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Quando la donna vuole...
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Luciano Gambino
Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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MessageQuando la donna vuole... EmptyLun 19 Sep - 22:55

 



il diavolo l'aiuta

ft le génie



Je passai près de trois jours entiers avec la gueule d’un hamster, sans m'autoriser le moindre mot, de peur de baver à nouveau comme une limace. C’était pathétique, et pas seulement parce que mon beau visage était bouffi – je priais tous les saints pour ne garder aucune séquelle de cette mésaventure – mais également à cause de mon acharnement à ne pas laisser filer le poisson qui osait adresser à ma campagne des messages licencieux. Qui était-il ? Je n'en savais trop rien, hormis qu’ils avaient interverti le téléphone par inadvertance dans une boutique de meubles, qu’il se prénomait Jack et qu’il avait 27 ans. Célibataire de son état, il ne cachait pas sa nouvelle passion pour les courbes de Lyla qu’il avait découvert à travers les photos de son cellulaire, photos qui m’étaient entièrement et uniquement destinées et qui n’auraient dès lors jamais dû quitter ma sphère intime. Pervers ! J’étais convaincu qu’il se branlait sur son compte assis sur le trône, juste avant e prendre une douche. Rien qu’ à l’imaginer, ça me rendait fou. Pourtant, je nourrissais son vice malgré les réticences de ma femme. Pour me laver de cet affront, j’étais prêt à tout. J’allai jusqu’à sous-entendre à mon interlocuteur que je serais enchanté de le rencontrer, usurpant l'identité de ma conjointe. C’était bien la seule révélation sincère de mon manège. Je me ferais volontiers une joie de l’abattre comme un chien non sans avoir récupéré ce qui m’appartenait. Je fomentais d’ailleurs des plans tous plus cruels les uns que les autres pour ôter ses images de sa tête, qu’il ne les emporte pas dans la tombe. Ça rendrait sa mort plus douce et il en était hors de question. Je songeais à le scalper, lui arracher un bout de cerveau, le garder enfermé dans cet état végétatif jusqu’à ce qu’il crève de faim et de soif tandis que je me délecterais des bons petits plats de mon épouse, que j’inviterais à me déposer dans ma chambre de torture. J’envisageais aussi de lui couper les couilles  vif, cautériser et lui opposer une démonstration de virilité pour lui apprendre à ne pas désirer ce qui n’était et ne serait jamais à lui. Je ne manquais pas d’imagination et, assis dans le fauteuil à ruminer, j’étais mauvais au possible.

« Tu te fais du mal . Laisse tomber, bébé. New York, c’est grand, je ne le croiserais jamais plus » tenta Lyla pour me ramener à la tempérance, ce qui avait le don de m’agacer prodigieusement. « Dis-moi que tu ne penses pas vraiment ce que tu viens de me dire ? » « Non, mais je n’aime pas te voir dans cet état. » Moi non plus à dire vrai. Flirter avec les pires côtés de ma personnalité me fatiguait, d’autant que ce malade semblait se complaire dans cette relation toute virtuelle. « C’est moi qui ai mal, mais mon ego. Je n’ai pas envie de me demander, à chaque fois que je vais croiser un type dans la rue, si c’est le même gars qui te mate à poil tous les soirs pour passer une bonne nuit. Il faut que je le retrouve et je le retrouverai. Peu importe le temps que ça prendra. »  J'avais bien pensé à Da Vinci pour me secourir. Il était doué avec un ordinateur. Il aurait débusqué n’importe qui n’importe où, même au bout du monde. Le problème, c’était que je n’avais nullement l’intention d’ouvrir en grand les fenêtres sur ma vie coquine. Je me lamentai deux jours de plus à me demander qui pourrait m’aider à mettre un terme à tout ça sans que ma patience ne s’use définitivement. J’étais exécrable avec la terre entière. Il était grand temps que je me resaisisse où je ne donnais pas cher du premier passant qui me casserait les couilles. Mais, à quelle porte frapper ?

Je n’arrêtais pas de me dire que c’était bien malheureux, d’être quasiment à la tête d’une organisation comme Cosa Nostra et d’être incapable de retrouver un pigeon qui aurait mieux fait de rester coucher le jour où il subtilisa le téléphone de mon épouse. Je me ramollissais. L’amour me rendait moins méfiant. J’étais à deux doigts de m’en prendre à ma femme quand la Cinzia me déposa une solution sur un plateau d’argent. Ça partit d’une connerie, une simple anecdote sans importance qu’elle narra pour entretenir la conversation un soir où elle vint aider Lyla à lessiver les innombrables vêtements de bébé qu’elle reçut en cadeau de la part des miens après l’annonce officielle de sa grossesse. Elle racontait que Jez était un génie avec un ordinateur entre les doigts. Pour tromper l’ennui, elle s’était amusée à s’infilter dans des PC portables pour récupérer les photos d’animaux de compagnie, faire croire à un kidnapping et réclamer une fausse rançon. Elles hackèrent également des Cam pour espionner le commun des mortels qui se cure le nez dans son salon sans se douter qu’il était épié. C’était intéressant. Plus qu’elle ne se l’imaginait, si bien qu’une fois d’attaque, je pris ma voiture jusqu’à Manhattan, outrepassant mes droits vis-à-vis de mon frère. Normalement, la correction m’imposa de l’avertir et de lui adresser une demande en bonne et due forme pour utiliser les talents de sa conjointe. Au diable convenance et bienséance cependant.

Je n’avais pas de temps à perdre. Je frappai à la porte de leur appartement les mains chargées de pâtisseries, convaincus qu’elles plaisaient à toutes les femmes et un sourire joyeux au coin des lèvres. Pour peu qu’il la connaissait, Jez était une gamine adorable. Son lien de parenté avec Manuel et son mariage avec un Gambino justifiaient qu’il l’apprécie et la respecte comme chaque membre féminin de sa famille. Il l’embrassa sur le front, attention qu’il réservait à ses sœurs, même celles qui le sont devenues par destination et s’enquit de sa santé alors que sa mine présumait d’un rhume ou d’une grosse crise de larmes. « Ça ne va pas ? » s’inquiéta-t-il en l’arrêtant par le bras pour l’obliger à le regarder. Toutefois, bien qu’il était persuadé qu’elle mentait, il n’insista pas. Il n’était ni complice ni ami. Ils avaient un tas de points communs, mais ils se connaissaient si peu qu’il évita les questions déplacées. « Mon frère n’est pas là ? » Dans le cas contraire, il aurait dû inventer un prétexte pour justifier de sa présence. « Parce que, pour tout avouer, c’est toi que je suis venu voir. J’aurais besoin de toi… » lui chuchota-t-il pour être certain que, dans l’éventualité où une oreille indiscrète traînait dans le coin, elle ne discerne pas les prémices d’un aveu dont il n’était pas très fier. « J’aurais besoin de tes services en réalité. J’ai entendu dire que tu étais plutôt douée avec un ordinateur. Qu’en fait, quiconque en possède un n’aurait plus aucun secret pour toi. C’est vrai ? » Je jetai un coup d’œil autour de moi, persuadé que je trouvais abandonné sur la table son joujou préféré, mais il ne restait pas grand-chose. « Du moins, est-ce que ça l’est si tu as un PC en état de marche… ? Ce qui ne semble pas être le cas pour celui-là… »





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Jezabel Gambino
Jezabel Gambino
ADMINE REINE DU SILENCE

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MessageQuando la donna vuole... EmptyVen 23 Sep - 1:17

 



il diavolo l'aiuta

ft l'exalté



Il ne reviendrait pas. Voilà à quelle conclusion elle était arrivée alors qu’elle ne voyait aucune amélioration dans leur relation depuis son départ, depuis ces disputes ridicules et ces oppositions sans queue ni tête. Il ne lui envoyait pas de messages, n’essayait même pas de prendre de ses nouvelles alors que les comptes de sa pute sur les réseaux sociaux étaient approvisionnés en nouvelles photos et vidéos qui lui fendaient le cœur. Elle avait été jusqu’à pirater son ordinateur pour avoir une vue panoramique sur ce qui se passait chez elle à travers la webcam. Souvent, il n’y avait rien de bien transcendant, il lisait à la table, se servait de l’ordinateur et la dispensait de son visage magnifique, lui donnant l’impression qu’il était avec elle, près d’elle. Ca ne durait jamais longtemps, une main finissait par se poser sur son épaule ou on l’enlaçait et le reste suivait. Elle ne se détestait pas assez pour regarder jusqu’au bout mais elle quittait chaque fois l’ordinateur, les larmes aux yeux, éteignant tout ça dans l’alcool et la marie jeanne, ses seuls compagnons depuis qu’il ne rentrait plus. Ses sentiments ne regardaient personne et elle refusait de mêler qui que ce soit à ses histoires avec Gaby, elle ne voulait pas que ça dégénère mais est-ce que ça pouvait vraiment être pire que maintenant ? Elle en doutait fortement ! Y avait-il plus horrible que d’être amoureuse d’un type qui se foutait de vous et qui préférait la compagnie d’une autre à la vôtre ? Après tout, il avait tout un tas de circonstances atténuantes et la première c’était qu’il ne l’avait pas choisie et que personne n’avait ajouté au contrat de mariage qu’il devait à tout prix l’aimer par-dessus le marché. Il se l’était déjà coltiné pendant des mois, il avait eu sa dose. C’était peut-être l’effet qu’elle faisait à tout le monde, elle devenait pénible et encombrante. Ca arrangea son père qu’elle choisisse la rue, parce qu’il n’avait pas à la supporter, ça arrangeait Gaby qu’elle soit aussi expansive qu’une huître morte, ça lui donnait une bonne excuse pour aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte, parce qu’il s’était lassé et que les gamines de son genre perdaient tout leur charme en un temps record. Elle puisait de la force dans l’alcool, elle faisait de son mieux pour relever la tête et refouler tout ce qu’elle ressentait. Le sentimentalisme ne lui servirait à rien, l’amour non plus, encore moins maintenant qu’elle était seule pour le vivre. Il avait toujours eu tout ce qu’il lui fallait dans sa vie et on l’avait foutue là, comme un cheveu sur la soupe et il avait dû mettre entre parenthèse tout le reste, tout ça pour quoi ? Pour ça ? Un boulet ? Elle n’avait plus envie de faire l’effort d’apprendre l’anglais, pas plus qu’elle ne sortait, pour quoi faire ? Voir qui ? Des gens à qui elle devrait mentir ? Non, elle était mieux seule, avec sa musique, ses jeux et ses bouteilles.

Elle venait de fumer un gros joint quand on frappa à la porte. Elle soupira, se demandant si la personne en question ne finirait pas par se lasser et abandonner mais d’autres coups suivirent et elle se leva, lasse, pour aller ouvrir et laisser passer la tornade Luciano. « Salut, Lucky ! » dit-elle d’une voix traînante avant qu’il ne l’arrête pour lui demander comment elle allait. « Très bien, et toi ? Et Lyla ? La grossesse se passe bien ? » Elle n’avait pas l’énergie nécessaire pour feindre l’entrain ou l’enthousiasme mais elle faisait un effort certain pour entretenir la conversation et répondre à ses questions. « Non, il travaille. » se contenta-t-elle de dire en guise d’explication. Son frère, de ce qu’elle avait entendu et compris, était en quelques sortes son supérieur hiérarchique, il n’était pas question de le mettre dans la merde en divulguant des informations à tort et à travers. Il ne méritait pas de payer alors qu’il s’était lassé comme n’importe qui l’aurait fait à sa place, il n’y était pour rien, il était victime des circonstances, victime du destin imposé par leurs pères. « Moi ? » reprit-elle en haussant un sourcil, clairement étonnée. On n’avait jamais besoin d’elle, elle baragouinait l’anglais, cuisinait avec ses pieds et faisaient le ménage les yeux fermés, elle se demandait bien à quoi elle pourrait servir à un type qui avait l’air aussi accompli que Lucky. « Ouais, c’est vrai ! » admit-elle, toujours aussi méfiante, lui jetant un drôle de regard, impatiente qu’il en vienne aux faits. « C’est un vieux truc, ça dépend ce dont tu as besoin mais il me faudrait du matériel, le dernier est passé par la fenêtre ! Mais avant qu’on aille plus loin, je préférerais que tu appelles ton frère pour lui demander son avis, je n’ai pas envie de me disputer avec lui. » C’était déjà fait, il s’était tiré aussi loin que possible d’elle pour ne plus avoir à endurer sa présence mais il avait été clair sur le travail, elle ne voulait rien faire dans son dos, ne pas aggraver son cas. Peut-être qu’un jour, il développerait une forme d’affection pour elle et il ne fallait que rien n’entache cette possibilité. Rien ! Et puis, par ce biais, elle aurait peut-être quelques nouvelles. Il sortit son téléphone et finit par appeler, cela dura peu de temps et la conversation se déroula dans un dialecte qu’elle ne parlait pas, elle fut déçue et tourna le dos pour préparer un café à son beau-frère, se demandant ce qu’il avait pu répondre. Sûrement qu’il s’en foutait, après tout, pourquoi se sentir concerné ? Putain, elle aurait donné cher pour un shot de téquila, elle sentait ses yeux la picoter, tout ça l’usait, elle gonflait à vue d’œil, la nourriture était devenue son amie aussi. « Il t’a répondu quoi ? » demanda-t-elle en posant son café devant lui. C’était visiblement un oui et elle fut déçue qu’il ne l’appelle pas pour la questionner sur le détail. Elle aurait aimé faire une liste de ce dont elle avait besoin mais le sicilien exigea qu’elle vienne avec lui pour choisir ce qui serait le mieux dans une boutique spécialisée. Elle enfila une veste par-dessus ses vêtements d’homme et expédia ça aussi vite que possible.

Elle venait de tout régler et de tout installer sur son pc de compétition, ayant l’impression d’avoir un peu de baume au cœur, elle ne cessait de le caresser avec admiration, un sourire en coin, le premier depuis des semaines. « Alors, si tu me disais ce que tu veux que je fasse pour toi ? » Il lui exposa la situation, courroucé par l’attitude de ce type qui ne se doutait pas de ce qui allait lui tomber dessus. « Quelle espèce d’enfoiré dégueulasse ! » jura-t-elle en pianotant, elle commença par le numéro de téléphone, traçant les émissions, couplant avec celui du téléphone récupéré par Lyla. Elle voguait de donnée en donnée avec dextérité. « Ca peut me prendre quelques jours pout tout éplucher, je peux t’appeler dès que j’ai trouvé ce qu’on cherche. Je vais m’y consacrer toute cette nuit, on ne peut pas dire que je croule sous les trucs à faire, l’avantage d’être toute seule… » Elle se mordit l’intérieur de la joue et s’en voulut immédiatement, elle reprit : « La journée j’veux dire ! Tu sais, je me disais que plutôt que le pister, on pourrait le faire chier. Je pourrais faire de sa vie un véritable enfer, en piratant son compte en banque, en piratant tout un tas de choses. Ce serait divertissant ! Tu sais ce que j’ai fait dernièrement ? J’ai inscris une salope sur un site reconnu de prostitution, depuis, elle reçoit au moins vingt appels par jour pour du boulot !  J’ai accès à tous ses relevés ! On pourrait même mater chez lui s’il a un ordi avec une webcam, dès que j’aurais trouvé son ip, son fournisseur et tutti quanti ! Y a quelqu’un d’autre que tu détestes ? On pourrait le faire payer en attend que mon logiciel décode ?! Ca te dirait ? »






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MessageQuando la donna vuole... EmptyMer 28 Sep - 0:29

 



il diavolo l'aiuta

ft le génie



Plus que l’appartement qui empestait l’herbe – elle était jeune, c’était de son âge – c’était cet accueil  qui m’interpella. Elle n’était pas froide, non, c’était pire. Elle paraissait vide de toute émotion et, si je la connaissais peu, chacune de leur rencontre confirma qu’elle était normalement plus enthousiasme qu’aujourd’hui. Elle respirait la joie de vivre, Jez. Elle avait l’air plutôt à l’aise dans ses baskets. Je me souvenais encore de sa petite démonstration durant son mariage, à l’heure des vœux, dont l’unique but était de sortir la tête de Gaby hors de l’eau. Elle assumait tout ce qu’elle faisait et ce qu’elle était surtout. Sa vivacité d’esprit, sa volonté de faire quelque chose de sa vie, c’était ce qui la caractérisait à mes yeux. Où était-elle donc passée, cette jeune fille ? Avait-elle des problèmes avec mon cadet ? Avait-elle des difficultés d’intégration à New York ? S’ennuyait-elle ? Aucune de mes hypothèses ne tirait son épingle du jeu. J’insistai, un peu pour ne pas être accusé d’ingérence, mais je ne récoltai rien d’autre que des questions à propos de ma famille. « Tout va pour le mieux. Je te remercie de t’en soucier. » Mais, qui se soucie de toi, pensais-je en observant le salon et la salle à manger. Elle avait l’air tellement seule. Tellement qu’elle ne put cacher sa surprise que quelqu’un, dans cette fichue ville, aurait pu avoir besoin de ses services. « Ben, oui, toi, qui d’autres ? Je ne vois que toi et moi ici. » Ce qui m’arrangeait plutôt bien, quoique je peinais à croire que Gabriele était submergé par le travail au point d’être absent.

Un restaurant, à moins d’être cuisinier, c’est vite plié. L’affaire roulait déjà lorsqu’on la lui confia. Toutefois, je n’avais aucune envie de jouer les trouble-fêtes et de foutre la merde dans leur vie de couple. A sa réaction, il me semblait de plus en plus évident qu’il était la source de l’extinction prématurée de l’entrain de sa femme. Je ne le jugeais pas. Ils n’étaient que deux étrangers contraints d’apprendre à s'entendre. Je ne doutais pas non plus qu’en tant que femme, la sienne n’était pas forcément facile à vivre. L’un et l’autre ne vont pas ensemble. Ce sont toutes des emmerdeuses, sans exception, mais des emmerdeuses attachantes qui cadenassent notre cœur à leur cheville avec une facilité déconcertante. « Détends-toi, Jez. Je ne vais rien te demander de répréhensible, selon mon code de valeur. J’ai juste besoin d’un service par rapport à mon couple avant que je pète littéralement les plombs et que je fasse un truc particulièrement stupide. » Lequel ? Je n’en avais encore aucune idée puisque mon enquête était au point mort, mais je ne manquais jamais d’imagination quand il s’agissait de laver mon honneur. J’étais un inconséquent. Tout le monde le savait. De nous deux, c’était Gaby l’homme sage et raisonnable. J’écarquillai des yeux ronds comme des soucoupes en apprenant qu’il était capable de perdre le contrôle. « Attends, tu es en train de me dire que mon frère, suite à une dispute, a balancé ton PC par la fenêtre ? Tu n’es pas sérieuse ? Mais, il s’est passé quoi ? » répétais-je, espérant secrètement qu’elle infirmerait. Si j'avais bien compris, cela signifiait que mon instinct ne l’avait pas trompé, qu’elle n’était pas seulement fatiguée, mais bel et bien désarmée face une relation qui partait à vau-l’eau. Bien sûr, les disputes, dans un couple, c’est normal. C’est sain parfois. Mais, à quel point est-ce que ça peut l’être dans une histoire aussi jeune. « Écoute, je ne veux pas t’attirer d’emmerdes, je vais l’appeler. » C’était le minimum et c’était presque rassurant. Il n’en était pas encore arrivé au stade où Jezabel aurait fait fi des règles de l’Omertà pour assouvir une vengeance personnelle. Il n’y avait dès lors aucune raison de s’inquiéter pour l’instant, même si Gaby paraissait peu concerné par le sort de son épouse. « OK. Il a dit. OK. Allons te chercher du matériel. »

Je savais d’expérience que certains cadeaux combattaient efficacement toutes les sensibleries des femmes, y compris les moins accomplies. Je n’avais cependant jamais envisagé que se balader dans le rayon « informatique » pouvait avoir le même effet que des bijoux, des vêtements griffés ou autres trucs du genre. Il n’y avait pas à dire, Jezabel était un phénomène à part. Le plus patient des hommes s'y perdrait. Elle sortait des sentiers battus. Ça ne devait pas toujours être facile. Pour moi, par contre, comme la raison de cette association momentanée était privée et uniquement basée sur ses talents, j’étais en droit de m’amuser de son sourire de petites filles. Elle avait retrouvé de sa passion avec son nouveau jouet sous le bras qu’elle brancha à la hâte sans se faire prier tandis que je l’observais depuis le divan. « Bon, je t’explique. J’ai acheté récemment un téléphone à Lyla. Un truc dernier cri, super répandu. Conclusion, un type les a échangés, sans doute sans faire exprès. Et, jusque là, tu me diras que ce n’est pas très grave. Sauf qu’il a eu accès à toute une série de photos et de vidéo du genre hyper privée. Depuis, il s’est mis dans la tête qu’il était fou d’elle. J’entretiens une conversation avec lui pour essayer de dégoter un rendez-vous, mais c’est un pervers qui s’accommode très bien de cette relation virtuelle qui ne m’amuse plus du tout. JE voudrais que tu me le retrouves. Tout. Absolument tout. Son adresse. Son numéro de compte. Ses secrets les plus honteux. Je veux savoir où frapper et de quelle façon je pourrai l’abattre sans faire de vague. Tu peux faire ça pour moi ? » Elle et moi étions d’accord. C’était un enfoiré. Un enfoiré auquel j’aurais magnanimement conseillé de savourer les derniers jours de sa pauvre vie. Plus Jez pianotait sur son clavier, plus j’étais impatient. « Alors ? Tu as trouvé quelque chose ? » Elle acquiesça, mais m’avertit qu’il lui faudrait des jours pour trouver les informations dans cet amas de données récupérées en si peu de temps. « Mon dentiste. Je veux que tu pourrisses la vie de mon dentiste. Je t’expliquerai… Puisque je suis obligé d’attendre… » Je soupirai en déposant la carte du médecin sur la table du petit génie.

« Oh et, tu crois que tu pourrais m’avoir des informations sur un gars haut placé. Je n’ai que son nom. Je pourrais avoir son numéro de téléphone, mais il faut que j’appelle au cabaret. Est-ce que tu pourrais, par exemple, récupérer tout ce qui se trouve dans son disque dur ? »
En réalité, le boulot était déjà fait. Da Vinci faisait un travail de fou. Il partageait ce don avec la gamine. Ils auraient eu beaucoup à se dire. Je ressentais cependant qu’elle avait besoin de ça, renouer avec ce qu’elle savait faire de mieux, se sentir utile et considérée. Résultat des courses, je m’installai à ses côtés, recueillant des informations, m’amusant avec elle en inventant de mauvaises blagues. Je riais de bon cœur. Elle aussi. C’était comme une bouffée d’oxygène sur cette maison. L’atmosphère était plus respirable. Le temps s’écoula à une vitesse fulgurante d’ailleurs et sans l’appel de Lyla qui s’inquiétait, il n’aurait sans doute pas remarqué qu’à près de 21 heures, il aurait été normal de voir débarquer Gaby, contrarié que j’aie réquisitionné sa jeune épouse toute la soirée. « Normalement, je devrais y aller. » l’avertis-je en m’enfonçant dans le fauteuil à côté d’elle. « Mais, je vais attendre mon frère. Je suis venu jusqu’ici, je peux bien l’attendre. Je ne voudrais pas le vexer en m’enfuyant avant qu’il rentre comme si j’avais quelque chose à me reprocher. Et, comme j’ai le sentiment qu’il ne rentrera pas au vu de ta détermination à essayer de me convaincre que tu étais seule la journée parce qu’il travaillait beaucoup, et non pas parce qu’il avait déserté les lieux, je crois même qu’on aura tout le temps qu’il nous faut pour discuter. » Il la sonda du regard. Il n’était plus le beau-frère, il était le parrain qui veillait sur les siens. Il se rappela son père. Une chape de plomb lui tomba sur les épaules. « Alors ? Dis-moi ? Depuis quand tu bois, Jez ? Et depuis quand il ne rentre pas ? C’est à cause de l’ordinateur ? Tu l’as mis dehors ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Et je te pose pas toutes ces questions en tant que beau-frère, si tu vois ce que je veux dire. » Le mensonge ne lui serait pas autorisé, à condition, bien entendu, que quelqu’un ait pris le temps de lui expliquer qu’elle était le rôle de chacun dans cette famille atypique.





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Jezabel Gambino
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MessageQuando la donna vuole... EmptySam 1 Oct - 22:06

 



il diavolo l'aiuta

ft l'exalté



Ca faisait des semaines pour ne pas dire des mois qu’elle vivait dans l’indifférence générale, si bien qu’elle se disait parfois que si elle avait le malheur d’arrêter de respirer, il faudrait des semaines avant qu’on ne s’en rende compte parce que ça n’intéressait personne. Alors oui, elle était particulièrement surprise que le parrain fasse le déplacement jusqu’ici pour s’entretenir avec elle. Son propre époux n’était pas intéressé alors son frère… Forcément, ça éveillait la méfiance de la salvadorienne, c’était plus fort qu’elle mais elle avait appris à se méfier des évidences, à se méfier des signes et à faire en sorte de préserver les apparences mais il n’y avait rien de plus difficile à faire quand on était pris par surprise et après avoir bu plus que de raisons. Il n’était pas question de reprendre contenance de n’importe quelle façon, elle ne pourrait pas pousser les effets de l’alcool à se dissiper autrement qu’en mangeant en quantité industrielle et en buvant beaucoup d’eau et puis, quand bien même, ses yeux rouges à cause du cannabis terminait le tableau. Elle se doutait qu’il savait, qu’il n’était pas dupe mais fut soulagée qu’il n’insiste pas pour en discuter, elle n’était pas en état de le faire et n’avait pas envie de revenir sur ses échecs. Elle préférait s’occuper l’esprit suffisamment longtemps pour ne plus penser à rien. Néanmoins, sa joie était sincère de savoir que tout allait bien pour Lyla, c’était une fille drôle et très sympa qu’elle appréciait beaucoup, elle ne l’avait pas abandonnée et passait encore souvent pour lui apporter de quoi manger, respectant son vœu de silence et de discrétion, même si elle avait le sentiment qu’en un regard, elle avait deviné ce qui se passait dans cet appartement. Peut-être que c’était finalement la raison de la présence de Luciano ici, elle lui en avait parlé et il essayait d’arranger les choses. Elle n’espérait pas parce qu’elle était certaine que la conversation ne tournerait pas bien et il n’était pas question de vendre Gaby. Il était peut-être aux abonnés absents mais il restait son mari et comme s’il s’agissait de son chef de cliqua, elle nourrissait pour lui une loyauté sans failles et sans limites. Autrement dit, elle préférait crever que de lui attirer des emmerdes en ouvrant trop sa gueule. C’était le souci que lui posait le fait d’être dans un état second, elle aurait beaucoup moins de contrôle sur elle et ce qui s’échapperait de sa bouche dans cet état-là. Ouais, il faudrait qu’elle carbure au café et qu’elle tourne sept fois sa langue dans sa bouche, absolument !


« Je comprends, mais faut lui demander, je t’aiderai sans problème une fois qu’il sera au courant, d’accord ? » Parce qu’il n’était pas question de lui donner davantage de raisons de la haïr, pas vrai ?! Bien qu’elle doutait vraiment du fait que cela puisse être pire encore entre eux, ils n’avaient plus de contacts, il menait sa vie comme si elle n’avait jamais existée et elle avait l’impression d’être la seule à souffrir de la manière dont les choses tournèrent. « Oui, je suppose que c’était une mauvaise journée. Je discutais avec un ami à moi du Salvador, il est arrivé et a attrapé l’ordinateur pour le jeter. Mais c’était une soirée juste lui et moi, je n’aurais pas dû prendre l’appel skype. » N’importe quel autre interlocuteur aurait eu la véritable version, sans édulcorants mais elle vivrait mal le fait de condamner son mari parce qu’elle ne savait pas gérer leurs problèmes de couple comme une grande. Ouais, mieux valait continuer à picoler dans son coin et en silence plutôt que de l’ouvrir à tort et à travers et de foutre une merde noire. Son cœur se gorgea d’espoir quand il l’appela mais il n’eut pas un mot particulier pour elle et l’échange fut bref, elle ne put cacher sa déception mais ravala sa peine pour profiter de l’instant et se choisir du matériel de compétition, heureuse d’avoir au moins ça pour renouer avec le monde et passer le temps histoire de ne pas finir par devenir folle à force de se parler toute seule. « Quel fils de pute ! Bien sûr que je vais faire ça pour toi et on va même faire notre maximum pour que sa vie soit un enfer sur terre ! Il faut être malade pour faire une chose pareille… Rappelle-moi, une fois que j’aurais tour récupéré, de protéger vos téléphones et vos ordinateurs, surtout si vous êtes toujours amateurs des vidéos et des photos osées. » Peut-être qu’elle aurait dû prendre de la graine des filles mais elle n’était pas suffisamment en phase avec elle-même et cette part d’elle pour oser le faire et de toute façon, il fallait avoir quelqu’un à qui envoyer ce genre de clichés. « Désolée pour l’attente, Lucky, il y a des choses que je ne peux pas obtenir en claquant des doigts, même avec le bon matériel, il faut déchiffrer des données mais je vais faire mon maximum et ton dentiste, je vais m’occuper de lui. Et si on lui commandait un semi-remorque plein de lunettes de toilettes ? Si on faisait croire à sa femme qu’il a … Oh putain, il a l’air d’avoir une liaison ! » Elle éclata de rire, frappa dans ses mains avec enthousiasme et envoya tout sur le téléphone de sa femme, signé une amie qui vous veut du bien. Surtout que c’était peu courant puisque monsieur c’était trouvé une femme plus âgée pour assouvir ses fantasmes. Les dégueulasses n’avaient vraiment pas de limites ! Pour celui qui osait s’en prendre à sa famille, elle prévoyait tout un panel de punitions qu’elle lancerait au compte-gouttes et quand il croirait avoir la paix, elle réattaquerait, inlassablement.


« Je peux avoir ce que tu veux, donne-moi son nom et je vais voir ce que je peux faire, selon le cryptage, ce sera plus ou moins long ! » Elle revivait, au fil des cafés, de ses verres d’eau et de ce qu’elle mangeait, elle sentait qu’elle redevenait de plus en plus elle-même, bien qu’en dépit de la source de distraction, elle sentait à nouveau sa peine en arrière-plan. Elle prit des notes, garda en mémoire tout ce dont elle avait besoin et ne put s’empêcher de regarder avec admiration sa toute nouvelle imprimante sortir des photos et des infos sans forcer. « C’est vraiment beau la technologie ! » fit-elle remarquer avant de se servir un autre donut et de croquer dedans, enthousiaste pour un million de personne, profitant, sachant que ça ne durerait pas. Quand elle se retrouverait face à elle-même dans cet appartement vide, tout referait surface et il lui faudrait une bonne dose de téquila pour éteindre ce qui l’agiterait alors. « Oh, tu sais, t’es pas obligé de rester ici, dès que j’ai du nouveau, je t’appelle. » lui assura-t-elle en posant ses yeux sur lui qui avait l’air terriblement sérieux et elle se sentit soudain mal à l’aise mais n’en montra rien, comme elle l’avait appris. Son cerveau fonctionnait à plein régime et elle se demandait quelles options se présentaient à elle. Mentir, lui dire la vérité, mentir par omission ? Quelles seraient les conséquences sur Gaby ? Quelles seraient les conséquences pour elle ? Son visage se vida de la moindre expression et il en profita pour préciser son idée, renforçant le malaise de la jeune femme. « Je ne veux pas que Gaby ait des problèmes par ma faute. Il aura des problèmes si je te dis la vérité ? » demanda-t-elle avec sérieux. « Je sais qui tu es et ce que tu fais, j’ai cru comprendre qu’il y avait des règles strictes que je ne connais pas, alors je ne veux pas commettre d’impair. » Malheureusement, il ne manqua pas de souligner qu’elle ne s’en tirerait pas si facilement et la dernière chose qu’elle souhaitait, c’était foutre en rogne un autre Gambino, elle avait assez avec l’un d’eux qui la détestait. « Je ne l’ai pas mis dehors, je ne suis pas chez moi ici mais chez lui. » Elle n’aurait sans doute pas eu cette impression si on l’avait consultée pour le choix de la déco ou bien si on lui avait fait une place quelque part pour qu’elle ait l’impression de contribuer à sa manière. « On se disputait beaucoup, l’ordinateur, c’est juste une dispute. Il y a eu les autres aussi, on s’est battus… Et… je… » Sa voix tremblota et elle détourna les yeux pour se reprendre avant de donner l’impression qu’elle n’était qu’une faible, elle ravala toutes ses émotions et les enferma dans une boîte hermétique. « Il me déteste, je ne suis pas ce qu’il aimerait que je sois. Alors il ne vit plus ici, c’est plus facile pour lui que d’avoir à me gérer. J’ai vraiment essayé, tu sais… Je crois que lui aussi mais moi, je ne peux pas avancer dans le noir sans qu’on me donne des instructions. Je ne peux pas deviner ce que j’ignore. Mais je le comprends, il ne m’a pas choisie, il doit me gérer, je suppose qu’il préférerait faire autre chose de son temps. Et je bois un peu, ça m’aide à gérer. Je ne me sens pas très bien à New York, mon pays me manque, ma vie aussi. Ici, mes journées sont vides et tristes, ça laisse beaucoup de temps pour penser. Il a arrêté de rentrer quand on s’est battus, y a quelques semaines. »







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Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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MessageQuando la donna vuole... EmptyJeu 13 Oct - 2:24

 



il diavolo l'aiuta

ft le génie



Je bougonnai comme un gosse auquel on refuse un bonbon dans une épicerie. Demander à mon frangin son autorisation afin qu’elle me rende un service d’ordre personnel. Ça me dérangeait. Je comprenais. À la place de Gaby, j’aurais souhaité être au courant s’il frappait à la porte de Lyla pour qu’elle commette des actes répréhensibles en son nom. J’aurais également apprécié que mon épouse s’en inquiète et insiste que l'on m’en informe. C’était révélateur de tout le respect qu’elle nourrissait pour moi et, venant de Jez, c’était plutôt rassurant. Elle serait presque parvenue à me faire oublier que la réaction de mon Gabriele, par rapport au PC de sa femme, ne lui ressemblait pas. Je composais le numéro de téléphone de mon frère lorsqu’elle me rapporta l’incident et je ne pus m’empêcher de tiquer. « Hum… ça pue la jalousie ça. Je ne savais pas qu’il était jaloux. » Peut-être parce que je ne l’avais jamais connu en couple ou tout simplement amoureux. Que leur relation ait été fabriquée de toutes pièces n’excluait pas forcément cette possibilité. « Je ne sais pas. Je ne suis pas dans la tête de Gaby. Je sais que moi, je n’aurais pas aimé non plus. » Et, je n’aurais sans doute pas agi beaucoup mieux. « Mais, je suppose que tu as déjà entendu Lyla se plaindre mille fois de mon tempérament, qu’elle adore en réalité, elle s’en plaint juste pour le fun, mais elle ne doit pas savoir que je le sais. Ça ne nous amuserait plus. » ricanais-je avant de m’entretenir brièvement avec le mari de mon interlocutrice. Tout était sous contrôle. Il se montra laconique, mais il ne refusa pas. J’étais son aîné, marié de surcroît, il n’y avait aucune raison pour qu’il s’y oppose, mais Jezabel sembla rassurée et légèrement plus disposée à m’accompagner pour quelques emplettes. Elle l’était encore davantage en branchant son attirail qui, à mes yeux, était aussi compréhensible que le cockpit d’un avion. L’informatique et toutes ces conneries, ça ne m'excitait pas vraiment. Je nourrissais d’autres passions, dont certaines à dissimuler pour le bien de mon image. « Ouais hein ! Il ne sait pas sur qui elle est tombé. Il comprendra quand je lui aurai coupé la bite, mais ce sera trop tard. Trop tard pour se sauver. » Je serrai les poings sous la colère. « Mon téléphone est déjà protégé et mon PC aussi. C’est Da Vinci qui s’en est chargé. Tu devrais demander à Gaby de te le présenter. Vous vous entendriez bien. » Là encore, dire non serait stupide. Nicolo était marié à une Sicilienne pure souche ramenée directement du pays. Il était de loin le meilleur dans son domaine de prédilection. À eux deux, le monde nous appartiendrait. Il suffisait que je l’observe, concentrée sur son écran, les doigts pianotant avec vélocité sur son clavier pour m’en persuader.

Quel gâchis. Quand on tient dans ses rangs un génie comme celui-là, femme ou non, on ne le cède pas à son voisin, ami ou pas. On l’exploite. On l’enferme sous une cloche hermétique pour sa sécurité et pour les bienfaits de l’organisation. Il comprenait Rafaël. Il était lui-même ancré dans ses valeurs patriarcales. Jezabel était née du mauvais côté de la barrière. Une paire de seins, c’est dangereux pour les affaires. Il jugeait davantage son cadet de ne pas faire plus de cas de sa conjointe. « Et si tu lui commandais des vibros et des canards en plastique ? À son cabinet. Et, du matériel sado maso en tout genre. Livrés à son cabinet. Avec des pornos. De quoi foutre en l’air sa carrière à jamais. Il suffirait d’envoyer Cinzia couvrir le fait divers, le rendre viral et il devrait quitter la ville. » C’était un plan plaisant, mais bien moins que sa liaison avec son épouse. « Arrête ? Il baise sa secrétaire, je parie. Elle a une de ces putains de paires de fesses et de ses hanches. Je suis sûre c’est elle. » Elle me montra une photo et je m’exclamai en assentiment. « Vas-y. Balance à sa femme. BALANCE. Puis, livre un peu de tout un peu partout.» Ils s’amusèrent comme des petits fous. Je choisis des victimes au hasard, juste pour le fun, et je lui confiai les noms et prénoms des hommes politiques qui cherchaient mon soutien. Choisir le candidat idéal, c’était primordial. Si je me trompais, qu’importe que je sois caché derrière l’un ou l’autre pantin, ma réputation pourrait en souffrir et mon investissement gâché. “Il y en a deux en fait.” Je les griffonnai sur un bout de papier et je les déposai près de sa souris. “Tu as le temps. Ce n’est pas pressant.” Contrairement à mes récentes constatations : il était tard et mon frère n'avait toujours pas poussé cette porte tandis que mon épouse s’inquiétait de savoir où j’étais. Je n’avais pas de couvre-feu, mais je lui avais promis que je serais rentré pour dîner avec elle. “Non ! Je ne suis pas obligé, mais j’en ai envie.” J’avais envie de dévoiler tout les secrets qu’elle tentait de dissimuler habilement. Je tranchai le sujet dans le vif. Tourner en rond autour du pot, ça n’avait jamais fait avancer personne. “Pourquoi veux-tu qu’il ait des ennuis ? Et, ne dis pas de conneries, vous êtes mariés. Tu es autant chez toi que chez lui. Ce qui est à lui est à toi…” m’étonnais-je, imaginant le pire. Je la dévisageai. Il n’y avait aucun reste d’un mauvais traitement physique éventuel, mais elle prétendait qu’ils s’étaient bel et bien battus. “Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Il t’a frappé ? Il s’est passé quoi ?” Je l’écoutai l’air grave et avec grand intérêt, soudainement heureux d’apprendre qu’il ne l’avait pas cognée rageusement. “Et la dispute ? C’était à propos de quoi ? Tu veux bien me le raconter, si ça n’est pas trop intime ?” La conclusion de cette conversation, elle me chavira le cœur. Sa tristesse et sa solitude ne m’échappaient pas. Mais comment l’aider ? M’en mêler n’était pas forcément la meilleure des idées. Or, elle était la petite sœur de Mani. Je ne pouvais pas l’abandonner à sort sans avoir au moins essayé de trouver des solutions avec elle et pour elle.

“Allez viens, mets ta veste. Tu vas rentrer manger avec moi. Lyla cuisine toujours pour tout le domaine. S’il n’a pas l’intention de rentrer, j’aimerais autant que tu ne restes pas ici ce soir. Et puis, je vais devoir rentrer tard aujourd’hui. Sans doute dans le courant de la nuit.” Ce n’était pas prévu au départ. Une conversation avec Gabriele s’imposait cependant et j’avais bien l’intention de lui tomber dessus. “Moi, ça me rassurerait de savoir que tu restes avec elle toute la soirée. Ça vous fera du bien à toutes les deux. Allez, je sonnerai à mon frère dans le coin.” Discuter de tout ça maintenant, alors qu’elle essayait vainement de cacher son émoi, ça ne servirait à rien. La forcer ne serait pas probant non plus. Aussi, opta-t-il pour une solution alternative. “Tu n’as pas envie de sortir. Très bien. Je vais demander à mon épouse de venir ici avec de quoi manger. En attendant qu’elle arrive, je vais te mettre au parfum sur deux trois petites choses qui pourraient t’aider.” commençais-je en me fiant surtout à mon instinct. “Premièrement, un mariage arrangé, ce n’est facile pour personne, mais ce que j’ai vu entre vous, pendant votre mariage, c’était de la complicité et c’est ça qui importe.” La nature exacte du souci, j’y reviendrais plus tard. “Bien sûr, je ne te parle pas de celle que l’on partage avec des amis. Je fais allusion à ce que tu es prêt à faire pour l’autre qui te sort de ton cadre habituel. Par exemple, moi, qui aide ma femme à se sortir d’un mauvais pas avec son ex. Toutes les histoires ont commencé par ça et ce n’est pas bien différent de ce que toi tu as fait pour Gaby au moment des vœux. C’est la base. Le début de tout, plus que votre mariage arrangé. Disons que, ça, c’est un truc qui vient compliquer les choses, en plus de cette impression que tu dois avoir ne pas appartenir au même monde. Et, c’est là où je veux en venir. Je présume que tu dois te poser des tas de questions sur ce que nous sommes et je me doute également que tu as du mal à obtenir des réponses auprès de Gabriele. Il est toujours très évasif sur ce qu’il est ou ce qu’il fait. Mais, ça n’a rien à voir avec toi. Il ne fait pas toujours la distinction entre ce qu’il est et ce que les règles veulent qu’ils soient. Elles sont strictes. Pas toujours facile à gérer. Et elle s’applique à toi, ce qui le rend sans doute assez dur avec toi pour balancer ton PC par la fenêtre. Je ne crois pas qu’il veuille te laisser avancer dans le noir, je crois simplement que c’est tellement ancré en lui, que ça lui paraît couler de source. Mais, ce n’est pas vrai. Moi, je le sais. Donc, si tu le souhaites, et si ça ne te donne pas l’impression de te mettre en porte à faux vis-à-vis du déserteur, je peux le faire. Répondre à tes questions. C’est aussi mon rôle et je crois bien que c’est tout ce que je vais pouvoir faire.” Je m’enfonçai dans le fauteuil, non sans avoir rempli mon verre de l’eau pétillante qu’elle déposa un peu plus temps dans la soirée.







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Jezabel Gambino
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MessageQuando la donna vuole... EmptyLun 17 Oct - 21:37

 



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ft l'exalté



Jalousie ou pas, il n'était plus question de s'en soucier puisqu'il avait décidé de partir. Il n'y avait plus à s'inquiéter de tout ça ou des conséquences, il l'avait sortie de sa vie pour avoir la paix et tout ce qui les concernait n'était plus vraiment important pour lui. Elle décida de ne pas rebondir là-dessus même si elle ne put réprimer un sourire à l'évocation de Lyla. Ouais, eux deux ou Cinzia et Mani étaient de sacrés numéros, ils s'étaient bien trouvés, on leur en avait laissé l'occasion, elle ne pouvait en dire autant. Peut-être que Gabriele aurait davantage supporté ses travers si son père ne lui avait pas imposée. Qui sait ? Elle nota le nom de l'autre génie de l'informatique qui bossait pour le compte des Gambino et se dit que dès qu'elle en aurait l'occasion, elle s'offrirait une petite conversation avec lui, ce serait enrichissant et tellement bien de pouvoir échanger avec quelqu'un qui avait la même passion qu'elle. Pour l'heure, elle était surtout occupée à venger son beau-frère et à ruiner la vie de gens peu précautionneux. Elle ne lésinait pas sur les moyens et chaque souhait de Luciano était exaucé alors qu'elle riait comme une gamine, s'amusant pour la première fois depuis des semaines. Elle se sentait un peu revivre et ça lui faisait du bien, c'était comme si son rire sonnait faux, comme s'il ne lui appartenait pas et pour cause, ça faisait un bon moment qu'elle n'en avait pas entendu la douce mélodie. Soigneusement, elle prit l'identité de ces deux types, prête à passer la nuit à déterrer tout ce qu'elle pourrait trouver les concernant. Une vague de reconnaissance l'étouffait presque, pour un peu, elle aurait pris Lucky dans ses bras pour le remercier. Il n'avait pas idée de combien ce qu'il était en train de faire comptait pour elle. Ca comptait même énormément, parce qu'elle avait la possibilité de renouer avec ce qui l'aidait à se sentir utile et importante. Faire ce pour quoi elle était faite, c'était une manière de lutter contre la morosité qui était devenue sa meilleure amie depuis le départ de son mari. Il fallut seulement qu'on lui mette le pied à l'étrier pour qu'elle se remette en marche et renoue avec de vieux réflexes. Elle respirait à nouveau plus librement et la présence d'une autre personne n'était pas non plus négligeable. Avoir de la compagnie lui faisait toujours du bien. Parfois, quand elle n'y tenait plus, elle invitait Carlo et Damiano à manger avec elle pour pouvoir discuter un peu et tromper la solitude qui la rongeait et manquait parfois de la rendre complètement folle. Presque autant que ces heures passées à ruminer !



« Tu vois quelque chose à moi, ici ? Quelque chose que j'aurais choisi, Luciano ? » répliqua-t-elle sans pouvoir s'en empêcher. Cet appartement avait été décoré et pensé par quelqu'un d'autre qu'elle, quelqu'un qui ne l'avait pas consulté et ce n'était pas le fruit de son travail mais de celui de Gabriele. Impossible de se sentir chez elle dans ces conditions, sans parler de ce que cet appartement lui rappelait. C'était un nid à catastrophes et à mauvais souvenirs. Elle se mordit l'intérieur de la joue, joua avec ses mains en gigotant sur sa chaise, mal à l'aise, sachant qu'elle ne pourrait pas faire l'impasse sur la question. Il avait beau lui donner l'impression qu'elle avait le choix, elle ne l'avait pas, elle pouvait le sentir. « Il a fait venir son ami, l'avocat, pour discuter de mon avenir s'il lui arrivait quelque chose. Je ne sais pas, ce que je veux faire après, Lucky, je ne veux pas y penser mais je ne veux pas me retrouver seule à l'autre bout du monde et quand je lui ai dit que ce que je voudrais vraiment, c'était reprendre ma place dans la MS parce qu'ici, je n'ai rien, aucune rôle, aucun travail, rien. Il est devenu fou ! Je suis allée aux toilettes pour me calmer parce que je perdais mon calme et que je ne voulais pas me disputer avec lui, je voyais bien qu'il essayait de me protéger et que je répondais à côté de la plaque. Il est venu me chercher aux toilettes et il m'a poussé à bout, je l'ai frappé jusqu'à ce qu'il m'immobilise. Y a pas un jour où je ne regrette pas de pas avoir été capable de lui dire un truc qui lui aurait fait plaisir, parce qu'il ne serait pas parti. » Elle baissa les yeux, sentant son coeur se briser. Elle se laissa quelques minutes pour reprendre le dessus et ne surtout pas fondre en larmes comme une conne. La gamine n'osa pas lui dire qu'elle ne voulait pas sortir, se confronter au monde après cette discussion était mission impossible et si jamais Gaby décidait de rentrer, elle voulait être là, peut-être qu'il aurait autre chose en magasin que des regards lourds de reproches ou des silences insupportables. Que Lyla vienne l'arrangeait et la réjouissait, elle était toujours de bonne compagnie et cela remplirait cet appartement de rires et de bonne humeur, exactement ce dont elle avait besoin. Elle acquiesça à ses affirmations. Elle avait l'impression de débarquer d'une autre planète et chaque fois qu'elle avait tenté de le faire comprendre à Gabriele ou bien de lui dire qu'elle ne comprenait pas ce qu'il voulait vraiment et que l'énoncer clairement leur aurait facilité la vie, ça s'était soldé par une dispute ou un échec. Elle manquait de maturité et d'expérience et elle ne savait plus à quel saint se vouer, ayant l'impression d'avoir tout essayé, terriblement frustrée par son incapacité à gérer une situation qui semblait si simple pour les autres. Pourquoi pas pour elle ? « Je crois que c'est ça et puis je n'ai jamais eu de petit-ami, ça ne m'intéressait pas. Alors je ne sais pas comment gérer les choses. Je mets beaucoup de barrières entre moi et les gens, je ne l'avais pas fait avec Gaby jusqu'à ce que je me retrouve à faire des choses que ... Enfin que je n'aurais jamais fait en temps normal, j'ai paniqué et je me suis renfermée. Mais le problème était là avant, il ne me dit jamais franchement ce qui ne va pas, Lucky et moi je ne comprends pas ce qu'il me dit ! Je sors avec une amie et je lui propose de venir, il refuse. J'essaie de faire des efforts pour ne pas avoir l'air d'une moins que rien à côté de lui, et il me jette des regards noirs. Quand je veux en discuter, on se dispute. Ou bien il fait comme s'il n'y avait pas de problème. »  Elle se sentait comme une salope de traître de raconter tout ça à son supérieur hiérarchique et frère. « Je ne te dis pas ça pour que tu penses du mal de lui, je sais que ça doit être pénible pour lui mais j'aurais besoin que tu me dises ce qu'il attend de moi. Je ne comprends pas! Ce que j'ai le droit de faire ou pas. Pourquoi il ne m'offre pas la possibilité de travailler ? Pourquoi le fait que j'essaie de me créer une vie ici le gêne ? Pourquoi ? Et pourquoi il m'en veut quand je lui dis que mon ancienne vie me manque alors qu'il ne me laisse pas de place dans celle-ci ? » Lyla était arrivée les bras chargés de nourriture et de films sympas qu'elles regardèrent toutes les deux en se goinfrant pendant que Luciano vaquait à ses occupations. Ce fut la première fois en plusieurs semaines qu'elle s'endormit sans avoir besoin de boire.



***



Le casino avait pris feu et dès qu'elle en fut avertie, elle fonça jusqu'à l'hôpital pour s'assurer que Lyla et le bébé allaient bien. Elle tomba sur Luciano qui sortait de la chambre de sa femme. « Lucky, je suis venue dès que j'ai su, est-ce qu'ils vont bien ? » s'enquit-elle, la mine inquiète mais l'air d'être en bien meilleure forme maintenant que monsieur était rentré au bercail. « Est-ce que je peux faire quelque chose ? J'ai enfin trouvé tout ce qu'il y avait à savoir sur l'enfoiré qui a son téléphone et je me suis dit que tu voudrais peut-être t'en occuper. » Elle lui remit un dossier complet sur cet enfoiré, elle avait fouillé jusqu'à son dossier scolaire et son dossier médical pour être certaine de ne passer à côté de rien. « J'ai appelé Gaby, il est en route. Mais t'as peut-être besoin  que j'essaie de voir ce que je peux trouver pour le cabaret ? J'ai pris mon ordi ! »





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MessageQuando la donna vuole... EmptyJeu 27 Oct - 13:38

 



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Je n’avais pas besoin de tourner la tête pour constater qu’elle avait raison. Hormis quelques fringues dans les commodes, rien ne lui appartenait vraiment dans cet appartement, mais ça ne signifiait pas pour autant que les meubles ou la déco était de Gabriele. Les jeunes mariés vivaient dans mon ancienne garçonnière. Tout ce qu’elle comportait était la propriété de Cosa Nostra, pas celle de son mari. J’en déduis donc qu’elle n’avait pas conscience du nombre de points communs qu’ils partageaient. Ils sont tous deux victimes d’un mariage arrangé, ils ont été arrachés à leur vie, ils abandonnèrent derrière eux leurs amis et leurs habitudes pour se lancer dans une aventure nouvelle et difficile. Vivre avec quelqu’un exige des concessions. Ce n’était pas facile tous les jours, mais l’amour aidait grandement. Et c’était sans doute la source du problème actuel. Ils étaient forcés de nourrir pour l’autre de l’affection et, de mon point de vue, si sentiments il devait y avoir, ils se construiraient au fil du temps grâce à la routine. J’étais peut-être trop dur, mais nul n’en m’en blâmera. J’étais fou de ma femme et c’était réciproque. Sans cette réciprocité, le quotidien nous rendrait malheureux. Lyla et la Cinzia avaient une vision des choses totalement différentes. D’après elles, Jezabel était amoureuse de mon frère. Moi, j’estimais qu’elle était surtout tombée sous le charme de sa gentillesse de sa correction quand elles existaient encore. Or, ce n’était plus vraiment le cas aujourd’hui puisqu’il avait déserté le nid pour un autre plus familier. Si c’était étonnant ? Bien sûr ! Gaby était de nous tous le plus honorable des soldats. De mes frères, il était celui qui respectait les règles scrupuleusement. Il ne buvait pas, il fumait du tabac, rien d’autre, il méprisait Achille pour sa nature adultère et vénérait Andy d’être aussi bon pour Gloria. La jalousie n’expliquait dès lors qu’en partie son désaveu. Je ne doutais pas qu’il en souffrait autant que la pauvrette sous mes yeux d’ailleurs. Selon moi, il s’était passé quelque chose que Gabriele ne toléra pas, quelque chose qui blessa profondément son ego et, à mesure que ma belle-sœur me narrait les détails de leurs dernières disputes, je commençais doucement à y voir plus clair sur les causes de son départ.

« Jez, ne te méprend pas sur ce que j’en pense. J’ai du mal comprendre qu’il soit parti, parce que ça ne lui ressemble pas, mais… il faut que tu changes ton fusil d’épaule ou vous allez droit dans le mur. » l’avertis-je en m’enfonçant dans la causeuse. « Je ne sais pas qui est cet ami avocat et pour le moment, je m’en fous. Par contre, ce que j’entends, c’est qu’il a cherché à te mettre à l’abri du besoin en te demandant ce que tu voulais faire s’il disparaissait. C’est une éventualité, tu sais. Elle l’est plus pour lui que pour moi parce qu’il est bien plus exposé. C’est un soldat de première ligne. Sa démarche, même si tu l’as trouvée maladroite, elle partait d’une bonne intention. Il l’a fait avec son cœur alors, forcément, ta réaction a du terriblement le contrarier. On ne lève pas la main sur son mari, Jez. Je ne veux pas te faire peur, mais tu as de la chance que ça soit lui, je ne suis pas sûr qu’un autre, à sa place, se serait contenté de t’immobiliser. » A la place de Gaby, je l’aurais sans doute giflée pour ensuite lui démontrer physiquement que j’étais seul à décider, le seul à porter la culotte et mes façons lui aurait terriblement déplu. « Et alors, lui dire que tu aurais aimé reprendre ta place dans la MS, on en reparle ? Tu lui aurais dit que, finalement, ça t’arrangeait qu’il crève, tu n’aurais pas pu mieux t’y prendre. Après, tu ne peux pas te forcer… Je veux dire, tu ne peux pas t’obliger à être heureuse d’être là. Ça, je l’entends bien. Mais, il y a une façon de dire les choses, Jez. Surtout à des hommes de son genre. » Parce qu’il manquait de confiance en lui et qu’il refusait qu’on ébranle le peu qu’il lui restait. Elle était mal à l’aise. C’était si tangible que j’en aurais presque regretté de lui parler ouvertement. J’agissais pour son bien cependant. Quelqu’un devait l’aider à ouvrir les yeux sur les conséquences de son comportement, bien que je me bornais à penser qu’elle essayait, du fond du cœur et qu’elle payait cher sa jeunesse et son innocence. « Je sais que ça ne doit pas être facile. » admis-je en hochant négativement de la tête. « Il n’est pas trop causant et lui arracher des informations sur lui, ça demande une sacrée patience. Alors, si en plus de ça, tu t’encombres de ce qui se passe uniquement dans ta tête, tu n’es pas sortie. Il t’a dit que tu avais l’air d’un moins que rien ? Je ne pense pas. Conclusion : perte de temps. Quand est-ce qu’il était le plus réceptif, Jez ? Je ne te demande pas de me répondre, juste d’y penser, peut-être que ça pourrait t’aider à y voir plus clair. » C’était le dernier conseil que je m’autoriserais pour ce soir. Il n’était pas question que je prenne parti. J’appréciais Jez et sa candeur, mais je n’avais pas envie de prendre parti trop prestement, au risque de froisser son époux qui n’en restait pas moins mon beau-frère. « Je ne peux pas répondre à toutes ces questions. C’est à lui qui devrait les poser. Je ne suis pas dans sa tête. Par contre, je peux te dire pourquoi moi, il m’a fallu longtemps avant de me décider à laisser Lyla travailler à nouveau, mais seulement avec moi. La première raison, c’est parce que c’est dangereux, de bosser et que s’il y a bien une chose que je veux à tout prix, c’est que Lyla soit en sécurité tout le temps. Vu la garde, difficile d’envisager qu’elle puisse l’être dans un endroit où mes hommes ne seraient pas tolérés. La seconde raison, qui découle de la première, c’est que je me sens mieux quand je sais où elle est et avec qui elle est. Or, son ancien boulot de secouriste, ça allait beaucoup trop vite. Elle n’aurait jamais eu le temps de me prévenir. Je n’avais pas envie qu’on m’annonce, un jour, qui lui était arrivé quelque chose en intervention. Et, la dernière, c’est parce qu’elle n’en a pas besoin. Elle a besoin de gagner de l’argent. J’en ai. Elle n’a pas besoin de se sentir importante pour elle, puisqu’elle l’est pour moi. Vouloir travailler, c’était comme si elle me disait qu’elle n’avait plus besoin que moi ou que je n’étais pas à la hauteur de ses espérances, qu’elle n’était pas heureuse avec moi malgré mes efforts. Tu comprends ? » Je lui accordai un peu de temps pour digérer avant d’enchaîner. « Quant aux amis, il n’y a rien de pire. Ils se mêlent de tout, ont un avis sur tout, sont persuadés d’avoir raison sans rien savoir de ce que nous sommes ou de ce que Gaby et toi êtes. Il y aura toujours bien quelqu’un pour souligner que tu es trop jeune, qu’il est trop beau pour être fidèle ou autre connerie du genre. Et, le pire, c’est que si par malheur, tu leur démontrais qu’ils ont tort, ils se mettent à devenir jaloux et il n’y a rien de pire que la jalousie. Elle pourrit tout. Et tout ça, bien entendu, c’est la face émergée de l’Ice-berg. Il y a aussi tous ceux qui n’hésiteront pas à se servir de toi pour tous nous faire tomber. Quant à obtenir une place dans sa vie, si tu en veux une, Jez, tu dois te battre pour l’avoir. Tu dois creuser ton trou, sans quoi, tu perds ton temps. »


***


Oui, le cabaret avait pris feu. Oui, ma femme avait été hospitalisée, mais notre bébé et sa maman se portaient bien. Elle reposait paisiblement, rassurée par ma présence tandis qu’une infirmière me chassait. L’hôpital ne pouvait pas m’accueillir. Il manquait de place. La nuit avait été compliquée pour les urgentistes. Je me décidai donc à quitter la chambre pour tomber sur une Jezabel haletante après une course effrénée. « Oui ! Tout va bien. Elle rentrera demain soir normalement. Elle doit se reposer. Ils lui feront des examens complémentaires demain, mais ils disent que je ne dois pas m’inquiéter, alors…je vais me contenter de ça. Merci d’être venue. » la remerciais-je dans le couloir, l’invitant cependant à avancer. « Tout ce qu’il y a à savoir ? Fais voir. » Je cheminais plus lentement, mon interlocutrice sur mes talons et j’aimais ce que je lisais au point d’en sourire. « Mais, ils habitent à quoi ? À peine cinq kilomètres. Si ça, ce n’est pas une invitation…appelle mon frère. Dis-lui qu’on se casse. Tu vas venir avec moi. Tu vas voir, on va bien s’amuser. » Il lui offrirait un peu de son ancienne vie ce soir, mais pas le loisir du choix. Je n’avais aucunement envie d’être seul et puisqu’elle m’apportait sur un plateau d’argent ce dont j’avais besoin pour me détendre, elle méritait bien de s’amuser du sort de l’impudent. « Quoi ? Tu ne vas quand même pas essayer de me faire croire que te défouler ne te ferait pas du bien. Il ne rentre pas de toute façon. L’attendre ne va pas y changer grand-chose. Par contre, bouger un peu avec moi et sous ma responsabilité, ça pourrait peut-être le pousser à se manifester pour obtenir des informations. » Au moins, par curiosité. En réalité, je sous-estimais sa colère et sa déception, mais jen’en savais rien sur le moment. Je ne le supposais même pas. « Tu sais quoi ? Je vais l’appeler moi. Grimpe ! «  tranchais-je en lui désignant ma voiture. « On a quoi ? Quinze minutes pour mettre au point un plan d’action pour le sortir de chez lui et le faire venir avec nous. Méthode douce. Pas la peine d’attirer les curieux sur nous. Des idées, je suis tout ouïe, parce que si je m’écoutais, là, tout de suite, je monte et je lui arrache les yeux avec un canif et je lui coupe les mains avec un couteau à beurre. »







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Jezabel Gambino
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MessageQuando la donna vuole... EmptyMar 1 Nov - 21:51

 



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La gamine appréciait Luciano et son franc parler mais elle ne pouvait s’empêcher d’être blessée par le fait qu’une fois de plus, on affirmait qu’elle était l’unique responsable de tout ce merdier. Elle était complètement d’accord sur le fait qu’elle avait sa part de responsabilité là-dedans mais à tous les entendre, il n’y avait qu’elle qui devait changer, qu’elle qui devait faire des efforts et tenter de recoller les morceaux. Si elle avait été moins dans l’émotionnel, elle aurait surtout saisi qu’ils connaissaient tous parfaitement Gaby et son côté têtu et qu’ils lui disaient seulement que si elle ne prenait pas sur elle, il y avait peu de chances pour que son mari s’en charge. Et sa fierté à elle, ça ne comptait pas ? Il ne lui en restait plus beaucoup, en effet, mais tout de même ! « Je sais… Je sais très bien ce qu’il aurait pu faire, j’étais surprise qu’il ne le fasse pas. » Elle n’ajouta pas que ça avait sans doute dû participer à tout ce qu’elle nourrissait pour lui et dont elle ne savait pas vraiment quoi faire. Elle était à la fois prisonnière de ce qu’elle avait toujours été et de ce qu’elle aspirait à devenir mais également de ce qui l’agitait et qu’elle ne comprenait pas bien. Et avec tout ça, on lui demandait par-dessus le marché de changer pour tenter de le faire revenir. Super, merci beaucoup ! « C’était pas ce que je voulais dire ! Je lui ai dit que j’étais pas à l’aise de parler de ça alors qu’on venait de se marier, je lui ai dit que je ne voulais pas en parler parce que je n’avais pas pris la peine d’y penser et forcément, quand j’ai été sincère… Comment tu veux que je lui dise la vérité ? Y a pas d’autres façons de le faire, il le prendrait mal de la même façon ! Il croit que tout est toujours contre lui, tout ! » Parce qu’il avait l’impression de ne jamais être à la hauteur et ça le rendait incroyablement susceptible. Tout ça érodait la patience de la brunette et elle se sentait perdre pied, plus cette conversation avançait et plus elle sentait qu’elle avait besoin de plusieurs verres pour noyer cette angoisse qui montait en elle. Ce qu’il lui raconta sur Lyla et son désir de travailler ne la rassura pas. Luciano était connu pour sa jalousie mais Gaby, lui, avait ce petit côté vieillot qui assurait à la salvadorienne des moments difficiles pour lui faire entendre qu’elle avait besoin de faire autre chose de sa vie que de l’attendre chez eux. Parce qu’elle ne servait à rien dans leur appartement. Bercée entre désarroi, besoin d’alcool et désespoir, elle se contenta d’écouter tous les conseils qu’il acceptait de lui donner, espérant qu’elle saurait en faire quelque chose de constructif mais ça semblait sacrément mal parti. Parfois, elle se demandait même par quel miracle elle était parvenue à le faire rentrer au bercail.


« Il habite Brooklyn, il bosse dans une boutique de fringues et il est connu pour aimer faire la fête. Il a raté ses études de droit et depuis, essaie de rembourser son prêt comme il peut. Il harcèle son ex qui l’a plaqué parce qu’elle était lesbienne. » Elle ne put s’empêcher de ricaner en lui expliquant, trouvant que c’était la pire des façons de se faire balancer et d’un autre côté, ce genre de fils de pute méritait son sort. Pourtant, elle s’arrêta net à la proposition de Luciano. Ce n’était pas une bonne idée. Elle regarda autour d’eux, comme pour chercher de l’aide mais il n’y avait rien ni personne hormis des inconnus en blanc. Bien sûr qu’elle mourait d’envie de récupérer ses bons vieux réflexes mais elle était rouillée, pour commencer, et elle n’était pas certaine que Gabriele allait accepter qu’elle mette les mains dans la merde, peu importait la raison. « Si, j’adorerais ça ! Mais il est rentré, chez nous. Je ne peux pas faire comme s’il n’était pas là et si je l’appelle pour lui demander, je peux déjà deviner ce qu’il va me répondre. » Elle jouait nerveusement avec la sangle de son sac. Un bon bain de sang et elle pourrait renouer avec elle-même et ne plus penser à ce qui l’empêcher d’être comme avant, ses sentiments et son besoin impérieux d’alcool.  « Peut-être que si c’était toi qui l’appelais, il ne refuserait pas. Tu vois ?! » Le but n’était pas de prendre son mari au piège mais elle ne voulait pas se dire qu’on s’amusait sans elle et pour une fois que quelqu’un ne la traitait pas comme une femme mais comme un être humain capable de se défendre et de faire mal, passer à côté semblait inenvisageable mais si c’était au prix de son équilibre retrouvé avec Gambino, elle préférait abandonner. « Merci ! » conclut-elle en montant dans la voiture et en réfléchissant. « Je vais frapper chez lui et lui sortir le grand jeu, enfin essayer, je vais lui dire que je suis tombée en panne, peu importe, il sortira et me suivra et là, je m’arrangerais pour qu’il ne sorte pas de la voiture. » Elle retira son manteau, son écharpe et ouvrit sa chemise pour ajuster son débardeur alors que Luciano avait Gaby à l’autre bout du fil et que ça avait l’air tendu. « Il a dit quoi ? Il était fâché ? S’il est fâché, je devrais peut-être l’appeler moi-même ! Parce que je ne veux pas que ça lui serve d’excuse pour retourner avec l’autre, sinon je vais faire un carnage ! » Attiser sa rage, c’était justement ce qu’il lui fallait. Faire sortir ce connard de chez lui fut un jeu d’enfant. Son accent l’avait conquis et elle demanda à passer un coup de fil fictif avec son portable et lui promit monts et merveilles à l’arrière de sa voiture pour le remercier. Il vit ça comme son jour de chance, ne s’attendant pas à se manger coup sur coup une fois dans la voiture. Il était inconscient jusqu’à ce qu’ils le débarquent dans un lieu spécialement choisi par Luciano. S’en suivit des heures de jeu qui mirent Jezabel en liesse. Survoltée, elle riait fort et ne tenait pas en place. « Merci, Lucky, c’était super ! » lui lança-t-elle alors qu’ils se remettaient en route pour qu’il la dépose chez elle tandis qu’elle inondait Gaby de messages enflammés. S’il n’était pas chez eux, elle souffrirait de la pire des frustrations et d’ailleurs, s’il lui apprenait qu’il n’y était pas, elle le rejoindrait pour lui permettre de bénéficier des bienfaits du meurtre.


***



« Vas-y, donne-moi son nom, je t’écoute ! » répondit-elle, assise sur le comptoir de la cuisine dans la maison sicilienne dans laquelle ils avaient élu domicile. « Je vais vite te trouver ça. » promit-elle en tapant et en cliquant. Monsieur entra dans la pièce, souffla bruyamment, agrippa le téléphone et beugla à son frère un : « On est en Lune de Miel, tu sais ce que ça veut dire ? Ça attendra qu’on rentre ! » Et il raccrocha en lui balançant son téléphone. « Je voulais juste rendre service ! » se défendit-elle en levant les mains en signe de reddition. « C’est à moi que tu devrais rendre service, à moi et à moi seul, tout le long de notre séjour ! » Elle répondit par un large sourire alors qu’il était excédé. « Ah ouais, et de quel genre de services t’aurais besoin, toi ?! » Il se radoucit, contre toute attente, car elle s’attendait déjà à devoir batailler durement pour le dégriser, il la prit dans ses bras et lui fit sa petite liste de services à l’oreille alors qu’elle gloussait comme une dinde. Plus tard, alors qu’il dormait à poings fermés, elle envoya toutes les informations à Lucky par email pour ranger son ordinateur et ne plus y toucher du reste du séjour pour ne pas provoquer une autre crise. L’accident de Cinzia bouleversa tout le monde, elle la première et elle fit de son mieux pour se rendre disponible mais elle se sentait surtout inutile et impuissante. Elle tentait tant bien que mal de remplir ses journées pour ne pas avoir l’impression de se lever pour rien, jour après jour mais c’était difficile. Elle soutenait les siens avec autant de cœur et de dévotion qu’elle le pouvait, appelant parfois Luciano pour savoir s’il avait besoin de ses services puisque les projets de Gaby concernant son avenir professionnel avaient l’air d’être en stand-by. Il débarqua lui-même un soir, visiblement affolé et nerveux, elle lui ouvrit grand la porte, son frère était encore au restaurant et elle l’en informa avant de lui préparer un café et de le lui servir. « Ca va ? T’as l’air hyper nerveux ! Il devrait arriver bientôt, il m’appelle toujours avant de partir. » Notamment pour savoir si elle avait besoin de quoi que ce soit et le plus souvent, elle lui demandait de lui apporter les plats délicieux de Pino, qui se faisait un plaisir de lui préparer un truc rien que pour ses beaux yeux. « Lucky ? Je peux faire quelque chose ? »






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Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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Qu’est-ce que ça voulait dire : il croit que tout est contre lui ? Est-ce que ça se cantonnait à leur vie de couple ou y avait-il autre chose à saisir ? Quelque chose de grave qui leur attirerait des emmerdes ? J’étais envahi par un sale pressentiment. J’avais bien remarqué que Gaby ne se sentait pas à sa place à New York ou qu’il avait du mal à la trouver. Je le comprenais d’ailleurs. J’estimais que mon père ne se montrait pas vraiment à la hauteur de son potentiel. J’étais le premier fan de Gaby. Je lui reconnaissais volontiers les qualités qui me manquaient. C’était certainement la raison de mon absence d’objectivité face à Jez, bien qu’au fond, je savais que mon petit frère déconnait avec elle. Elle n’avait sans doute pas besoin que j’enfonce le clou en l’assommant de questions. Je me fis donc violence pour ne pas interroger la gamine sur les tenants et les aboutissants de son sous-entendu. Ça me démangeait, mais je me retins. J’y reviendrais plus tard, dès lors que ma belle-sœur se sentirait plus forte, une fois que son mari s’intéresserait assez à elle pour que ma requête ne la flatte plus.

Devant son ordinateur, sa bonne humeur me sauta aux yeux. Elle avait envie de se retrouver, d’aider à sa manière, de se sentir reconnue pour ses talents à défaut d’être en mesure d’user de ses compétences apprises à la dure dans la rue. Sans ça, elle ne tirera jamais de trait définitif sur sa vie d’antan et je me fis la promesse d’en trouver deux mots à mon frère, qu’il change son fusil d’épaules et quand, bien entendu, le moment s’y prêtera. Il y avait, aujourd’hui, peu de chances qu’il m’écoute, parce qu’il n’était pas droit dans ses bottes et que sa personnalité s’effilochait depuis qu’il était en ville. En soi, prendre Jez avec moi pour participer à cette expédition punitive était un mauvais calcul, mais j’étais trop excité par mes besoins de vengeance pour m’en rendre compte. Sur l’heure, cette fois était mon seul moteur, bien que de ne pas être accompagné de ma femme me laissait un goût amer. Si elle n’avait pas été enceinte de notre premier bébé, c’est elle qui serait assise à côté de moi dans cette voiture. Je l’aurais même autorisée à l’exécuter elle-même, songeant au cadeau qu’elle m’offrirait en guise de remerciements : sa fougue, sa passion et son désir inextinguible. Ça me manquera une fois mes méfaits accomplis, et pour soigner cette frustration, je me persuadais d’être à l’initiative d’une bonne action. L’enfant terrible du Salvador devait se défouler, se révéler, sous surveillance, certes, mais c’était déjà mieux que rien.

Si j’étais surpris qu’elle oscille entre l’enthousiasme égoïste et la crainte d’être loyale envers mon frère ? Pas rarement. Je savais qu’il était rentré et ce n’était pas la première fois qu’elle me prouvait sa fiabilité. En revanche, j’étais étonné de ne pas avoir compté parmi les premières personnes mises au courant de leur réconciliation. Jugée ingrate, elle aurait pu me vexer, mais j’étais d’une indulgence rare avec elle. Elle est de ma famille désormais. Une sœur à part entière. « Ah, quand même, je me demandais quand tu allais cracher le morceau. Tu sais, tu peux m’appeler pour m’annoncer ce genre de bonnes nouvelles. Il y a peu de chance que tu me déranges. Mais, soit, on y reviendra plus tard. Je vais appeler mon frère pendant que tu nous concoctes un plan d’enfer. » déclarais-je enjoué, bien que pressé de passer à l’action. Je regrettais d’avoir à réclamer l’assentiment de son mari, tout comme je bénissais mon dialecte. Jezabel n’avait pas besoin de saisir ce que nous échangions lui et moi. Il ne cacha rien de sa mauvaise humeur et je crois qu’au fil de mon argument unique et succinct, je réalisai que mes bonnes intentions n’étaient pas accueillies avec les honneurs. Il détestait l’idée que je la mêle à mes affaires, aussi personnelles soient-elles, tout comme il haïssait qu’elle utilise son temps avec moi et non avec lui. Une part de moi comprenait, mais une autre le trouvait cruellement injuste. J’oeuvrais à ma manière pour le bien de son couple et je déplorais qu’il m’oblige à lui forcer la main. « C’est bon. C’est réglé. Ne t’inquiète pas pour lui. Alors ? Ton idée ? » Maligne, certes, mais pas forcément appréciable. « Putain, Jez, j’adorerais te dire oui, mais s’il t’arrivait quelque chose, on va me couper les couilles, et j’y tiens. » hésitais-je en cherchant une solution de substitution moins périlleuse.

Rien ne me venait. Tout du moins, rien qui ne la mettrait pas en danger. Alors, je cédai, exigeant qu’elle me jure d’être extrêmement prudente. Elle le fut. Moins de deux minutes plus tard, ce connard était dans le coffre de la voiture. « Tu n’as pas faim ? Je crève la dalle moi. On va s’arrêter prendre un truc à bouffer. » Il opta pour des bagels, un paquet de chips et une part de tarte qu’il dégusta sur les lieux du crime tandis que Jezabel scalpait l’enfoiré accroc à ma femme. Il manquait cruellement de dignité, mais je m’en inquiétais peu. J’étais souvent en verve dans ces moments-là, comme dans mon élément. C’était durant ces séances appréciables de torture que je menais mes conversations les plus sérieuses en général. « Alors ? Sans les détails croustillants qui ne m’intéresse pas, vous avez réussi à discuter un peu ou tu es juste parvenue à le faire rentrer ? » l’interrogeais-je en m’essuyant les doigts avec une serviette. « Et, par le plus grand des hasards, tu as toujours l’impression que tout est contre lui ? D’ailleurs, c’est quoi ce tout ? Enfin quoi ou qui ? » Quand vint l’heure de la ramener chez elle, j’acceptai ses remerciements en l’embrassant sur le front et en lui glissant un conseil pour mieux aborder l’homme en colère qui l’attendait. Elle piqua un fard et je m’en amusai, lui souhaitant tout de même bonne chance.  


***

Si Da Vinci n’était pas rentré en Sicile pour des raisons familiales, jamais je n’aurais dérangé Jez en pleine lune de miel. Tout comme il ne me serait pas venu à l’esprit de débarquer chez elle, en panique, sans la prévenir. Au vu de ma dernière conversation avec mon frère, j’avais bel et bien l’intention de ralentir nos rencontres. Sauf que c’était un cas d’urgence, j’étais en alerte maximale. Je ne me préoccupai pas des récents avertissements de mon cadet. Cette fois, nul doute qu’il comprendrait que je ne cherchais pas le piéger ou à saper son autorité. Il serait sur le pied de guerre, comme moi, qui ne prit pas vraiment la peine de la saluer. « Lyla a disparu. » lui lançais-je en avalant mon café cul sec. Je l’acceptai uniquement parce que j’en avais besoin. « Il faut que tu t’habilles. Que tu enfiles quelque chose de moins confortable. On va au casino de mon père. Je te donnerai des détails dans la voiture. » En réalité, il n’en avait que très peu. Mani était parti à la chasse dans le Bronx. Mes frères, en revanche, il n’était pas encore au courant. Les répercussions pour mon avenir seraient terribles si mon père l’apprenait. Ça ralentirait mon ascension. Le seule qui en serait informé, ce serait Gabriele, car l'aide de Jezabel me serait précieuse. « J’appellerai mon frère de là-bas. Magne-toi, s’il te plaît. » La politesse ressemblant davantage à une supplique qu’à un ordre, elle ne se fit pas prier pour obéir et, dans la voiture, je lui rapportai le peu d’éléments que j’avais à disposition.

« Mes hommes ont été assommés. Ce n’était pas les gars habituels, mais ce sont normalement des gens de confiance. Enfin, normalement. Ils n’ont rien vu, ces fils de putes. » Inutile de préciser le sort qu’il leur réservait, ça se lisait sur ses traits. « Comme j’ai pas grand-chose, il faut que tu couvres un plus large panel qu’habituellement. C’est pour ça qu’on va au casino. Il y a du matériel, un truc de fou. Tu auras accès à une base de données impressionnante, y compris les bases de données des caméras des feux rouges. Tu vois un peu où je veux en venir ? Je sais que ça va te demander du temps de tout éplucher, mais il faut que je la retrouve, tu comprends ? Il le faut absolument. » Ma détresse était palpable. Personne n’y aurait été hermétique. « Je préviendrai Gaby quand on sera là-bas. Il nous rejoindra sans doute. Pour le moment, je ne peux pas l’appeler, parce qu’il est avec Andrea, et que je n’ai pas envie que ça se sache. J’ai encore bon espoir que je pourrai la retrouver avant que mon père apprenne quoi que ce soit. Enfin, il faut aussi que tu saches que je pense à deux personnes susceptibles d’avoir fait le coup. Le mari de Victoria, parce qu’elle était avec elle et qu’il la tabasse, bien que je n’y crois pas vraiment. Il n’est pas assez malin pour ça, mais il ne faut rien négliger. L’autre, ça concerne des types du Bronx, un gang rival à la MS qui s’en est pris à Olivia il y a une dizaine d’années. Je ne peux pas te donner les détails, mais Javier s’est mis en tête de la venger et j’ai bien peur que cette fois, ça nous ait sautés à la gueule bien comme il faut. »  





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L’appeler pour lui dire que Gaby était rentré ? Outre le fait qu’il savait toujours tout, comme les hommes dans sa position, elle jugeait qu’elle n’avait pas à le déranger avec ce genre de détails, il avait sûrement des questions plus importantes à régler. Elle piqua un fard, mal à l’aise, ne sachant pas trop où se mettre alors qu’elle se sentait un peu coupable. Il avait fait de son mieux pour l’aider autant que possible et elle n’avait même pas été capable de le remercier d’une façon ou d’une autre. C’était indigne de la confiance qu’il lui accordait et de la relation privilégiée qu’ils partageaient. Elle avait tellement l’habitude de ne pouvoir compter que sur elle-même… Au fond, il n’y avait pas eu grand-monde de prévenus, les gens l’apprirent par la force des choses mais la prochaine fois, elle penserait à rendre des comptes à l’une des rares personnes qui avait été capable de lui redonner un peu confiance en elle alors qu’elle traversait un passage à vide. « Je n’y avais pas pensé et je ne voulais pas te déranger. » Il restait le frère de Gabriele avant tout et au fond, il n’aurait peut-être même jamais dû être au courant des problèmes de couple qui agitaient ce jeune foyer. Elle avait fait de son mieux pour ne jamais ternir l’image de son époux, pour éviter à tout prix de lui porter préjudice, parce que même si elle avait été persuadée qu’il ne l’aimait pas, elle restait persuadée qu’il était un homme bien et qu’il méritait mieux que d’être sali et humilié par vengeance. Demander le divorce ne lui vint pas non plus à l’idée, elle aurait eu à s’expliquer devant son père et elle le redoutait bien que la solitude et ces moments volés entre Gaby et sa putain. Elle espéra seulement disparaître, arranger tout le monde et simplifier les choses. A présent, elle se remettait doucement de ces mois difficiles et espérait ne plus commettre d’impairs, visiblement, c’était mal parti. Pourtant, il ne l’exclut pas pour autant de ses plans de vengeance et elle eut le loisir de lui proposer son idée pour appâter leur homme et le charger dans la voiture sans ameuter la moitié du quartier. Elle lui assura que tout se passerait pour le mieux, qu’il pouvait lui faire confiance et elle fut surprise qu’il le fasse. Quand elle sortait ce genre de trucs à Gaby, elle avait l’impression qu’il acquiesçait pour ne pas la mettre en rogne mais qu’il n’y croyait pas un seul instant, elle n’était qu’une gamine de dix-huit ans, sa femme et donc, il se devait de la protéger et de se méfier de tout à sa place, pare que son jeune âge impliquait forcément candeur et insouciance et probablement un petit supplément de stupidité inhérente au reste. S’occuper de ce type, c’était prouver qu’elle n’était pas une enfant et qu’elle n’avait pas besoin d’être couvée comme un œuf, elle avait besoin de l’aide qu’elle demandait, ni plus, ni moins. Peut-être que le sicilien finirait par l’entendre.


« Oui, on a parlé. Il le fallait ou il ne serait pas resté. J’ai dû le faire la première… C’était pas facile mais il est trop fier pour se livrer, surtout alors qu’il est sûr qu’on le déteste ou qu’on le sous-estime. On essaie de communiquer mais il a du mal avec certains sujets mais je me dis qu’avec le temps, ce sera de plus en plus simple. Il n’a peut-être pas assez confiance en moi pour le moment, je ne sais pas trop. Et puis il y a l’alcool, c’est un problème parce que j’essaie d’arrêter et c’est difficile, ça crée des tensions entre nous. Et ça, c’est entièrement de ma faute, je fais ce que je peux pour régler ça ! » dit-elle en retirant avec application ce magnifique scalp qu’elle venait de tracer. « Ce n’est peut-être pas à moi de te parler de ça, Luciano. Tu devrais peut-être en discuter avec lui… » dit-elle doucement en essuyant son couteau et en regardant ce qu’elle pourrait utiliser pour la suite des opérations après avoir enfourné une part de tarte dans sa bouche. Elle sentit son regard peser sur elle et elle leva les yeux pour le soutenir. « Si je te raconte, tu ne devras pas aller le voir pour en discuter avec lui, ok ?! Je ne veux pas qu’il croit que je complote dans son dos ou bien que je cherche à lui donner une position en suppliant. Parce que j’ai beaucoup d’estime pour lui ! » Il hocha la tête et elle se lança. « Il a l’impression qu’on l’a fait revenir pour l’humilier. Il se sent comme le paria de la famille, on traite mieux Achille que lui. Ici, il n’a rien à part un restaurant, comme si ses années de formation à Chicago c’était du vent. Il croit sûrement que c’est parce qu’il a ce truc quand il parle, tu vois ? Et du coup, il fait un complexe et se sent moqué, floué, perpétuellement. Je crois que ça a aggravé nos problèmes, parce qu’il devait croire que c’était à cause de ça qu’on avait du mal à s’entendre ou je ne sais pas… Il ne sait pas ce qu’on attend de lui ici et tourne en rond comme un lion en cage, du coup, il est très susceptible, je sais qu’il fait des efforts avec moi mais parfois, il explose et je ne sais pas comment l’aider. Il mérite mieux que ce restaurant, tout le monde le sait et rien ne va assez vite pour lui. »



***




Elle ne posa pas de questions et s’exécuta quand il lui parla de la raison de sa visite. Elle s’habilla en un temps record et grimpa dans la voiture. « Quelle bande d’incapables ! » conclut-elle en apprenant qu’ils avaient été deux pour la surveiller et que malgré tout, on était venu à bout d’eux. Abrutis ! On ne pouvait plus faire confiance à grand-monde de nos jours, c’était malheureux ! « T’en fais pas, je vais faire tout mon possible, même si pour ça, je dois ne pas dormir. Tu as l’endroit où on l’a enlevée ? L’adresse je veux dire ? Je vais vérifier s’ils ont du matériel sur place aussi ! Ca va aller, on va la retrouver, tu verras ! On ne peut pas venir à bout d’elle, c’est une dur à cuire ! » tenta-t-elle de le rassurer en exerçant une petite pression sur son bras. « La 18 ? Si c’est ça, ça va être un sacré merdier mais on va vérifier, j’apercevrais peut-être des tatouages. » Une fois au casino, elle salua ceux qui lui faisaient signe de la tête et emboîta le pas à Luciano pour atteindre une immense pièce pleine de matériel perfectionné. Il lui fallut plusieurs minutes pour se familiariser avec le système et une fois que ce fut fait, elle farfouilla là où elle put et observa des heures et des heures d’enregistrements après avoir quadrillé un périmètre défini. Les précisions de Luciano lui permirent de se focaliser sur un créneau horaire particulier et après avoir obtenu la plaque d’une camionnette, elle tenta de retracer leur itinéraire. Les yeux rougis par des heures de visionnage, elle ne lâchait rien, sirotant son coca en essayant d‘oublier qu’avec un peu de vodka, il sera passé encore mieux. « Du nouveau ? » demanda-t-elle alors qu’il revenait et voulait savoir ce que ça donnait de son côté. « J’ai retracé une bonne partie de leur trajet mais selon l’endroit où ils se terrent, on n’aura peut-être pas d’images, je fais mon maximum ! Je te promets qu’on va la retrouver, Lucky ! Je sais que ce n’est pas facile, Lyla est importante pour toi mais elle a une bonne étoile. Comme ta sœur, elles s’attirent des emmerdes à la pelle dont elles se sortent toujours ! » Elle n’était pas douée pour rassurer les gens, elle aurait sans doute mieux fait de fermer sa gueule pour de bon. Une autre nuit blanche à tout éplucher lui permit d’avoir une zone délimitée qui avait l’air moins énorme que l’entièreté de la ville. Elle appela Lucky pour le lui communiquer, lui donnant la zone et les noms de rues. Elle avait trouvé des plans et grâce à google, put lui annoncer qu’il y avait pas mal d’entrepôts et que s’ils étaient les cons qu’elle pensait, ils auraient laissé la camionnette devant. Elle lui demanda de la tenir au courant et ramassa ses affaires, rangea ce qu’elle avait mis en bordel et prit la tangente, demandant à Gaby de passer la récupérer. Savoir que Lyla était en vie était un soulagement et après s’être accordé quelques heures de sommeil, elle fit envoyer des fleurs et écrivit un message à Lucky pour lui dire qu’elle était heureuse pour lui. Elle craignait que toute cette histoire pousserait son mari à l’étouffer davantage. Elle ne se trompa pas de beaucoup. Et si elle adorait passer du temps avec lui, elle sentait un besoin d’adrénaline supplanter le reste, il n’y aurait que ça qui pourrait l’empêcher de penser à boire. « Salut Lucky, ça fait longtemps, ça va ? Dis-moi, tu n’aurais pas du boulot pour moi ? Je tourne en rond, je me disais que t’aurais peut-être un truc sous le coude. » L’appeler pour se rappeler à son bon souvenir, c’était risqué mais mieux que de passer une autre journée à se demander comment elle pourrait l’animer.





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Luciano Gambino
Luciano Gambino
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La cruauté est essentielle si l’on veut conserver le pouvoir. Sans elle, on apparaît faible et les adversaires en profitent. Comme les chiens : celui qui aboie le plus fort devient le chef de meute. [Saviano]

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MessageQuando la donna vuole... EmptyDim 20 Nov - 19:48

 



il diavolo l'aiuta

ft le génie



Je n’avais strictement aucune raison de ne pas promettre à Jez de garder le silence sur les états d’âme de mon frère qu’elle me confiait gentiment. Non seulement, je connaissais son putain de sale caractère, mais en plus – et non négligeable – je ne lui serais d’aucun secours s’il se braquait ou, pire encore, si je me mettais Gaby à dos. À mes yeux, mon amitié avec son épouse n’était pas un critère pour attiser sa colère ou sa jalousie. J’estimais avoir contribué à leur réconciliation en empêchant la jeune femme de s’enliser dans les sables mouvants de l’ennui. Bien sûr, il était trop fier pour l’admettre et pour me livrer le fond de sa pensée. Utiliser cette complicité naissante pour obtenir des informations n’était certes pas correct, mais il m’y contraignait à cause de ses silences. Or, tout ce que je souhaitais c’était éviter qu’un incident diplomatique au sein de Cosa Nostra n’éclate. « Je me doutais que c’était ça, et de toi à moi, je le comprends. Mais mon père est un homme prudent qui aime tout segmenter et traiter les problèmes par ordre de priorité sans jamais s’éparpiller. Ce n’est pas nouveau. Nous n’avons jamais été sa priorité. » Hormis la Cinzia, mais personne ne lui en voulait ou ne l’enviait. Personne. Elle était notre joyau avant qu’elle s’unisse à mon meilleur ami. Elle l’était encore, mais différemment. « Ce qui m’étonne, c’est que de nous tous, il est de loin celui qui lui ressemble plus. C’est rare quand Gabriele prend des décisions sans y avoir réfléchi pendant une éternité. Je pensais qu’il se douterait que c’est provisoire, même s’il juge que ce restaurant, c’est vachement réducteur pour un gars comme lui. Je suis le premier à penser que c’est une perte de temps, mais ce n’est pas en jouant les Calimero de service qu’il va gagner quelque chose. Il va faire pire que mieux en réalité. Ettore déteste qu’on le manipule et qu’on lui force la main. » expliquais-je à mon interlocutrice, l’air pensif.

« Si je pouvais faire quelque chose, je le ferais, mais je n’ai pas ce pouvoir, mais toi, oui. En tout cas, indirectement. Dis-lui que son heure viendra. Essaie de l’en convaincre. Utilise mon histoire avec l’Irlandaise. » Un océan de vide remplit le regard de Jezabel. Elle n’était pas au courant et je réparai cette bévue. « Fais-lui croire que tu le sais de Cinzia et mets là dans la confidence. Je sais que je te demande de lui mentir, mais c’est pour son bien. Il ne faut pas qu’il se mette dans la tête de faire cavalier seul, parce que c’est dangereux. Plus que tu ne l’imagines. Insiste autant que tu peux et sans scrupule. Occupe-le. Et, tant qu’à faire, essaie de les réconcilier, parce qu’ils ont besoin l’un de l’autre. Ça a toujours été et qu’ils soient tous les deux mariés ne change rien, parce que c’est différent. » Il était évident que sa jumelle ne donnerait plus sa vie rien que pour lui aujourd’hui, mais ils étaient liés par un cordon invisible qui nous échappe à tous. « Quant à l’alcool, il faut que tu arrêtes. Oublie ça, parce qu’il ne tolérera jamais que tu fasses quelque chose qu’il ne s’autorise pas lui-même. » Je m’arrêtai là, soucieux de ne pas empiéter sur le rôle de mon petit frère. «  De mon côté, je vais voir ce que je peux faire sans donner l’impression que je mets la pression à qui que ce soit et qu’il ne se doute rien. Je vais faire mon max. » Réorganiser les troupes pour lui rendre un peu de ce pouvoir dont il jouissait à Chicago n’était pas totalement idiot. J’avais une idée de la formation qu’il conviendrait d’adopter d’ailleurs. J’y réfléchis tandis que ma belle-sœur faisait le sale boulot. Le hic, c’est qu’entre l’accident de ma cadette, mes promesses à Mani et le rapt de Lyla, ça demeura à l’état de projet. Je passai beaucoup de temps avec Jezabel durant les recherches, mais le cas de Gabriele n’était en rien capital et ce fut une erreur monumentale.

Pour remercier la jeune mariée du service rendu, je lui offris un cadeau conséquent qui avait trait à sa passion : du matériel un rien moins perfectionné qu’au Casino – faute d'espace dans une ancienne garçonnière– mais assez pour qu’elle s’amuse. Je le fis installer moi-même et j’entendis parler du pays. La colère de mon frère suait par tous les pores de la peau. Si je n’avais pas été son boss et dans l’éventualité où l’une des règles de Cosa Nostra n’empêchait pas les bagarres entre nous, il m’m'aurait collé une droite bien pesée dans la mâchoire. Le plus malheureuse, dans cette querelle, c’était l’intérêt de son point de vue. Il n’était pas dénué de bon sens. À sa place, s’il s’était montré aussi proche de mon épouse que je ne l’étais de la sienne, j’aurais eu le sentiment d’être pris pour un con. Je me serais insurgé et je le lui aurais fait payer. Je lui devais des excuses, mais pour qu’elle soit efficace, il était nécessaire que je ralentisse. Je ne contactais plus sa conjointe, ni pour lui demander un service qu’elle serait plus à même de me rendre que Da Vinci qui croulait sous la masse de travail, ni pour m'enquérir de ses nouvelles.  Je me démerdais avec les moyens du bord, pressant comme un citron le pirate informatique à ma disposition. Si je souhaitais  savoir comment elle allait, j'interrogeais ma soeur, n’osant pas vraiment poser de questions à Lyla qui se noyait dans un verre d’eau. Elle avait l’air persuadée que je ne l’aimais plus depuis le kidnapping, que je ne divorçais pas par pitié ou autre sentiment dégradant du même acabit. Elle se trompait, mais quel genre de mari serais-je si j’alimentais cette paranoïa en la questionnant sur Jez ? Elle n’avait pas caché qu’elle en était jalouse.

Alors, je m’abstins pour ne pas provoquer une catastrophe. Nous en avions déjà vécu assez. Pourtant, conscient que ce désintérêt serait susceptible de frustrer la gamine, je m’en voulais pour mes silences. Ça devait lui donner cette impression que je m’étais servi d’elle, comportement que mes pairs me prêtaient volontiers, et ce n’était pas tout à fait vrai. Je lui portais une réelle affection, si bien que je ne sus quoi lui répondre lorsqu’elle prit les devants en me réclamant une mission ou l’autre pour l’occuper. « Salut, Jez. J’ai envie de te dire que ça va comme ça doit. Entre Ettore et Lyla, je t’avoue que j’oublie parfois comment je m’appelle. Et toi ? Comment tu vas ? Tu tiens le coup ? Pas trop dégoûtée d’avoir été forcée de rentrer plus tôt de ton voyage de noces ? Même si on n’aurait pas voulu être ailleurs qu’au côté de ton frère et sa famille, on aurait préféré éviter un tel merdier. » L’idée qu’elle puisse avoir été mise au courant du meurtre de mari de Victoria ne me parut pas aussi saugrenue finalement. Je me demandai même si ce n’était pas la raison de son appel, mais non. Elle espérait que je trouverais de quoi l’occuper, car elle était sur le point de devenir complètement folle et Dieu que je fus tenté de lui répondre d’un grand oui. Elle pourrait bosser sur l'organisation de mon emploi du temps, comme le faisait Lyla pour moi, avant de toute cette merde qui nous éclaboussa, mais je n’y aurais gagné que le mépris de mon frère, si je ne précipitais pas directement sa chute. « Je…. » hésitais-je en cherchant un angle d’approche qui ne la blesserait pas pour décider que de lui expliquer de vive voix nous serait plus profitable. Je lui annonçai donc que, étant donné qu’elle était seule, j’allais faire un crochet par chez elle.

Elle m’ouvrit à la hâte, de la curiosité dans le regard. Elle s’était sans doute imaginée que, si je me déplaçais, la tache serait de prime importance, et je me sentis dégueulasse. Je n’avais rien à lui offrir si ce n’est une petite mise au point et beaucoup de peine. « Tu vas pas aimer ce que je viens te dire, Jez, mais je n’ai pas le choix. » commençais-je en la suivant dans la cuisine. Elle me préparait déjà un café. « Je ne peux plus te laisser bosser avec moi pour des tas de raison. La première, c’est que ça ennuie Gaby, pour ne pas dire qu’il est furax et vu ce qu’il a dans la tête, je ne peux pas me permettre de le laisser croire que moi aussi je me moque de lui. La deuxième, c’est que je ne peux pas protéger tout le monde et peronne n’est infaillible. S’il t’arrivait des bricoles, je vais m’attirer des emmerdes et jje n’ai pas besoin de ça. J’en ai assez comme ça, crois-moi. Ton aide m’a été précieuse, tu es un sacré bout de femme, Jez, mais tu es une femme. Tu en vois beaucoup autour de nous ? Je suis désolé que tu t’ennuies et que Gaby soit aussi rigide, mais si tu ne le fais pas changer d’avis, je ne peux plus rien faire pour toi. Bien sûr, ça ne change rien au fait que tu pourras toujours compter sur moi, mais plus comme ça. Plus maintenant. Tu comprends ? » Je soupirai, embêté. Je détestais l’idée de la blesser ou de lui ôter tout espoir de rendre sa vie à New York plus intéressante qu’elle ne l’est. « Par contre, je peux t’aider à le convaincre de changer d’avis. Ce n’est pas interdit., mais pour ça, il faut que tu saches ce qui le dérange tant dans l’idée de te laisser bosser ? Et, tu n’as jamais pensé commencer des études ? Améliorer ton anglais pour commencer. Peut-être que s’il a l’impression que tu ne te mets pas plus en danger que lui au quotidien, ça l’aiderait à te laisser avoir une activité. Vous en avez déjà parlé ? Est-ce que tu lui as déjà dit que tu étais malheureuse dans cette situation ? Parce que si tu le ne fais pas, faut pas s’attendre à ce qu’il le comprenne de lui-même. »







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Jezabel Gambino
Jezabel Gambino
ADMINE REINE DU SILENCE

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MessageQuando la donna vuole... EmptyDim 27 Nov - 0:40

 



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Difficile pour elle de voir les choses avec recul et philosophie alors qu’elle avait la tête dans le guidon et parce qu’elle avait vécu exactement la même chose avec son propre père. Elle avait beau croire sur parole ce que Lucky lui disait, il n’en demeurait pas moins que son frère avait bien des raisons de penser qu’on se foutait de sa gueule et qu’on le sous-estimait, déjà qu’il avait la certitude que le monde entier le voyait à travers le prisme de son bégaiement qu’il vivait comme un handicap. « Il ne s’est plaint à personne, Lucky et pourtant, il aurait eu le droit de le faire. On le vire de Chicago où il gère bien son petit business et on l’oblige à se marier, on lui choisit une femme et puis on le colle à New York, comme ça, un stand-by. Toi, tu l’aurais vécu comment ? Lui croit que c’est parti pour durer, à cause de son truc ! Il se sent rejeté et je le comprends. » expliqua-t-elle sans craindre les conséquences de cette conversation. Son interlocuteur n’avait pas pour projet ou pour mission de faire du mal à Gaby, elle en était certaine et son frère ne lui faisait pas non plus de l’ombre, de plus, avec tout ce qu’il faisait pour elle depuis qu’elle était entrée dans la famille, il était parvenu à gagner sa confiance. Sa relation avec Manuel y était également pour beaucoup, on ne peut qu’avoir confiance en quelqu’un qui est l’allié de son frère, pas vrai ?! « Je vais faire mon maximum mais il ne faudra pas que ça traîne, il a les dents qui rayent le parquet et il attend son heure depuis toujours, il déborde d’idées et de projets, laisser tout ça bouillir, c’est dangereux mais je vais essayer de m’occuper du reste, s’il me laisse faire. » Il lui rendait parfois la vie impossible, tête de mule qu’il était et ils n’en étaient pas encore au stade où il écoutait ses conseils et ses opinions, il l’entendait, c’était déjà pas mal mais elle déplorait le fait qu’ils ne soient pas encore en mesure d’avoir énormément d’influence l’un sur l’autre ou du moins, elle sur lui, parce que l’inverse était vrai. Cette histoire avec l’irlandaise lui fit mal au cœur pour Lyla, à croire que c’était ça, la vie avec des types comme eux mais contrairement à la mexicaine, elle n’avait pas choisi de vivre de la sorte, ce qui rendait certaines choses particulièrement difficiles à avaler. Elle ignorait si elle pourrait lui pardonner complètement l’histoire avec Lizzie ou bien le fait de l’avoir obligée à les sauver alors qu’il avait abandonné la partie sans essayer. « J’essaie d’arrêter, tu sais et tu serais étonné de ce qu’il me laisse faire, parfois ! » Parce qu’elle se rendait bien compte qu’il prenait sur lui pour se montrer plus compréhensif et coulant dans bien des domaines, elle espérait qu’il ne cesserait de faire autant d’efforts qu’elle, pour qu’elle ne se sente pas lésée de s’ouvrir complètement à lui.


Elle ne s’attendait à rien en retour, le simple fait d’avoir pu reprendre du service pour quelques heures avait été un plaisir mais il tint à la remercier en lui installant un système dernier cri dans leur petit appartement et si elle vit Gaby grincer des dents, il ne dit rien à ce propos, elle essaya de lui montrer le bon côté et combien cela leur serait utile pour tout un tas de trucs et notamment pour ses projets mais il n’eut pas l’air convaincu. Elle ne fit pas le rapprochement entre l’arrêt des appels de son beau-frère et ce cadeau, elle se dit simplement qu’il n’avait plus besoin d’elle et ce n’était peut-être pas plus mal, cela aurait sans doute été source de conflits entre elle et son époux. Il n’eut pas l’air fâché qu’elle participe aux recherches de Lyla et elle ne vit pas le mal de contacter son beau-frère histoire de savoir s’il avait autre chose à lui proposer, s’il pouvait lui confier une autre mission qui viendrait tromper l’ennui de ses journées. Il avait raison, Gaby ressemblait beaucoup à son père, il lui fallait un temps infini pour mettre en place le changement, autant que pour l’accepter et ce n’était pas du tout au goût de sa jeune épouse qui avait toujours vécu à cent à l’heure, comme si elle était persuadée de ne jamais voir demain. Elle n’avait pas la patience d’attendre qu’il statue enfin sur son sort, elle lui fit passer un nombre conséquent de messages qu’il n’avait toujours pas saisi ou qu’il refusait d’entendre, elle trouvait une autre façon de le faire bouger. C’était périlleux, elle se doutait bien que c’était au risque de se disputer avec lui mais rester ici à se tourner les pouces aboutirait à la même chose. « Mais tout le monde va bien, pas vrai ? Non, je suis contente de pouvoir m’assurer que tout le monde va bien, de mes propres yeux, enfin si on peut dire ça comme ça… » Ils auraient pu échanger des banalités pendant des heures si elle n’avait pas joué cartes sur table en disant ouvertement pourquoi elle l’appelait et ce qu’elle attendait de lui . Elle ne put masquer son enthousiasme quand il lui répondit qu’il viendrait jusqu’à elle pour lui en parler. Les affaires reprenaient, elle allait pouvoir souffler un peu et donner un peu de sens à sa vie qui ne bougeait pas beaucoup. Où étaient les projets de Gaby ? Loin d’elle, apparemment et on ne pouvait pas dire que l’organisation d’un mariage soit vraiment son truc. Un peu de sang l’aiderait sans doute à y voir un peu plus clair.


Il calma sa joie tandis qu’elle lui préparait un café et qu’il l’informait que ce n’était pas pour de bonnes nouvelles qu’il était là. Elle soupira et se dit qu’elle était bien coincée ici pour les dix années à venir d’ici à ce que Gabriele accepte de lui faire confiance pour son histoire de banque. « Je comprends. » dit-elle, la mâchoire serrée et ayant du mal à encaisser la nouvelle. Elle en voulait à mort à Gaby et au sort qui avait décidé qu’elle naîtrait du mauvais sexe, ce qui rendrait toute sa vie une succession de déceptions et de sales moments à cause de son putain de vagin. Inutile de se fatiguer à épiloguer, sa décision était prise et Gaby avait dû se faire un plaisir de lui passer un coup de fil pour lui dire sa façon de penser, ce qui n’arrangeait pas vraiment l’humeur de madame. Elle détestait qu’on la renvoie à son genre, ne supportait pas qu’on puisse la considérer moins apte à cause de ça mais c’était la dure loi des organisations criminelles, elle aurait beau tout faire, on ne lui donnerait jamais sa place et ce n’était pas une putain de discussion avec Gaby qui changerait la donne. Il était heureux de la savoir chez eux, loin de l’agitation et du danger, il était certain de ne pas avoir à se faire du mouron pour elle qui vivait comme une vieille et commençait à s’éteindre. « Il n’aime pas que je me batte, il n’aime pas que je sois ce que je suis, ça, j’ai bien compris, t’as pas besoin de me l’expliquer ! Mais je ne peux pas être muselée éternellement, je vais devenir folle, Luciano ! On m’a enlevée de la rue et on m’a enfermée ici en espérant qu’un mariage suffirait à me faire fermer ma gueule pour de bon mais on ne me donne rien à faire, personne n’a confiance en moi parce qu’on pense que je suis une gamine ! J’en reviens pas qu’il me fasse exactement ce qu’il pense que votre père lui fait ! Il lui faut un temps infini pour tout mesurer mais moi j’ai besoin de m’occuper maintenant. Et je ne parle pas de trucs de bonnes femmes que je ne sais pas faire ! » Elle fulminait, elle se sentait à deux doigts de prendre son téléphone pour l’engueuler avant de raccrocher et d’éteindre son téléphone. Dans cet état, elle était capable de prendre de mauvaises décisions. « Bien sûr qu’il le sait, je lui ai chanté dans toutes les langues mais j’ai l’impression qu’il s’en fout. J’attends toujours son feu vert pour apprendre à conduire et reprendre des cours d’anglais en accéléré. Deux semaines qu’il a les brochures ! Il doit être trop occupé à penser à sa putain qui s’est installée dans l’appartement d’à côté ! Tout ça, ça ne m’aide pas à faire des efforts et à avoir envie de le comprendre ! Je suis folle de rage ! » Elle était là toute la journée, à ruminer et si elle sortait, elle craignait que Lizzie intercepte son mari avant qu’il ne rentre et lui propose ce qui avait fait mouche par le passé. Elle ne sortait plus qu’en s’assurant au préalable qu’il ne rentre pas avant elle, elle le pistait comme un putain de détective, malheureuse comme les pierres d’en arriver à de pareilles extrémités parce qu’elle doutait de tout. « S’il retourne avec elle, je n’essaierais plus d’arranger les choses, je ne peux plus lutter toute seule alors qu’il ne veut pas de moi. » Il l’avait redemandé en mariage mais loin de la tentation, quelle valeur cela pouvait avoir, hein ? A quel point l’aimait-il ?


« Je suis énervée, ne fais pas attention à ce que je dis, je t’écoute, comment le convaincre de me laisser faire tout ça ? » Elle posa une énorme boîte pleine de beignets à différents parfums au milieu de la table et en prit un, puis un autre. « Il est parfois tellement hermétique au changement, j’ai l’impression qu’il a cent ans au lieu de 23. J’aimerais qu’il soit plus rapide, tu vois, plus réactif ! Et ne plus me battre avec lui pour des conneries… Parfois, j’ai l’impression qu’il ne m’aime pas vraiment, qu’il s’en convainc pour avoir bonne conscience, pour être un homme bien, comme il devrait être… » Balancer ça comme ça lui faisait de la peine mais Luciano ne lui avait jamais caché la vérité pour son confort, s’il y avait quelqu’un avec qui elle pouvait aborder le sujet, c’était bien lui. « Il m’a redemandé en mariage, sur une plage en Sicile. Il  veut faire un truc énorme et j’ai aucune idée de ce qu’il attend de moi. » Ou s’il le faisait pour moi plutôt que pour lui et son ego.







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