On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
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Dim 9 Oct - 18:09
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
Connaissez-vous ce genre d’appel en pleine nuit ? Celui qui vous réveillez en sursaut et vous sert l’estomac à chaque parole de votre interlocuteur ? Parce que c’est ce genre d’appel que venait de recevoir Isaac en plein milieu de la nuit. L’hôpital venait de l’appeler pour le prévenir que May, son ex-femme avait été admise d’urgence suite à un accident de voiture. Il n’aurait pas pensé que trois ans après leur divorce, il soit toujours celui a contacté en cas d’urgence. Il ne se posa pas davantage de question et se hâta pour se vêtir. En moins de dix minutes, il était à bord d’un taxi en direction des urgences. Isaac n’avait même pas pensé à demander quelle était l’étendue de ses blessures… Un soupir passa la barrière de ses lèvres et il finit par exiger au conducteur d’accélérer.
Ce fut d’un pas précipité qu’il franchit les portes coulissante de l’hôpital de Brooklyn, le coeur battant à tout rompt et la respiration haletante. Même s’il était divorcé depuis quelques années de May, il n’en restait pas moins qu’il était toujours attaché à celle qui avait été son épouse. On ne partage pas un moment, aussi bref soit-il sans ne plus rien ressentir pour elle. Il interpella le premier personnel soignant qui passait par-là et lui demanda où se trouvait May Wang car oui, elle avait reprit son nom de jeune fille à leur séparation. Sans grand étonnement, la doctoresse lui demanda qui il était et lorsque les « présentations » furent faite, il la talonna jusqu’au service des urgences. Elle tira le rideau et il pu voir son ex-femme allongé dans les draps blancs de son lit d’hôpital, conscience mais le visage tuméfié et égratigné. Il lui saisit la main tout en prenant place sur le rebord du lit.
- « Isaac ?! » - « Comment tu te sens ? » - « Comme si je venais d’être écrasé par un rouleau compresseur mais ça va. Qu’est-ce que tu fais-là ? » - « Je suis encore la personne a appelé en cas d’urgence. Je suis venu aussi vite que possible. »
Il passa une main dans la chevelure brune de son ex compagne et chercha du regard un médecin ou une infirmière mais rien.
- « Quelqu’un s’occupe de toi au moins ? » - « Un médecin est passé. Je dois passer une IRM pour voir s’il n’y a aucun dommage cérébrale et une radio pour mon bras. » - « Qu’attendent-ils alors ?! »
Elle posa sa main sur celle du cinquantenaire, mi-agacée, mi-amusée par l’attitude d’Isaac. Elle avait presque oubliée sa capacité à s’énerver avec une certaine hâte mais aussi à s’inquiéter pour les gens à qui il tenait.
- « Isaac… Calme-toi. »
Il la regarda dans les yeux et sourit tout en hochant lentement de la tête. Tout en caressant sa peau de son pouce, ajouta :
- « Que s’est-il passé ? » - « Tout est allé si vite… D’après le policier qui est venu m’interroger, ça serait un conducteur qui était au téléphone et il n’a pas fait attention au feu rouge… Et m’a percuté. Par chance, il est arrivé côté passager. »
Elle se mit à pleurer, les larmes coulant sur son visage marqué par l’accident. Isaac resserra son emprise sur ses doigt tout en gardant la mâchoire serrée, il se retint d’exploser et de menacer à tout va l’individu. Il se leva tout en lâchant la main de May.
- « Je vais chercher un docteur. »
Isaac quitta la salle des urgences sous le regard quelque peu inquiet de May et frappa dans le premier distributeur qui se trouvait-là. Le métal était bien plus résistant que sa main. La douleur lancinante ne laissait aucun doute à la fracture qu’il venait de se provoquer. Et pourquoi ?! Pour quelque chose qu’il ne pouvait pas contrôler. Il saisit le bras du premier médecin qu’il croisa :
- « May Wang attend toujours ses examens. » - « Je sais, je m’en occupe mais les places sont chères… Vous allez bien ?! » - « Juste un mauvais mouvement. » - « Faites-voir ça ! » Il observa la main d’Isaac et rétorqua « Vous vous êtes cassé au moins deux doigts. Allez aux urgences, je vous envoie quelqu’un. » - « Et pour May Wang ? » - « J’arrive. »
Isaac l’observa un court instant s’éclipser autour d’un couloir et retourna aux urgences…
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
La nuit avait été longue… Non en fait super longue… Cela faisait maintenant douze heures que Jo était debout, à courir partout dans tout les sens pour répondre aux moindres besoins de tout le monde. Que ça soit les médecins qui sifflaient les infirmières comme si elles étaient leur larbins, ou encore les patients qui justement n'avaient aucune patience ! Mais bon, c'était comme d'habitude… Quoi que…
Cela faisait plusieurs jours que Jo sentait la fatigue peser sur ses épaules. Elle avait dit à la nounou que ça allait le faire, qu'elle pouvait s'occuper de Juliane durant la journée mais le truc c'était que mademoiselle n'avait pas voulu dormir trois secondes… Même pas une petite micro sieste pour laisser le temps à sa maman de fermer les yeux. Alors quand vous enchaînez les douze heures aux urgences, et qu'en plus vous n'arrivez pas à dormir… Et bien oui, les nerfs étaient mit à rudes épreuves. Mais bon, ce n'était pas comme si Jo n'y était pas habituée…
Ajoutez à ça le fait que son ex lui envoyé une putain de carte postale de ses vacances en Australie ! Non mais l'Australie ! Son Australie ! La pays qu'elle rêvait de visiter. Celui qu'il lui avait promit en lune de miel et qu'au final… Il avait tout annulé pour son maudit boulot. Comme si c'était son propre job qui avait tout fait foirer entre eux ! Celui de Logan était tout aussi prenant ! Ah et puis pourquoi elle pensait à ça d'abord ! Parce que le type qu'elle venait de prendre en charge quelques heures plus tôt avait le même regard que lui, ou la même façon de lui sourire ? Oh merde ! Enfin au moins, ce type avait été le seul à peu près sympa de la nuit.
Nuit de garde qui s'achevait d'ailleurs ! Stop ! C'était l'heure de rentrer chez elle ! De retrouver son bébé d'amour, de lui faire un câlin par les yeux parce qu'elle serait sûrement en train de dormir, elle. Cette fois-ci pas de connerie, elle avait dit oui à la nounou, même si elle sentait qu'elle allait la lâcher bientôt. Elles lâchaient toutes au bout de quelques semaines. Enfin, elle pourrait fermer l'oeil pendant quelques heures, c'était déjà pas mal.
Alors qu'elle se dirigeait vers les vestiaires après avoir signée quelques formulaires, elle se figea au milieu du couloir, entre les va et viens de ses collègues. Son nom venait d'être prononcé. On venait de l’interpeller. La jeune femme hésita trois secondes à faire comme si elle n'avait pas entendu, mais elle soupira et se retourna pour faire face à un de ses collègues qui lui aussi avait passé toute la nuit ici.
« -Jo est ce que tu pourrais me filer un coup de main s'te plait. » « -qu'est ce qui a ? » demanda-t-elle en espérant que c'était rien. « -tu sais la nana de l'accident de voiture, y'a son mec qui vient d'arriver et il a… Il a passé ses nerfs contre le distributeur de l'entrer. Ce con c'est certainement cassé deux doigts. » « -et tu veux que je regarde ? J'allais partir là... » « -j'sais… Mais ça m'aiderait vraiment, et en plus il a pas l'air commode, c'est ton domaine ça gérer les têtes de cons. » « -ah ah ! » lâcha-t-elle avec ironie avant de prendre le dossier vierge que son collègue lui tendait.
Un nouveau soupire et elle fit demi tour pour repartir en direction des urgences trouver ce type un peu débile qui lui faisait faire des heures sup'. On lui indiqua le rideau deux, et elle le tira pour demander en affichant un sourire malgré la fatigue : « -désolée madame, c'est pour monsieur que je... » La suite de la phrase resta coincée dans sa gorge. « -… suis là... » Elle aurait dut lire le prénom avant de prendre ce foutu dossier. Voilà qu'elle se trouvait nez à nez avec… Son passé…
« -pardon, excusez moi, je… Je reviens. » sans attendre de réponse, elle remit le rideau en place, les yeux écarquillés. Non, c'était impossible ! Trouver son collègue, lui dire que c'était mort, qu'elle s'occuperait pas de ce mec. Ah il était là !
« -j'peux pas prendre ton dossier. Me demande pas pourquoi c'est hors de question. Laisse moi les points de sutures de ce mec là, mais pas celui du distributeur. » « -pourquoi ? Non, j'ai commencé ici, désolée Jo t'as dis oui, et j'ai pas le temps pour papier caillou ciseau. »
Malgré son petit regard suppliant, il ne voulu rien entendre. Putain c'était vraiment pas sa journée. Enfin sa nuit. Enfin bref… Prends sur toi, ça fait tellement d'années… ça va aller. Tu fais comme si de rien. Il t'as peut-être pas reconnu lui… Un pincement de lèvres et elle prit une grande inspiration avant de tirer à nouveau ce maudit rideau et de dire : « -j'vais pouvoir regarder votre main, on va se mettre un peu plus loin si ça ne vous gênes pas. »
❧ Pourquoi tu mets mon coeur dans un mixeur?
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Sam 15 Oct - 0:04
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
- « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Fut les premiers mots prononcés par May lorsqu’elle vit revenir Isaac.
En effet, ce dernier maintenant sa main tout contre son torse alors qu’elle prenait des tons violacés limite noir au niveau de sa double fracture. Il contracta la mâchoire pour seule réponse et prit place sur le tabouret à côté du lit de la quarantenaire. Les yeux au ciel, May n’était plus étonné de son mutisme dans de telle circonstance. Un détail qui avait, parmi tant d’autre, fini par mettre fin à leur mariage.
- « Un médecin ne va pas tarder. »
A ces mots, May retourna avec hâte la tête en sa direction, les sourcils froncés :
- « Ne me dis pas que… Isaac, tu n’as pas frappé ce pauvre docteur, quand même ?! » - « C’est donc l’opinion que tu te fais de moi ?! »
Elle poussa un soupir, croisant les bras contre sa poitrine et détourna le regard pour ne croiser celui d’Isaac qui serra davantage les dents. Ce n’était pas la soirée ! Le regard baissé sur le sol, attendant patiemment la venue d’un médecin, ne prêta pas attention au rideau qui s’ouvrait puis il entendit une voix qui marqua une hésitation après l’avoir désigné comme patient. Isaac releva alors lentement son regard sombre sur la jeune femme qui se trouvait face à lui, une infirmière à première vue et fronça les sourcils en croisant ses yeux noisettes. Il n’eut le temps de rétorquer quoi que ce soit qu’elle était déjà partie. Enfin rétorquer quoi ?! Il était resté interdit, comme s’il avait vu un fantôme, ignorant même les paroles de son ex-femme qui n’avait pu s’empêcher de rétorquer :
- « Bizarre cette infirmière…. Isaac ? Tout va bien ? »
Elle se redressa sur son lit malgré la douleur et passa une main devant le visage d’Isaac qui cligna des yeux à mainte reprise, comme pour reprendre ses esprits et tourna la tête en direction de May.
- « Tu disais ? » - « Je disais qu’elle était bizarre cette jeune femme. » - « Oh… Oui... » - « Tu es sûr que ça va ? » - « Oui, c’est juste la douleur. Ça va aller. »
Il se leva du tabouret et posa une main sur le sommet du crâne de son ancienne épouse, comme pour tenter de se concentrer sur une autre chose.
- « Et toi, comment tu te sens ? » - « Ça va merci. Juste fatiguée. »
Puis le rideau s’ouvrit de nouveau sur la dite infirmière qui lui demanda de s’éloigner un peu, alors Isaac, silencieux, décida d’obéir sans poser de question. Il prit place sur un siège un peu plus loin et donna sa main à l’infirmière qu’il dévisageait avec intensité. Pourquoi avait-il l’impression de la connaître ? De l’avoir déjà vu ? Ce visage… Il le connaissait…Mais ça ne pouvait être elle… C’était tout bonnement impossible… Son passé ne pouvait pas venir frapper à sa porte de la sorte… La douleur sur sa main le fit sursauter et il serra les dents sans pour autant la quitter de son sombre regard. Il se mit à rire de façon nerveuse… Ça ne pouvait pas être celle qui avait su saisir son coeur comme personne avant elle… Non… Pourtant, sans réellement savoir pourquoi, il se lança :
- « Vous vous appelez ? » En donnant pour excuse « J’aime savoir qui me soigne. »
Son ton n’était pas agressif mais pas bienveillant pour autant. Il tentait de prendre du recul sur la situation, de se dire que tout le monde avait un sosie dans le monde et que ça se pouvait que ça soit l’un d’eux devant lui, en plein milieu de la nuit. Elle avait prit en maturité, des cheveux longs, infirmière… Non, ça ne pouvait pas être elle…
Puis une voix se fit entendre au fond, par l’un de ses confrères, qui l’interpella :
- « Jo ?! J’emmène ma patiente passer ses examens et on va prendre un café avant que tu partes ?! »
A cet instant, Isaac cru défaillir. Son coeur se mit à battre de plus en plus vite dans sa poitrine et ses poumons semblaient avoir du mal à exercer leur fonction. Il retira lentement sa main de l’emprise de celle qui était nul autre que Joséphine… Sa Joséphine ou tout du moins celle qui l’avait été durant un temps et se redressa.
- « Joséphine ? Joséphine Read ? Non mais c’est une blague ?! Une caméra cachée ?! » Il posa sa main sur le siège, comme pour se retenir et reprit, avec un rire jaune « Ta réaction… Tu m’as reconnu mais tu n’as rien dit… J’apprécie… Durant des semaines, j’avais espéré nos retrouvailles différentes… Mais je ne m’aurai pas attendu à ce que tu fasses comme si je n’étais personne ! »
Isaac se passa une main lasse dans le cou, dévisageant la jeune femme devant lui, comme si une partie de son cerveau avait du mal à réaliser et que l’autre, réaliser un peu trop ce qui était en train de se passer.
- « Qui aurait cru que l’on se retrouve à New York ?! Ironique comme circonstance, tu ne trouves pas ?! » Agressif ? On ne pouvait pas dire cela. Il avait juste du mal à accuser le choc.
Si on lui avait dit aujourd’hui, qu’il allait rencontré son passé là où il s’y attendait le moins, il ne l’aurait pas cru. Pourtant…
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Si elle avait été médecin, elle aurait pu claquer un : c'est moi qui pose les questions ici. Malheureusement, elle n'était qu'une infirmière et bien souvent, avec les patients, c'était elle qui en prenait plein la figure.
C'était lui. C'était certain, même si elle n'avait pas prit le temps de le détailler du regard. Sa voix venait de lui provoquer un frisson. Mais elle s'obstina à garder les yeux fixés soit sur le dossier, soit sur la main qu'elle devait soigner. Elle allait finir par parler, mais pour le moment il lui fallait encore trois ou quatre minutes, pour avaler la pilule. Elle tourna le dos à Isaac, puisque c'était lui, pour préparer son matériel. Mais son collègue trouva intelligent de lui dire qu'il montait la femme d'Isaac à la radio. Elle poussa un léger soupir de fatigue principalement et elle se tourna pour répondre : « -non j'rentre direct. » En gros c'était une sorte de va te faire voir avec ton café, je suis obligée d'être encore ici alors que je devrais me glisser dans mon lit !
Elle s'était installée sur le tabouret en face d'Isaac, et avait prit sa main entre les siennes, coupant court à la conversation avec son collègue. Mais elle releva les yeux sur son patient lorsqu'il sembla se sentir mal et qu'il retira sa main. « -ça va ? » demanda la jeune femme en fronçant les sourcils. Pas vraiment envie de devoir le réanimer en plus de ça… Bon, lorsqu'il prononça son prénom, elle eut un sourire amusé et dit en se tournant légèrement pour approché le chariot de matériels. Long à la détente le Iz… « -non maintenant c'est plus Read... » souffla-t-elle avant de comprendre que réalité il n'était pas plus heureux de la voir qu'elle.
Il semblait même prendre assez mal le fait qu'elle n'ait pas lancer un grand : oh merde mais qu'est ce que tu fais fou là Iz ? Depuis le temps qu'elle faisait ce métier, Jo avait apprit bien des techniques pour éviter de subir les gens. Là elle avait un avantage en plus, elle connaissait le caractère d'Isaac, et visiblement le temps ne l'avait pas fait changer. Elle fixa son regards sur son ex, puisque c'était ce qu'il était, non pas son ex mari, mais son ex petit ami, celui qui lui avait fait tant de mal il y avait maintenant plus de dix ans de ça. « -excuses moi, j'ai pensé qu'il était plus professionnel d'éviter de te sauter au cou devant ta femme. » s'expliqua la jeune femme en penchant légèrement la tête sur le côté. Il y avait bien entendu une pointe d'ironie dans ce qu'elle venait de dire. Parce que malgré la présence de sa femme, si c'était bien sa femme, Jo n'avait pas eu la moindre attention de se jeter au coup d'Isaac.
Avec les années, elle avait peu à peu oublié, laisser derrière elle tous ça. Il y avait eut Logan, son amour, sa tendresse, leur mariage. Isaac avait été remplacé dans le coeur de Jo. Même si Logan n'avait pas été capable de rester pour le meilleur et pour le pire. Bref. Iz était là non pas pour la voir, mais parce que sa femme avait eut un accident de voiture. Et qu'il avait été assez con pour se peter deux doigts. Enfin ça restait encore à vérifier. Mais pour cela il fallait qu'il veuille bien lui tendre à nouveau la main.
« -assez oui... » Un léger petit soupire avant qu'elle n'ajoute : « -est ce que je pourrais regarder ta main s'il te plaît. » Pas la peine de lui faire un exposé de sa vie, elle n'en avait pas envie. Elle voulait juste rentrer chez elle. Se glisser dans son lit et dormir ! Voyant qu'il ne lui tenait pas sa main, elle préféra prendre un stylo et commencer à remplir les papiers. « -je vais devoir te poser des questions vu que ça n'a pas été fait... » mais pourquoi est ce qu'elle ne s'était pas tirée plus vite ! Ou fait la sourde oreille lorsqu'on l'avait appelé ! « -Isaac Samuel Jacobs… ça, normalement ça n'a pas dut changer. Ça te fait… 50 52 ans ? Marié u coup? » demanda-t-elle plus très certaine de l'année de naissance, et surtout en le regardant à nouveau avec un petit sourirequi se voulait gentil.
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Sam 15 Oct - 16:09
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
En sachant que ce n’était nul autre que Jo qui se trouvait face à lui, Isaac hésita un instant à se pincer pour savoir si ce qu’il vivait était bien réel ou uniquement un mauvais tour de son esprit dû au manque de sommeil. Mais elle était bien là, devant lui… Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas retrouvé aussi perdu face à une femme. Sa respiration difficile, son coeur battant à tout rompt, il avait encore du mal à réaliser et ne se montra pas des plus bienveillant à l’égard de la jeune femme. C’était ainsi. Il était et sera toujours ainsi. Agissant de façon impulsive et se bloquant, comme pour se protéger. Lui qui avait quitté New York pour fuir son passé presque dix ans plus tôt, se retrouvait face à lui en plein milieu de la nuit. Alors oui, il n’agissait pas de la meilleure des façons et ses bonnes manières, qui pourtant était propre à lui, avaient comme disparu.
De nouveau, un rire presque contrait jailli de sa gorge lorsqu’elle évoqua le fait de lui sauter le cou devant May. Elle n’avait pas perdue de sa répartie après toutes ses années.
- « Me saluer tout simplement, aurait été aussi de trop semble-t-il. »
Il n’avait pas envie de rire malgré l’ironie des propos de Jo mais ne se montra pas pour autant agressif ou en colère. Il était juste… perdu. Oui, c’était le mot. Lorsqu’elle lui demanda de regarder sa main, Isaac ne bougea pas.
Silencieux, le cinquantenaire prit un instant pour l’observer plus en détail. Elle semblait avoir mûri mais dans le bon sens, tel le bon vin. Ses cheveux courts avaient laissés place à une longe chevelure qui la féminisé et lui donnait un charme supplémentaire. Elle semblait aussi s’être assagi avec le temps… A dire vrai, il avait l’impression de voir une Jo nouvelle face à lui. Tout en restant à une certaine distance, Isaac se décida à répondre à ses questions :
- « 52 ans… » Il fit un pas en avant et poursuivit « Non, ça n’a pas changé. »
Un nouveau pas en avant et il se décida à prendre place sur le siège face à elle sans la quitter du regard.
- « Divorcé. May est mon ex-femme. »
Le cinquantenaire posa sa main blessée sur la table et resta en arrière, le dos posé contre le siège et se décida à sortir de son demi-silence.
- « Tu t’es mariée aussi je présume. » Il justifia ses propos en ajoutant « Tu as dis que tu ne t’appelais plus Read. Je suppose donc que tu t’es mariée. » Il attendit un instant avant de reprendre « Enfin plutôt divorcée toi aussi, devrais-je dire. Ton alliance… Tu n’en as pas. »
Il ne fallait pas sortir d’Harvard pour savoir qu’une femme qui avait changé de nom mais ne portait plus son alliance, avait signé les papiers du divorce.
- « Déformation professionnelle… Désolé…. »
Le divorce n’était jamais une épreuve facile et le savait pertinemment pour être passé par là et cela même s’il était encore toujours proche de son ex-femme. Assez en tout cas pour s’être précipité à son chevet en plein milieu de la nuit.
Un petit sourire en coin finit par se dessiner sur ses lèvres alors qu’il ajouta :
- « Tu vois, finalement tu aurais pu me sauter au cou tout à l’heure. »
Essayait-il de détendre l’atmosphère ? Peut-être bien malgré le fait que les souvenirs ressurgissaient un peu plus à chaque seconde passée avec elle. Il se souvint encore de leur séparation, de la douleur que cela avait engendrée… Il se souvint encore de tout ce que signifiait New York pour eux deux.
- « Ça me fait vraiment étrange… J’ai du mal à réaliser que tu sois devant moi... »
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
« -oui peut-être… Mais je suis ici dans le cadre de mon job… Et j'voulais pas qu'elle se pose des questions. » se justifia la jeune femme assez calme malgré la petite crise de panique qu'elle avait eu en voyant Isaac quelques minutes plus tôt. Accepter. C'était le maître mot. Il était là, elle aussi. C'était qu'il y avait sans doute encore des choses à se dire ou à vivre. La vie est parfois un super prof… De toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix. Il était son patient, et elle était dans l'obligation de le soigner. Donc elle se trouvait coincée avec lui. Autant évité les cris, la colère, de faire remonter tout ça à la surface parce que ça n'allait rien amener de bon. Et Jo était fatiguée, alors si ça pouvait se passer assez rapidement ça l'arrangeait aussi.
Si cette femme était celle d'Iz, peut-être qu'elle était jalouse ou possessive. Ça n'était jamais super plaisant de voir débarquer une femme dont on ignorait tout mais qui avait un passé avec l'homme de sa vie. En soit c'était une forme de respect pour Isaac en fait. Pour ne pas qu'il ait de souci avec sa femme. Bon d'accord, c'était aussi une belle parade. Non, elle n'avait pas envie de le voir ici, non elle n'avait pas envie de faire la conversation. Il n'était pas un ami perdu de vu qu'on retrouve avec joie. Non, il était un ex petit ami qui avait fait souffrir son coeur.
Concentré sur ce qu'elle écrivait de sa main gauche, Jo sentait qu'il la regardait. « -d'accord. » souffla la jeune femme en inscrivant le statut marital d'Isaac dans son dossier. Puis elle regarda la main blessée qu'il venait de poser sur la table juste devant elle. « -profession ? » demanda la jeune femme alors qu'il commençait à poser des questions. « -il me faut également une adresse. » continua-t-elle alors qu'il poursuivait et qu'elle commençait à serrer les dents.
« -ça non plus ça n'a pas changé… » souffla la jeune femme lorsqu'il s'excusa. « -écoute, j'ai besoin de ces renseignements, mais tu les donnera à l'accueil tout à l'heure. J'vais regarder ta main, te soigner si y'a pas besoin de radio et je rentrerais chez moi. » Voilà c'était ça les règles du jeu. Et c'était elle qui les dictait.
Alors après un regard appuyé, elle prit sa main et commença à regarder les deux doigts qui avaient commencé à gonflés. Lorsqu'il voulu faire une petite pointe d'humour, elle fit bouger son doigt, ce qui devait normalement être indolore si il n'y avait pas fracture. Mais vu comment les os venaient de bouger sous ses doigts, il y avait quelque chose qui n'était pas à sa place. Jo ne préféra pas répondre, faisant comme si elle était concentrée sur ce qu'elle faisait. Oh elle était concentrée bien sur, mais il fallait bien avouer que le fait d'avoir Iz à côté d'elle, la déstabilisait plus qu'elle ne le laissait voir.
Après une ou deux petites minutes de silence, la jeune femme lâcha doucement les doigts d'Isaac, et dit : « -tu va avoir du mal à lever ton petit doigt pour boire ton café, le petit doigt a une fracture. » Un petit sourire avant qu'elle ne se lève avec le dossier et dise : « -j'vais te chercher de la glace, mais le mieux c'est de faire une radio pour être sur que y'a pas de micro fracture que je sens pas comme ça. » S'éclipsant, elle tira le rideau pour laisser Isaac seul derrière. Là seulement elle prit une grande inspiration, comme si elle avait fait de l'apnée tout le long…
Jo ne fut pas très longue à ramener une poche de glace ainsi qu'un petit antidouleur. Passant derrière le rideau à nouveau, elle dit : « -tiens, voilà la glace et ça c'est pour avoir moins mal. » Ne quittant pas Iz des yeux, elle ajouta : « -j'te regarde les prendre. » Son ton ne laissait pas vraiment de place pour dire non. Elle savait très bien qu'Iz n'aimait pas les médocs… Malgré le temps, il y avait des choses qu'on n'oubliait pas. « -qu'est ce qu'il t'avait fait ce distributeur sérieux ? » finit-elle par dire avec un petit plissement de nez malicieux.
❧ Pourquoi tu mets mon coeur dans un mixeur?
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Sam 15 Oct - 18:00
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Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
Peu importe ce qu’il disait pour tenter d’entretenir la conversation, Jo l’ignorait ouvertement, évitant soigneusement de lui répondre en posant d’autres questions sur sa vie personnelle et professionnelle pour compléter son dossier médical. Cela le fit sourire malgré lui. Même après dix ans, certaines choses n’avaient pas changées et l’évitement, était l’une d’elles.
- « Je suis lieutenant instructeur à l’Académie de police de New York. » Répondit-il entre deux questions à l’attention de Jo, se concentrant plus sur la personne qui se trouvait face à lui plutôt que sur les questions qu’elle lui posaient.
Lui non plus ne semblait pas avoir changé au vu de la réflexion que venait de lui faire Jo au moment où il s’excusa de ses indiscrétions.
- « Je remarque que tu as toujours un don tout particulier pour fuir les situations qui te dérangent, Jo. »
Son regard sombre ne quitta pas celui de la jeune femme qui le fixa elle aussi avant de se concentrer sur sa main. Isaac continua de tenter de converser comme une personne civilisé mais lorsqu’elle toucha son petit doigt, il s’arrêta soudainement de parler, serrant les dents avec violence. Il tenta de reprendre mais devant le mutisme acharné de Jo, il se résous à ne plus prononcer un mot tant qu’elle ne lui aurait pas adressée la parole. Sans grand étonnement, Jo garda une attitude professionnelle avec lui et il décida alors d’agir comme simple patient. Pour quelle durée ? Cela était une bonne question mais il allait tenter de faire un effort pour ne pas mettre hors d’elle, la jeune femme devant lui.
- « Tu insinues que je lève le petit doigt lorsque je bois mon café ? » Fit-il avec un sourire en coin.
Bon, ça n’aura pas durer une seule seconde, sa bonne résolution mais il faisait tout de même des efforts… C’était juste qu’ils étaient intérieurs. « Merci. »
Isaac ne la quitta pas un instant du regard, l’observant s’éloigner de lui pour disparaître derrière le rideau. Lorsqu’elle ne fut plus dans son champ de vision, il souffla un bon coup. Se retrouver face à son passé, n’était pas de tout repos. Il prit appui sur le dossier de son siège et ferma les yeux tout en repensant aux moments passés avec Jo quelques années plus tôt.
Il avait l’impression qu’elle n’était partie qu’une fraction de seconde lorsque le bruit du rideau lui fit ouvrir les yeux. Il se redressa et se saisit de la poche de glace qu’il déposa sur sa main avant de prendre l’anti-douleur de l’autre.
- « Merci. » Il releva un regard taquin en direction de Jo avant de se mettre à rire silencieusement « Tu as peur que je les recrache à ton départ ?! ». Il l’avala d’un coup sec et haussa les épaules à la question de Jo « Rien mais il s’est retrouvé au mauvais moment, au mauvais endroit. » Il poussa un soupir et reprit « May m’a expliqué les circonstances de son accident et avec la fatigue, j’ai perdu pied. J’avais besoin de me défouler et le distributeur était devant moi. C’est tout. »
Il attendit un instant et ajouta avec un léger sourire :
- « Certaines choses ne changent pas… Je peux te poser une question ? » Il n’attendit pas sa réponse et ajouta « Pourquoi infirmière ? »
Isaac bougea légèrement la poche de glace qui commençait à apaiser la douleur mais à lui geler la main en contre partie.
- « J’ai besoin d’une atèle ou quoi que ce soit ? Ou tu me laisses partir ? »
Sous-entendus ? Peut-être bien… Il ne savait pas vraiment. Il était partagée entre continuer de rester avec Jo et l’inquiétude pour May qui n’était toujours pas revenu de ses examens médicaux…
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Il avait donc changé de job, mais ne s'était pas totalement éloigné de ce qui coulait dans ses veines. Un flic restait un flic… Elle l'avait bien assez vu avec Logan. Enfin, c'était toujours mieux que l'infiltration au cœur des réseaux mafieux… Au moins elle savait qu'elle ne serait pas suivit en sortant d'ici… Mauvais souvenirs… Une des raisons de leur rupture… Bref… Jo ne voulait pas se noyer dans ses souvenirs. Parce que le passé ça faisait déprimer et qu'elle n'avait pas besoin de ça. C'était sans doute mieux de se concentrer sur les bons moments qu'elle avait passé avec cet homme… Même si avec ce qu'il venait de dire, elle serra les dents, en affichant tout de même un petit sourire. Oui, elle n'avait pas changé sur tous les points. Elle n'était pas surhumaine !
Mais elle ne répliqua pas, et commença l'examen. Elle n'avait pas la force d'affronter une dispute. Ils étaient adultes, et savaient sans doute se comporter correctement non ? Alors une petite pointe d'humour au sujet du café sacré d'Isaac serait sans doute bienvenu pour détendre tout ça. « -hum… Oui, dans mes souvenirs t'avais tendance à faire un truc un peu comme ça... » Elle l'imita alors, levant un peu le petit doigt, souriant en se foutant gentiment de lui. Il n'y avait rien de méchant. Ils avaient bien été ainsi avant… A se sourire, à rire…
Elle le laissa quelques minutes, qui lui permirent de respirer un peu mieux, pour enfin revenir près de lui. « -j'te connais assez pour savoir que t'aime pas les cachets et que tu te sens assez fort pour combattre la douleur tout seul... » Elle monta ses bras au dessus d'elle et contracta ses muscles avec humour en même temps. « -soit heureux, les gamins je leurs fais tirer la langue pour vérifier. »
Jo finit par demandé pourquoi le distributeur et la violence gratuite… Elle fit une petite moue du bout des lèvres et dit avec un hochement de tête : « -le pauvre... » Elle parlait bien sur du distributeur. Mais son sourire devint plus doux et elle revint s’asseoir en face d'Isaac et elle souffla : « -ça peut se comprendre. » Oui, d'accord, ça pouvait très bien se comprendre qu'il s’énerve. Même s'il avait précisé que c'était son ex femme… Chacun vivait sa vie et ses sentiments à sa façon. Tant mieux s'il s'entendait toujours bien avec cette May. Dommage pour lui que ça n'est pas marché.
Jo remit le nez dans le dossier notant ce qu'elle venait de lui donner comme comprimé, puis elle releva les yeux sur Iz et répondit à sa question : « -parce que recoudre quelqu'un avec un fil et une aiguille dans mon salon ne me suffisait pas. » Un petit sourire malicieux et elle ajouta avec un peu plus de sérieux : « -j'voulais me sentir plus utile, et être plus proche des gens. » Elle reprit ce qu'elle écrivait avant de répondre à nouveau : « -on va te faire une radio et on improvisera après, mais tu aura certainement une petite atèle oui. » Elle se leva à nouveau et elle ajouta : « -et du coup non tu ne part pas. Mais je peux te conduire vers ton ex femme si tu veux. »
Oui, il serait sans doute plus rassuré d'être près d'elle. « -par contre je vais passer le relais à une autre infirmière, je devrais déjà être partie... » Et son lit l'appelait ! La fatigue pesait sur ses épaules et elle ne se sentait pas le courage de rester ici plus longtemps. Le doigt d'Iz n'était en soit pas une urgence, ça pouvait attendre un peu, et donc il n'avait plus besoin d'elle. « -repose toi un peu, je transmets le dossier et je reviens te chercher après. » Elle lui parlait comme à tous les patients, même si elle prenait un peu plus de temps avec lui. Il n'était pas un étranger.
Elle disparu à nouveau derrière le rideau mais revint sur ses pas et dit seulement en passant la tête : « -et oui Sherlock, j'suis divorcée. » Un dernier sourire et elle partie trouver quelqu'un pour prendre la suite. Après avoir expliqué le dossier, elle revint voir Isaac. « -c'est Christy qui va s'occuper des soins, elle t'emmène voir ton ex femme. Je.. . J'te souhaite une bonne fin de soirée Iz. Prends soin de toi. » Avec un dernier sourire, elle prit la direction des vestiaires pour enfin pouvoir rentrer chez elle.
Jo prit le temps de prendre une douche sur place, parce qu'elle ne voulait pas trop faire de bruit à la maison, pour éviter de réveiller sa fille. Un bon trois quart d'heure après, elle avait enfilé ses vêtements de ville ainsi que son manteau. Mai sen passant devant la salle d'attente, elle cru voir Isaac. Jo fronça les sourcils en le voyant la mine défaite. Elle lui adressa un léger sourire, hésitant quelques secondes, avant de poursuivre son chemin.
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Sam 15 Oct - 20:24
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
Lorsque Jo commença à se moquer gentiment de sa personne, évoquant des souvenirs qu’ils avaient en commun, cela donnait l’impression à Isaac que leurs disputes d’avant n’avaient jamais eu lieu, qu’ils s’étaient quittés en bon termes et c’étaient seulement perdus de vue avec le temps. Une atmosphère qu’il préférait de loi à celle qu’ils avaient que trop longtemps côtoyait il y a de ça déjà dix ans. Oubliant cette douloureuse période, Isaac préféra se concentrer sur l’instant présent et se mit à sourire à la moquerie de Jo qui l’imita.
- « Vestige d’une trop bonne éducation. »
Ce qui était ironique. Même si Mme Vasquez lui avait enseignée les bonnes manières, il n’en restait pas moins qu’une partie de son éducation s’était faite entre la rue et le camp de redressement.
Lorsqu’elle le laissa quelques minutes, il réussit presque à somnoler, épuisé par tous ces événements bien trop pesant pour une seule nuit et une seule personne. Lorsqu’elle revint avec le traitement, Isaac ne put s’empêcher de rire devant un Jo qui contractait ses muscles comme pour montrer toute sa force.
- « Les médicaments embrouillent l’esprit et à l’époque, je ne pouvais me le permettre… Et puis ça à un goût dégueulasse, faut l’avouer. » Isaac préféra terminer sur une note plus légère, ne souhaitant pas que son évocation au passé ne fasse ressurgir trop de choses qu’ils devaient tout deux oublier. « Même si tu me l’aurais demander, je ne l’aurai pas fait » Conclut-il en souriant tout en ponctuant ses dires avec un clin d’œil bienveillant.
Puis les sourires laissèrent place aux révélations sur les causes de sa blessure à la main et à ce qui l’avait poussé à frapper dans le distributeur. Il hocha de la tête pour seule réponse. Il ne souhaitait pas reparler de ce qui avait mis son ex-femme dans un lit d’hôpital. Malgré ces années qui s’étaient écoulées après leur divorce, Isaac s’était toujours montré protecteur et soucieux à l’égard de May, peut-être parce qu’avant de devenir sa femme, elle avait été son amie et qu’il ne souhaitait pas voir cette relation disparaître comme leur mariage.
Contre toute attente, Jo répondit à la première de ses questions depuis leur rencontre. Il se mit à rire silencieusement à l’évocation de cette fameuse soirée où il était arrivé dans son salon, blessé et elle l’avait recousu avec un fil et une aiguille. Une soirée qui était banale pour Isaac à l’époque mais qui l’était beaucoup moins maintenant.
- « Je vois que tu te souviens de cette fameuse soirée. On s’était bien amusé, non ? Qui aurait cru que recoudre un connard puisse faire naître une vocation ? » Dit-il avec une certaine ironie, sans se départir de son sourire. « Si tu veux tout savoir, je trouve que ça te va bien. » Puis le côté professionnel reprit le dessus sur le côté personnel et il apprécia l’attention qu’elle eut à son égard :
- « Bien. Et oui, si ça ne te dérange pas. »
Elle avait réellement changé et était ravie de la voir ainsi, malgré la fatigue qui apparaissait sur son doux visage.
- « Rentre et va te reposer. Ne t’en fais pas, je serai sage. » Il lui sourit et hocha de la tête lorsqu’elle évoqua le fait qu’elle allait transmettre le dossier avant de venir le chercher.
Lorsqu’elle disparut derrière le rideau, il en profita pour retirer la poche de glace afin d’observer l’étendu des dégâts, qui n’étaient finalement, pas si catastrophique que cela. Puis à son grand étonnement, elle revint sur ses pas pour l’appeler Sherlock en plus d’ajouter qu’elle était divorcée. Il lui sourit avec charme, rassuré qu’elle lui fasse encore un peu confiance et ravi qu’elle lui ait répondue.
Isaac était resté à sa place, observant les alentours lorsque Jo revint vers lui.
- « D’accord. Merci encore pour tout Jo. » Que ça soit maintenant ou avant, il l’a remerciée de ce qu’elle avait fait pour lui.
Il la suivit jusqu’à la pièce où se trouvait son ex-femme et ajouta avant qu’elle ne parte :
- « Dors-bien princesse. » Fit-il avec un nouveau clin d’œil.
Patientant tranquillement dans le couloir, Isaac ne cessait de jeter un regard à sa montre, étonné que May ne soit toujours pas sortit de la salle d’examen et lorsqu’il aperçut le médecin qu’il avait rencontré quelques heures plus tôt, il se demanda s’il avait pensé à voix haute. Devant la mine de ce dernier, Isaac se leva et attendit que le médecin vienne à sa rencontre.
- « Docteur ? Tout va bien ? »
L’intéressé ne semblait pas à l’aise et prit une grande inspiration qui inquiéta davantage Isaac :
- « Lors de l’IRM, nous avons découvert une hémorragie causée par l’accident. Elle est actuellement en salle d’opération. » - « Est-ce que… Est-ce qu’elle va s’en sortir ? » - « On ne peut pas encore se prononcer. Je reviens vers vous dès que j’ai plus d’information. »
Isaac retomba sur sa chaise et mit un certain temps avant de réaliser ce que venait de lui annoncer le médecin. Le visage entre les mains, il resta ainsi de longues minutes, perdu et seul dans ce long couloir blanc à l’odeur aseptisée. Il finit par appuyer son menton contre ses mains, fixant un point invisible et priant silencieusement qu’elle s’en sorte indemne. Son regard se leva lorsqu’il entendit des pas résonner dans le couloir et fit Jo qui lui adressa un léger sourire, auquel il n’avait pas le coeur à répondre et reposa son regard sur le sol clair. Il retrouvait une femme de son passé et la vie semblait vouloir lui enlever son amie, la femme de son présent en échange ?! Allait-il un jour pouvoir vivre sans craindre que l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête s’abatte sur lui ou ses proches ?!
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
L'évocation de la soirée catastrophique d'un Isaac débarquant chez elle sans prévenir, s'étant introduit dans son appart sans permission. D'un retour avec une balle dans le bide, se vidant de son sang sur le tapis… Mouais c'était un doux euphémisme de dire qu'ils avaient passés une bonne soirée… Sans compter le planque à New York, et l'engueulade de trop qui avait mit un point final à leur relation. « -et oui, ça m'a donné envie de recoudre plein d'autres connards... » avait lancer Jo avec un haussement de sourcils ironique. « -mais merci. J'aime ce métier. » Même si ça lui avait coûté son mariage… Et que parfois, enfin bien souvent, cela lui donnait bien des soucis pour gérer sa vie. Enfin, ça Iz n'était pas censé le savoir, elle ne tenait pas à le lui confier. Donc changement de sujet, avec pour objectif de rentrer chez elle dormir un peu.
Sous la douche, elle était restée un bon moment sans bouger, seulement à laisser couler l'eau sur sa peau, son esprit ailleurs. La vie était parfois bien étrange. Pourquoi remettre cet homme sur sa route ? Parce qu'il y avait quelque chose d'inachevé ? Parce qu'ils ne s'étaient pas assez détruit comme ça ? Aller savoir… Ce n'était pas en restant sous l'eau que les réponses viendraient de toute façon. Alors elle s'était habillée pour rentrer, retrouver son lit et son bébé qui dormait certainement à points fermés sans avoir eut un bisou de sa maman ce soir.
En passant devant la salle d'attendre, son regard avait croisé celui d'Isaac, et étrangement son coeur se serra. Elle connaissait ce regard, pour l'avoir déjà vu tant de fois. Et c'était songeuse qu'elle avait continué sa route alors que la voix d'Isaac et ce petit surnom qu'il aimait lui donné lorsqu'ils étaient ensemble résonnait à ses oreilles. Mais une fois dehors, elle s'était arrêtée, serrant les dents avant de soupirer. Puis elle avait fait demi tour pour revenir à l'accueil. Quelques mots échangés avec deux collègues lui avait apprit qu'il y avait eut des complications pour l'ex femme d'Isaac. « -et merde... » avait soufflée Jo pour elle même en regardant vers la salle d'attente, même si elle ne pouvait pas voir Iz d'où elle était.
Ses pas l'avait ensuite guidé vers le distributeur et elle avait choisi un café noir sucrée, ainsi qu'un thé au citron. Les deux mains prises, Jo était revenue vers la salle d'attente, pour venir se positionner devant Isaac qui ne devait voir que ses pieds, la tête penchée fixant le sol. « -tiens… ça te fera du bien... » Elle lui tendit le café avant de prendre place à côté de lui. La jeune femme posa son sac à main par terre, et prit son gobelet à deux mains avant de souffler doucement dessus. Elle se pinça ensuite les lèvres et dit avec douceur : « -ça va aller. Elle est entre les mains du docteur Gregor, c'est un super chirurgien. » C'était sans doute des mots un peu bateau, parce qu'elle n'avait aucune certitude pour les résultats de l'opération, mais elle voulait lui faire relever la tête. Lui donner un peu d'espoir. Elle avait déjà été à sa place, et savait ce que s'était de se faire du souci pour quelqu'un qui comptait.
« -tu l'aimes encore ? » demanda la jeune femme histoire de faire la conversation. Mais aussi parce qu'elle était surprise de voir l'attachement qu'il avait pour cette femme qui n'était plus la sienne. Qu'est ce qui les avaient poussé à se séparer ? Pourquoi est ce qu'il y avait encore ce lien fort entre eux ? Comment avait-elle pu dire oui ? Ça c'était une sacrée question ! Enfin… Si Jo comprenait comment cette May avait pu tomber amoureuse d'Isaac, elle l'avait été elle même. Mais il était aussi super doué pour tout faire merder.
« -t'es pas obligé de répondre. C'est pas mes histoires... » ajouta Jo avant de prendre une gorgée de thé un peu trop chaud qui la fit grimacer légèrement. « -fais gaffe c'est chaud... » prévint-elle gentiment.
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Lun 17 Oct - 21:58
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
Assis dans ce long couloir blanc où le silence de plomb ne faisait qu’accentuer l’inquiétude de ceux qui attendaient, ne serait-ce qu’un espoir, un signe, pour les rassurer, leur dire que tout ira bien, qu’il n’y avait pas à s’en faire, Isaac se mit à repenser à son mariage avec May… Comme pour ne pas déroger à la tradition, elle s’était vêtue d’une longue robe blanche, le visage recouvert d’un voile tout aussi clair et était suivi par son neveu et sa nièce, qui tenaient dans leurs petites mains, un seau emplit de pétales de rose blanche qu’ils éparpillaient derrière la mariée. Lui, l’attendait devant le prêtre, les mains croisées face à lui, vêtu d’un costume anthracite mais garda le gilet, la chemise et le nœud papillon aussi blanc que la robe de son épouse. Il se souvient encore de ce moment où il lui avait ôté le voile, le sourire qu’elle avait affiché ce jour-là… Il se souvenait aussi de leur première dispute quelques jours à peine après leur mariage, alors qu’ils attendaient tout deux leur vols pour Hawaï. Isaac avait reçu un appel de son travail et n’avait d’autres choix que de l’abandonner au moment de l’embarquement pour aller rejoindre son contact. Elle lui en avait voulu de faire passer son travail avant leur couple. Une première dispute, d’une longue lignée. May avait finalement embarquée seule et avait passée tout le vol à le haïr et sa première nuit à le pleurer. Il avait réussi à la rejoindre trois jours plus tard et avait tout fait pour lui faire oublier ce début de vacances horrible… En y repensant, leur divorce avait été inévitable. Isaac était un homme qui faisait pleurer plus qu’il faisait rire et toutes celles qui l’ont côtoyées assez peut en juger.
Isaac jeta un regard sur sa montre et poussa un long soupir, quand allait-elle sortir du bloc ?! Il releva la tête lorsqu’il entendit des pas dans le couloir et croisa le regard de Jo ainsi que son sourire mais ne le lui rendit pas. Il n’en avait pas la force et encore moins le coeur. Il baissa de nouveau de la tête pour fixer un point invisible sur le sol et attendait, priant silencieusement qu’elle s’en sorte.
Quelques minutes plus tard, des chaussures apparurent sous ses yeux sombres et une voix qu’il ne connaissait que trop bien l’obligea à relever la tête. Jo ! Elle lui tendait un gobelet de café en lui disant que ça lui ferait du bien. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres et se saisit de la boisson chaude tout en s’appuyant contre le dossier de son siège. Il tourna la tête en direction de la jeune femme qui prit place à ses côtés avant de fixer les portes battantes qui ne semblaient pas vouloir s’ouvrir ce soir. De nouveau, la voix de Jo attira son attention et il reporta ses yeux noirs sur elle avant d’afficher un sourire.
- « Espérons qu’il continu à être un super chirurgien… Et merci pour le café. »
Oui, Isaac espérait sincèrement qu’elle dise vrai sur ce fameux chirurgien. Mais il connaissait aussi les risques des opérations qui n’étaient jamais nul…
Tout en tenant le gobelet entre ses mains, Isaac se pencha de nouveau en avant et baissa la tête, fermant les yeux tout en tentant de calmer l’angoisse qui lui serrait l’estomac. Mais il ouvrit soudainement les yeux en entendant la question de Jo et tourna la tête en sa direction sans bouger et s’appuya de nouveau contre le dossier du siège, posant sa tête contre le mur. Ce n’était peut-être pas ses histoires, comme elle le disait si bien mais elle avait fait partie de sa vie, avait compté pour lui et il savait qu’il pouvait lui parler sans crainte. Il prit alors une gorgée de café et se décida à lui répondre.
- « Je l’aime encore et ça sera toujours le cas… Mais pas de la façon qu’un mari aime sa femme, plus maintenant. Elle compte énormément pour moi mais surtout parce qu’elle a été mon amie avant qu’elle ne devienne ma femme et que malgré tout ce que j’ai pu lui faire endurer, elle est restée cette amie. »
Isaac se mit à rire en se remémorant un souvenir qui datait quelque peu maintenant :
- « Tu sais comment on a décidé qu’il était temps d’être plus que des amis ? C’est lorsqu’elle est venu jusqu’à mon bureau, m’a regardé et m’a dit : « Je sais que tu es un connard fini mais je suis amoureuse de toi. », on a emménagé ensemble deux semaines plus tard et trois mois plus tard, je lui demandais sa main. » Il secoua la tête tout en souriant « Je crois qu’on a divorcé aussi vite que l’on s’est marié. ».
Le sourire du cinquantenaire disparu et tourna la tête en direction de la jeune femme, posant sa main sur le genou de cette dernière :
- « Désolé d’avoir été un connard fini avec toi aussi princesse. » Il attendit un instant avant de reprendre « Merci d’être restée… Mais tu dois être exténuée alors tu peux rentrer, ça va aller. Ne t’en fais pas. Je serai assez fort, là aussi. »
Le cinquantenaire s’approcha pour déposer un baiser sur la tempe de la jeune femme en signe de remerciement et se leva de son siège tout en portant son café à ses lèvres et s’approcha des portes battantes, comme si le fait d’être plus près d’elles, elles pourraient s’ouvrirent et laisser un médecin en sortir pour lui annoncer que tout ira bien maintenant…
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Jo avait sourit à Isaac tout en le fixant des yeux par dessus son gobelet. Toujours autant positif le Izou ! Oui, bien sur c'était une opération, oui bien sur il y avait risque. Mais ce n'était pas voyant déjà tout en noir que ça arrangerait les choses. Enfin, ça ne servait pas à grand-chose qu'elle se lance dans des arguments pour le convaincre de penser positivement. Et elle ne voulait surtout pas lui dire de lui faire confiance, et que tout irait nickel, il était capable de lui dire que c'était de sa faute si jamais un truc se passait mal.
Bon le changement de sujet qu'elle avait voulu faire n'était sans doute pas le meilleur. Normalement elle se débrouillait mieux que ça. Mais cela l'intriguait de savoir comment il avait fait pour encore s'entendre ainsi avec son ex femme. Ils avaient été incapable de le faire lorsqu'ils s'étaient séparés. Mais c'était surtout son choix à elle, et non celui d'Isaac. Peut-être que May avait été plus indulgente vis à vis de lui. Où il avait été moins con… Enfin c'était pas bien de poser cette question par curiosité, mais elle voulait savoir.
Lrsqu'il commença à parler, Jo n'osa pas relever le menton vers lui. Mais plus il parlait plus ça devenait étrange pour elle. Alors elle finit par tourner la tête et le regarder lui parler de cette femme qui semblait vraiment beaucoup compter pour lui.
Plus il parlait plus Jo avait l'impression d'entrevoir un Iz qui n'avait pas changé. Et cela la partageait vraiment. Elle sourit lorsqu'il se mit à rire, c'était toujours mieux que de le voir si sombre. Jo fronça doucement les sourcils souriant toujours en entendant l’anecdote d'Isaac. « -rapide... » souffla la jeune femme sans pour autant porter de jugement. « -elle savait pourtant à quoi s'attendre et elle a dit oui, cette femme à un courage monstre ! » lança Jo avec ironie tout en riant à son tour. « -j'suis désolée que ça n'ait pas marché. » Et elle était sincère, elle était désolée pour lui. Lui qui voulait tant trouver une femme, avoir des enfants…
Jo prit une nouvelle gorgée de thé, regardant un instant le sol, pensant à Logan et à son propre mariage. Puis elle regarda la main d'Isaac qu'il venait de poser sur son genou. Sensation étrange… Les mots qu'il venait de dire n'aurait sans doute pas dut la toucher autant. Jo se pinça les lèvres avant de regarder Isaac et de lui répondre : « -c'est du passé… C'est loin maintenant... » ça ne voulait pas dire qu'elle avait oublié, mais simplement que tout ça c'était derrière eux et qu'elle était passée au dessus de sa colère de l'époque.
Lorsqu'il lui proposa de rentrer, parce qu'elle devait être fatiguée, Jo pensa une fraction de seconde à dire oui. Parce que c'était vrai, elle était crevée et qu'elle rêvait les yeux ouverts de retrouver son lit. Et pourtant elle répondit en le regardant debout : « -j'vais rester. » Pas la peine de justifier de quoi que se soit. Elle restait c'était tout. « -reste pas debout, ça rime à rien, ils viendront t'appeler quand ça sera finit. » Oui, c'était pas comme si elle connaissait la procédure. Elle avait été à la place d'Isaac plus d'une fois. Son père n'était jamais revenu de cette salle d'opération… Puis il y avait eut lui, Isaac qui lui avait fait éprouver cette angoisse folle, et puis Logan… Alors le mieux c'était de lui changer les idées.
« -ça fait combien de temps que tu es instructeur ? » Oui, elle avait bien comprit qu'il avait laissé tombé l'infiltration. Et c'était sans doute mieux pour lui. Il pouvait sans doute avoir une vie normale maintenant. Une autre question lui brûlait les lèvres, mais elle ne voulait pas qu'il lui retourne la question. Elle ne tenait pas à lui parler de sa fille, à lui dire qu'elle était maman. Ce n'était pas contre lui, mais elle n'annonçait jamais ça comme ça. C'était pour protéger sa fille. D'une certaine façon.
« -tu ne les traumatises pas trop les petits jeunes au moins ? » demanda-t-elle avec un sourire amusé, destiné à le faire sourire lui aussi. Sérieux, elle n'avait pas forcement envie qu'ils se racontent leurs vies, elle ne savait même pas si c'était bien qu'il revienne dans la sienne juste cette nuit. Mais c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait pas partir et le laisser là.
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Mar 18 Oct - 22:48
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
Parler d’une femme à une autre femme telle que Jo, elle qui avait tant compté pour lui… Ça semblait si surréaliste. A dire vrai, c’était toute cette soirée qui semblait tout droit sortie d’un univers parallèle. La jeune femme assise à ses côtés, à New York, dix ans après leur rupture. Jamais Isaac n’aurait pensé cela possible, jamais ça ne lui avait, ne serait-ce qu’effleuré l’esprit. Et pourtant… Elle était assise, le soutenant silencieusement par sa seule présence à ses côtés, tentant tant bien que mal de lui faire oublier le fait que son ex-femme se trouvait dans le bloc opératoire à quelques mètres seulement de lui. Jo ne posait pas uniquement des questions, elle s’intéressait à lui, conversait. Elle était là, tout simplement et malgré toutes ces années écoulées, toute cette souffrance qui avait découlé de leur relation, et ça, ça avait de l’importance aux yeux d’Isaac qui dévoila un peu de sa vie avec May au fur et à mesure.
- « Peut-être trop rapide. » Il se mit à rire en entendant la remarque de Jo « A qui le dis-tu ?! »
Il devait bien avouer que May avait fait bien des sacrifices pour lui, comme il a tenté d’en faire pour elle. Combien de fois il avait dû quitter un dîner en tête à tête pour aller travailler, combien de fois elle s’était endormie aux côtés d’une place froide dans le lit… Oui, elle avait eu un courage monstre de s’être mariée avec lui et de l’avoir supporté tant de temps. Il posa son regard sur Jo et hocha lentement de la tête avant d’afficher un faible sourire.
- « Ne sois pas désolé. C’est uniquement de ma faute. J’ai tenté d’être un homme différent mais mon métier me rattrapait toujours. Je devais lui mentir pour la protégée de cet univers sombre, comme j’ai tenté de le faire avec toi… Et dans les deux cas, j’ai perdu la personne que j’aimais. »
Il reprit une gorgée de café et fixa le mur droit devant lui avant de poser sa main sur le genou de la jeune femme tout en s’excusant d’avoir été un connard fini. Parce que c’était la vérité. Il avait été un connard qui n’avait pas su reconnaître la chance qu’il avait devant lui au moment où elle s’était présentée.
- « Loin… C’est le mot. »
Isaac finit par lui proposer de rentrer. Elle était exténuée, la fatigue se lisait sur chaque trait de son visage. Cela était égoïste de sa part de lui demander de rester alors que quelques heures de repos bien mérité l’attendaient chez elle. Mais contre toute attente, elle refusa. Elle préférait rester. Proche des portes battantes, il se retourna en direction de Jo lorsqu’elle lui demanda en quelque sorte, de venir s’asseoir à ses côtés. Il la fixa droit dans les yeux et décida de l’écouter. Il retourna aux côtés de la jolie brune et avala une nouvelle gorgée de son café encore chaud. Une nouvelle question sur sa vie. Il s’appuya de nouveau contre le fond de son siège et répondit tout en la regardant :
- « Ça fait maintenant deux ans. Un an après mon divorce, j’ai décidé de quitter le milieu de l’infiltration et décider de me rendre utile. Un peu comme toi. » Il lui sourit avant de se mettre à rire à la question qui suivit.
- « Tu n’as pas idée ! Je leur en fait voir de toute les couleurs mais ils doivent aimer cela car c’est limite s’ils n’en redemandent pas ces gamins. » Il lui donna un léger coup d’épaule avant d’ajouter « A moi de poser des questions. Pourquoi as-tu divorcé ? Si ce n’est pas indiscret. Quel est l’imbécile qui a osé te laisser partir ? »
Il pouvait traiter d’imbécile l’ex mari de Jo, tout simplement parce qu’il n’avait pas été mieux lui non plus. A dire vrai, il a été sûrement pire même.
- « Pourquoi avoir choisi New York ? Cet endroit ne renferme pas que des bons souvenirs... » Il se passa une main dans la nuque et ajouta « Dis-le si jamais je suis trop curieux ou indiscret. Je suis tellement épuisé que je ne saurai même pas faire la différence entre ré-apprendre à te connaître ou me faire passé pour un curieux supplanté d’un indiscret. » Fit-il en riant.
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Sûrement trop rapide, mais c'était peut-être mieux que de se réveiller un matin en ayant été trompée. Enfin… Logan n'avait pas trompée Jo dans le sens physique du mot. Il n'avait pas eut de liaison ni d'acte avec l'autre femme avant d'en avoir parlé à sa femme. En quelque sorte cela le rendait moins coupable, enfin cela avait dut soulager sa conscience à l'époque. Jo ne l'avait pas vécu ainsi. Alors oui, c'était sans doute mieux de se rendre compte que c'était voué à l'échec assez vite. Ça évitait les faux espoirs, la lutte pour que ça fonctionne. Les sentiments forts, la douleur, la perte… Sans parlé de la rancœur, de la rage, de la trahison, de la colère… « -au moins vous êtes restés amis... » souffla Jo pour toute réponse, avec un petit sourire.
Iz avait une légère tendance à remettre sur le tapis le passé, ce qui les avaient lié l'un à l'autre. Surtout les mauvais moments d'ailleurs, et Jo n'avait pas envie de penser à ça. « -j'te l'ai dis, c'est du passé. » répondit-elle. Avec ce qu'il venait de dire, elle comprenait qu'il n'avait pas changé après leur rupture. Il n'avait pas laissé tombé son boulot, ni son mode de vie. Au contraire, il semblait avoir reproduit les mêmes erreurs. Sauf que May avait sans doute eut plus de courage que Jo.
Mais elle avait noté dans son dossier qu'il avait changé de job, en espérant que c'était un vrai boulot et pas une fausse couverture. Pas la peine d'être parano. Elle adressa un sourire à Iz lorsqu'il lui confia qu'il avait changé de travail après son divorce. Il lui avait fallu cela pour comprendre ? Peut-être… C'était dommage, et comme elle le lui avait dit, elle était vraiment désolée pour lui que ça n'ait pas fonctionné. « - ton job d'avant était utile aussi. Un peu plus merdique quand on désire une vie normale. » Elle mima des guillemets avec ses doigts en disant l mot normal. Même si c'était différent pour elle. Jo avait changé de boulot avant de se marier, et Logan l'avait encouragé d'ailleurs dans ce sens à l'époque. Son mariage avait merdé comme celui d'Isaac. Le conclusion était la même.
Jo se mit à rire en imaginant Iz persécuter ces gamins. Mais elle était convaincue que ce rôle lui allait plutôt bien. Tous devaient y trouver leur compte. Elle bougea doucement lorsqu'il lui donna un léger coup d'épaule, lui souriant amusée. Un nouveau petite rire alors qu'elle regardait le mur en face d'eux. Bien sur qu'il voulait savoir, il était curieux de nature. Alors forcement, lorsqu'elle avait posé ses questions, elle se doutait qu'il en ferait de même. « -non ça va. J'te dirais si tu va trop loin. » lui répondit la jeune femme en le regardant à nouveau.
Jo se pinça les lèvres avant de prendre une gorgée de son thé qui peu à peu refroidissait. Puis elle se décida à répondre : « -l'imbécile en question, c'est celui qui a su me faire retrouver le sourire après… Après notre rupture. » Voilà ça c'était dit. Comment ne pas raviver des souvenirs douloureux en parlant de la fin de leur relation. Elle adressa un petit sourire à Iz et ajouta : « -avec mon job j'ai un emploi du temps assez pourri… En composant avec le sien, on passait notre temps à se croiser… Il… Il a rencontré quelqu'un d'autre. Et c'est un peu d'un commun accord qu'on a décidé de dire stop. » Un nouveau pincement de lèvres, avec un geste du doigt pour mettre une mèches de ses cheveux derrière son oreille son regard fixé sur son gobelet. « -ça fait un peu plus de deux ans maintenant. » ça n'était jamais trop facile de parler de ça. Bien entendu, elle ne parla pas de Juliane, de sa grossesse, de cette petite fille dont Logan ignorait l'existence.
Prenant un nouveau souffle et souriant à nouveau, elle regarda I et dit : « -et New York ba… Parce qu'à la base Logan avait été muté ici. Lui il était contant, il revenait près de ses amis de l'école de police. Moi j'ai trouvé ce poste à l’hôpital. J'ai pas vraiment choisi la ville. Mais je n'y ai pas que des mauvais souvenirs. » conclue la jeune femme avec sincérité. Même si leur relation c'était mal terminée, Jo essayait de garder en mémoire les bons moments. Il y en avait eut. Même si on se souvenait bien plus souvent de ce qui fait mal que de ce qui ait beau.
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Jeu 20 Oct - 22:58
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
Dire que ses infiltrations au sein de la mafia ne lui manquait pas, serait mentir. Il avait fait cela tant d’années que cela était devenu, pour ainsi dire, sa raison de vivre et cela malgré les atrocités dont il avait été témoin et de tout ce que ça avait détruit sur son passage. Il s’était prit des balles, avait reçu des coups mais surtout, il avait perdu Jo et May, les deux femmes qui avait tant comptées dans sa vie et qui aujourd’hui, n’en faisait plus réellement partie ou tout du moins, pas totalement… Certaine fois, il prenait un instant le matin, vêtu de son uniforme d’instructeur pour se regarder dans le miroir et cette même question ne cessait de revenir le hanter : Qui était l’homme dans le reflet ? Mais Jo avait finalement réussi à répondre à cette question malgré elle. Cet uniforme, c’était la possibilité d’obtenir un jour, une vie normale. Vie qu’il avait toujours cru être dispensé et que souvent il se demandait, si c’était fait pour lui. Était-il destiné à rentrer chez lui le soir pour enlacer femme et enfant ? Telle était la question.
- « Une vie normale…» Il se mit à rire sans être réellement convaincu mais l’espérait toujours au fond de lui.
Malgré la nostalgie de ses infiltrations, Isaac se plaisait malgré tout à former les nouveaux officiers de police qui se trouveront à leur tour sur le terrain. En infiltration ou à délimiter une scène de crime, le résultat restait le même. La formation qui leur prodiguait était importante et il ne pouvait faillir à son devoir au risque de mettre en danger la carrière voir la vie de ces jeunes gens plein d’espoir qui se tenaient chaque jour, face à lui.
Isaac profita du fait que Jo s’intéressait à sa vie d’aujourd’hui pour lui poser des questions en retour tout en espérant ne pas aller trop loin dans sa curiosité. Il sourit en entendant la réponse de la jeune femme et attendit patiemment sa réponse au sujet de cet homme qui avait osé la laisser s’envoler comme lui, dans une autre vie. Notre rupture… Des mots qui étaient toujours aussi difficile à entendre mais bien moins douloureux avec les années qui s’étaient écoulés. C’était un fait après tout, le sujet ne devait pas être tabou. Il lui rendit le sourire qu’elle lui adressa et la laissa poursuivre. Son regard posait sur elle, il remarqua cette petite mèche de cheveux qu’elle glissa derrière son oreille en évoquant sa rupture. Cela était encore difficile et ce simple détail en était la preuve. Certaine chose ne changeait jamais. Il l’écouta évoquer New York et un sourire se dessina sur les lèvres d’Isaac lorsqu’elle évoqua le fait qu’il n’y avait pas que de mauvais souvenirs dans cette ville. En effet, ils avaient eu de bon moment. Son sourire finit par disparaître, devenant plus sérieux ou peut-être plus… compatissant à l’égard de Jo :
- « En commun accord. En général, il y en a toujours un qui est plus d’accord que l’autre dans les divorces et je suppose, qu’au vu de sa rencontre avec une autre femme, il était plus d’accord que toi… Enfin désolé, ce ne sont pas mes affaires… Mais tout ça pour dire que… Il a été idiot. » Il tenta un bref sourire avant d’ajouter « Je me doute qu’au vu de tout ce qui s’est passé dans cette ville, même si on a eu de bons moments, tu n’aurais pas choisi New York. »
Isaac avala une gorgée de café, laissant un léger silence planer et ajouta :
- « Tu sais que tu as toujours le même tic. La mèche derrière l’oreille. »
La conversation fut stoppé par le bruit des portes battantes et du médecin qui s’approcha d’eux, semblablement épuisé et ne laissant rien transparaître des nouvelles à venir. Isaac se leva comme par automatisme et sentit son coeur battre bien plus vite.
- « Mr. Jacobs ? » - « C’est moi. Comment va-t-elle, docteur ? » - « Cela n’a pas été simple mais elle est tirée d’affaire. Elle est actuellement en salle de réveil, vous pourrez la voir d’ici deux-trois heures et je souhaite la garder en observation durant 24 heures. D’ici deux-trois jours, elle pourra rentrer. » - « Merci beaucoup. » Ajouta Isaac en serrant la main du médecin qui s’éloigna.
Le cinquantenaire se retourna en direction de Jo et poussa un long soupir, soulagé de la nouvelle. Il l’observa et il savait que leur chemin ne tarderait pas à se séparer.
- « Je t’invite à boire un vrai thé ? Vu l’heure, je pense qu’il y aura une boulangerie ou un café d’ouvert ? »
A dire vrai, son coeur se serrait à la simple pensée qu’ils allaient se séparer et sûrement ne jamais se rencontrer. Peut-être ne voudrait-elle pas le revoir après cette nuit, ne souhaitant pas renouer avec un passé trop douloureux… Isaac était trop épuisé et trop perdu pour y penser.
- « En tout cas, merci pour tout Jo. Sans toi, je serai sûrement devenu fou à attendre dans ce couloir. »
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Une vie normale… Bon d'accord, ils n'étaient sans doute pas fait, ni l'un ni l'autre pour ce genre de vie. Peut-être parce qu'ils n'étaient pas des gens ordinaires… Oui , c'était se rassurer comme on pouvait ça. Enfin… Jo espérait qu'Iz parvenait à trouver une stabilité dans ce nouveau job. Même si elle pouvait comprendre, et elle s'en doutait d'ailleurs, que le frisson de son ancien travail lui manquait… ça n'était pas elle de faire le bilan de la vie d'Isaac. Mais d'après ce qu'elle avait comprit, il avait perdu May, tout comme il l'avait perdu elle, à cause de ce travail… Mais c'était sa vie à lui, et elle n'avait pas à porter de jugement ou à donner des conseils.
Ce fut bientôt à son tour de passer à interrogatoire. Mais il avait le droit de savoir, enfin dans les grandes lignes… Oui, elle ne comptait pas rentrer dans les détails. Parce que le sujet était toujours un peu douloureux pour Jo. Elle sourit à Isaac et après un petit soupire elle dit : « - en fait, je crois que c'est moi qui le voulait le plus. Je voulais tourner la page, passer à autre chose. Le virer au plus vite en fait... » Son sourire était un peu coupable et un peu amusé en même temps. C'était la vérité. Voir Logan lui était devenue insupportable après qu'il lui ait annoncé qu'il avait rencontré une autre femme. Sans compte qu'elle avait prit dans les dents la nouvelle de sa grossesse… Nausée et vomissement qu'elle avait mit au départ sur le mal-être qu'elle ressentait… ça n'avait pas été une période très facile… « -il a eut raison... » souffla Jo en fixant le sol.
Puis elle releva le menton vers Isaac et justifia ses mots : « -avec le temps on était plus devenu comme deux amis que deux époux. Les emplois du temps merdique n'ont pas aidé. Lorsque je suis fatiguée je parle peu… On s'était perdu je pense… Alors ça a mit un point final à notre histoire, à notre mariage mais c'était sans doute mieux... » Mieux valait être seule que mal accompagnée ! Enfin parfois seule c'était bien la merde quand même… Certain moment était plus douloureux que d'autre. Se coucher dans un grand lit froid, surtout au début, ne plus jamais pouvoir se blottir contre le torse de l'être aimé… Avec les années, des petites habitudes, des petite manies étaient venues s'installer, et c'était compliqué de les défaire.
Pourquoi est ce qu'elle lui confiait tout ça ? Alors là, c'était une super question. Elle n'en savait rien. Cet homme, aussi connard qu'il se décrivait, malgré tout le mal qu'il lui avait fait, comptait toujours pour elle. D'une certaine façon. Leur histoire avait été un tel bouleversement pour elle… Comment oublier le premier homme capable de faire battre votre coeur si vite… Et dire que normalement elle s'était seulement dit que c'était pour une nuit… Hein ? Elle tourna son visage vers Isaac et elle sourit en riant avant de protester : « -non ! C'est faux ! » Même si elle savait parfaitement que c'était vrai. Il savait toujours parfaitement lire en elle…
Lorsque les portes s'ouvrirent pour laisser entrer le chirurgien, Jo retint son souffle l'espace de l'annonce. Soulagement de savoir que tous c'était bien passé, et que l'ex femme d'Isaac allait s'en tirer. Lorsqu'Iz revint vers elle, Jo lui sourit et souffla : « -j'imagine ton soulagement… Tu devrais peut-être dormir un peu... » Mais il ne semblait pas vouloir le faire puisqu'il lui proposa de continuer leur petit tête à tête… « -heu... » fut sa seule réponse direct. Oui, elle ne pensait pas qu'il allait l'inviter ainsi… Souriant en coin, elle se reprit et répondit : « -d'accord… Ouais… Mais seulement une petite heure alors. » Oui, parce qu'elle pensait à la nounou, à sa fille, à son lit, à la fatigue qu'elle sentait sur ses épaules. Mais si elle partait maintenant, elle ne le recroiserait sûrement jamais. New York était une ville immense, alors…
La jeune femme boutonna à nouveau sa veste et remonta un peu son foulard autour de son cou. Lorsqu'elle était fatiguée, elle savait parfaitement qu'elle allait avoir froid en sortant. Debout à côté d'Isaac, elle lui sourit à nouveau et dit : « -de rien… » Même si elle avait ressentit comme un coup de couteau en plein coeur en le voyant tout à l'heure derrière ce rideau, là, tout de suite, elle n'avait pas envie de le quitter. C'était peut-être une connerie, une grosse bêtise de le laisser revenir un peu dans sa vie. Mais c'était sans doute seulement pour cette nuit. Demain, ils n'auraient ni numéro de téléphone, ni adresses pour se retrouver. Alors… Alors elle avait dit oui, et voilà qu'elle se dirigeait vers la sortie des urgences avec lui. Avec son ex…
A quelques pas de l’hôpital il y avait un café dont elle était devenue une habituée. La plus part des gens qui bossait ici venait prendre un café ou souffler un peu dans ce lieu. Les deux mains dans les poches de son manteau, Jo marchait avec lenteur, silencieuse mais étrangement souriante. Elle poussa la porte du café et adressa un sourire à l'homme de l'autre côté du comptoir. Puis sans dire un mot, elle se dirigea vers une des tables, s'installant sur l'une des banquettes de cuire vieillie et patinée avec le temps. Regardant Isaac elle demanda alors : « -comment va Mme Vasquez ? » Elle s'était toujours bien entendu avec celle qui faisait office de mère à Isaac. Avec les années passées, elle ne devait plus être toute jeune… Est ce qu'elle tenait toujours l'orphelinat où avait grandit Isaac ?
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Ven 21 Oct - 23:39
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
Même s’il n’en avait rien dit, Isaac avait toujours imaginé Jo en femme aimante, vivant dans une jolie maison de banlieue avec mari et enfants, remplissant les pièces de rires et de doux souvenirs dont elle se saurait souvenu à quatre-vingt ans, tenant la main de son mari et de l’autre, une photo où ils paraissaient si jeune qu’elle avait l’impression que cela avait lieu il y a si longtemps déjà, alors que dans ses souvenirs, cela lui semblait être hier qu’elle courrait après son enfant dans les couloirs de leur maison, dans les éclats de rire. Malheureusement, la jeune femme ne semblait pas destinée à connaître ce genre de bonheur et cela serra le coeur d’Isaac qui l’observait, bienveillant et compatissant. Il se retenait de la serrer dan ses bras et de lui murmurer que tout irait bien, qu’elle trouvera un jour, l’homme qui lui serait destiné et que plus jamais, elle ne souffrirait… Mais ce qui fut le plus douloureux pour le cinquantenaire, ce fut le moment où Jo donna raison à cet homme qui, tout comme lui, l’avait brisé. Il fronça alors les sourcils, ne comprenant pas où elle voulait en venir puis il croisa son regard et elle décida de justifier ces quelques mots.
Sans savoir pourquoi, il posa sa main sur celle de Jo et la serra entre ses doigts tout en la regardant dans les yeux.
- « Tu trouvera un homme qui acceptera ton silence à la suite d’une longue journée et qui au lieu de te blâmer de ton absence, profitera de ta présence si précieuse à ses côtés. Cet homme a trouvé la facilité en allant chercher chez une autre femme ce qui lui manquait chez toi au lieu de réparer votre relation. Alors je suis désolé Jo, mais il a eu tord… »
Il retira sa main de la sienne et décida de s’éclipser sur une note plus légère en évoquant son tic qui, malgré les années, perdurait. Cette petite mèche de cheveux derrière l’oreille. Cela le faisait toujours sourire. Il se mit à rire en entendant sa réponse. Elle savait tout autant que lui que ce qu’il disait était juste mais la laissa dire, il aimait cela.
Lorsque le médecin lui ôta le poids de l’inquiétude qui pesait sur ses épaules depuis maintenant quelques heures, il poussa un long soupir de soulagement avant de se retourner vers la seule personne présente à ses côtés. Il sourit. Oui, il était épuisé mais non, il ne souhaitait pas dormir un peu. A dire vrai, il ne souhaitait pas la laisser partir de si tôt. Pas après ses dix années écoulées qui les avaient changés eux mais aussi leurs vies. Il lui proposa alors un café et il lui rendit ce petit sourire en coin qu’elle afficha.
- « Une heure, ça sera parfait. Ensuite je te libère pour que tu puisses rejoindre ton lit. Ne t’en fais pas. »
Il se doutait bien qu’elle devait être épuisée et qu’elle désirait sûrement se blottir contre son oreiller, entourée d’une épaisse couette pour lui tenir chaud durant ces nuits d’automnes.
Isaac se saisit du long manteau qui trônait sur l’un des sièges et l’enfila pour se protéger de la froideur de la nuit et suivit la jeune femme, marchant avec lenteur, comme s’ils ne souhaitaient pas que cette heure se finisse de suite. Ils arrivèrent dans un café et talonna Jo, qui semblait connaître les lieux. Il fit un signe de tête pour saluer l’homme derrière le comptoir et s’installa en face de la jeune femme brune.
Il observa les lieux lorsqu’elle lui demanda comment allait Mme Vasquez. Dès le jour de leur rencontre, la jeune femme avait plut à la femme qu’il considérait comme sa mère et il sourit, appréciant qu’elle se souvienne de cette personne si importante dans sa vie.
- « Elle va bientôt fêter ses quatre-vingt-un an d’ici quelques semaines. Tu la verrais, toujours cette même énergie avec les enfants, c’est impressionnant. » Il sourit avant d’ajouter « Tina l’a rejointe et s’occupe à temps plein de l’Orphelinat, elle seconde Maria lorsque cela est nécessaire. Merci. »
L’homme vint leur demander ce qu’il souhaitait boire et Isaac passa commande :
- « Un thé pour la demoiselle et pour moi, ça sera un café. Merci. » Il se retourna en direction de Jo « C’est bien ce que tu souhaitais ? »
Il retira son manteau et se laissa choir dans le fond de la banquette de cuir.
- « Et ta famille ? » Retourna-t-il.
Une famille dont il n’avait jamais fait la connaissance pour la simple et bonne raison que la majorité de cette dernière vivait à l’extérieur du territoire nord-américain. Mais il se souciait quand même d’eux, tout simplement parce qu’ils faisaient partit de l’univers de Jo.
Le serveur apporta leur commande et Isaac régla la note avant de fumer sur la tasse fumante de café qu’il finit par porter à ses lèvres.
- « Tu as réussi à t’acclimater à la vie New-yorkaise ?
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Jo avait regarder durant quelques instants Iz sans rien répondre. Que répondre de toute façon ? Le but de leur discussion n'était pas de décide de qui Logan ou Jo était coupable du capotage de leur mariage. Elle n'avait pas vraiment envie de parler de ça maintenant, ce soir, cette nuit… Pas ici, pas avec lui. De toute façon parler de ça n'allait rien arranger. Et avec la fatigue, elle était capable de fondre en larmes, alors non, le sujet allait être clos et c'était très bien ainsi. Isaac pouvait penser ce qu'il voulait, Jo savait qu'elle n'était pas innocente, qu'elle avait sans doute précipité son mariage vers la fin.
Mais étrangement ça ne cessait de revenir dans sa tête alors qu'elle marchait en direction du café avec Isaac à ses côtés. Trouver un autre homme ? Sincèrement c'était pas du tout au programme ! Surtout que ça lui faisait peur en fait. De retomber amoureuse… D'une fois de plus, ne pas être capable de réussir dans ce domaine là. Et puis la donne avait changé. Elle n'était plus toute seule, elle était maman célibataire d'une petite fille adorable de deux ans, et ça et bien ça devait bien faire fuir la plus part des hommes.
C'était assez étrange de se retrouver là, en face d'Isaac. A une certaine époque, elle avait éprouvé une haine farouche vis à vis de cet homme. Parce qu'il y avait eut les mensonges, la douleur… Parce qu'il lui avait volé son coeur pour ensuite le briser. Elle avait mit beaucoup de temps avant d'accepter que Logan entre réellement dans sa vie sentimentale, parce qu'elle ne se sentait pas prête à aimer à nouveau. Parce qu'encore une fois c'était la peur qui la faisait freiner. Pourtant, avec les années, elle était parvenue à pardonner à Isaac. Non pas pour lui, mais pour elle. Pour se libérer, pour avancer. Alors aujourd'hui, la situation était étrange, mais elle ne se sentait pas mal, assise là en face de lui. Bien entendu, Jo ne voulait pas raviver le passé, parce que ça ne servait à rien. Ils avaient sans doute changé l'un comme l'autre, la vie leur apportant d'autres choses, d'autres joies, d'autres peines.
Jo s'était toujours bien entendu avec la mère d'Isaac, tout comme avec sa sœur Tina. Le peu de temps qu'elle avait passé en leur compagnie, à l'orphelinat était chargé de bons souvenirs. Alors c'était normal qu'elle demande comme se portait cette femme si adorable. Elle avait bien souvent pensé à elle, à venir lui rendre visite. Mais elle n'avait jamais vraiment trouvé la force. C'était replonger dans le passé et ça elle ne le voulait pas. Jo se mit à sourire en écoutant la réponse d'Isaac, et elle répondit : « -ça ne m'étonne pas du tout. C'est bien que ta sœur lui apporte son aide. Quand tu les verra passes leur le bonjour de ma part. » Bon ça allait soulever plein de question. Mais bon.
« -oui parfait merci. » répondit Jo en souriant au serveur avant de reporter son attention sur Isaac. « -oh et bien ma mère va bien, très occupée par ses petits enfants. Grandement déçue de ma vie sentimentale, et que je sois si loin. Mais bon… Avec mon emploi du temps, j'ai pas mal de journée de repos, alors j'arrive à aller la voir plus souvent qu'avant. » Un nouveau sourire et elle ajouta : « -et mes frères vont bien aussi. Max est à New York aussi maintenant, alors on se voit assez régulièrement. »
Iz n'avait jamais pu rencontré sa famille, et actuellement Jo n'était pas certain que ses frangins aient envie de connaître l'homme qui avait tant fait souffrir leur petite sœur. Mais c'était aimable de sa part de demander. Un merci pour le serveur, et elle laissa sa tasse devant elle, sans la toucher pour le moment. « -oh bien sur ! Je suis super forte pour dire pas mal de gros mots au volant maintenant ! » ironisa-t-elle avant de rire. « -j'ai eu du mal au début. Trop grand, trop de gens, pas assez d'arbre… Mais à force je m'y suis fait. J'ai rencontré des gens supers, qui ont été présent dans les bons comme dans les mauvais moments. »
Elle prit sa tasse entre ses mains pour les réchauffer et non pour boire parce que c'était trop chaud pour le moment. Mais la chaleur de la tasse lui fit du bien, alors qu'elle détournait le regard sur la rue quelques secondes. « -qu'est ce qui ta poussé à changer de job ? Parce que si je me souviens bien c'était toute ta vie... » ça la mettait pas mal en danger aussi… Mais ça c'était un autre sujet. « -c'est quand même étrange de se croiser comme ça à nouveau. » lança Jo sans attendre la réponse d'Isaac. Pour être étrange, oui ça l'était… Mais c'était sans doute parce que c'était le moment, parce qu'ils avaient encore des choses à se dire, ou à vivre ensemble non ? Peut-être juste pour retrouver un peu de paix entre eux. Pour apaiser le conflit qui les avait ravagé l'un comme l'autre.
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Sam 22 Oct - 22:52
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
Tout semblait surréaliste en cet instant. Le jour n’était pas encore levé, le bar était vide de toute présence exceptée la leur. Il était assis en face d’une jeune femme qu’il n’avait jamais pensé revoir, d’autant plus lorsqu’il était revenu à New York quelques années plus tôt… Oui, il avait encore cette impression étrange de se trouver dans un univers parallèle. Pourquoi la vie avait-elle décidée aujourd’hui, de faire croiser leur chemin une fois encore, après tant de temps écoulé ?! Pourquoi cette nuit ?! Qu’est-ce que tout cela signifiait ?! Pourtant, malgré toutes ces questions qui assenaient son esprit épuisé, Isaac était comme apaisé par la simple présence de Jo à ses côtés. Jamais il ne se saurait douté qu’elle ait encore ce pouvoir sur lui après toutes ces années. A dire vrai, le cinquantenaire était interloqué par bien des faits en passant par le ton si amical qu’ils usaient tous les deux pour s’exprimer, malgré leur séparation douloureuse. Oui, la destinée avait des manières bien étranges lorsqu’il s’agissait de croiser des routes qui pourtant, n’auraient jamais dû se croiser… Que signifiait tout cela ?!
Isaac secoua légèrement la tête comme pour oublier toutes ces questions sans réponse et se concentra sur ce que lui disait la jeune femme face à lui. En évoquant Maria et Tina de cette manière, le policier ne put s’empêcher de repenser à la rencontre, tout de même difficile, que Jo avait eu avec Tina et comment la jolie brune avait tenue tête à sa sœur de coeur.
- « Avec plaisir. »
Dieu sait que dès lors qu’il allait leur dire qu’il avait recroisé Jo dans New York, les questions fuseraient à son encontre et sur le pourquoi du comment de leur retrouvaille soudaine. Ce à quoi, il ne trouvait toujours pas de réponse et il doutait que « un coup du destin » soit une réponse assez satisfaisante pour sa famille. Isaac ne préféra pas y penser pour le moment et se contenta de lui retourner la question même s’il n’avait jamais rencontré le moindre membre de la famille de Jo, pour des raisons géographiques.
- « Il faut croire que nos vies sentimentales ne sont jamais aux goûts de nos parents. » Fit-il avec un sourire amusé avant d’ajouter « C’est une bonne chose que l’un de tes frères t’es rejoint à New York, il faut au moins ça pour veiller sur toi dans cette grande ville. » Lui fit-il taquin, se doutant bien que Jo n’était pas le genre de femme à avoir besoin d’un homme pour se protéger.
En parlant de New York, Isaac était curieux de savoir si elle avait réussi à s’accommoder de la vie de Big Apple et sa réponse le fit rire silencieusement. Il hocha lentement de la tête comme pour acquiescer ses dires tout en portant la tasse encore fumante à ses lèvres.
- « New York est une ville si gigantesque, que parfois, on a l’impression d’être seul alors c’est bien que tu es su t’entourer. Et sinon, si tu es en manque de nature, plante une tente à Central Park pour camper et respirer l’air… Pur ? New-yorkais. »
Il porta une nouvelle fois son café à ses lèvres tout en regardant Jo se saisir de sa tasse entre ses doigts. Il sourit. Une habitude qui ne changeait pas, là non plus. Alors qu’elle détourna un instant le regard, lui, continua de l’observer, soulignant quelques rides qui s’étaient glissé au coins des yeux, lui donnant un charme supplémentaire et ses longs cheveux qui lui allaient si bien. Il reprit une gorge de café et s’apprêtait à répondre à sa question lorsqu’elle évoqua étrangeté de leur rencontre. Il sourit et se recula dans son siège sans lâcher sa tasse de sa main non blessé.
- « En effet ! Cela donne l’impression que… Je ne sais pas vraiment en faites. » Fit-il en riant légèrement « J’ai vite compris que le destin avait ses raisons et que nous, simples mortels, devions accepter ses décisions. Il faut juste se dire qu’il doit y avoir une raison mais laquelle ?! » Il se redressa sur son siège et ajouta « En tout cas, je suis ravi de te revoir princesse. »
Il lui fit un clin d’oeil avant de boire une nouvelle gorgée et répondit finalement à sa question :
- « Oui, c’était ma raison de vivre mais les gens changent, la vie fait que nous faisons certains choix. Risquer ma sécurité n’a jamais été un véritable problème pour moi mais le fait qu’il soit en partie responsable de notre séparation et entièrement responsable de mon divorce avec May… Je ne pouvais l’accepter davantage. Pourtant, j’ai continué encore après la décision du juge mais j’ai tenté et finalement j’ai compris que cela ne m’apportait rien de bon. Tout simplement. »
Il haussa les épaules et reprit une gorgée avant d’ajouter :
- « Tu as eu des enfants avec ton époux ? » Il sourit et ajouta « Je t’ai toujours imaginé avec des enfants, un mari aimant, une jolie maison et n’oublions pas le gros chien de famille qui va avec le tableau. Enfin, j’ai toujours espéré que tu puisses obtenir cela. »
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
« -détrompes toi, ma mère adorait Logan… Et j'ai eu droit à mon lot de reproche lorsque nous avons divorcer. » Sans parler des critiques concernant sa grosse, sa décision de garder l'enfant malgré l'absence de son père. Son choix de ne pas informer Logan qu'il était devenu père… Mais Jo n'avait pas voulu sauver son couple avec l'arrivée de la petite. C'était sa fille, et non celle de Logan. Il n'avait aucun droit sur elle, il s'en était privé lui même à partir du moment où il avait avoué avoir rencontré quelqu'un d'autre, et demandé le divorce. Mais aujourd'hui Jo assumait toujours cette décision de subvenir seule au besoin de son bébé, de mener sa vie de femme comme elle l'entendait. Peu lui important l'opinion de sa mère, elle était bien assez grande pour faire ce qu'elle voulait et ce qu'elle jugeait bon. Bien entendu elle avait réfléchit mille fois à tout ça. Surtout lorsqu'elle traversait des périodes difficiles, comme durant les premiers mots qui avait suivit la naissance de Juliane. Mais au final elle s'était obstinée, et elle n'avait jamais craqué.
« -mais je pense que c'est juste parce qu'ils s'inquiètent… » ajouta Jo en souriant à Isaac. A l'époque, Tina ou Mme Vasquez avaient tenté l'une comme l'autre de recoller les morceaux entre Jo et Iz. Mais le mal était fait. Ça n'avait rien changé. « -comme si j'avais besoin d'un chaperon… » lança Jo en levant les yeux vers le plafond. « -je soupçonne ma mère de lui avoir demandé de venir ici rien que pour me surveiller ! » ajouta la jeune femme en riant. « -non mais c'est vrai que j'suis bien contente qu'il soit pas très loin. »
Elle se mit à rire joyeusement en imaginant la tente dans le parc et elle répondit : « -c'est bien plus sympa de partir quelques jours loin de tout et de retrouver la nature. » Elle adorait faire ce genre de chose. Avec Logan, ils avaient prit l'habitude de faire ça dès qu'ils avaient un peu de temps en commun. Tout coupé, la télé, les téléphones et se retrouver seulement eux en face à face avec la nature. Jo avait gardé cette habitude, parce que ça lui faisait du bien, et non pas pour perpétuer une tradition ou rejouer des trucs passé.
Jo avait enchaîné sur une question, pour balancer sa super phrase… Bon, ba visiblement elle était pas la seule à se demander pourquoi… C'était déjà pas mal. « -aucune idée... » ajouta la jeune femme en portant cette fois-ci sa tasse à ses lèvres avec lenteur. Elle sourit à Isaac en derrière sa tasse avant de répondre : « -ça me fait plaisir aussi. » ça la déstabilisait surtout beaucoup beaucoup trop ! Il était là, avec son sourire, ses petites rides aux coins des yeux, son charisme qui n'avait pas faiblit d'une miette, et son charme… Ce putain de charme qui l'avait fait craquer en l'espace d'une nuit, non ne fait même en l'espace de quelques heures passé avec lui. Il avait toujours un effet de fou sur elle. Rien que ce sourire qu'elle avait sur les lèvres depuis quelques heures maintenant le prouvait. Et c'était… Flippant ! Rien que sa façon de l'appeler princesse ça lui faisait un truc dans le bas du ventre, un léger frisson ou un truc comme ça.
Et pourtant, au lieu de prendre ses affaires et de trouver une excuse pour partir au plus vite, elle restait là, en face de lui, à sourire. C'était sans doute prendre un risque. Mais Jo se sentait capable de le prendre ce risque, de gérer ce qui pourrait arriver. Si quelque chose arrivait bien sur. Parce que c'était pas dit. Peut-être qu'ils se diraient un : peut-être à un de ces jours. Et qu'ils se quitteraient sur le trottoir pour tous les deux reprendre le cours de leurs vies. Rien de plus.
Jo avala avec lenteur sa gorgée de thé, écoutant ce qu'Iz répondait pour sa décision de changer d'emploi. Cette décision, s'il l'avait prit plus tôt et bien… Et bien rien du tout. Il ne fallait pas qu'elle commence à s'imaginer des choses, à vouloir refaire l'histoire. Un retour en arrière était impossible. Et puis ils s'étaient bien trop détruit pour vouloir tenter quoi que ce soit aujourd'hui. Pourquoi pensait-elle à ça d'ailleurs hein ? Parce qu'elle le trouvait toujours séduisant et qu'en ce moment elle se sentait seule ?! Stop, fallait pas qu'elle se laisse glisser ainsi, mais de toute façon il mit le coup de frein lui même, en lui demandant si elle avait eut des enfants.
Il était peut-être le pro du mensonge, mais elle s'était bien améliorée dans le domaine depuis la naissance de Juliane. Et il était hors de question qu'elle réponde un oui j'ai une fille. Elle ne connaissait plus l'homme qui était en face d'elle, et Jo ne voulait pas mettre en danger sa fille. Alors comme à chaque fois, elle pencha pour le mensonge. Rien à foutre, un petit mensonge face à tout ce qu'il lui avait fait, ça n'était rien. Et puis ils ne se révéraient sûrement pas.
Un rire et elle plissa les yeux pour répondre : « -parce que tu as passé du temps à m'imaginer ? Désolée de te décevoir, mais j'ai plus de mari aimant, nous ne sommes pas parents, pas de grande maison et sûrement pas de chien non. » Elle l'avait pas dit un non catégorique. C'était donc un semi mensonge en fait. « -et toi ? » Elle renvoya la question, même si elle présentait déjà la réponse négative. C'était dommage, parce qu'elle savait bien qu'il voulait devenir papa. Enfin, elle se trompait peut-être.
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Dim 23 Oct - 17:32
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Joséphine Kenway & Isaac Samuel Jacobs
Logan… Soudainement, à l’énonciation de ce prénom, Isaac resta un bref instant interdit face à la jeune femme, s’interrogeant sur le pourquoi ce nom lui disait quelque chose. Il finit par mettre cette information dans un côté de son esprit pour plus tard et se concentra sur les dires de Jo.
- « Tu penses qu’en te reprochant ton divorce, ta mère s’inquiétait pour toi ? » Finit-il par dire avant de se raviser « Ne réponds-pas, ce ne sont pas mes affaires. »
Il finit par sourire en l’entendant évoquer le chaperon tout en continuant de la regarder droit dans les yeux. Ce regard pétillant lui avait manqué, même si ce dernier était marqué par la fatigue de cette nuit éprouvante.
- « Tu souhaites vraiment que je réponde à cela ? » Fit-il taquin avant d’ajouter « Au moins, ça te permet de voir plus souvent ton frère et ta mère peut être rassurée de son côté. »
New York était assez grand comme ça et avec tout ce qu’avait enduré Jo avec les hommes, Isaac était ravi de savoir qu’un membre de sa famille veillait sur elle, la chaponnerait comme elle le disait. Intérieurement, le cinquantenaire préférait tout de même ne jamais à avoir besoin de croiser la route de ce dernier, au risque de devoir endurer davantage les conséquences de sa séparation douloureuse avec Jo.
Lorsqu’il l’entendit rire, le regard d’Isaac changea à l’encontre de Jo et l’observa tout en souriant avec bienveillance. Ce rire… Il lui avait tant manqué et après toutes ces années, il avait encore un pouvoir particulier sur lui, que ça en était déstabilisant. Comment après plus de dix ans sans jamais la croiser, elle avait encore ce don particulier de le faire sourire pour un rien ?!
- « Voir le soleil se couchait et pouvoir s’allonger sous le ciel étoilé avec au loin, la vue sur une ville illuminée... » Isaac se rappelait encore de l’amour de cette dernière pour le ciel étoilé, la nature ou tout ce qui s’en rapportait de près ou de loin. Mais les étoiles, ça, c’était quelque chose qui les liés depuis le début de leur histoire.
Une nouvelle gorgée de café noir et sucré lorsqu’il répondit au fait que oui, c’était étrange de se revoir après tout ce temps sans savoir pourquoi. Ils étaient d’accord sur le fait que c’était étrange mais aucun d’eux n’avait réellement de réponse à donner à cette fameuse rencontre. Mais une fois encore, ils étaient tout deux d’accord sur le fait, que… Eh bien cela leur faisait plaisir à chacun d’eux de se retrouver. Et c’était le moins que l’on puisse dire… Elle lui avait manqué même si durant toutes ces années, il avait tenté de l’oublier, ce qu’il n’avait jamais réussi à faire totalement au final.
De nouveau, ce rire se mit à retenir et il eut une sensation étrange en lui… Une sensation qu’il n’avait pas ressentit depuis… Et bien dix ans… Il sourit avant de se mettre à rire à son tour.
- « Cela te dérangerait tant que ça ? » Fit-il taquin, son regard plongé dans le sien et un petit sourire en coin dessinait sur ses lèvres. Il ajouta « Tu ne me déçois pas Jo… C’est juste que tu le méritais, tout simplement. »
Le sourire d’Isaac disparut soudainement en entendant la question de Jo. Après tout, il l’avait cherché mais il n’avait pas pensé un instant qu’elle la lui retournerait, misant sur le fait qu’elle changerait de sujet. Il s’avança sur son siège, se saisit de sa tasse et tout en gardant les yeux baissés, répondit :
- « Nous avons tenté d’avoir un enfant avec May durant toute la durée de notre relation. Elle a finit par tomber enceinte peu de temps avant notre divorce mais… Elle a perdu l’enfant… A deux mois du termes… Les médecins n’ont rien pu faire... »
Isaac prit une gorgée de son café pour tenter de cacher ce qu’il ressentait à l’évocation de ce douloureux souvenir. Il aurait pu être père mais une fois encore, la vie lui avait ôté ce soupçon de bonheur.
- « Ainsi va la vie ! » Conclu-t-il tout en tentant de reprendre contenance.
Il termina son café et se saisit de son portable qui venait de vibrer dans sa poche, il répondit brièvement à son interlocuteur avant de raccrocher.
- « Désolé, faux numéro. On parlait de quoi déjà ?! » Fit-il pour changer de sujet.
Puis soudainement, sa mémoire se mit en marche et il percuta enfin ! Logan… Bien sûr que ce nom lui disait quelque chose. C’était l’homme qui l’avait aidé peu de temps après leur séparation, celui qui était prêt à l’attendre pour enfin être avec elle…
- « Logan… Ton collègue… C’était lui, n’est-ce pas ? Ton mari ? Celui qui avait dit qu’il serait prêt à attendre le temps qu’il faudrait pour construire une histoire avec toi ? » Il avait suivit le fil de ses pensées avant de comprendre qu’il avait dit cela à voix haute « Désolé… Ce nom me disait quelque chose et je viens de me souvenir pourquoi… »
Il la fixa droit dans les yeux et se mit à sourire avant de se lever de son siège pour se pencher en direction de Jo. Il avança sa main vers son visage et replaça une mèche de cheveux derrière l’oreille de cette dernière.
- « C’est mieux ainsi princesse. » Il se racla la gorge et ajouta « Je devrais peut-être aller voir si May est réveillée et ainsi, te laisser aller dormir. »
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Jo avait ouvert la bouche pour répondre. Mais comme il venait de lui dire de ne pas le faire, elle se contenta de lui sourire amusée. Il ne connaissait pas sa mère. Mais pourtant Mme Vasquez agissait ainsi, alors elle se sentit obligée de lui dire : « -ta mère fait pareil avec toi, enfin y'a dix ans c'était ça. Des reproches pour pousser sur le bon chemin. Ça marche pas toujours, c'est souvent maladroit, mais bon... » Jo n'en voulait pas à sa propre mère, même si certaines paroles avaient été douloureuses. La jeune maman savait que sa mère l'aimait, et que c'était entre guillemets pour son bien qu'elle avait dit tous cela.
« -non tu as raison ne rajoute rien. » la taquina-t-elle en souriant. Iz savait très bien comment elle était. Il l'a connaissait, malgré les années elle était restée la même dans le fond. Femme indépendante, têtue, pleine de vie. Elle avait le répondant qu'il fallait pour se débarrasser des gens qui l'importunaient. Malgré les années de sport de combat, elle n'usait jamais de la force physique, préférant le poids des mots.
Elle le regarda le yeux pétillants, ce sourire toujours sur les lèvres illuminant son visage fatigué. C'était étonnant comme les années ne parvenaient pas à effacer certains souvenirs. Et elle n'avait pas perdu cette amour de la nature, des grands espaces et des ciels étoilés. Point commun si important dans leur relation passé.
La discussion se dirigea sur leurs éventuelles paternité et maternité. Cela la fit rire qu'il ait pu l'imaginer avec une belle famille en parfaite petite femme au foyer. Elle n'avait sans doute pas le profil pour ce rôle. Déjà qu'elle avait du mal à se sentir à la hauteur d'être maman… Dans le fond, est ce qu'elle aurait été capable de gérer son couple, son boulot et un enfant là au milieu… Elle ne le saurait jamais. Mais elle avait de sérieux doutes sur cela. Elle se contenta de lui sourire en portant sa tasse à ses lèvres lorsqu'il affirma qu'elle méritait ce bonheur. S'il le disait.
La jeune femme se mordit les doigts d'avoir retourné la question. Elle n'avait pas pensé à cette éventuelle réponse. Elle avala sa salive avec difficulté et répondit en baissant les yeux : « -j'suis désolée… J'aurais pas dut te retourner la question… » Elle leva les yeux sur lui et ajouta : « -et je suis désolée pour cet enfant… ça n'a pas du être facile… Tu aurais été un super papa, je suis persuadée. » Jo était sincère en disant tout ça. Elle l'avait vu à l’œuvre avec des enfants, elle avait comprit son désir de devenir père… Mais à l'époque elle n'était pas prête à devenir maman. Elle était trop jeune, et avait bien d'autres projets en tête.
Joséphine eut envie de poser sa main sur celle d'Isaac, mais son téléphone sonna, et Jo préféra détourner les yeux vers sa tasse de thé, se pinçant les lèvres en se traitant d'idiote… Relevant les yeux sur Iz elle ouvrit la bouche pour répondre mais elle finit par froncer les sourcils lorsqu'il sembla capté au sujet de Logan. Un léger mouvement de tête pour dire oui, avant qu'elle ne dise : « -oui… C'était lui… » Dit comme cela, Logan semblait l'homme idéal au début… Et il l'avait été. Mais comme souvent, Jo avait tout saboté, bien malgré elle. Elle savait qu'elle était coupable, qu'elle était la principale fautive dans l'échec de son mariage. Mais fallait-il vraiment revenir sur le sujet ? Elle n'en avait pas vraiment envie, pas plus que tout à l'heure.
Regardant sa tasse de thé presque vide, elle cligna plusieurs fois des paupières lorsqu'il vint glisser une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Ce simple contacte l'électrisa, faisant à nouveau revenir cette sensation étrange dans son ventre. Remonter dans sa mémoire bien des images de ses gestes, de ses mains, de ses caresses… Jo ferma les paupières avant de regarder Isaac en souriant. « -tu as raison, je vais rentrer. Histoire de dormir quelques heures. »
Sur ses mots, elle termina son thé, et se leva pour remettre son manteau sur ses épaules. Glissant ses deux mains dans les poches, elle ne tenta même pas de protesté lorsqu'Iz régla les consommation. Elle savait très bien que c'était inutile avec lui. Une fois dehors sur le trottoir, l'un en face de l'autre, Jo ne savait pas vraiment comme lui dire au revoir. Alors elle préféra faire simple et rapide. « -ça m'a fait plaisir de te revoir. J'espère que ça ira pour ton ex femme. » Un sourire et elle ajouta : « -penses à te reposer aussi. Au revoir Iz… » Un petit signe de la main, une retenue de le toucher et elle fit demi tour afin de rejoindre sa voiture.
Quelques temps plus tard, une fois dans son lit, elle fixait le plafond sans parvenir à trouver le sommeil. La visage souriant de son ex ne cessait de danser devant ses yeux… Ce fut les petits pas de sa fille sur le parquet qui la firent sourire. Ça n'était pas maintenant qu'elle allait pouvoir dormir.
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