que j’en sois. Il pensait me faire plaisir, il pense que je suis la même que celle qui a passé des mois à l’hôpital. Je me retrouve enrôlée de force pour au moins trois ans… Je ne sais pas quand je pourrais rentrer, ni comment, ni qui va s’occuper de mon fils et de mon mari, ni si je vais revenir tout court. Je pars dans une semaine. » J’allais revivre mon cauchemar éveillé. La guerre, les mines, le sang, les cris et les enfants en souffrance… Je ne donnais pas cher de ma peau et de ma santé mentale. Mon seul espoir serait d’être réformée et de pouvoir rentrer chez moi plus tôt que prévu. J’avais mis du temps à soigner mon syndrome post-traumatique, je n’avais pas besoin qu’on m’en refile un autre. « Je dois aller voir un notaire aujourd’hui et puis écrire mes lettres… Je te les donnerai, tu devras les distribuer si je ne revenais pas. Tu pourrais faire ça ? »






 



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Cinzia Herrera
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E un tesoro che mai finira

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Ouvririez-vous le dictionnaire à la définition d’exagération ou d’interprétations que j’aurais été citée en exemple. J’étais douée pour ça et, Gaby, à l’époque où nous étions proches comme des siamois, me taquinait souvent sur le sujet. Il prétendait que c’était normal, que c’était l’apanage des femmes et la féministe en moi s’insurgeant dans un discours contre la péjoration des différences entre les deux sexes. Cette fois, pourtant, je ne pipai mot, parce que Lyla n’exprimait pas un jugement, mais un conseil bienveillant. Elle m’aida même à prendre assez de recul pour rejoindre mon mari dans le jardin et pour le supplier de me pardonner et de me parler. Malheureusement, rien n’y fit. Je me confrontais à un mur. Je fonçais tout phare éteint droit dedans et ça me faisait un mal de chien. Je n’étais plus qu’une boule de chagrin quand ma meilleure amie me houspilla pour recueillir quelques informations après avoir gérer la crise de panique de Bianca. J’étais moi-même morte de peur. Je ne lui étais d’aucune utilité. Je n’avais pas la force de la gérer. Pis encore, je n’en avais plus du tout en stock. « Ils se sont barrés, oui,  et quand Mani est rentré, j’ai essayé de savoir pourquoi il m’en voulait autant au point de ne pas chercher à discuter. Il ne m’a rien dit. Il a refusé de me dire s’il m’avait trompé. Je lui ai pas posé la question directement, parce que je sais que ça l’agace, mais j’avais besoin de savoir. Comment voulais-tu que je ne m’imagine pas qu’il ait pu le faire ? » Après LA, c’était presque évident, mais ce n’était pas la raison pour laquelle je m’inquiétais autant. « Il s’est braqué. Il est monté se coucher et il m’a laissé là. Les jours suivants, il m’a carrément ignoré. Après, il a essayé de renouer et de me faire parler, mais j’ai refusé. Je me suis enfermée comme une huître jusqu’à une grosse dispute éclate entre nous, le jour où vous deviez venir manger à la maison. Il m’a fait une crise de jalousie, je lui ai dit qu’il se faisait des idées, mais que j’avais d’autres choses à faire que de parler avec lui, que je devais m’occuper de mon rôti. Il l’a sorti du four à mains nues, il la balancé et il s’est tiré. »

Je m’abstins de donner les détails sur sa manière de me réduire au silence. Je refusais que l’homme qu’elle m’avait décrit à l’heure de ma rencontre avec l’homme de ma vie se matérialise à nouveau dans son esprit. Je refusais qu’elle s’inquiète ou qu’elle nourrisse pour lui une rancœur que je ne partagerais pas. Nous nous disputerions et Mani était un type bien. J’en étais convaincue. Il était hors de question que je ternisse son image et sa réputation pour une bêtise que j’avais provoquée. « Depuis, c’est le désert totale. Quand il est rentré, je lui ai présenté des excuses qu’il n’a pas voulues. Je m’en veux à mort, tu sais, mais quoique je fasse est inutile. Il ne me regarde pas, il ne me touche pas, il ne m’embrasse plus, à part sur le front, comme on le fait avec une sœur, je crois que…. Je crois qu’il ne m’aime plus. » Je me fis violence pour ne pas dramatiser par un sanglot, mais c’était compliqué. « Tu sais tout… et tu seras donc d’accord pour dire qu’il n’y a pas besoin de lui scier les pieds de sa chaise. » J’esquissai un sourire qui ressemblait davantage à une grimace de déception qu’à une autre exprimant la joie d’aimer et d’être aimée. « Merci pour Bianca. Je n’aurais pas pu lui foutre dans le crâne que tout allait bien se passer. Ça ne se passe jamais bien. Il arrive toujours un moment où ça s’arrête, c’est comme ça, c’est la vie…. » conclus-je en serrant Lyla dans mes bras pour la remercier.


***


il n’était pas rare que Lyla vienne jusque dans le Bronx expressément pour me voir. Son appel ne me surprit pas vraiment. En revanche, cette voix sans ton, elle me glaça les sangs. J’hésitai même à répondre à sa première question concernant mon couple tandis que je nous servais du thé ou du café. Cette visite avait quelque chose de formel qui m’inquiétait, mais j’avais besoin d’en parler. Je saisis donc la balle au bond. « ça ne va pas fort. Il s’est mis dans la tête que je devrais le quitter, qu’il n’était pas fait pour moi, qu’il me rend malheureuse, que… tout ce qui m’est arrivé est de sa faute, qu’il ne m’a jamais rien apporté de bien… et, il se trompe. Il se trompe tellement. Ça m’agace parce qu’il est têtu comme une mule. Je dois me battre avec lui, mais il a l’air tout doucement de changer son fusil d’épaules alors… Il est là, en ce moment il est en haut, il est malade comme un chien, alors si je disparais soudainement, tu sauras pourquoi. » Toutes les portes étaient ouvertes, que je puisse entendre et donc, le rejoindre, dans l’éventualité où il aurait besoin de moi. « Et toi alors ? » Et, nous y étions enfin. Elle avait bien quelque chose à me dire, quelque chose d’important, de grave, assez pour qu’elle m’invite à ne surtout pas l’interrompre, à ne surtout pas l’empêcher de parler. Je supposais qu’elle avait peur d’aller jusqu’au bout et je m’inventai tout un tas de scenarii complètement fous. D’aucuns n’étaient à la hauteur de ce qu’elle me livra tout de go. Mes yeux s’humidifièrent instantanément. Je n’étais pas prête à ce qu’elle me laisse. Je n’étais pas prête à ce qu’une autre personne essentielle à mon entourage m’abandonne à nouveau alors que mon mari n’avait eu de cesse d’exprimer son désir de divorcer. « Non. Enfin, oui. » marmonnais-je le menton tremblant, mes mains serrant ma tasse. Elle était bouillante, je m’en brûlais les doigts, mais je ne m’en rendais même pas compte. « Oui, je garderai les lettres. Je m’occuperai même du petit et de Lucky si c’est ce que tu veux, mais non… non, il ne t’arrivera rien. Tu vas rentrer, vite et entière, c’est pour ça que tu n’iras pas chez le notaire, pas toute seule, sauf si tu as envie de te disputer avec Luciano. Tu crois qu’il va le prendre comment si en plus de partir, tu prends des décisions à sa place ? » Je réalisai à mes mots que je n’avais pas vraiment réalisé, que c’était pour cette raison que je pensais pragmatisme. Or, Ettore rit aux éclats devant l’une de ses peluches et tout devint plus clair.

« Oh putain… » crachais-je en cognant du poing sur la table. « Tu ne peux pas… Tu ne peux pas partir Lyla. » Je déposai ma tasse, me levai et m’emparai de ses mains. « Tu ne peux pas nous faire ça. Je refuse. Je vais appeler Mani, il va trouver une solution. Il doit bien avoir une solution, il a toujours des solutions. » Sauf que la famille Gambino risquerait de s’en vexer si la concernée n’avait pas assez confiance en elle pour lui demander de l’aide. « Ou, non, mon père. Va voir mon père. Il fera en sorte que tu restes ici. » A la tête qu’elle fit, je saisis que j’étais la dernière au courant – à défaut des Canjura avec lesquelles elle entretenait des relations plutôt inexistantes à quelques exceptions près – « Il ne peut rien faire, c’est ça. Tu vas vraiment partir. Et…. » Je manquai de me plaindre longuement sur ce que j’étais supposée faire pour elle, mais je repris de justesse. « Je ferai tout ce que tu voudras… Je m’occuperai de tout. Quand tu reviendras, tout sera comme avant, mais en moins bien, tu sais que je suis pas très efficace sans toi. » Je ricanai d’un rire sans joie. « Je…enfin, tu voudrais que je fasse quelque chose en particulier ? Tu veux que je garde Ettore aujourd’hui, que vous puissiez passer une soirée en tête à tête ? Tu as une idée de quant tu dois partir ? Parce que je sais que passer du temps avec ton fils est important, mais… Lucky… » Je n’ajoutai rien de plus, elle savait pertinemment où je voulais en venir.


***


Il avait été entendu que je n’accompagnerais pas le couple en souffrance à cause du départ de ma meilleure amie tandis qu’elle s’engageait dans son ancienne vie. Ce moment déchirant fait d’au revoir émouvant leur appartenait et, aussi importante pour moi Lyla puisse-t-elle être, je me fiai à mon bon sens et je restai chez moi. Dieu seul sait pourtant ô combien ce fut difficile pour. Les jours qui suivirent, je me surprenais à pleurer pour un oui ou pour un non à l’image de ces femmes enceintes et particulièrement chiantes qui on les hormones en ébullition. Je me trouvais bête et pas forcément à la hauteur de la mission qu’elle m’avait confie, ce qui n’arrangeait rien. Mais, je désespérais d’obtenir d’autres qu’un ‘’elle est bien arrivée’’ transmis par un frère qui n’était plus qu’un époux malheureux. Si j’avais des doutes sur l’impact de cette désastreuse nouvelle sur son moral, ils se dissipèrent un soir où il me déposa son fils. Sa barbe de plus dix jours lui donnait des airs de vagabonds, de clochard, de type mal dans sa peau d’avoir tout perdu et qui n’a plus la volonté de se battre pour récupérer son dû. Il ne se ressemblait plus. Il me faisait de la peine et j’avais beau me démener pour l’aider au mieux, rien n’y faisait. Il me fermait toutes les portes, comme Gabriele le fit avant lui, comme si mon mariage m’empêchait d’aimer et donc de vouloir venir en aide à ma famille. Tous les jours, je me posais la question de ce que je pouvais faire de plus et ce que Lyla avait fait, elle, quand mon mari était persuadé de m’avoir perdue. Mes propres efforts n’étaient pas suffisants, j’en avais la certitude, mais pourquoi et comment nourrir un homme qui n’a pas faim ? Pourquoi l’appeler tous les jours s’il n’a pas envie de parler ? Pourquoi le forcer à se joindre l’intimité de ces quelques soirs par semaine que Manuel et moi nous accordions pour simplement regarder un film – nous n’étions plus bon qu’à ça pour le moment – alors que ça lui faisait plus de mal que de mien ?

J’avais l’impression dégueulasse d’enfoncer le couteau dans une plaie qui saigne encore, la sienne, qui était bien plus douloureuse que la mienne et qui pourtant, m’empêchait d’être pleinement heureuse. Quelquefois, j’imaginais le pire et ça me coupait le souffle. Alors, habitée par cette sensation d’être à nouveau abandonnée, j’étouffais Mani qui prenait de plus en plus de place dans mon cœur, encore plus de place. Il était ma seule source de plaisir et de bonheur., la dernière, et je n’arrivais pas à ne pas m’inquiéter au point de le harceler de messages, d’appels ou de visites, conséquence de notre dernière passage à vide. J’avais cependant la conviction qu’un coup de fil, un seul, de ma meilleure amie, m’aiderait à relativiser et à rendre à chaque chose l’importance qu’elle mérite. Oui, elle était en danger. Oui, elle risquait sa vie pendant que moi je menais une existence tranquille là où j’avais toujours vécu. Mais, elle était toujours là. Elle avait également une bonne étoile. J’angoissais par peur de souffrir d’une perte douloureuse et, quand la sonnerie de mon Skype sonna si fort dans la pièce que j’en sursautai, je me jurai que je ne montrerais rien de mon désarroi et de mon inquiétude. « Chérie, je suis tellement contente de te voir et de t’entendre. Comment tu vas ? Tu es où ? Parle-moi de tes journées, c’est pas trop dur ? » Sa mine était similaire à celle de son mari : elle était défaite. « Tu as réussi à joindre Luciano ? parce qu’il devrait plus tarder et ça lui ferait du bien de te parler. Et, c’est pas le seul qui sera contente. Je reviens. »

Son fils jouait gaiement dans le parc à demeure qui me serrait toujours l’estomac lorsque je le croisais, vide, sans la moindre trace de mon bébé. Aujourd’hui, la maison était remplie du rire d’enfant régulièrement et je me sentais coupable d’aimer ça. Ettore n’était pas mon fils. Il avait une mère et ce n’était pas moi. Au moins, n’étais-je pas ignoble. Je priais pour son retour chaque jour que Dieu crée. «Regarde mon lapin. Regarde qui est là. C’est maman. Tu fais signe à maman ? » Je braquai la camera vers lui et il tendit son corps et ses petits bras vers l’écran et une bouffée d’émotions chargea l’atmosphère. Je me mordis la lèvre pour ne pas sangloter. « Il marche à quatre pattes maintenant. Il est plus rapide qu’une fusée. Il me fait courir partout. » Qu’avais-je dit là ? La pire des maladresses, sans aucun doute. La jeune maman s’effondra. « Oh, non, ma puce, ne pleure pas ou moi aussi je vais me mettre à pleurer. Tu me manques tellement. Tu manques à tout le monde. J’aurais aimé trouver les mots pour te rassurer, je pensais que ça te ferait du bien, sinon, je ne t’aurais rien dit. » J’essuyai une grosse larme qui roula sur ma joue. «  Je suis tellement désolée. Je m’étais promis que je ne pleurerais pas. Je ne veux pas que le petit pleure non plus. Qu’est-ce que je peux faire, dis-moi ? Qu’est-ce que je peux… te dire de plus ? » Ce sentiment d’impuissance me dévastait. Ce n’était pas la première fois que je le ressentais. C’était même en partie mon quotidien depuis quelques mois. « Tout le monde est sur le dossier. Tout le monde se démène pour te sortir de là. Tu seras bientôt à la maison et puis, quand tu seras là, on va faire une super bouffe… et on ira danser toute la nuit, tous ensemble, on…. » Que dire de plus ? Était-ce correct que de lui faire miroiter de tel espoir finalement ? Je n’étais sur de rien. Rien du tout.  





 



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Lyla Gambino
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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptyJeu 16 Fév - 1:09

 



E UN TESORO CHE MAI FINIRA

FEAT. MA BFF


Les craintes de ma meilleure amie étaient compréhensibles et d’une certaine façon légitimes mais je ne pouvais pas l’encourager à nourrir ce genre de choses ou bien ça tournerait mal et ça compliquerait sa relation avec son mari. Il n’était pas question de mettre de l’huile sur le feu, je voyais bien que tout ça la rendait malheureuse et ça m’était insupportable. « Que tu y penses, c’est normal, on y pense toutes mais tu devrais pas l’imaginer parce que tu es supposée lui faire confiance. Dernièrement, il t’a donné des raisons de douter de lui ? » La question méritait d’être posée, s’il avait été bizarre ou bien avait agi de façon vraiment suspecte, je pouvais entendre qu’elle s’attende au pire mais j’avais surtout l’impression que c’était sa paranoïa qui parlait et elle était très mauvaise conseillère. Je regrettais encore d’avoir piétiné le bouquet de fleurs de Lucky en le soupçonnant de me l’offrir pour se faire pardonner un écart quelconque. Sous l’effet des hormones de ma grossesse, je n’avais pas vraiment réfléchi et désormais, je ne recevais plus de fleurs. C’était stupide. « Moi, tout ce que j’entends c’est que pour le moment, vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord sur quand parler, quand l’un a envie, l’autre non et vice versa, à ce rythme là, c’est pas près de s’améliorer, surtout pas si chacun campe sur ses positions. Tu sais qu’on ne peut pas leur faire confiance pour agir comme des personnes matures et intelligentes, on doit s’en charger nous-mêmes. Je sais que c’est pénible mais il va falloir tenter de faire un pas vers lui, encore, pour arranger les choses ou bien ça va rester comme ça et se détériorer et si on est parano, c’est rien à côté d’eux. » Et quand ils se collaient une connerie en tête, il était difficile de leur retirer, même avec toute la bonne volonté du monde. Mieux valait prévenir ce genre de réactions et faire son maximum pour arrondir les angles. Mais parfois, on était épuisé et blasé et leur attitude peu engageante donnait simplement envie de les envoyer se faire foutre. Tout ça devenait de plus en plus compliqué. Cinzia me livrait les détails au compte-gouttes et il me fallait de l’énergie pour tout remettre dans l’ordre et y voir clair histoire de ne pas lui refourguer des conseils faisandés qui la mettraient plus dans la merde qu’autre chose. Il fallait bien le dire, je me sentais coupable de l’avoir entraîné à ma suite dans ma spirale infernale, il fallait que je l’aide à arranger la situation.



« Il t’a dit qu’il ne voulait pas de tes excuses ? » Elle leva les yeux au ciel et je lui pris la main pour qu’elle me regarde. « Non mais c’est important ! Parce que s’il ne le dit pas, faut pas s’arrêter à ce que tu crois ! » Ils avaient la faculté incroyable à attendre que leur femme lise dans leurs pensées mais ne comprenaient pas qu’elles puissent surinterpréter certains gestes et certaines paroles alors qu’elles ne voulaient rien dire de plus que leur sens premier. Et on osait prétendre que les femmes étaient plus compliquées que la physique quantique. « Y a sûrement un autre problème, Cinzia, un truc qui fait qu’il se sent mal. Parce qu’ils sont parfois un peu cons et quand ils s’en veulent, ils agissent comme des cons. Il ne s’est rien passé de plus que ça ? Un truc qu’il t’aurait dit particulièrement violent ? Une remarque déplacée ? Un écart quelconque ? Ca lui ressemble pas de se comporter comme ça. » Nous étions montées dans sa chambre d’adolescente pour nous réfugier et pouvoir discuter au calme et sans oreilles indiscrètes dans les parages. J’avais laissé mon fils avec son père, il s’était endormi dans ses bras et je n’avais pas eu le cœur de le mettre dans sa poussette alors qu’il semblait si confortablement installé. Luciano l’y déposerait quand il serait las. « Ne partons pas trop loin, s’il ne t’aimait plus, tu serais la première au courant, crois-moi. Ce serait un festival chez toi, ça défilerait comme dans un moulin et il ne se soucierait plus de toi. J’ai pas l’impression que ce soit ça. Manuel est un type plutôt simple à comprendre, y a un truc qui le chagrine, il prend ses distances. Ton frère sent qu’il va être méchant avec moi, il me sort quelques saloperies et il va faire un tour pour souffler un coup. Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi Mani n’est pas revenu vers toi. Il le fait toujours, pas vrai ? Surtout dans une situation comme celle-là ! » Je l’empêchai de se défiler et la fit rasseoir sur son ancien lit de gamine. « On va trouver une solution, la vie c’est pas tout noir ou tout blanc, les histoires d’amour ne se terminent pas comme ça, surtout pas avec des types comme ceux qu’on a épousés, ils sont pas toujours très objectifs et justes mais ils font de leur mieux. Je te promets qu’on va mettre ça au clair ! Ok ? »



***



Je voulais le lui annoncer en personne et surtout, voir avec elle pour qu’une bonne âme veille sur ma famille durant mon absence. Je ne doutais pas que ma belle-mère veillerait à nourrir son fils mais elle serait sans doute incapable de tirer quoi que ce soit de lui. Je connaissais l’animal, il avait beau faire l’homme fort et invincible, il était plus sensible que la moyenne, surtout quand on lui retirait le peu de personnes qui constituaient son cocon de stabilité. Je serais loin, il aurait la responsabilité de notre famille et celles que son père avait mis sur ses épaules, beaucoup à gérer, pas assez de temps et peu de réconfort. J’étais inquiète de l’impact que ça aurait sur lui et de l’état dans lequel je le retrouverais mais on ne m’avait pas laissé le choix et je refusais de me rendre coupable d’un crime. « Oh putain, sortez les violons ! Il nous fait sa crise existentielle ? Qu’il est chiant, sérieux ! Il veut quoi, que tu lui chantes la sérénade sous sa fenêtre ? Il a de la chance d’être malade sinon j’aurais été lui dire ma façon de penser ! Ne lâche rien et arrange toi pour lui faire payer ça le moment venu ! » Je ponctuai le tout d’un clin d’œil, trouvant sa réaction excessive, je n’osais imaginer à quoi ressemblaient ces dernières semaines dans la peau de Cinzia. Entre désespoir et incertitude, je serais devenue folle à sa place et j’aurai sans doute rué dans les brancards et l’aurait contraint à cracher le morceau, quitte à créer des dommages irréparables. Mais je savais aussi qu’il était difficile de faire parler un homme qui refusait de se confier mais il n’y avait que la honte qui pouvait les empêcher de parler. Rien que ça. « Tu sais qu’il n’a pas envie que tu le quittes, pas vrai ? Sinon il aurait demandé lui-même le divorce, il a sans doute besoin de se rassurer. Brosse le dans le sens du poil et ça ira tout seul ! Ne t’en fais pas, Cinzia, ça va aller, je te le promets ! » Je la rassurai comme je pus, espérant qu’un de ses frères serait là pour l’écouter pendant mon absence, pour tenter de lui donner de bons conseils et certainement pas de lui dire de se plier en quatre, qu’elle avait sûrement merdé s’il se comportait comme ça. « Surtout de ton frère, il va avoir besoin de quelqu’un qui voit clair en mon absence, j’ai peur de ce que ça donnera. Il est plus fragile qu’on ne le pense. Et ne t’en fais pas, il est prévu qu’il vienne avec moi, chez le notaire. C’est pour me rassurer, partir la tête vide ou presque ! » Je ne voulais rien laisser au hasard et il était important de coucher sur papier mes volontés concernant mes obsèques. Il était au courant de ce que je pouvais vouloir mais je refusais que qui que ce soit puisse contester et surtout pas mes parents. Tout ça semblait aussi irréel à Lucky qu’à moi mais je voulais que mes affaires soient en ordre avant de m’envoler pour une destination inconnue et terrifiante. Le rire de mon fils me fit sourire et je lui jetai un regard attendri, j’avais du mal à croire que je me retrouverais loin de lui pendant des mois ? Il oublierait ma voix, mes bras et mon odeur avant d’oublier mon nom et mon visage. Cette idée me rendait malade… Si je n’en revenais pas, il n’aurait que des photos pour se souvenir de sa mère. Que ça…


« On a déjà fait tout ce qui était possible de faire, ma chérie. Si ça fonctionne, ce sera dans plusieurs mois. Tu ne crois pas que ton frère a déjà retourné le monde entier pour empêcher ça ? » Je ne pus réprimer un petit rire empreint de tristesse. « Il est bouleversé, je peux le sentir et ça ne fait que rendre mon départ encore plus difficile. En fait, je suis aussi là pour ça, tu penses que tu pourrais me garder le petit deux jours ? Il faut que je prépare Luciano à mon départ et correctement. Ce sera plus facile si toute mon attention est focalisée sur lui. Je passerai les jours d’après en famille mais pour le moment, il faut lui faire avaler la pilule. Et je dois me préparer psychologiquement à y retourner. » Je baissai les yeux, m’empêchant de lui dire que j’avais l’intime conviction que cette fois, je n’en reviendrais pas. « Je vais aller régler mes histoires avec mes parents, je ne veux pas qu’ils se reprochent quoi que ce soit si ça se passait mal… »



***



Je savais comment ça se passerait avant même d’être partie. Je savais que ce serait la croix et la bannière pour communiquer et on me laissa trois semaines dans le flou avant de m’autoriser à disposer d’un ordinateur alors que j’avais le droit à un weekend de pause en Turquie. Je profitai de pouvoir dormir correctement sans angoisse et surtout d’une connexion internet pour appeler mes proches. Je ne parvins pas à joindre mon mari, ce qui n’arrangea pas mon état et je finis par appeler ma meilleure amie qui décrocha aussi sec, récoltant mon sourire en dépit de ma mine défaite. Les nuits étaient courtes et les journées interminables. « Je vais bien et vous ? Avec Mani ? Ca s’est arrangé finalement ? Je n’ai pas réussi à joindre Lucky, il n’est pas chez toi par hasard ? » C’était un homme occupé, il ne pouvait pas être dispo quand moi je l’étais, il avait tellement à faire. J’étais simplement frustrée à l’idée de revenir de ce weekend sans avoir pu entendre sa voix et lui dire ce que j’avais sur le cœur. « Je ne peux pas te parler du reste, ma poulette, mais je suis en sécurité, y a beaucoup à faire ici, beaucoup de souffrance, je fais mon possible mais je suis épuisée. J’ai cru entendre que je pourrais espérer une permission à la maison dans huit mois, c’est déjà mieux que rien mais on voit au jour le jour, on pourrait être renvoyés plus tôt que prévu. C’est instable. » Nous qui nous disions tout sans ambages et sans mensonges, ça me fatiguait de ne pouvoir lui délivrer la vérité brute mais il en allait de notre sécurité à toutes les deux. Elle attrapa mon fils pour l’asseoir sur ses genoux et me le montrer, j’eus une folle envie de pleurer mais je me mordis l’intérieur de la joue pour l’appeler et lui parler, heureuse de voir qu’il avait l’air en bonne santé et qu’il avait grandi depuis mon départ. C’était dur à encaisser mais pas autant que d’entendre les progrès qu’il faisait sans être là pour le voir de mes propres yeux. C’en fut trop et je pleurai, essayant de le cacher mais mes sanglots finirent par être trop violents pour que je dissimule quoi que ce soit. « Pardon, je suis désolée. Vous me manquez aussi tellement et je vois des enfants, tous les jours. Des enfants blessés et morts et… Grâce à Dieu il va bien, vous allez bien ! Ca me fait du bien, je t’assure ! » Je fis de mon mieux pour me calmer un peu, souffler un bon coup, je me servis de l’eau pour faire passer l’amertume et la tristesse qui ne me quittaient pas. « Parle-moi de toi, comment tout se passe ? Et les mariages prévus ? Hein ? Comment va Luciano ? Est-ce que mon père lui rend visite ? » J’en profitai pour checker mes mails et voir que j’en avais un par jour depuis mon départ de la part de mon mari avec des photos du petit et de lui, je pleurais à nouveau, souriant comme une imbécile. « Il m’a envoyé un mail par jour, et y a un petit mot dans chacun, avec des photos. Je vais essayer de les imprimer pour les garder avec moi. Je ne sais jamais quand je pourrais vous contacter ! » J’essuyai mes joues avec ma manche, reniflant bruyamment. « J’espère, ma place n’est pas ici. Mais je ne peux pas parler de ça pour le moment… Et le bar à champagne alors ? Tu y es retournée ? Qui t’aide là-bas ? »



***



Deux mois s’étaient écoulés depuis notre dernière conversation, j’étais parvenue à joindre Luciano plusieurs fois entre temps mais je n’avais pas eu le temps de la contacter avant aujourd’hui. J’avais été transportée d’urgence dans un hôpital, après un bombardement, l’aile de l’hôpital où je bossais avait subi des dommages et je m’étais pris un morceau de mur ou de plafond dessus. J’avais le visage tuméfié et je préférai appeler sans me montrer, pour ne pas inquiéter ma meilleure amie. « T’es une femme très occupée, on n’arrive pas à te joindre comme ça ! » plaisantai-je avant de reprendre : « Tu devineras jamais ! J’ai une permission dans un mois ! UN MOIS ! Je vais pouvoir rentrer pour deux semaines. Je suis contente ! »





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Cinzia Herrera
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MessageMa l'amicizia, sai, è una ricchezza  EmptyMar 21 Fév - 22:23

 



E un tesoro che mai finira

FEAT. Ma BFF

Si j’avais des raisons de croire qu’il me trompait ? oui et non ! Mani déserta notre maison durant trois jours et, en rentrant, il ne me livra aucune explication, pas même l’ombre d’une information susceptible de me rassurer. Il ne chercha pas vraiment à discuter, il m’enfonça de quelques horreurs. J’avais décemment de quoi m’inquiéter, plus encore maintenant que ses lèvres ne trouvaient jamais plus le chemin vers ma bouche. Je voyais tout en noir. Je n’avais pas besoin de me forcer pour justifier une relation de cause à effet entre Chicago et son comportement d’aujourd’hui. Il en avait sauté une autre plus savoureuse et elle l’obsédait, me rendant plus fade que de l’eau. Alors, ok, le raccourci était un peu rapide, mais c’était la seule justification cohérente que me soufflait mon inquiétude. Je n’arrivais plus à me raisonner. Dès que l’hypothèse me traversait l’esprit, mes angoisses l’encourageait. Je m’en rendais malade. CA ce rythme, je secouerais mon mari une bonne fois, l’accusant de tous mes maux, certainement à tort, ce qui le foutrait en rogne et qui couperait court à toute discussion utile et favorable à la réconciliation. Ça me pendait au nez, que dis-je, ça nous pendait au nez. Je n’en pipais mot, parce que la confiance de Lyla contrastait tant avec ma nervosité que je finirais bientôt par me sentir ridicule, mais ça n’en était pas moins là. Je me retenais de ne pas exploser et je levai les yeux au ciel, non pas par mépris envers elle, mais pour souligner la justesse injuste de son propos. Question maturité, les hommes sont toujours un train de retard par rapport aux femmes. Mais, pourquoi était-ce toujours à nous prouver notre bonne composition ? Pourquoi ? ça me dépassait, m’horripilait, mais, par chance, je me radoucis à la question suivante. En rassemblant mes souvenirs, je réalisai que j’exagérais peut-être un peu. « Pas tout à fait. Il a dit que je n’avais pas besoin de faire ça, mais après il m’a dégagé et il est parti à l’hôpital, tout seul, sans moi, alors que je lui avais demandé de m’attendre. Si ça, ça ne veut pas dire qu’il n’a que faire de mes excuses, je ne sais pas ce que c’est. » De la culpabilité ? Ce n’était pas impossible.

Il m’expliqua souvent, en long et en large qu’il se méfiait de cerbère qui sommeillait en lui. Il prétendait que ce « monstre » - c’était ainsi qu’il le qualifiait – ne dormait que d’un seul oeil comme un félin aux aguets. Moi, je le prenais au sérieux évidemment. Néanmoins, ça ne suffisait pas à me contraindre au silence, non pas a cause d’un manque de foi en son jugement ou à ses conseils, ni par la faute d’un excès de prétention. J’étais parfois présomptueuse comme tout bon Gambino qui se respecte, mais, comme eux, j’étais dotée d’un instinct de survie plutôt développé. Je me défendais parce que j’estimais mériter le droit d’être entendue en toutes circonstances, même lorsque je me montrais particulièrement pénible et casse-pied. Je m’appuyais également sur les qualités de Manuel pour oublier ses défauts. Je lui en trouvais si peu. Je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir pour ce qui s’était pssé dans la cuisine et que j’ignorais comme nommé adéquatement. Il ne m’avait pas battue. Il ne m’avait pas frappée non plus. Il m’avait brusquement rappelée à l’ordre. Pas de quoi fouetter un chat, si ? Non ! Mon père répète souvent que, quand on a voulu un vélo, il ne reste plus qu’à pédaler. C’était assez correct finalement. J’endossais pleinement la responsabilité de notre dernière altercation. Qui sème le vent récolte la tempête. Je peinais donc à croire qu’il puisse se sentir responsable. Je l’envisageais seulement, mais quelle perte d’énergie pour lui et de temps pour nous. Fermerions-nous les yeux très forts en priant pieusement que nous n’effacerions pas le passé. En parler, ce serait le raviver. Je me dandinai donc sur moi-même alors que Lyla déterrait le pot aux roses. « Ben, tu sais, quand on se dispute, on se dit parfois des choses violentes, mais ça ne veut rien dire. Il regrette peut-être d’avoir sous-entendu que j’étais une épouse à chier. Je ne sais pas. » mentis-je le regard fuyant. Je finis par noyer le poisson en prétendant qu’il ne m’aimait sans doute plus.

Ce n’était pas une connerie inventée sur le tas pour éluder le sujet qui m’embarrassait. Je le redoutais de plus en plus souvent. Je saisis simplement la perche tendue pour me tirer de là, parce qu’il m’était impossible de confier la vérité à celle que je considérais pourtant comme ma propre sœur. Tout n’est pas bon à dire, moins encore si ça faisait écho à notre unique querelle au cours de laquelle elle dénonçait les attitudes abusives envers les femmes de celui qui devint plus tard mon mari, mais qui n’était alors que le gars qui me réveillait. Impossible. Je n’avais pas le droit de révéler que Mani m’empoignait et me souleva du sol pour que je la ferme. Quel intérêt à remuer la merde ?Me plaindre de son désamour me ferait plus de bien et ne causerait aucun tort à notre amitié puisqu’elle m’apaiserait sans juger, sauf ma bêtise peut-être, et encore. « Ouais, quelque chose le tracasse sûrement, mais s’il ne m’en parle pas, à quoi je lui sers alors ? » m’insurgeais-je plus par dépit que par colère. « je vais faire une nouvelle tentative en espérant que ça marche cette fois. » J’embrassai sa joue et je la serrai très fort dans mes bras pour la remercier. « Et toi ? comment ça s’est passé avec Luciano ? Tu lui as fait la tête au carré de t’avoir enfermé j’espère. » m’inquiétais-je maintenant que ma petite crise d’égoïsme était passée. « Même si dans le fond, on a déconné toi et moi. Je me suis super bien amusée, mais… je l’ai pas fait pour les bonnes raisons. Je dis pas qu’ils ont bien fait de nous abandonner comme ça. Il y avait d’autres moyens de faire passer le message, mais on l’a un peu cherché quand même. » admis-je en jouant avec mes doigts.    

***
Compte tenu de tout ce qui nous était arrivé ces dernières années, j’appréhendai souvent qu’il puisse arriver quelque chose à ma seule et véritable amie. Nous étions toutes deux passés si près de la mort. Nous avions bien mérité un peu de tranquillité. J’étais convaincue que Dieu nous en accorderait pour un sacré paquet de temps. Nous l’avions amplement mérité. Pensez-vous. Il m’assomma d’une nouvelle catastrophique que mon état d’esprit du moment scrutait d’un œil mauvais et pessimiste. L’armée, la guerre, c’était l’enfer sur terre. Nous n’en avions pas parlé souvent elle et moi. A chaque fois, son regard se voilait étrangement. J’avais appris à éviter le sujet le plus souvent possible. J’osais à peine imaginer ce qu’elle ressentait là, dans ma cuisine, à me demander de veiller sur les gens qu’elle aimait. Autant dire que mes problèmes avec Manuel devinrent secondaires. Je ne songeais plus qu’à me rendre utile pour la soutenir au mieux. Après, je m’autoriserai le droit de pleurer. Pour le moment, je tenais encore bon. « Je sais qu’il est sensible. Je ferai mon maximum. Je ferai tout ce que je peux pour qu’il vienne s’installer ici avec le petit. Il supportera mal ma mère et le domaine. Elle va mal vivre ton départ. » Comme nous tous d’ailleurs. Lyla était un membre à part entière de la famille Gambino. Tous l’adoraient, y compris mon papa qui la traitait comme une seconde fille. « Il n’a rien pu faire ? Rien du tout ? Pas même mon père ? Je vais en parler à Mani quand même. Il a toujours des bonnes idées. C’est un gars de solution. » Plus encore lorsqu’il n’était pas directement concerné et que mon frère était concerné. Lucky et lui étaient presque jumeaux. Il donnait tout ce qu’il avait pour l’aider. « Tu peux me laisser le petit autant que tu voudras. Il ne me dérange jamais, tu sais bien. » J’attrapai sa main et, cette fois, je ne fus incapable d’empêcher une larme de couler. « Est-ce que tu veux que je vienne avec toi chez tes parents ? Je sais que ce n’est peut-être pas ma place ? Est-ce que je peux faire autre chose ? » lui proposais-je avec sincérité, redoutant le moment où elle viendrait à quitter ma maison. Une fois seule, j’aurais du mal à accuser le coup. « ça va bien se passer, ma puce. Je te jure que ça va bien se passer. Tu vas revenir en pleine forme. Je suis sûre que tu n’y resteras pas longtemps d’ailleurs. On est tous derrière toi… on ne t’abandonnera pas. Jamais. »

Ce n’était pas des promesses en l’air, bien que je ne dispose d’aucun moyen personnel pour la faire rentrer plus tôt. Néanmoins, je l’aidais à ma mère en prenant soin de sa famille. C’était le minimum en attendant qu’elle puisse m’appeler. Je trépignais d’impatience et l’entendre fut un réel soulagement pour moi. « ça s’arrange tout doucement, mais ce n’est pas important. Je viens d’envoyer un message à Lucky, il est avec Manuel, il ne devrait plus tarder normalement. » lui affirmais-je tandis qu’il me répondait qu’il était en chemin. Avait-elle le droit, parce qu’il était son mari, de lui dévoiler ce qui occupait ses journées ? J’étais frustrée de ne pas savoir, mal à l’aise à l’idée de parler de moi et de mes faux-problèmes. Je jugeai donc favorable et nécessaire de la mettre en relation indirect avec son petit garçon. Il était de plus en plus beau. Il était éveillé et souriant. C’était une force de la nature doté d’un sens inné de la séduction. J’étais heureuse que le hasard décide qu’elle appelle tandis qu’il était avec moi. Ça lui ferait du bien, je n’en doutais pas. Sauf qu’elle se mit à pleurer, que je n’étais pas préparée à ça et que j’éclatai en sanglots. Il nous fallut un moment pour nous calmer, ce qui me permit de lui faire une mise à jour. « Moi, ça va. Gaby et Jezabel ont bien avancé les préparatifs, mais je crois qu’ils veulent attendre que tu sois rentrée. Ils ont emménagé sur le domaine… Qui l’eût cru, hein ? Gabriele l’a fait pour faire plaisir à Jezabel, tu sais, parce que lui, il est toujours réfractaire à l’idée de côtoyer mon père. Jandro et Bianca, on a le temps, au moins jusqu’à l’année prochaine. Il lui a autorisé à continuer ses études. Et puis, il y a le protocole, tout ça. Achille est comme fou. Il fait de plus en plus de merde. Je me prépare tout doucement à ce qui va arriver. Et, Luciano, c’est compliqué. » avouais-je parce qu’il n’était pas question de lui mentir. Elle, elle saurait le remonter.

« Il ne parle pas beaucoup. Il a une gueule de déterrés. Il a une barbe plus longue que mon bras, je te le dis pour que tu ne sois pas surprise, même si ça lui va plutôt bien. » ricanais-je au milieu de larmes assourdies. « Quant à ton père,  non, il ne va pas, mais parce que personne ne sait vraiment où on peut trouver Luciano à part Manuel et que Javier évite Manuel. Tu vois le genre ? Mon frère a besoin d’être plus ou moins seul. En fait, il s’arrange pour l’être un maximum. » J’ignorais si elle aurait préféré un vieux mensonge à l’honnêteté. Je m’excusai donc pour ma franchise alors que ses traits s’étiraient. « Oui. Je sais bien. Il désespérait d’avoir une réponse. Mais, il arrive, je vais te laisser ma puce. Je prends le petit, mais… je te le ramènerai dès que vous aurez fini de vous faire des promesses interdites au moins de 18 ans, voire 20. Et, ne t’inquiète pas pour le bar, je gère… » Je conclus par un clin d’œil et je m’éclipsai en lui envoyer une multitude de baisers. Au cours de notre conversation suivante, elle m’annonça qu’elle rentrerait bientôt. Un mois, ce n’était plus très long. J’étais pressée au point de négocier quelques heures dans l’emploi du temps de mon frère. Il pouvait bien me les céder après tout ce que j’avais fait pour lui. Sauf qu’elles ne furent pas utiles. Elle ne rentra pas. Elle était déclarée disparue et un pan de mon univers s’écroula.

 






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Ma l'amicizia, sai, è una ricchezza
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